C'est impensable comme il peut se passer d'évènements dans une petite commune tout au long de l'année. de petits faits divers sordides, bizarres, farfelus, tristes ou joyeux, consciencieusement relevés et relatés par le pasteur du village. Les habitants de Tappington, petite cité du Shropshire, en Angleterre, ne diffèrent des autres communautés rurales que par leurs excès de crédulité, de naïveté, de roublardise.
Dès qu'un incident, un malheur, une catastrophe, s'abattent sur tout ou partie du village, aussitôt la cause et l'origine en sont trouvés. Ce ne peul être que le fait d'une vengeance ou de la jalousie de leurs vieux ennemis du village voisin d'Oldham, à moins que toutes les misères qui leurs tombent sur la tête ne soient générées par les farfadets, homoncules, génies et autres lutins qui vivent dans la campagne environnante.
Les Tappingtonnais sont excessivement superstitieux et entretiennent, les légendes, ce qui permet à certains de leurs concitoyens plus délurés ou madrés de se permettre quelques farces ou privautés à leur encontre. Des déboires qui entrainent bonne humeur de tout ou partie de la population, car vous en conviendrez avec moi, en général ce sont les malheurs des autres qui font rire, et qui sont gommés au fil des saisons et des mois.
Construit comme un almanach en soixante-neuf historiettes qui s'égrènent du 1er de l'An à la Saint Sylvestre, les Joyeux
contes d'lngoldsby nous offrent une savoureuse incursion dans un petit village avec ses personnages et ses situations typiques à la Dickens, revus et corrigés par
Maupassant.
Moi non plus je ne peux m'empêcher d'établir des comparaisons ou de rechercher des ressemblances avec tel ou tel texte ancien.
John Flanders, alias
Jean Ray, aurait puisé, parait-il dans l'oeuvre d'un certain Richard Harry Barham, auteur des légendes d'lngoldsby pour écrire ces petits
contes drôlatiques et ruraux. Et alors ?
Comme le fait si bien remarquer
Henri Vernes dans sa préface,
Molière et Lesage se sont également inspirés d'oeuvres antérieures. Et je pourrais citer aussi
La Fontaine et ses
fables adaptées de celles d'
Esope.
Et dans un domaine différent, que serait
Walt Disney sans les histoires de
Charles Perrault et confrères. Les polémiques concernant tel emprunt ou telle similitude ne sont le fruit que de jaloux.
Quant à nous, contentons-nous de lire avec ravissement ces petits
contes parfois joyeusement macabres, ou en forme de règlements de
contes, qu'avec simplicité et talent a écrit et légué
John Flanders, plus connu sous le nom de Jean Rav.
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