Devant toi, venu
d'un quartier d'enfance, que vois-tu
ne sachant plus où ni quand :
ciel craintif, orage contenu ?
Quel jour déclinait, brouillard
d'heures en dérive, avec
un bruit de roues, jusqu'au
fond du soir ?
Tu marchais le long des roseaux
sombres du fleuve, minuscules
myosotis ici ou là, camélias stériles
Et sans parfums, tu respirais un souffle
lent venu de la forêt voisine :
ta vie quelque part existait.
À CETTE ULTIME LIMITE…
À cette ultime
limite du regard, le corps couturé
d’ombre, debout dans
le défaut du ciel et des toits,
Sur l’axe du temps, cette image
qui tourne : voix et visions
dans les jardins coutumiers où naissent
des bouquets qui ne s’éteindront pas.
Plus loin dans l’argile inachevée
sinon de vains messages,
la statue du silence
Fait halte. Mais ceux qui nous étaient proches
ont quitté la route pour fuir, étrangers, parmi
les oiseaux faibles et le temps étroit.
UNE SORTE DE CHANT…
Une sorte de chant
pareil au jour qui traverse
un feuillage et descend,
furtif, jusqu’à l’herbe pauvre.
Un chant qui parle d’octobre
et d’eau cachée,
de lointains sans amertume,
fronts mêlés, collines heureuses.
Et ce besoin d’espace entre
les mots, comme une disposition
de traces et de froissements.
Ici entre les fleurs, avec le grain
des ombres, la vie circule et boit,
fugitive, à d’anciennes sources
Changer de maison avec d'autres bagages,
changer de ciel pour un château sans âge,
changer de souffle, de pieds, de ventre,
devenir un battement d'aile d'oiseau,
La saveur de l'air, la gaieté du chemin,
l'eau profonde d'un puits, lieu
sincère qui rit au nuage ;
Changer de rue comme on change de crâne,
circuler dans le hennissement des chevaux,
dans la sève du sycomore et la senteur
heureuse des pierres : devenir
Du sommeil flottant dans un rosier fleuri
ou dans l'étreinte du regard extrême :
tel est l'art insensé de poésie.
Vérités en poussière…
Vérités en poussière
flottant,
rien n’existe sinon
l’abîme du rien.
Toutes les villes du monde
sont à la dérive,
la vieille horloge de l’univers
roule parmi les étoiles.
Rien n’existe sinon cette voix
qui rêve en prose
et chante tout bas,
Rien n’existe sinon
ce rêve de quelqu’un
qu’on ne voit pas.
Non à la guerre. Anthologie. Poésies du monde, photographie, histoire
Un livre sous la direction de E. Turgut
Poèmes choisis par Lionel Ray
150 ans de conflits illustrés par la photographie,
de la guerre de Crimée jusqu'au conflit israélo-libanais de 2006.
Quatrième de couverture
Savez-vous à quand remonte le premier mouvement pacifiste ?
Connaissez-vous l'origine de la colombe comme symbole de paix ?
L'eau, l'air, sont indispensables à la vie. La paix aussi. Une paix toujours fragile qu'il nous appartient de protéger et de défendre. Nous, c'est-à-dire bien plus qu'une poignée d'idéalistes : nous tous, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, citoyens du monde.
Sous cette couverture immaculée, inattendue, une somme unique de photographies insolites et de poésies du monde à la gloire de la paix. Et plus encore.
Retrouvez tous les renseignements sur ce livre sur le site des Editions Turquoise :
http://www.editions-turquoise.com/non-a-la-guerre-anthologie-poesies-du-monde-photographies-histoire/
+ Lire la suite