La mer a toujours attiré et fasciné les hommes. Longtemps lieu obligé pour se déplacer à travers le monde, lieu de travail, lieu de loisir, lieu de légendes, la mer est belle mais elle est aussi effrayante et dangereuse. Pour le jeune Nebby, c'est le lieu de vie des chevaux marins et il a la chance que son grand-père scaphandrier lui en ait ramené un, pour les bagnards de la chiourme qui attendent la visite d'un personnage important sur leur navire, la mer est surtout celle qui prend, pour l'équipage du Simon-Dale, coincé sur la banquise du pôle Sud, c'est le froid et le désespoir des eaux gelées, …
Ce dernier tome de la trilogie sur la mer de Riff Reb's lorgne à nouveau du côté des textes classiques en les adaptant mais cette fois, l'auteur a préféré les histoires courtes ou bien les simples extraits. Dans cet album, on découvre huit textes, tous très variés mais avec un thème commun, la mer, et un fort penchant pour le drame, l'humour noir et les tragédies. Les adaptations couleur des nouvelles alternent avec des extraits de textes qui se contentent alors d'une simple illustration noir et blanc qui s'étale sur presque une double page (un quart de cette double page est pris par l'extrait lui-même). Bien sûr, j'ai préféré les histoires complètes car on découvre mieux les relations des hommes avec la mer et la lecture est plus facile (certains extraits ont le style typique de l'époque à laquelle ils ont été écrits et ont donc assez vieilli, ce qu'on ne retrouve pas des adaptations complètes). J'aime aussi beaucoup le dessin couleur de Riff Reb's qui joue sur les ambiances monochromes, comme dans les deux premiers tomes de sa trilogie. Mais ses illustrations noir et blanc sont aussi superbes … mais j'aurais préféré les voir bénéficier d'une vraie double page car la jonction de la reliure ne coupe pas le dessin de façon symétrique et que le petit bout de l'illustration qui partage la page avec le texte n'est pas mis en valeur. On retrouve des classiques, comme
l'Odyssée d'
Homère ou
Les travailleurs de la mer de
Victor Hugo mais aussi des textes moins connus de
Jack London,
Jules Verne,
Edgar Allan Poe,
Pierre Mac Orlan, Robert Louis Steveson ou
William Hope Hodgson (et j'en oublie). Tous ont pour point commun des fins marquantes, parfois ironiques, souvent grinçantes. J'ai particulièrement aimé l'adaptation de la nouvelle de
Stevenson qui m'a bien fait rire par son absurdité terriblement anglaise. Les
dessins sont bien reconnaissables et je les ai trouvés très réussis. le trait de l'auteur colle à merveille à cette ambiance de marins et d'océan. Comme cet album regroupe un assez grand nombre d'histoires, je trouve qu'on n'a pas toujours le temps de s'attacher aux personnages et c'est pour ça que c'est l'album de la trilogie qui m'a le moins plu mais j'ai quand même apprécié cette lecture aux embruns salés et aux histoires sombres.