Sur l'ancien site du château de Linchester aujourd'hui disparu, de très belles maisons abritent des couples d'hommes d'affaires et de femmes au foyer. Chacun observe les autres avec plus ou moins d'amitié. Mais un homme paraît cristalliser l'inimitié de tous : Patrick Selby, marié à la très séduisante Tamsin. Pourtant bien qu'ils aient tout pour être heureux, lors de la fête d'anniversaire de Tamsin leurs relations ne semblent pas si idylliques. D'ailleurs bien d'autres relations paraIssent compliquées. En outre la fête est gâchée par un nid de frelons, aussi quand Patrick est piqué à plusieurs reprises, les invités s'en vont, sans toutefois se douter qu'ils apprendront la mort de Selby le lendemain. Arrêt cardiaque selon l'autopsie. Mais plusieurs personnes doutent de la cause. A commencer par sa maîtresse Freda.
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Emménager dans cette résidence anglaise huppée semblait être le rêve de beaucoup des habitants. Ici, vivent en effet des couples seuls ou avec des enfants, un vieil aristocrate, un jeune veuf et sa soeur, un médecin …et chacun d'eux nous est présenté ou plutôt est décortiqué sous l'oeil scrutateur de ses voisins. On apprend ainsi qui trompe son conjoint, qui bat son chien, qui a des problèmes financiers, qui mange des petits gâteaux mais se fait vomir ensuite. Mais malgré tout, les apparences comptent énormément et pendant qu'une fête est organisée rassemblant tout le voisinage, un des convives décède.
Cela ressemble fort à un accident mais quand les mauvaises langues s'en mêlent et que chacun soupçonne son voisin, la belle harmonie éclate et les ragots font ressortir le plus abject aspect de chacun.
Plus qu'un roman policier, il s'agit ici d'un roman noir où l'ambiance typiquement anglaise est assez bien décrite et où la psychologie des personnages comptent autant que les actes eux-mêmes. Pas inoubliable certes mais une lecture très agréable, avec de nombreux rebondissements.
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Il devina que c’était un bon tableau car tout semblait vrai. Le peintre n’avait rien oublié, même pas le sang sur le plat et les nerfs sectionnés à la coupure du cou. La dame ne regardait pas la tête tranchée; elle le regardait, lui, avec un air rêveur, triomphant, repu. Un regard qu’il n’avait jamais vu dans les yeux de personne, mais il eut soudain la certitude que les adultes, parfois, se regardaient ainsi, lorsque les enfants n’étaient pas là.
La ruine des espoirs qu’il avait placés dans ces unions. ” Unis jusqu’à la mort… ” C’est bien ce qu’il avait cru, tout comme un catholique ou un idéaliste puritain, jusqu’à ces derniers temps. Mais une fois encore l’illusion s’était écroulée. Fallait-il désormais renoncer….? Oui, sans doute, à moins de trouver une femme belle, riche, avec des revenus personnels…
Pour moi, la vie n’a pas d’autre but que la communion avec la nature, la culture, le jardinage, le soin des ruches et des vergers. Le soir, j’écrivais des études historiques, je causais avec des gens se rappelant comme moi le bon vieux temps où les droits de succession ne dévoraient pas tout ce qui constitue le charme de la vie pour les gens de ma sorte…
Crispin m’a parlé une fois des piqûres d’abeille. Ce n’est pas comme les guêpes : elles ne peuvent piquer qu’une fois, et après elles meurent. Elles laissent l’aiguillon dans la plaie et elles ne peuvent pas vivre sans lui.
Une sorte de suicide, en somme. Pauvres bestioles!
L’idée générale était que personne ne voudrait jamais habiter là. On oubliait simplement que vivre à la campagne était devenu le rêve des gens fortunés.
Pedro Almodovar - "En chair et en os"