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EAN : 9782359051742
272 pages
Ecriture (17/09/2014)
3.92/5   6 notes
Résumé :
Née à Neuilly-sur-Seine en 1930, Niki de Saint Phalle grandit à New York où elle crée une œuvre ludique, aux couleurs explosives, la pièce la plus célèbre étant les Nanas, grosses filles multicolores, ridicules et joyeuses dans leur mutisme délibéré.
Compagne du sculpteur Jean Tinguely, elle réalise des sculptures monumentales de Jérusalem (Le Golem) à la Californie (un dragon de pierre de 10 mètres de haut), en passant par Paris, où elle crée avec Jean Tingu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La dernière fois que je suis venu sur Paris, à la mi septembre, je suis passé près du Grand Palais et j'ai découvert qu'allait avoir une rétrospective à une artiste que je connaissais très mal, mais dont l'oeuvre m'a toujours attiré l'oeil , il s'agit évidemment de Niki de Saint Phalle plasticienne et sculptrice française décédée en 2002 et dont les sculptures monumentales et colorées sont évidemment passeés à la postérité. Parmi elles, les Nanas, le Jardin des Tarots ou encore la Fontaine Stravinski sont certainement parmi ses plus célèbres.

Si je ne pense pas que j'aurais l'occasion d'aller faire un tour au Grand Palais et voir cette exposition avant sa clôture le 02 février 2015, j'ai quand même eu la possibilité de consulter le catalogue de l'exposition élaborée par la commissaire de l'exposition, Camille Morineau, et on y voit bien qu'à travers plus de 200 oeuvres et archives, l'exposition propose de découvrir une artiste à l'univers singulier, en dehors de toute tendance et mouvement.

Et surtout j'ai également eu la possibilité (merci à Xavier) de lire la biographie que lui a consacré Elisabeth Reynaud dont le titre "Niki de Saint Phalle, Il faut faire saigner la peinture" dit tout du rapport mordant et agressif de l'artiste par rapport à sa vision de l'art et à la vie en général.

J'y ai appris, car d'une part, je l'ignorais totalement et que d'autre part, ses oeuvres les plus connues, joyeuses et colorées ne le montraient pas forcément, que Nikki de Saint phalle aura vécu une existence aussi tourmentée que certaines de sculptures ( la partie la moins sombre et moins connue de son oeuvre) qu'elle laisse à la postérité.

L' artiste franco-américaine née à Neuilly sur Seine puis vivant à New York a été en effet victime dès son plus jeune âge de violences physiques (violée par son père) et morales, «et qui a traduit cette souffrance dans des oeuvres souvent radicales et spectaculaires», et à travers ses oeuvres, elle n'aura de cesse d'explorer les zones d'ombre et les traumatismes.

Surmontant les drames de son existence par une frénésie créatrice Niki de Saint Phalle était aussi une une femme de tous les combats du XXème siècle, notamment le féminisme.

Grâce à cette très intéressante biograhie, on apprend tout de la femme qui se cachait derrière l'artiste et on voit comment celle qui disait "Je suis parvenue à apprivoiser mes monstres, à jongler avec eux", a donc réussi parfaitement à dompter sa difficulté de vivre grâce à son génie créatif.

Du coup, si j'arrive malgré tout à aller faire un tour à l'exposition du Grand Palais avant qu'elle ne ferme ses portes, il est évident que grâce à cette biographie, je verrais les oeuvres de Niki Saint Phalle d'un oeil différent.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Avant la lecture de cette biographie, je connaissais peu Niki de Saint Phalle hormis ses « nanas », ses sculptures démesurées de grosses femmes aux couleurs chatoyantes et aux facettes multiples, tour à tour grotesques, joueuses, tendres, joyeuses et cyniques. Malgré leur corpulence, la plupart d'entre elles paraissent légères – souvent en équilibre sur une jambe, un bras levé –, et terriblement libres. Voilà donc l'image que me renvoyait ses sculptures. J'imaginais donc l'artiste fantasque, enjouée, sensible, désinvolte et ironique.
Les mots d'Elisabeth Reynaud creusent au plus profond la véritable personnalité d'Agnès de Saint Phalle, qu'on appelait Niki. L'existence de cette dernière est si dense et passionnante qu'on entrevoit en elle un personnage de roman, une héroïne. de sa naissance dans une famille d'aristocrates à demi-ruinée mais fière et étouffante à sa rencontre avec son compagnon de vie, devenu son époux, Jean Tinguely avec lequel elle travaillera sur des sculptures monumentales – le célèbre jardin des Tarots en Toscane et la fontaine Stravinski, entre autres –, de l'effroyable fardeau qu'elle portera sa vie durant – l'inceste de son père à l'âge de sept ans – à la réalisation du film Daddy, sordide et contreversé, de ses relations libertines avec ses amants – hommes et femmes – à celle, distante, qu'elle entretient avec ses deux enfants, de ses fameuses séances de « tirs », performances dans lesquelles elle tire à la carabine sur des poches de peinture accrochées sur des tableaux – la matière éclate puis dégouline lentement tel le sang – à ses problèmes de santé qui entravent ses mouvements – les émanations de polyester la tuent à petit feu –, de ses dépressions chroniques à ses instants heureux où elle partage sa passion pour l'art avec les plus grands artistes contemporains, de ses failles à sa volonté farouche de vivre – survivre serait plus approprié –, de son génie artistique à son élégance – elle sera mannequin – de sa violence enfouie au jaillissement de ses émotions à travers son oeuvre, de sa singularité à sa sensibilité, de sa douceur à sa rage, de l'artiste à la féministe, de New-York à Paris en passant par l'Italie... Elisabeth Reynaud nous raconte un destin étonnant et émouvant, le portrait d'une femme ivre de liberté et d'amour pour son prochain. Une biographie passionnante, détaillée et écrite avec ardeur dans laquelle l'auteure n'enjolive rien, semble décrire l'univers de Niki de Saint Phalle en connaissance de cause, et n'hésite pas en filigrane à faire part de ses propres sentiments. Un seul regret ; le manque d'illustration. Il aurait été appréciable de contempler quelques oeuvres de cette grande artiste, sculptrice, plasticienne, peintre, réalisatrice et même auteure (Traces, Mon secret).
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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En complément à la grande et belle rétrospective qu'il lui est consacrée au Grand Palais à Paris depuis l'hiver 2014, à la bande dessinée de Dominique Osuch et Sandrine Martin, on peut pour aller plus loin dans la connaissance de Niki de Saint-Phalle en lisant la biographique proposée par Elisabeth Reynaud.
Elle s'attache particulièrement à son enfance fantasque et traumatique pour mieux expliquer la force créative de l'artiste. Ancienne collaboratrice de la galerie Articuria (où les oeuvres de Niki ont été exposées), l'auteur dresse un portrait d'une femme à la fois forte et fragile, débordante de vie et d'appétits de toutes natures, souvent rattrapée par la maladie mais avant tout libre et affranchie.
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Tandis que l'exposition au Grand Palais bat son plein et prouve la place qu'à aujourd'hui Niki de Saint Phalle dans le monde artistique, sa vie reste méconnue.

Née dans le luxe, Niki de Saint Phalle survivra à la guerre, les problèmes de santé, et de terribles problèmes familiaux, en particulier l'inceste infligé par son père. Niki de Saint Phalle s'inventera et se reconstruira tant bien que mal en ne vivant que par et pour l'art.

Elisabeth Reynaud, ancienne d'Artcurial, a le mérite de proposer un portrait sensible qui se lit sans pouvoir reprendre haleine. Et plus important, à mes yeux, les oeuvres de Niki de Saint Phalle en ressortent considérablement grandies, une fois replacées dans le contexte de leur éclosion.
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Avec cette biographie, j'ai appris plein de choses sur Agnès de Saint-Phalle dite Niki.
Lien : http://www.lapetitechronique..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« Tout est dit lorsque le visiteur se trouve nez à nez avec la Papesse. « C'est une grande prêtresse du pouvoir féminin, de l'intuition, nous dit Niki de Saint-Phalle. Cette intuition féminine qui est une des clés de la sagesse. Elle représente l'irrationnel inconscient. » L'eau, qui jaillit de sa bouche grande ouverte, dévale un long escalier évasé, recouvert de céramiques, et se jette dans un bassion aux rebords marquetés de faïences bleues. Le long des marches ondule un gigantesque serpent incrusté de carreaud bleus et blancs. Pas une ligne droite, pas d'angles droits, des courbes, des arrondis qui épurent ces figures de monstres de toute leur agressivité. Leur confèrent même une sorte de bonhomie. Le serpent, son emblème, et l'eau, élément féminin, accueillent dès l'entrée le spectateur. »
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« À la maison elle ne cuisine pas, mais elle fabrique ses propres couleurs dans une pièce réservée à son travail. Les poudres de pigments volent en nuages autour d'elle avant d'être mixées avec l'huile et la térébentine dans un mortier. Le bleu devient parme, rose, lilas, violet. C'est une alchimie qui la ravit. Elle est la cliente assidue d'un marchand de peinture, rue Bréa, Lefebvre-Foinet, qui non seulement se prend d'affection pour cette jeune femme ravissante à qui il fait des ristournes, mais lui apprend que le Douanier Rousseau venait acheter ses couleurs dans son magasin. Niki ouvres des yeux émerveillés. Les peintures du Douanier l'influencent. Ces deux-là parlent la même langue. La vigueur de Picasso, les recherches de Matisse, l'ingéniosité de Dubuffet, la fraîcheur du Douanier Rousseau sont les premiers artistes qui la touchent en plein coeur. Ensuite viendront l'oeuvre hallucinante du Facteur Cheval, les jardins de Gaudi, en Espagne, et puis la peinture américaine. L'art est la grande fraternité de ceux qui vivent en esprit une quête incessante, sans but ni forme définis. Sauf à se matérialiser dans
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« Elle dira «  J'ai tiré sur des tableaux, parce que tirer me permettait d'exprimer mon agressivité. Un meurtre sans victime. J'ai tiré parce que j'aimais voir le tableau saigner et mourir. J'ai tiré pour parvenir à cet instant magique, cette extase. C'était un moment de vérité. Je tremblais de passion lorsque je tirais sur mes tableaux. »
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Née à Neuilly-sur-Seine en 1930, Niki de Saint Phalle grandit à New York où elle crée une œuvre ludique, aux couleurs explosives, la pièce la plus célèbre étant les Nanas, grosses filles multicolores, ridicules et joyeuses dans leur mutisme délibéré.
Compagne du sculpteur Jean Tinguely, elle réalise des sculptures monumentales de Jérusalem (Le Golem) à la Californie (un dragon de pierre de 10 mètres de haut), en passant par Paris, où elle crée avec Jean Tinguely la fontaine Stravinsky.
Surmontant les drames de sa vie par sa créativité, cette féministe engagée a participé aux combats de son siècle, notamment contre le sida. Elle meurt en 2002 à La Jolla, sa propriété de Californie.
Elle disait : « Je suis parvenue à apprivoiser mes monstres, à jongler avec eux. »

Elisabeth Reynaud :

Niki de Saint Phalle
"Il faut faire saigner la peinture"
biographie

Disponible en librairie.
240 pages – l'Archipel
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« – Ainsi, vous êtes une de ces femmes d'écrivains qui peignent ?
La gifle est retentissante. En tout cas, c'est ainsi que Niki le prend. Un violent coup de poing qui la laisse groggy. L'interpellation se plante dans un coin secret d'elle-même, comme une flèche empoisonnée(...). »
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Vidéo de Elisabeth Reynaud

Elisabeth Reynaud présente "Niki de Saint Phalle"
Née à Neuilly-sur-Seine en 1930, Niki de Saint Phalle grandit à New York où elle crée une œuvre ludique, aux couleurs explosives, la pièce la plus célèbre étant les Nanas, grosses...
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