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EAN : 9782213655437
160 pages
Fayard (01/09/2011)
3.36/5   7 notes
Résumé :
« La dérive du canot fut bientôt stoppée par un tapis de jacinthes d’eau. Je commençai à m’imprégner des lieux, sans réfléchir. Soudain ils m’envahirent, et pour la première fois depuis mon arrivée dans l’île je fis un véritable retour dans un monde disparu, un monde régi par l’espace seul, où le temps est aboli. Un monde où tout est à sa place, décors et acteurs, de toute éternité. Un monde où, depuis l’éveil de la perception et de la conscience des choses, les vie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est avec un grand plaisir et une impatience certaine que j'entreprends la lecture de ce « Vazaha sans terre ». Il faut dire que je n'en suis pas à mon coup d'essai avec cet auteur atypique qu'est Michel Rio.

« Le Vazaha (l'étranger, en Malgache) sans terre » est annoncé par l'éditeur comme « le sixième volet d'un cycle qui comprend, dans l'ordre chronologique de la fiction, « Archipel » (1987) , « Mélancolie nord » (1982), « Alizés » (1984), « Tlacuilo » (1992), « Manhattan terminus » (1995) » ; un cycle dont j'ai dévoré trois tomes au hasard de mes trouvailles chez différents bouquinistes et vides greniers.
Ajoutons à cela la lecture passionnée de la « réécriture » des mythes arthuriens, « Merlin », Morgane », « Arthur » par l'auteur et on comprendra mon impatience…
« Le Vazaha sans terre » démarre au pied du mur d'Hadrien, dans les champs de Camlann qui virent Merlin ériger son armée de morts pour défendre la cité. le narrateur vient visiter son ami Alan, sur ses terres chargées d'histoire. Il vient lui emprunter un voilier à la fois de grande croisière et maniable en solitaire, pour quelques mois, le Lady Laura afin de rallier Madagascar…

Un petit opus qui réunit l'ambiance si particulière qu'a su recréer M. Rio dans sa réinterprétation de la saga arthurienne, associée à sa grande connaissance − encyclopédique, diraient les esprits chagrins, mais déjà tellement présente dans ses autres ouvrages − de la voile et des voiliers ; l'art de la manœuvre… Il résulte de ce mélange un récit quasi onirique et sensuel qui me laisse impatient de poursuivre la lecture de cet auteur, pas très connu, mais si attachant.
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Un écrivain aux moeurs légères décide, pour des raisons ésotériques, de faire une grande croisière en solitaire vers Madagascar, sur un voilier. Sa dérive est ponctuée de rencontres singulières.

La quatrième de couverture souligne que « le Vazaha sans terre est le sixième volet d'un cycle qui comprend, dans l'ordre chronologique de la fiction, Archipel, Mélancolie nord (prix du roman de la Société des Gens de Lettres), Alizés (prix des Créateurs), Tlacuilo (prix Médicis) et Manhattan terminus ». Je ne connaissais pas Michel Rio ni son oeuvre antérieure. Peut-être aurais-je dû me plonger dans les 5 tomes précédents avant d'entamer « le Vazaha sans terre » afin de mieux y entrer ? Je dois avouer que pour un lecteur béotien, l'écriture et le propos de l'auteur déconcertent dès le début par son ésotérisme singulier. La suite ne dément pas cette première impression.

Le propos m'a semblé particulièrement touffu, tissé de références multiples, notamment à la mythologie grecque ou arthurienne (en témoigne le nom de la demeure du richissime et mystérieux Alan, avec lequel le narrateur – un écrivain dionysiaque – est lié : Camlann House : faut-il y voir un clin d'oeil à la bataille de Camlann, la dernière bataille à laquelle le roi Arthur aurait pris part ?).
A ces références mythologiques pléthoriques, vient s'ajouter la densité du champ lexical de la navigation.
« Cependant, il n'avait qu'un grand mât, très élevé, sur lequel se greffait, dans l'axe du navire, une longue vergue basse, bôme dont l'extrémité dépassait largement l'étambot et sur laquelle on établissait la bordure d'une immense grand-voile triangulaire du genre marconi, préférée comme plus maniable à la voilure aurique à corne classique sur les cutters, yawls, ketchs et sloops » (p. 46-47).

Tous ces tours et détours linguistiques rendent le lecteur impatient : au final, quel est le noeud de l'intrigue ? le dialogue suivant, p. 38, délivre-t-il la clef de ce roman ?
« Et alors, me dit Alan, quelle est cette chose que je peux faire pour toi ?
- Me prêter un voilier à la fois de grande croisière et maniable en solitaire, pour quelques mois. le Lady Laura serait parfait, d'un double point de vue maritime et affectif ».
Voilà donc notre écrivain dionysiaque parti pour un long voyage (44 jours très précisément). Son errance dans un « non-lieu » tel qu'il nomme la mer lui apportera une rencontre avec « Virginia Fox, une navigatrice solitaire anglaise célèbre à la fois pour ses exploits maritimes et quelques publications à succès faisant la chronique de ses aventures relevées par des considérations métaphysiques, sinon mystiques, rappelant assez le « Oh ! Grand Etre ! » de Rousseau cité par Alan ». (p. 70).
La rencontre fortuite avec cette naufragée ne m'a semblé nullement crédible. Bien évidemment, la déesse est libertine et emplie de pulsions sexuelles qu'elle souhaite assouvir… Notre créature dionysiaque angoissée s'empressera de répondre à sa demande.

Le ton très intellectualisé contraste singulièrement avec les moeurs libertines des personnages. le choix de mots alambiqués rend la lecture ardue, en témoigne cet extrait d'un dialogue entre Alan et le narrateur :
« tu viens de résoudre à l'instant mes petits tracas existentiels par un rapide badigeon de ton polyuréthane philosophique ». (p. 35).

Les personnages m'ont semblé peu attachants : leurs moeurs libertines sont mises en avant, leur richesse démesurée également, à l'image du vocabulaire particulièrement nourri qu'a choisi l'auteur. Une demande suggestive de Laura le montre. Adoptant un ton métaphorique, elle invite le narrateur et son cousin Alan à une partie de réjouissance :
« Multiplions les petites morts pour diviser un peu la grande ». (p. 36)
L'écrivain narrateur semble ainsi pleinement endosser la figure de Dionysos, une créature qui aime s'étourdir d'alcool, de sexe, de drogue… et d'angoisse.

Je ne suis pas parvenue à pénétrer l'ésotérisme de l'écriture de Michel Rio. La fin en forme d'Ouroboros m'a laissée perplexe. Pourtant la citation de Shakespeare (issue de « Sonnets ») qu'il traduit en incipit pouvait paraître prometteuse :
Lors puis-je être peiné de peines antérieures,
Et sombrement refaire de douleur en douleur
Le décompte attristé de pleurs déjà pleurés
Que je verse à nouveau comme jamais versés.
Mais si me vient de toi la pensée, mon amie,
Toute perte se répare, et tout chagrin finit.
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Toujours accroché au mythe de Merlin, Michel Rio nous emmène cette fois-ci sur les flots. Voyage dan le passé, le narrateur retourne sur l'île de son enfance, Madagascar, en voilier.
En route, il croisera le chemin d'une navigatrice, et arrivé à destination, celui d'un ami d'enfance.
Entre philosophie, conte, roman et dialogues, nous naviguons sur les pensées du narrateur, écrivain en panne d'inspiration. Il trouvera que l'amour est la chose la plus importante.
Accroché au mythe de Merlin, car son ami n'est-il pas Mordred aimant sa mère? La navigatrice Morgane sa demi-soeur? et oui donc Arthur le narrateur dans la terre gaste.
Bon j'ai trouvé quelques passages compliqués, qui ne voulaient en fait, pour moi, pas dire grand chose. Mais ce roman reste bien écrit, et Michel Rio plein de poésie. le savoir y est présent, bien que la "morale" finale me semble un peu faible par rapport au roman. Cela n'a pas l'impact escompté.

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
J'ai tendance à penser que le scientifique s'efforce d'éclairer des choses complexes, et le philosophe d'obscurcir des choses simples. Ce qui le rapproche du poète, ou de l'écrivain. A tout prendre, je préfère le vrai poète, le menteur de talent, au menteur plat et sentencieux.
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Je pense qu'il n'y a que le mouvement. Pas de but. Un voyage sans destination, sur un océan sans limite.
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Et ainsi je me trouvais dans une géographie sans repères, lieu ou plutôt non-lieu accordé à un état mental où la raison, la cause et le but se diluaient dans l'absurde, harmonie violente que j'avais à la fois crainte et désirée. J'étais comme dans une dimension sur quatre, un temps privé d'espace, incalculable mais s'infiltrant dans une courte vie dont seule la durée dérisoire justifiait la comptabilité de l'horloge. Un temps immobile, universel et tueur. Tueur justement de l'espace, ou plutôt des choses de l'espace, de sa matière et de ses repères visibles, tueur de l'air, de l'eau, fossoyeur des mondes, des étoiles mortes et des galaxies effondrées, paisible assassin d'une espèce peuplant le minuscule mais consciente d'agonies gigantesques, froides ou chaudes.
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Et soudain, après avoir doublé la pointe sud, l'image m'apparut, brusquement reconstituée à l'identique dans tous ses détails, inchangée. Ce fut un choc de mémoire, comme un retour instantané dans le temps dû au pur sens du corps, hors de tout sens formulé. La plage grise s'arrondissait en croissant de lune, lavée par la marée, surmontée par une butte de verdure rase, devant de hautes collines sombres à demi effacées par la brume montante de l'aube.
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Cependant, il n’avait qu’un grand mât, très élevé, sur lequel se greffait, dans l’axe du navire, une longue vergue basse, bôme dont l’extrémité dépassait largement l’étambot et sur laquelle on établissait la bordure d’une immense grand-voile triangulaire du genre marconi, préférée comme plus maniable à la voilure aurique à corne classique sur les cutters, yawls, ketchs et sloops.
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Video de Michel Rio (2) Voir plusAjouter une vidéo

Michel Rio : Leçon d'abîme
Depuis le café parisien "Le Rostand" Olivier BARROT présente le livre "Leçon d'abîme" en compagnie de l'auteur Michel RIO édité chez du Seuil. Gros plan sur la couverture du livre.
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