Le Livre du Dedans est un ensemble de réflexions spirituelles de Mevlana, rapportées par ses proches, notamment son gendre, et qui sont précieuses car elles renvoient en permanence à la relation entre l'homme et Dieu. Elles sont ainsi intemporelles.
S'y trouvent également et régulièrement des proverbes arabes et des versets du Coran, le tout imprégné de la spiritualité soufie que l'on retrouve de la Turquie à l'Afghanistan de l'époque.
Une merveille pour les passionnés en la matière.
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Devant Dieu, deux « Moi » n’ont pas de place. Tu dis « Moi » et Il dit « Moi » ; ou bien meurs, toi, devant Lui, ou bien c’est Lui qui mourra devant toi, afin que toute dualité disparaisse. Mais ni objectivement, ni subjectivement, Il ne peut mourir. Car « Il est le Vivant, qui ne meurt jamais ». Il a tant de grâce que, s’il Lui était possible de mourir, Il mourrait pour toi, afin que s’abolisse la dualité. Sa mort étant impossible, meurs toi-même, afin qu’Il Se manifeste en toi et que s’anéantisse la dualité.
Si tu attaches deux oiseaux l’un à l’autre, bien qu’ils soient de même espèce, qu’ils aient eu deux ailes et à présent quatre, ils ne volent pas, car la dualité paralyse. Mais si tu attaches à un oiseau un autre oiseau mort, il vole, car la dualité n’existe plus. Le soleil a tant de grâce qu’il « mourrait » devant la chauve-souris, mais comme il lui est impossible de mourir, il dit : « O chauve-souris, ma grâce a recouvert toutes choses. Je veux envers toi aussi faire preuve de bonté. Meurs, car ta mort est possible, afin de jouir de la lumière de ma majesté, d’échapper à la nature de chauve-souris et devenir l’oiseau Anqa du Qaf de la proximité divine. » (p. 49)
Jésus (sur lui la paix) riait beaucoup. Jean-Baptiste (sur lui la paix) pleurait beaucoup.
Jean-Baptiste demanda à Jésus : « Es-tu assuré contre les ruses puissantes et subtiles (du démon) que tu ries ainsi ? »
Jésus répondit : « As-tu oublié les grâces et les bienfaits subtils, agréables, extraordinaires et puissants de Dieu que tu pleures ainsi? »
– un saint (wali) d'entre les saints de Dieu était présent. Il demanda à Dieu :
« Lequel des deux est supérieur ? »
Dieu dit :
« Celui qui a la meilleure opinion de Moi » – c’est-à-dire : « Je suis là où se trouvent les pensées de Mon serviteur. Chaque créature se fait une autre image de Moi. Ce qu'il imagine de Moi, c'est là que Je me trouve. » « Purifiez, ô Mes créatures, votre imagination qui est Ma demeure et Ma résidence. » (pp. 75-76)
La parole est un prétexte: ce qui attire l'homme vers l'homme c’est l’affinité qui les lie, et non la parole.
Jésus (sur lui la paix) riait beaucoup. Jean-Baptiste (sur lui la paix) pleurait beaucoup. Jean-Baptiste demanda à Jésus : « Es-tu assuré contre les ruses puissantes et subtiles (du démon) que tu ries ainsi ? ». Jésus répondit : « As-tu oublié les grâces et les bienfaits subtils, agréables, extraordinaires et puissants de Dieu que tu pleures ainsi? ».
Dans cette parole : « Ana’l Haqq » les gens croient qu’il s’agit d’une grande prétention. Or, « Ana’l Haqq », révèle une grande modestie, car ceux qui disent : « Je suis le serviteur de Dieu », attestent deux existences ; l’une pour soi, l’autre pour Dieu. Mais celui qui dit : « Ana’l Haqq », s’annihile. Il dit : « Ana’l Haqq », c’est-à-dire : « Je ne suis pas, tout est Lui, excepté Dieu il n’y a pas d’existence pour personne. Je suis un pur néant, je ne suis rien. » La modestie de ce dernier est grande ; les gens ne comprennent pas que, si un homme se comporte en serviteur de Dieu, alors pour Dieu sa servitude existe : bien qu’elle soit destinée à Dieu, son action lui permet de se voir lui-même distinct de Dieu. Cette personne n’est pas noyée. Est noyé dans l’eau celui à qui ne reste aucun mouvement ni action, mais dont les mouvements sont ceux de l’eau. (p. 70)
RÛMÎ / CETTE LUMIÈRE EST MON DÉSIR / LA P'TITE LIBRAIRIE