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Nahal Tajadod (Autre)Jean-Claude Carrière (Autre)
EAN : 9782072924361
336 pages
Gallimard (19/11/2020)
4.08/5   19 notes
Résumé :
Jalâl al-din Mohammad Balkhi, dit Rûmî, (1207-1273) est avec Khayyâm et Hâfez un des plus grands poètes de la littérature persane et sans aucun doute une des plus grandes voix de la poésie mystique universelle. Dès l'âge de vingt-quatre ans il prend la suite de son père surnommé le "sultan des savants" et devient un maître spirituel respecté et admiré de tous suivi par des centaines de disciples. S'il rencontre au cours de ses voyages le poète Attar, l'auteur de la ... >Voir plus
Que lire après Cette lumière est mon désirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Mohammad Jalal al-dîn Balkhî, plus connu en Occident sous le nom de Rûmî, était un poète musulman du Moyen-Âge, de langue persane (farsi), qui vécut au XIIIème siècle au Moyen-Orient. Rûmi était un religieux reconnu et respecté, un maître spirituel (Mawlânâ), suivi par des centaines de disciples. En 1244, Il fit une rencontre déterminante, bouleversante, qui décida de sa carrière de poète. Cette rencontre fut celle d'un maître derviche errant qui se nommait Shams de Tabriz. C'est sous son influence que Rûmi écrivit des poèmes mystiques, qui devinrent rapidement des textes majeurs du soufisme.

Composé d'extraits du "Livre de Shams de Tabriz", le recueil Cette lumière est mon désir est saisissant par ce qu'il témoigne de l'attachement, de l'amour mystique qui unissait les deux hommes, mais aussi de leur quête spirituelle. Tout au long des pages de Cette lumière est mon désir apparaît comme une initiation mystique d'abord marquée par une attente impatiente, un espoir presque douloureux d'une rencontre. Cette rencontre survient qui emplit tout l'être, l'emporte hors de lui-même. Puis vient le temps de la séparation, de l'indicible absence de l'autre.

Cette magnifique et intense amitié (la relation entre Rûmi et Shams de Tabriz ne dura en fait que quelques mois) imprègne tous les quatrains du poète. Ils traduisent avec exaltation, justesse, bonheur, recueillement, douleur aussi, tout ce qu'une rencontre peut avoir de déterminant dans le cours bref de la vie.

Dans le monde c'est toi,
Toi seul que je choisis.
Sauras-tu l'accepter 
Si triste je m'assieds ?

Mon coeur comme la plume
Est posé dans ta main.
C'est à cause de toi
Que je suis gai ou sombre.

À part ce que tu veux,
Je pourrais être quoi ?
À part ce que tu montres,
Quelle chose je vois ?

De moi tantôt broussaille
Et tantôt fleur tu tires.
Tantôt je sens la fleur,
Ou je cueille broussaille.

Me traites-tu ainsi ?
Je suis cet ainsi-là.
Si tu me veux ceci,
Je suis comme ceci.

Dans la cuve où au coeur
Tu donnes la couleur,
Que puis-je être ? Et que peuvent
Ma haine et mon amour ?

Tu étais le début
Et tu seras la fin.
Fais meilleure ma fin
Que le fut mon début.

Te caches-tu, je suis
Du peuple du blasphème.
Te montres-tu, je suis
Du peuple de la foi.

Sauf que tu donnas
Qu'est-ce que je possède ?
Et toi que cherches-tu
Dans mon cou et ma manche ?

(Cet ainsi-là).

Une poésie venue d'un temps et d'un lieu lointains mais qui contient en elle une beauté et une luminosité inaltérables.
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Ma copinaute Ida m'ayant conseillé de lire des choses plus soft avant de sombrer dans la dépression à force de lire des récits de camps de concentration, de rafle, de génocides divers, mon choix s'est porté sur ce recueil de poésie traduit du persan.

L'auteur, plus connu sous le nom de Rûmî, est né en 1207. C'était un poète musulman, suivi par des centaines de disciples. Il paraît que sa rencontre avec Shams de Tabriz, maître derviche errant, fut capitale, bouleversante.

Ce fut une amitié forte et la séparation fut douloureuse. Voilà ce que j'en sais.

Si j'ai sélectionné ce recueil, ce n'est pas hasard, juste à cause de la Grande Librairie, une fois de plus. le genre d'émission à ne pas suivre si l'on veut ne pas faire monter sa liste de lecture !

Anybref, lire de la poésie, c'est sortir de ma zone de confort, c'est me frotter à un genre que je ne connais pas (ou que je pensais connaître, mais non, je ne sais rien), c'est sauter dans le vide sans parachute. La poésie, avec moi, ça passe ou ça casse.

Les quatrains sont très beaux, empreint de lyrisme, de beauté, de passion, de fièvre, mais la plupart me sont restés hermétiques. Non, pas qu'ils ne fussent pas bien écrits, mais leur sens, mystique, m'a échappé.

J'aurais mieux fait de lire de la poésie drôle, qui parle de faits de sociétés, qui tacle les politiciens de tous poils, bref, lire de la poésie écrite par des humoristes, elle m'aurait été moins impénétrable.

Maintenant, je vais laisser reposer ce recueil et j'y reviendrai plus tard, avec une lecture de poème par soir, à voix haute, sans prise de tête, et je pense que cela ira beaucoup mieux.

À présent, je m'en vais retourner à ma chère littérature policière, à mes romans noirs, à mes thrillers et si un jour, on me fait une fois de plus la remarque que je ne lis QUE de policiers, je pourrai claquer la gueule des gens en leur murmurant, qu'un jour, je me suis attaquée à de la littérature persane du XIIIe siècle ! Klet Mariet !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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C'est un recueil de poèmes sur le parcours mystique d'un poète perse né au XIIIème siècle. Sa rencontre avec celui qui deviendra son maître Shams ed Dîn Tabrizî lui fera découvrir les territoires de l'invisible. Rûmî recherche l'amour de la vérité. A travers les ghazals, genre littéraire musulman, Rûmî chante la nuit, la nature, le silence, la maison de Dieu, sa clarté. Il chante le samâ qui est le concert-danse spirituel des soufis.
Sa poésie trahit la fièvre, l'ivresse de l'auteur. Son expérience spirituelle comble son existence du désir de cette lumière sacrée. Cette lumière qui le fait cuire, Cette lumière qui déchire le ciel où il ne reste ni être, ni lieu.
Je laisse Rûmî conclure : "Ne dis mot des deux univers. Il te conduit Vers l'unique couleur, silence."
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Le poète et philosophe Jalal Eddine Rumi nous offre un voyage spirituel exceptionnel ! A travers ses mots et ses rôles, ils nous enchante et nous émerveille. Je ne trouve même pas les mots pour vous parler de cet ouvrage a part qu'il était magnifique et que j'ai adoré chaque poème. Que ce soit ceux qui traitent d'amour ou de la vie ou même de la mort. Ils étaient tous exceptionnels et ce qui est dingue c'est ce côté mystique qu'on ressent lors de la lecture et on doit relire le poème car on se dit sûrement y a encore des sens cachés.
Je vous le recommande même les personnes qui n'aiment pas généralement lire tout ce qui est un peu philosophie et spiritualité, je pense que ce recueil de poésie va vous réconcilier avec ça.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Marcheur gracieux, ô toi le souffle
Du souffle, ne va pas sans moi.
Toi qui es la vie des amis,
Au jardin ne va pas sans moi.

Ô ciel, sans moi ne tourne pas,
Lune, sans moi ne brille pas,
Terre, sans moi ne grandis pas,
Ô toi temps, ne va pas sans moi.

Doux avec toi, ce monde-ci,
Doux avec toi, ce monde-là.
Ne dure sans moi, monde-ci.
Monde-là, ne va pas sans moi.

Visible, ne sais rien sans moi,
Ô langue, sans moi ne lis pas
Toi la vue, sans moi ne vois pas,
Ô passant, ne va pas sans moi.

[...]
(extrait de "Ne va pas sans moi") p. 100
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[...]

Lorsque tu es lié à toi,
Nuage triste te renferme.
Lorsque tu es libre de toi,
À tes côtés la lune vient.

Lorsque tu es lié à toi,
L'ami se détourne de toi,
Lorsque tu es libre de toi,
Vers toi le vin de l'ami vient.

Lorsque tu es lié à toi,
Tu es comme l'automne triste.
Lorsque tu es libre de toi,
Comme printemps décembre vient.

[... ]

(extrait de "Lié à toi, libre de toi") pp. 278-279
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Si un arbre pouvait errer
Oh, si un arbre pouvait errer
et se déplacer avec ses pieds et ses ailes !
Il ne subirait ni les coups de hache
ni la douleur des scies !

Car le soleil ne s'éloignerait-il pas
chaque nuit ? Comment le monde pourrait-il être illuminé
chaque matin ? Et si l'eau de l'océan ne montait pas jusqu'au ciel, comment les plantes seraient-elles vivifiées par les ruisseaux et la douce pluie ? La goutte qui a quitté sa patrie, la mer, puis est revenue ? Il trouva une huître qui l'attendait et devint une perle. Yusaf n'a-t-il pas quitté son père, dans le chagrin, les larmes et le désespoir ? N'a-t-il pas, par un tel voyage, conquis royaume et fortune ? Le Prophète n'a-t-il pas voyagé jusqu'à Médine, mon ami ? Et là, il fonda un nouveau royaume et régna sur cent pays. Il vous manque un pied pour voyager ? Alors voyagez en vous-même ! Et comme une mine de rubis recevoir les rayons du soleil ? imprimer! Hors de vous ? un tel voyage vous mènera à vous-même, il mènera à la transformation de la poussière en or pur !
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... Toi, demande-moi quel trésor
Est cet amour, ce qu'il possède,
Et de ma part demande-lui
De te dire aussi qui je suis....
(Pourquoi me ramener à vivre ?)
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En cette terre, en cette terre,
En cette prairie toute pure,
A part tendresse, à part amour,
Pas d'autre grain planté pour nous.
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RÛMÎ / CETTE LUMIÈRE EST MON DÉSIR / LA P'TITE LIBRAIRIE
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