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Dénarratologisons le propos. Mon mémoire est terminé. Je relis, sur la chaise longue, Les Gommes, pour la défense, vendredi prochain. C'est quoi, finalement, Les Gommes ? Un roman policier ? L'un des meilleurs. Bien plus que ça ? Certes. Une journée effacée, la négation du temps ? Bien trouvé, Alain. Un théâtre de points de vue où le narrateur cache au coeur des pensées des personnages la solution de l'énigme ? C'est ce que j'ai voulu montrer dans mon mémoire. La relecture (ouf) me donne, je crois, raison. Il n'empêche que Les Gommes, ça reste un roman policier, presque un polar, un Agata Christie, plein d'indices partout que personne ne voit sauf le relecteur (qui se dit : "mais c'est bien sûr"). Rajoutons-y, pour le plaisir culturel, mille allusion à Oedipe-Roi, et voilà. J'écris des platitude parce que ce roman, il me sort par les oreilles, je l'ai trituré en long, en large et en travers et je reconnais qu'il est bien foutu, mais il a perdu la fraîcheur de la surprise. Alain Robbe-Grillet révolutionne le roman, c'est entendu, mais pas encore dans Les Gommes (c'est peut-être pour ça que j'ai envie d'écrire que c'est son meilleur roman, ou son plus mauvais, ça dépend de l'humeur). Bon, je n'écrirai rien de mieux. Allons voir si relire le Voyeur m'inspire plus. En fait, le problème est le suivant : le nouveau roman, ça meurt dès que ça devient familier, dès que l'on y entre sans vertige.
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Dans "Essais critiques", Roland Barthes précisait que le projet littéraire de Robbe-Grillet était une tentative de "refus radical de la tragédie", une "expression de la négativité". Mais il ajoutait que rien ne certifiait que ce projet puisse s'accomplir, car une oeuvre n'est jamais totalement "l'expression retardée d'un projet initial". C'est bien ce dernier point qui m'a fortement marqué dans "Les Gommes", car ce projet d'écrivain donnant une valeur littéraire prééminente à l'oeuvre de Robbe-Grillet, fait écho aux différents projets fictionnels des personnages du roman. le récit ne se déroule jamais comme le souhaiteraient les protagonistes. Bien que l'on aboutisse aux mêmes résultats, le chemin pour y parvenir n'est jamais celui prévu au départ. Ce qui indique de toute évidence que le résultat importe peu dans ce roman policier. Nous n'avons pas, effectivement, besoin de savoir qui a tué qui ? pourquoi ? et dans quelles circonstances ? Les personnages agissent souvent comme des girouettes, notamment Wallas, l'enquêteur parisien, perdu dans cette terne préfecture provinciale, qui ne parvient jamais vraiment à suivre son programme et qui, parce qu'il ne peut s'empêcher d'imaginer ce que pourraient penser de lui toutes les personnes qu'il rencontre, finit par tourner en rond plutôt qu'avancer dans ses recherches.
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N°1864– Avril 2024.

Les gommesAlain Robbe-Grillet – Les Éditions de Minuit.

Ça commence comme un roman policier classique Daniel Dupond a été assassiné à son domicile la veille, mais on n'a pas retrouvé son corps.Le détective Wallase, un jeune enquêteur parisien, fraîchement muté dans cette ville, est chargé de l'enquête qui s'annonce difficile en l'absence de corps. C'est donc un « meurtre » sans témoin et on s'oriente, grâce à un homme providentiel et lui-même très énigmatique, dans une histoire un peu obscure d'une organisation terroriste à cause des opinions politiques de la « victime ». L'enquêteur rame beaucoup à cause du peu d'indices et il a même l'impression que sa hiérarchie le laisse patauger dans cette mystérieuse affaire en l'abandonnant à ses investigations hasardeuses. Était-ce par dépit ou pour conjurer un mauvais sort qui s'acharnerait sur lui, Wallace achète convulsivement des gommes dont il sait parfaitement qu'elles ne lui serviront à rien (cet achat se reproduit de la part d'un client d'une papeterie). Pour ses supérieurs, il finit lui-même par être une véritable énigme puisque que, notamment, on sait seulement qu'il vient de Paris mais c'est à peu près tout. En effet, il apparaît que Dupond n'a que légèrement touché et, avec la complicité du docteur Juard, il a organise sa disparition physique et a voulu faire croire à un cambriolage qui aurait mal tourné. On apprend que Dupond aurait songé au suicide mais aurait préféré le scénario de l'assassinat avec disparition du corps
J'ai relu ce roman dont la première approche remonte à ma scolarité déjà bien lointaine et que mon professeur de français, à la fois ironique et sceptique, avait présenté, comme appartenant à ce mouvement dont la principale caractéristique était d'être nouveau, sans plus de commentaires. J'ai donc voulu approfondir à travers les écrivains emblématiques qui l'avaient illustré, ce qui pour moi restait une sorte de mystère qui m'avait laissé sur ma faim. J'ai d'abord eu un peu de mal à y entrer dans ce roman et quand finalement, vers la moitié du livre, ma démarche a suscité de l'intérêt et je l'ai lu comme un roman policier. L'originalité de ce parti-pris d'écriture qui consiste à faire se déplacer le narrateur dans la conscience de chaque personnage au point d'emporter peut-être l'adhésion du lecteur qui devient ainsi une sorte d'enquêteur parallèle, est intéressant. Cela se complique par l'arrivée d'autres personnages, dont Marchat, qui, sous couvert d'aider la police va se présenter comme la prochaine victime tout se ne révélant pas tout ce qu'il sait. le déroulé labyrinthique de l'enquête rapproche ce livre du thriller bien qu'on sache tout depuis le départ, mais les hésitations de Wallace, comme perdu dans un tourbillon sans fin, tisse une ambiance un peu malsaine, accentuée par une unité de lieu qui donne une idée d'enfermement des personnages dans cette histoire. Notre enquêteur en vient même à être lui-même soupçonné à cause d'une vague ressemblance. Malgré mon attention et ma volonté de comprendre, j'ai fini par perdre un peu la notion du temps et même celle des évènements, j'ai ressenti une sorte d'impression de malaise, de doute et d'absurde devant ces investigations qui recherchent un mort qui ne l'est pas encore et des devinettes incertaines d'un pilier de bistrot, mais c'est peut-être un des buts recherchés par l'auteur. Quant aux gommes que Wallace achète sans trouver vraiment ce qu'il cherche, je ne sais pas. le livre refermé, je suis assez perplexe, pas vraiment emballé. Peut-être suis-je passé à côté de quelque chose?
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Relire "Les gommes" après plus d'un demi-siècle était une gageure. Je me souviens que ce roman, annonciateur d'un courant littéraire qui fit les beaux jours de l'intelligentsia parisienne pendant la seconde moitié du vingtième siècle, m'avait particulièrement ennuyé. Derrière une vague trame politico-policière à la poursuite d'un supposé assassin, le roman décrivait sur une pleine journée l'errance d'un pseudo-policier entre la résidence bourgeoise de la supposée victime, la clinique du docteur Juard, qui avait rédigé l'acte de décès, et le commissariat principal de la ville, où l'on aurait bien aimé se débarrasser au plus vite de cette affaire mettant en cause deux notables. de rue en rue, au sein de cette ville portuaire du Nord embrumée à souhait, où il n'a encore jamais mis les pieds et ne dispose bien entendu d'aucun système de positionnement géographique (époque oblige), Wallas mène son enquête, sans aucun indice. Il essaie de se reconnaître dans cette ville à la géographie si particulière, où l'on revient sans cesse sur ses pas, et au passage demande son chemin ou pose des questions sur les acteurs du drame, prétextant l'achat d'une petite gomme pour le dessin, d'où le titre. Et pourtant, relisant enfin ce livre que j'avais préféré oublier, quelle n'a pas été ma surprise de me trouver en face d'un récit plein de fraîcheur, avec une merveilleuse écriture tout en finesse. L'humour, ou plutôt une tendre ironie, affleure à toutes les pages, avec une attention apportée à maints petits détails de la vie ordinaire, à ce paysage urbain qui imprime sa marque profonde sur les habitants. Comme dans un tableau de Matisse, c'est le décor, soigné, qui envahit la toile et constitue le sujet, les personnages se trouvant relégués à de vagues silhouettes à peine entraperçues. C'est ainsi qu'on se rend compte que le Nouveau Roman, loin d'être cantonné à la sphère universitaire, a imprégné la littérature moderne, et ce bien au-delà de nos frontières, nous habituant petit à petit à ce qui pouvait nous paraître au départ comme un caprice d'intellectuels en manque d'inspiration. Il suffit de lire Paul Auster ou bien encore les auteurs japonais les plus actuels pour retrouver ce souci du détail, cette obsession des distances, de l'orientation, de l'angle sous lequel on perçoit la réalité, mille et une petites choses plaquées en apparence sur la trame romanesque mais constituant l'intérêt principal du récit. Et maintenant, c'est certain, il va falloir relire aussi "La modification" (Michel Butor) et autres Simon ou Sarraute : plaisir du temps retrouvé…
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Considéré parfois comme le premier Nouveau roman de l'Histoire de la littérature, sorti en 1953, avant même la détermination de la définition de « Nouveau roman », « Les gommes » est une expérience labyrinthique. Et au risque de surprendre, je retiens surtout de sa lecture cette sensation hautement kafkaïenne dans un roman où rien ne commence, rien ne se termine, tout est délimité dans un espace-temps réduit.

Pourquoi kafkaïen ? Pour de nombreuses raisons : l'absurde de la situation, la robotisation de la pensée humaine, les décors glaciaux, l'espace restreint et circulaire. La trame même : un crime est commis, certes. Mais l'assassiné n'est pas mort (il le laisse croire grâce à la complicité d'un toubib qui le déclare effectivement décédé), pourtant une enquête s'ouvre. Une enquête sans cadavre donc. Les médias s'y mettent puisqu'un journal annonce le décès d'un homonyme de ce Daniel Dupont dont la gouvernante est sourde mais pas complètement. Un enquêteur, Wallas, dont on ne sait pas grand-chose mais qui est pourtant le personnage central du roman, et accessoirement (mais pas toujours !) suspecté d'être le meurtrier alors que parallèlement l'enquête s'oriente par moments vers le suicide. Roman giratoire et sans fin, même les blagues d'un ivrogne pilier du bar où se déroule une partie de l'action ne dévoilent jamais leur chute, les devinettes restant en suspens.

Kafkaïen aussi et pourquoi pas, par le choix des rues d'un quartier où se déroulera l'intégralité de l'action, le meurtre ayant été commis rue des Arpenteurs (le héros K. du roman « le château » de KAFKA est lui-même arpenteur). C'est un peu cette satanée pierre de Sisyphe qui grimpe et retombe, remonte puis dévale à nouveau la pente, on n'en sort pas. Circulaire et figé, car le temps. Ces 7h30 à l'horloge, toujours, dans le (faux) crime, mais aussi sur la montre de l'enquêteur arrêtée à la même heure, les événements importants de l'intrigue se précipitant, la plupart à 7h30, les témoins qui ont souvent une anecdote à raconter, étant survenue à 7h30. le temps. Histoire sur deux jours, mais que de bouleversements malgré l'enquête sclérosée.

Tour à tour les témoignages, très différents les uns des autres, et pourtant chacun semble tenir la route malgré les discordances. Wallas tend à croire tout le monde, même s'il se retrouve lui-même impliqué et en difficulté dans un témoignage. Ah, le titre, « Les gommes » : Wallas tente plusieurs fois d'acheter en boutique une gomme parfaite, mais ressort désabusé avec une gomme de mauvaise qualité qui ne réalisera pas les tâches voulues. Évidemment, cette gomme miracle qu'il ne déniche jamais est celle qui aurait permis d'effacer le faux crime, les témoignages, le toubib, les flics, afin que plus rien ne s'embrouille, que tout devienne enfin translucide, que tout reparte de zéro, on avance et on oublie tout. Mais là justement, on ne progresse jamais, ou alors pour revenir au point de départ.

Ce roman est aussi et surtout un pastiche du polar noir, sauf qu'ici l'enquête n'est qu'un alibi, jamais une avancée, plutôt une stagnation, un piétinement, ah ! ce mouvement circulaire. Ce polar pourrait être d'ailleurs estampillé comme anti polar par excellence ! Et le fond de l'affaire, si vous parvenez à la fin du présent récit, est sans contestation possible le complexe d'oedipe, de quoi vous saouler en questionnements sans fin. Un bouquin riche, très singulier, du genre qu'on ne lit pas tous les jours, nerfs en pelote assurés malgré l'humour évident.

Je découvrais enfin (il n'est jamais trop tard pour bien faire, blablabla…) ROBBE-GRILLET qui m'attirait depuis un sacré moment, et j'ai tout naturellement voulu commencer par le début : Si « Les gommes » n'est que son deuxième roman (« Un régicide », écrit 4 ans auparavant, ne sera cependant édité que 30 ans plus tard), il fut le premier imprimé. Il m'a fait forte impression, même si je conçois parfaitement que pour un lectorat non averti ou non habitué à ce genre de littérature tordue et presque mathématique, il peut être très désagréable à lire et devenir une expérience calamiteuse (il peut rendre dingue avec les redites volontaires, les situations qui recommencent incessamment, jusqu'aux dialogues, jusqu'aux virgules). ROBBE-GRILLET fut l'un des piliers des Éditions de Minuit durant trois décennies, c'est même lui qui en quelque sorte fut le moteur de la ligne éditoriale, il n'en est que plus intéressant à lire, même 65 ans plus tard.

Lien : https://deslivresrances.blog..
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La première idée qui m'est venue lorsque j'ai terminé la lecture de ce curieux roman est qu'il s'agissait d'un polar à l'envers, à savoir que l'on sait à peu près tout sur tout dès le début (comme dans les Columbo) et puis plus on en avance dans la lecture, plus on commence à avoir des doutes sur la véracité des faits, sur le coupable du crime et sur la réalité du crime lui-même. L'auteur aurait même pu pousser le bouchon plus loin en mettant en cause l'existence de la victime (un dénommé Daniel Dupont, un solitaire et chercheur en économie, vivant dans un pavillon cossu d'une ville lugubre du nord de la France). le détective Wallas dépêché de Paris fait office de personnage principal de cette histoire sans queue ni tête. Il loge dans l'unique chambre d'un bar-hôtel paumé dans lequel des habitués alcoolisés se font des devinettes enfantines et discutent de problèmes arithmétiques. Pendant ce temps, Wallas erre dans la ville mais s'y perd très souvent bien qu'empruntant toujours les mêmes rues. Parfois, il s'arrête dans des papeteries pour acheter des gommes (pour quoi faire, on sait pas mais on peut voir dans ces gommes le symbole de ce roman où l'intrigue s'efface petit à petit comme s'effacent sous le frottement de la gomme les traits laissés par un crayon papier). Wallas doit rendre des comptes à Paris où l'on est persuadé que le meurtre du Dupont est le fait d'un groupe terroriste et doit composer aussi avec le commissaire du coin, le commissaire Laurent qui penche pour l'hypothèse du suicide. Pour compliquer les choses, Wallas se retrouve quasiment présumé coupable après que différents témoins lui trouvent une forte ressemblance avec un type louche qui traînait autour du pavillon la veille dudit crime (parce qu'en fait, Dupont n'est pas vraiment mort).

Bien qu'estampillé nouveau roman, ce qui signifie souvent lecture ardue, les gommes se lit aisément . Je suis rentré avec délectation dans l'univers étouffant et singulier mis en place par l'auteur dont certains aspects (l'allure de Wallas, l'absurdité de certaines scènes) m'ont fait pensé aux films de Jacques Tati. Cet ancien roman est à mettre entre toutes les mains d'autant plus que certains dialogues dans le bar sont à mourir de rire.

éditions de minuit, 1953, 364 pages, lecture sur kindle en avril 2015. note : 4.5/5
Lien : http://doelan.blogspirit.com/
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Avis chrono'

Agréable surprise avec ce roman déroutant mais qui se laisse tout de même comprendre. Un bijou d'allusions dissimulées et de jeux d'énigmes! Un polar qui aurait presque une intrigue avec un crime qui n'en finit pas de finir et des quasi-personnages.

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Une relecture! Oui, vous ne rêvez pas! C'est déjà un exploit en soi et quand vous saurez que ce même roman, lu en 2006 avait reçu de moi dans mon petit classeur jaune ce commentaire définitif "L'auteur a écrit avec les orteils" il était très improbable que j'y remette jamais les pieds et pourtant...

Quelle promotion! Cette fois, j'ai aimé. Beaucoup... Voilà qui va faire plaisir à certaines d'entre vous, grandes relectrices!

Vous allez voir comme je vais bien vous vendre ce vieux Nouveau Roman des années cinquante...

Résumé:

19h30, le tueur tire sur la victime. La balle va prendre quelques détours (elle va mettre 24h à finir le boulot), durant lesquels nous allons suivre Wallas, chargé de cette délicate enquête... Toute une journée à errer dans une ville labyrinthique, à échaffauder des hypothèses autour d'un crime dont le lecteur connait dès le départ tous les détails: identité du tueur et des commanditaires, déroulement minutieux du crime...


Mon avis rien qu'à moi que j'ai pas copié chez les autres:

Et pourtant... C'est un grand tour de force de bâtir une intrigue policière sur l'impression qu'il n'y a plus rien à découvrir! Quand presque chaque page est un indice...

La fin vous surprendra tout de même, s'il vous vient l'envie de vous lancer dans ce roman. Comme une nouvelle, ça ne prend toute son ampleur qu'à la seconde lecture. Avec un peu d'expérience aussi. (Whouah.. j'ai vieilli, alors...? Zut)

Attention, le style est spécial. Il ne faut pas être trop attaché à ces choses futiles que sont une chronologie, une attribution nette des paroles à un locuteur identifiable ou une envie de bien comprendre ce qui arrive. Quelques scènes "fausses" se glissent de ci, de là et on tourne en rond comme dans un aquarium. Un aquarium rond. Parce qu'il y en a aussi des rectangulaires. Pensez au marque-page pour éviter l'impression de relire un passage qui ressemble à douze autres.

Pour les amateurs, il y a encore beaucoup à dire dans ce roman... Par exemple, sur le tarot marseillais (là, je cède la parole à mon charmant collègue E. ) et à l'histoire d'Oedipe qu'il vaut mieux connaître un peu pour admirer le travail hallucinant de Robbe-Grillet.

Hé! Et pourquoi les gommes, au fait? Pendant tout le roman, Wallas cherche une gomme précise, LA gomme idéale. le Graal de la papeterie! Pendant que l'assassin lui passe sous le nez...
Ce pauvre garçon n'est jamais où il faudrait... Il cherche aussi un docteur pendant une bonne centaine de pages et quand il le trouve... L'entevue nous est résumée en trois lignes et ne sert à rien... Un livre agaçant... Comme j'aime ça!

Conclusion:

Est ce que j'ai pas été gentille avec ce livre que je détestais? Y'a que les imbéciles qui changent pas d'avis!

C'était tellement bien que je me suis lancée dans La Jalousie, du même auteur... Aïe aïe aïe...
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Manifeste pour un nombre de mots limités dans les critiques sur Babelio
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Intrigué par le terme "nouveau roman", je me suis décidé (avec un peu de retard...) à lire cet ouvrage bien mystérieux.
Il y est question d'un meurtre (enfin presque) dont l'élucidation va perdre notre enquêteur. En fait Wallas (c'est son nom) va se perdre tout seul dans cette ville, où il multiplie les détours, les aller-retours, les rendez-vous manqués, les visites dans des papeteries... Une narration très étrange pour une histoire qui ne l'est pas moins. le suspense et la recherche de la vérité laissent vite la place aux déambulations, aux hésitations, aux incertitudes. C'est envoutant.
Le style est assez élaboré, assez beau. Quelques pages de descriptions très précises, chirurgicales (la chair d'une tomate par exemple, un manteau, une photographie...) sont savoureuses.
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Un barbouze maladroit enquête sur un faux meurtre dans une ville portuaire nordique que nous arpentons inlassablement avec lui. Construction et style, très originaux, ne nuisent absolument pas à la fluidité de la lecture, enchantée par un humour constant. C'est beaucoup plus facile à aborder que la Route des Flandres de Claude Simon, autre parangon de ce qu'on a appelé nouveau roman. Et le titre? le personnage principal entre régulièrement dans un commerce pour demander un type particulier de gomme à effacer qu'il ne trouve jamais. le rapport avec l'histoire? Aucun (mais peut-être n'ai-je pas compris).
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Que dire... Personnellement, je trouve que Robbe-Grillet maîtrise son style, maîtrise son sujet (s'il y en a un ou s'il n'y en a qu'un), et on entre plutôt facilement dans ce "nouveau roman". Probablement qu'à son époque ça avait pu avoir un (petit) côté révolutionnaire. Actuellement, il est un livre bien fait, sans éclat, sans grandes surprises, au sujet d'un banal confondant, et qui ne laisse donc que peu de traces. Je suis néanmoins content de l'avoir lu, pour enfin comprendre et savoir ce que c'est, mais j'ai l'impression de ressortir indemne de cette lecture. J'estime que trois étoiles, ni plus ni moins, sont justifiées.
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