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EAN : 9782702164983
352 pages
Calmann-Lévy (06/01/2021)
4.17/5   9 notes
Résumé :
La Sibérie est beaucoup plus qu'un simple lieu sur une carte : c'est une sensation.
Au cours d'un séjour en Sibérie, Sophy Roberts découvre avec étonnement que sur cette terre méconnue et hostile demeurent de nombreux pianos d'exception, en grande partie envoyés là-bas après la révolution de 1917, puis durant le régime soviétique tant cet instrument bourgeois fut banni des foyers russes. L'auteure décide alors de partir à la recherche d'un de ces pianos perd... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La Sibérie ... terre de fantasmes pour moi, le ventre mou de la Russie ... terre synonyme de colonie pénitentiaire au 17ème siècle, "certains exilés avaient les narines fendues afin d'indiquer leur statut de parias. À d'autres, on ôtait la langue" ...

Une histoire de la Sibérie au travers des siècles ... passionnante ... une recherche des écrits qui parsèment la géographie de l'endroit ... un inventaire des grandes villes qui constituent ce qui fait le mystère de la Sibérie ... des détails qui rapprochent les lieux des événements qui y eurent lieu ...

Moi qui eut un jour l'envie d'entreprendre le grand voyage ... la traversée de notre continent Europe-Asie de son extrémité ouest, la Bretagne, terre de mes ancêtres, à la ville perdue tout à l'est, Vladivostok en utilisant la voie ferrée ... un grand voyage à l'aide du transsibérien,
Moi qui ai recherché les journaux de voyage de ceux qui ont tenté cette expérience,
Je n'ai jamais trouvé autant de renseignements, de détails qui précisent les liens des lieux avec la grande histoire que dans ce livre.
Le lien qui relie chaque lieux est un élément encombrant mais qui a tenu une grande place dans l'histoire de la musique ... un piano pourquoi pas ... je ne suis pas pianiste, j'aurais aimé que mes mains s'agitent sur des touches avec élégance mais je n'ai jamais pris le temps d'apprendre ... cette lecture nous apprendra aussi beaucoup de choses sur cet instrument et c'est passionnant.

PS j'ai découvert : L'Amérique russe !
Les précisions de Mejesaistout ...
L'Amérique russe correspond aux possessions russes sur le continent américain, et organisées en colonie à partir de 1796. Ces territoires correspondent aujourd'hui à l'Alaska.
Au cours du xviii siècle, l'Empire russe entreprend plusieurs expéditions afin d'explorer la partie orientale de la Sibérie et de déterminer si une route existe entre l'Asie et l'Amérique du Nord. La deuxième expédition du Kamtchatka notamment, menée par Vitus Béring, permet la découverte de l'Alaska en 1741.
Néanmoins, ce n'est qu'à la fin du siècle, en grande partie grâce à la Compagnie russe d'Amérique que la Russie prend pleinement possession du territoire et l'érige en colonie.
En 1867, la Russie vend sa colonie pour 7 200 000 $ aux États Unis.
Le Seward's Day, jour de célébration de l'achat de l'Alaska par les États-Unis, nommé en l'honneur de William Henry Seward, est un jour de congé en Alaska (dernier lundi de mars).
Le Sénat des États Unis ratifia le traité le 9 avril 1867, par un vote de 37 voix pour et 2 contre. Cependant, le budget pour l'achat ne fut débloqué qu'un an après à cause de l'opposition de la Chambre des représentants, qui approuva finalement le traité en juillet 1868, par un vote de 113 voix pour et 48 contre.
On estime que l'Alaska comptait alors 2 500 Russes ou métis et 8 000 aborigènes, pour un total de 10 000 habitants, sous le commandement direct de la compagnie russe des fourrures, et peut-être 50 000 Inuits vivant sous cette juridiction. Les Européens vivaient dans 23 lieux de peuplement, situés sur les îles ou en bordure des côtes. Les petites stations regroupaient seulement 4 ou 5 Russes chargés de la collecte et du stockage des fourrures apportées par les Indiens et du ravitaillement des navires qui venaient les chercher. La plus grande ville de l'époque, la Nouvelle-Arkhangelsk, maintenant nommée Sitka, a été fondée en 1804 pour le négoce des très rentables fourrures d'otaries des mers. Elle comptait environ 116 baraques abritant 968 habitants. La seconde ville était Saint-Paul sur l'île Kodak avec 100 baraques et 283 personnes. Elle était le centre de l'industrie de la fourrure de phoque.
L'Alaska Day célèbre le transfert formel de l'Alaska de la Russie aux États-Unis, qui eut lieu le 18 octobre 1867. Mais aujourd'hui, l'Alaska célèbre le jour de l'acquisition, le Seward's Day, chaque dernier lundi du mois de mars.
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Depuis l'enfance, Sophy Roberts est intriguée par la Sibérie. Pendant l'été 2015, elle séjourne chez un ami allemand, en Mongolie. Elle noue une amitié avec une autre invitée : Oddgerel Sampilnorov, une jeune Mongole, pianiste émérite, qui a enseigné le piano à la fille de leur hôte. Ce dernier lance un défi à Sophy Roberts : trouver et rapporter un piano de Sibérie pour que le talent d'Odgerel puisse entièrement s'exprimer. Cet instrument a été banni des maisons russes, par le régime soviétique, car assimilé à la bourgeoisie, et envoyé en Sibérie. de plus, les personnes qui ont vécu l'exil forcé ont emmené leur piano, transporté par un traîneau. L'auteure raconte ces expéditions extraordinaires et la richesse culturelle et musicale phénoménale de la Sibérie.


Elle découvre un espace peuplé, de grandes étendues à la fois menaçantes et accueillantes. A travers sa quête, elle va à la rencontre de deux cents ans d'Histoire russe. Encore plus que l'objet, c'est le passé qu'elle s'attache à découvrir et qu'elle partage dans ce récit initiatique. le règne de Catherine II, qui n'était pas mélomane, mais qui a énormément oeuvré pour la musique, la description des goulags, la chute du tsar, la révolution de 1917, la Deuxième Guerre mondiale que les Russes nomment la Guerre Patriotique, Gorbatchev, Chopin, Litz et tant d'autres : les évènements et les personnages historiques se mêlent aux recherches du présent. Ce périple est rempli de rencontres fortes et émouvantes. Les habitants lui racontent leur pays et leur propre vie. Ils sont nombreux à partager des anecdotes qui permettent à Sophy Roberts de remonter la trace de pianos, mais surtout des bouts de vie d'hommes et de femmes.


Je n'ai pas eu une lecture linéaire. Certains passages me passionnaient, d'autres me correspondaient moins. J'ai pris conscience que cela était lié à la période relatée. J'étais passionnée par les faits se déroulant au XXe siècle, mais beaucoup moins par ceux plus anciens. de plus, j'ai eu la sensation de recevoir beaucoup d'informations et comme ce livre est un récit de vie, il me manquait la part romanesque à laquelle je suis habituée dans mes lectures. C'est un ouvrage qui demande beaucoup d'attention, mais qui est d'une immense richesse culturelle, humaine, sociologique, musicale et historique. Les voyages de Sophy Roberts sont fascinants et les passionnés d'évasion et d'Histoire seront envoûtés. Les pianos de Sibérie est extrêmement documenté, servi par une écriture fine et poétique, cependant, je pense qu'il n'était pas pour moi, en raison de mes attentes.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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L'histoire racontée en 2019 dans ce livre commence au cours de l'été 2015, lorsque Sophy Roberts fait la connaissance en Mongolie d'une jeune pianiste et se lie d'amitié avec elle. le piano de la jeune femme, un Yamaha moderne, est détérioré, et c'est l'occasion pour l'auteure d'entreprendre une quête à travers de la Sibérie, pour y trouver un remplaçant pour son amie.
Un récit qui va emporter le lecteur d'Ouest en Est, des Monts de l'Oural jusqu'aux confins de l'Extrême-Orient russe, et du Sud au Nord, des montagnes de l'Altaï à l'estuaire de l'Ob sur les rives de l'Océan Arctique.
Une promenade géographique à laquelle s'adjoignent des références historiques précises sur le développement des villes sibériennes à partir du XXVIIIème, cela en réalisant la gageure ambitieuse de croiser la Grande Histoire de la Sibérie avec celle des pianos, leur "petite" histoire que l'on dit débuter sous le règne de l'impératrice Catherine II.
Un récit très documenté donc, qui est parsemé de notes personnelles de l'auteure, notamment sur ses affinités ou sur les rencontres faites au cours de ses voyages. Dans sa quête ambitieuse, Sophy Roberts cherche non seulement le rôle qu'ont pu jouer ces instruments de musique dans la culture russe jusqu'à nos jours, mais aussi le lien des pianos retrouvés ici et là avec leurs hypothétiques propriétaires. Elle ajoute ainsi à son récit une connotation romantique bienvenue.
Ce livre est une réussite.
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Et si la Sibérie était à l'image d'un clavier et d'une partition… Des notes et touches blanches, neigeuses, avec une glace entrelacée comme une clé de sol ; immensité jusqu'à parfois une quasi virginité. Des notes et touches noires, dures, ténébreuses comme un requiem sur les millions de trépassés au cours des siècles. Tempi graves de la souffrance, allegro sur une culture faite de résistance. Ce récit est une ode à la joie et un lacrimosa, un cheminement piano pour l'histoire trépidante de l'une des régions les plus vastes du monde.

Sophy Roberts a entrepris un voyage en Sibérie à la recherche de pianos perdus après la révolution de 1917. de connotation bourgeoise, ils ont été bannis par les bolcheviques, détruits ou cachés, certains sauvés in-extremis, puis, progressivement, remis à l'honneur. L'un de ses plus grands facteurs – sans jeu de mots – de motivation était de ramener un piano pour une jeune pianiste Mongolienne, Ogderel Sampilnorov, afin qu'elle puisse en avoir un et diffuser sa musique dans la vallée de l'Orkhon. Véritable gageure pour l'intrépide journaliste britannique – vers la fin de son périple elle sera presque surveillée comme possible agent du MI6 – que de parcourir cet immense territoire des Monts Oural jusqu'à Vladivostok et même jusqu'au détroit de Béring, balayant plus de quatre siècles d'histoire au son de rhapsodies et des mouvements politiques de cette Russie impériale.

Le récit commence près de Karakorum en Mongolie où la journaliste, ne jouant pas de piano, rencontre Ogderel Sampilnorov issue de la minorité Bouriate. Face à cette brillante virtuose et à toute la culture qui l'entoure, l'idée de retracer l'histoire de cet instrument dans le mélodrame russe devient une obsession.

L'essor de la musique en général et du piano en particulier correspond au règne de Catherine II malgré son peu d'intérêt et de goût pour cet art ; mais l'un de ses plus célèbres amants était mélomane, Grigori Potemkine, pour ne pas le nommer. Il sera l'un des personnages emblématiques dans la popularisation du piano tout comme, quelques décennies plus tard, Maria Volkovsky, l'épouse d'un décembriste, qui se consacra corps et âme à aider et instruire les populations de ces contrées du bout du monde.

Mais cette épopée aux variations énigmatiques n'est pas qu'une partition musicale, c'est un récit prodigieux sur cette Sibérie quasi mystique, pétrie de tragédies, pays synonyme de déportation, tant sous les tsars qu'après la révolution bolchevique et de souffrances multiples. Des décembristes à Anton Tchekhov, de la colonne pénitentiaire de l'île de Sakhaline – maintes fois en conflit avec le Japon – aux survivants du siège de Léningrad, sans oublier, au pied des Monts Oural, Ekaterinbourg, sinistre lieu où furent assassinés les derniers des Romanov dans la maison Ipatiev, ensuite détruite, et où se trouvait un piano. Un des nombreux fantômes dans cet opéra sibérien. Longues pages sur cette Russie incapable d'échapper à son passé. Nonobstant, les épouvantables charniers ne résument pas ce territoire gigantesque modelé également par des héros et des personnages terriblement attachants. Avant-hier, hier, aujourd'hui. du peuple Nevet aux conquérants des montagnes de l'Altaï en passant par les aventuriers du détroit de Béring – Anna Béring compris – et ces anonymes que croisera Sophy Roberts lors de sa quête : pianiste de jazz, ancien navigateur d'Aeroflot construisant sa propre salle de concert et cette vieille dame de Khabarovsk…

Une plume faisant figure d'archet pour retracer le drame sibérien et l'histoire de ses peuples tissant une culture prodigieuse sur la toile des ténèbres. Un livre éperdument mélodieux mais qui est pour l'autrice une symphonie encore inachevée…
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Une enquête, des voyages. Un esprit ! Quand on a goûté à la Sibérie, on ne peut que comprendre l'incroyable aventure dans laquelle Sophy Roberts s'est engouffrée. Une exploration érudite, des contacts humains géniaux et un prétexte en or pour partir à la rencontre : les pianos ! le récit combine astucieusement notes historiques, récit de voyage et références passionnantes ! Bref, un régal.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Peu de temps après, elle se mit en route avec le clavicorde que Zinaïda avait fait attacher à son traîneau au moyen de sangles. Ce fut un périple remarquable depuis Moscou jusqu'à la rive est du Baikal. Il est difficile d'imaginer ce que les Bouriates des environs purent penser de cette princesse russe quand ils la virent traverser le lac. Les autochtones croyaient que la Voie lactée était une « couture » et les étoiles des trous dans ciel. Quand des météores illuminaient le ciel, les tribus indigènes de Sibérie affirmaient que les dieux soulevaient «la couverture du ciel pour voir ce qui se passe sur Terre». La vue du Maria emmitouflée dans ses fourrures d'hermine dut leur paraître extraordinaire, comparable à la visite d'un être venu d'une autre planète.
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En 1591, parmi les premiers exilés en Siberie se trouvait une cloche aussi lourde qu'un cheval, prélevée dans le clocher d'Ouglitch, une ville de la Russie européenne située dans un coude de la Volga. La cloche avait commis le crime d'avoir été sonnée pour rallier les citoyens et les inciter à prendre part à une petite insurrection. téméraire et imprudente, contre l'Etat. En réaction, et afin d'établir sa légitimité, le régent fit exécuter deux cents habitants d'Ouglitch. Et, dans un dernier rebondissement sadique, ceux qui furent bannis en Sibérie furent contraints de porter la cloche d'Ouglitch — elle-même soumise à une flagellation publique — sur plus de deux mille kilomètres au-delà des monts Oural jusqu'à Tobolsk. On ôta le battant de l'instrument, désormais muet, à l'instar des hommes qui le transportèrent et dont on avait coupé la langue : un acte au symbolisme terrifiant; en réduisant au silence la musique du clocher, le régime exerçait un pouvoir d'une ampleur alarmante sur tous les aspects de la vie en Russie.
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Dans la lumière baissante de l'après-midi du 09 août 1942, la population affamée se tut et se prépara à vivre l'un des épisodes les plus mémorables d'une guerre incompréhensible. "Nous étions stupéfaits, par la quantité de gens, qu'il puisse y avoir tant de personne affamées, privées non seulement de nourriture mais aussi de musique, raconta le tromboniste. Certains spectateurs avaient revêtu un costume, d'autres venaient du front. La plupart étaient maigres et atteints de dystrophie." Quand le concert s'acheva, non seulement les Leningradois mais aussi les soldats allemands écoutèrent l'ovation d'une demi-heure d'un peuple à genoux.
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en juillet 1959, Richard Nixon, alors vice-président des Etats-Unis, se rendit à Novossibirsk. Il visita l'opéra municipal, comparant la soif de culture de la ville avec celle du San Francisco du XIXème siècle. Les deux mille auditeurs étaient « habillés comme s'ils se préparaient à un match de football américain», fit observer un journaliste du New York Times. Au cours du même voyage, Mme Nixon assista à un défilé de mode sibérien.
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Toutes les rivières de l'Oural se dirigent vers l'est, dit-il. Sauf celle qui coule près de chez eux. En mars, elle est gelée. Il faut attendre la fonte pour que cours d'eau reprenne sa course vigoureuse et rapide vers l'ouest. Il y a quelque chose qui lui plaît dans ce détail, dans le fait de vivre sur cette grande ligne de partage eurasienne. Il me parle de Magnitogorsk, une autre ville située dans l'Oural du sud. Quand il était plus jeune, ils allaient au cinéma en Europe et dînaient en Asie.
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Video de Sophy Roberts (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sophy Roberts
L'éditrice Tiffany Gassouk présente "Les Pianos perdus de Sibérie" de Sophy Roberts et répond aux questions de Marie-Eve Charbonnier, libraire à la Librairie Paroles à Saint-Mandé. Une présentation organisée avec Page des Libraires.
Réalisation Anna Pitou
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