Marnie et ses deux enfants sont aux abois depuis la disparition de Daniel, mari et père. Faute de pouvoir prouver sa mort, Marnie ne peut ni l'enterrer, ni le pleurer, ni continuer à vivre et elle découvre qu'il lui a laissé en héritage – s'il est mort – de très volumineuses dettes de jeux qu'elle doit désormais régler.
Joe O'Loughlin lui-même à un tournant de sa vie, est son thérapeute. En plus de ses ennuis conjugaux, le monde le croit stoïque et courageux car il fait face à sa maladie de Parkinson avec élégance et bonne humeur, ne se lamente pas, ne cède pas au désespoir ni ne crie à l'injustice. Mais au fond de lui, Joe ne croit pas à la théorie selon laquelle l'on a que ce que l'on mérite.
En raison de son travail de psychologue clinicien, Joe sait que le mensonge est naturel. Les gens mentent pour éviter l'embarras, le conflit ou la honte, pour protéger leur image ou obtenir une gratification. Ils mentent à leurs amis, leur famille, mais principalement à eux-mêmes. Mais avec Marnie, la situation est différente. Derrière ses yeux gris-vert et son teint pâle, il sent une créature recroquevillée, enfermée, trop dangereuse pour être libérée peut-être. Décidé à l'aider, il fait appel une fois encore à son vieil ami Vincent Ruiz, toujours retraité de la police mais très tonique ; ils ne seront pas trop de deux, sans compter la police, pour dénouer les fils noués serrés de cette affaire.
Une fois encore,
Michael Robotham signe une intrigue parfaite. Comme d'habitude il prend son temps, donne tous les détails qu'il juge utiles pour rendre ses personnages attachants, émouvants, et révèle son humour décalé, parfois à la limite de l'absurde dans ses dialogues tirés au cordeau. Dans cet opus en particulier, il s'autorise également un épilogue psychologiquement virtuose qui laissera le plus exigeant des lecteurs ébahi.