Un monde sans pitié

« Un monde sans pitié » est le scénario du film éponyme d'Eric Rochant sorti en 1989, avec Hippolyte Girardot, Mireille Perrier et le jeune Yvan Attal.
Ce portrait d'un trentenaire vivant au jour le jour, sans but dans la vie que celui de glander et de veiller sur son frangin, est devenu un film générationnel. Il faut dire que l'écriture très cinématographique de Rochant à de quoi faire jalouser un grand nombre de ces confrères. Un premier essai qui se transformera en coup de maitre, Son anti-héro Hippo est aussi attachant qu'immature. Sa rencontre avec Nathalie jeune intellectuelle, à l'existence diamétralement opposée va chambouler son insouciance et quelques conviction. Grand fan du film et de Rochant en général, j'ai lu avec un plaisir renouveler son scénario. Et comment ne pas penser à cette scène ou Hippo arrêté par la police, crie son désir qu'on lui foute une paix royale. Culte, je vous l'avais dit.

Comme le joli film que je viens de revoir, le scénario de "Un monde sans pitié" retient l'attention. Et pourtant, cette description d'un jeune homme qui ne fait rien et s'entoure de gens aussi désoeuvrés que lui et de cette normalienne affichant un redoutable sérieux n'évite ni les clichés ni parfois la caricature. Mais il y a le ton employé, le charme des personnages et des situations, qui, comme dans le film, font mouche. J'avais une trentaine d'années au moment de la sortie du film et comme beaucoup j'ai été touchée. Des années après, il reste la grâce funambulesque d'Hippo qui tente en vain de se définir et le charme froid de l'étudiante programmée pour réussir. Quoi qu'on en dise, les dialogues du film font souvent mouche et je pense que beaucoup de ceux qui pourraient les découvrir en tomberaient d'accord...