AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782818038574
160 pages
P.O.L. (03/03/2016)
3.15/5   23 notes
Résumé :
Assis sur ce banc, écoutant glouglouter dans leur fuite des créatures aquatiques (ou amphibies) dérangées par mon arrivée, je pensais au gag ? Un classique ? Du type qui s'assoit sur un tronc d'arbre et découvre, trop tard, qu'il s'agit en fait d'un crocodile, et je me disais que ces derniers ayant la réputation de vivre vieux, il s'en trouvait encore probablement, dans la mangrove, qui avaient été témoins de la bataille, et peut-être avaient saisi cette opportunité... >Voir plus
Que lire après PeleliuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La Feuille Volante n°1054– Juillet 2016
PELELIUJean Rolin - POL

Le titre évoque une petite île de l'Océan Pacifique, dans l'archipel des Palaos, occupée et fortifiée par les Japonais pendant la deuxième guerre mondiale, qu'une carte bienvenue situe pour le lecteur sur le cadastre mondial. Des combats meurtriers s'y sont déroulés, les opposants aux Marines Américains pendant l'été 1944. A cette occasion l'auteur choisit d'évoquer la vie d'un officier américain, le lieutenant-colonel Pete Ellis, né en 1880, qui au début de sa carrière militaire s'était couvert de gloire, de galons et de décorations prestigieuses notamment pendant la Première guerre mondiale en France et qui est mort en 1923 sur une île également tenue par les Nippons. Auparavant, il avait fréquenté ces contrées maritimes en qualité d'officier puis ensuite d'espion américain ainsi qu'il se qualifiait lui-même et avait émis des théories militaires qui furent reprises pendant la guerre du Pacifique prônant notamment le principe du débarquement. L'ennui pour lui c'était que non seulement il était peu discret, ce qui est grandement dommageable pour un espion, mais surtout qu'il était alcoolique, deux choses qui ont peut-être précipité sa mort restée mystérieuse, dans une île tenue par les Japonais. Au cours du deuxième conflit mondial des combats meurtriers, inutiles et par ailleurs gommés de la mémoire collective, s'y sont déroulés.

Il nous dévoile au long des pages la géographie, la faune faite de poules sauvages, de chiens, de rats, de serpents, de crocodiles de mer et de crabes de terre ce qui ne la fait pas spécialement ressembler à une île paradisiaque comme on pourrait s'y attendre. C'est bien de cette partie de son histoire, celle des combats qui s'y sont déroulés pendant la guerre du Pacifique, qu'il a choisi de nous entretenir. Il évoque non seulement la mort des soldats dans des combats sanglants mais surtout la peur qui précède les interventions, dans l'inaction, l'envie que certains ont de se suicider pour en finir plus vite et éviter ses souffrances et l'angoisse d'être tués par l'ennemi lors de l'attaque. Il s'appuie pour cela sur des récits d'écrivains qui ont participé à ce conflit, s'approprie leur histoire, évoque les inévitables faits d'armes de héros restés anonymes, des personnalités marquantes par leur originalité ou leur petitesse comme ce genre d'événements est de nature à les révéler...

Il croise cette évocation avec un récit de voyage personnel, dans cette île en 2015 , avec ses petits détails et ses états d'âme dans et la revisite avec pour fil rouge les opérations militaires des Marines et les vestiges de la bataille qui s'y est déroulée alors qu'elle est plutôt réputée pour la plongée sous-marine. Il y ajoute des précisions historiques qui se perdent parfois dans une énumération inutile, des renseignement érudits et des épisodes, tels que celui du sauvetage des chiots, insignifiant sans finalement grand intérêt.

J'avoue que lorsque j'ai pris ce petit volume, au hasard, sur les rayonnages de la bibliothèque, je pensais avoir affaire à un roman et le nom de l'auteur ne me disait rien. C'est en fait un récit de voyage, un reportage personnel agréablement écrit, avec parfois un regard ironique sur l'espèce humaine, où il nous détaille par le menu la géographie, l'histoire mais aussi le quotidien de ce voyage en insistant cependant sur les morts de cette guerre. le livre refermé je me suis dit que j'avais certes appris quelque chose sur ces affrontements (et pas seulement), que les combats, pourtant sanglants qui s'y étaient déroulés, n'avaient servi à rien (comme bien souvent lors des guerres) et qu'ils auraient même pu ne pas avoir lieu sans que le sort du conflit en soit changé en quoi que ce soit. le seule chose que peut m'émouvoir c'est l'évocation du sacrifice de ces jeunes gens dans un enfer guerrier. J'en garde un sentiment mitigé, pas vraiment mauvais mais pas passionnant non plus.


© Hervé GAUTIER – Juillet 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
Commenter  J’apprécie          12
L'île de Peleliu fut "le terrain de jeu" des Américains et des Japonais au cours de la seconde guerre mondiale.

L'auteur relate en partie less combats abominables qui eurent lieu et sa déambulation dans l'^le comme touriste bien longtemps après.

J'ai du aller chercher une carte pour situer un peu mieux cette île, la région n'évoque pas grand chose pour moi. J'ai pensé à un film américain ayant pour thème la guerre en Philippine je crois, quelques images semées dans mon cerveau et l'ensemble m'a fourni un cadre pour aborder la lecture du texte.

Voyage décevant ...heureusement le texte est court.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          142
Dans le cercle distingué des écrivains voyageurs, Jean Rolin est à la fois l'un des plus discrets et des plus inattendus. Sa curiosité est insatiable et son champ d'investigation littéraire illimité. Nous le retrouvons aujourd'hui à Peleliu, petite île du Pacifique, où les vestiges d'un sanglant débarquement militaire en 1944 font désormais partie du décor. Jean Rolin aime ces endroits improbables et délaissés qui font sens. Il les mitraille à la manière d'un Robert Capa tout en gardant la posture d'un contemplateur solitaire. En se fondant dans le paysage qu'il arpente de long en large, Jean Rolin se contente à sa manière de prendre le pouls de l'humanité. Avec la sobriété de son style, il nous permet d'en déchiffrer quelques fragments. L'aspect tragique de ce pèlerinage mémoriel est toutefois pondéré par une ironie légèrement décalée dont la musique nous accompagne tout au long de cette escale.
Commenter  J’apprécie          70
Dérive mélancolique dans une île chargée de l'histoire d'une bataille meurtrière devenue un non-lieu.

Île de la République des Palaos perdue dans le Pacifique à l'Est des Philippines, théâtre d'une bataille aussi meurtrière qu'inutile entre les soldats américains et japonais de septembre à novembre 1944, territoire qui semble aujourd'hui quasiment désert (l'île compte environ 700 habitants, presque absents du récit) et dénuée d'exotisme (les touristes semblent autant attirés sur l'île par les opportunités de plongée sous-marine que par les vestiges de la guerre), lieu privé de mémoire où les traces de la bataille laissées en friche s'effacent : l'île de Peleliu apparaît comme une lieu presque négatif et ce livre, le vingt-quatrième de Jean Rolin paru en mars 2016 aux éditions P.O.L., exploration de l'île que le narrateur arpente et décrit systématiquement, comme un texte passionnant teinté d'ironie et d'étrangeté du fait de l'incertitude des déambulations et de la forme du récit, assemblage d'expériences personnelles, parfois insignifiantes, et des traces de l'histoire dans l'île et dans les récits de la bataille de Peleliu.

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/05/29/note-de-lecture-peleliu-jean-rolin/

Lien : https://charybde2.wordpress...
Commenter  J’apprécie          100
Certains éléments de cet ouvrage était intéressant, notamment ceux concernant la bataille de Peleliu en elle-même ou les détails de la vie de Pete Ellis, mais honnêtement, je me suis quelque peu ennuyée.

L'auteur ici nous propose un récit de voyage agrémenté d'informations historiques, mais il y a eu également moults détails sur la faune et la flore qui m'ont moins passionnée.

Petit ouvrage vite lu, mais que j'oublierai aussi rapidement.
Commenter  J’apprécie          70


critiques presse (2)
LaPresse
30 mai 2016
Intrigué par l'histoire de Peleliu, petite île de l'archipel des Palaos, au large de l'Asie, l'ancien grand reporter Jean Rolin y débarque début 2015.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
23 mars 2016
Guidé par les récits de vétérans, l'écrivain arpente une île du Pacifique hantée par les stigmates de la guerre.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Assis sur ce banc, écoutant glouglouter dans leur fuite des créatures aquatiques (ou amphibies) dérangées par mon arrivée, je pensais au gag -un classique- du type qui s'assoit sur un tronc d'arbre et découvre, trop tard, qu'il s'agit en fait d'un crocodile, et je me disais que ces derniers ayant la réputation de vivre vieux, il s'en trouvait encore probablement, dans la mangrove, qui avaient été témoins de la bataille, et peut-être avaient saisi cette opportunité d'introduire un peu de variété dans leur alimentation.
Commenter  J’apprécie          50
En revanche le chiot mort avait disparu, et plusieurs objets avaient été déplacés aux alentours de l'abri, en particulier le baquet dans lequel, après l'avoir vidé de l'eau de pluie dont il était rempli, je déversai le contenu de le boîte que j'avais apportée : il s'agissait d'une boîte de Spam, une nourriture repoussante fabriqué aux Etats-Unis, dont le mode d'emploi assure qu'elle est excellente une fois coupée en tranches et frite (et il est de fait que les habitants de l'île semblent assez friands de cette préparation, dont il n'est pas douteux qu'elle contribue à l'aggravation de leur surcharge pondérale), bien qu'elle ait à peu près la couleur et la consistance de cette pâte dentifrice d'un rose vif, que l'on vendait autrefois dans des boîtes rondes à usage familial.
Commenter  J’apprécie          10
La mort mystérieuse de Pete Ellis survenue en 1923 à Koror capitale de l'archipel des Palaos , peut on l'envisager comme le premier acte de la guerre americano-japonaise dans le pacifique? Pete Ellis de son vrai nom Earl Hancock Ellis, naît en 1880 dans une petite communauté rurale et presbytérienne du Kansas. .......
Commenter  J’apprécie          30
Selon les estimations, la population actuelle de Peleliu varie entre cinq cents et sept cents habitants, regroupés pour la plupart au nord de l'île dans le village de Kloulklubed (un nom que même après plusieurs années de résidence, certains de ses habitants philippins ne parviennent toujours pas à mémoriser).
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Jean Rolin (59) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Rolin
Jean Rolin Les papillons du bagne
autres livres classés : débarquementVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (51) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres de Jean Rolin

Chemins...

...de terre
...d'eau
...de feu
...d'air

10 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : Jean RolinCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..