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EAN : 9782262018948
544 pages
Perrin (23/05/2002)
4.11/5   37 notes
Résumé :
Michel Roquebert a reconstitué avec une minutie inégalée la société cathare, son histoire et celle de sa répression, en se fondant uniquement sur les sources du temps : traités et rituels cathares, chroniques, interrogatoires et sentences de l'Inquisition, correspondances des papes, des rois et des grands, canons conciliaires, actes publics et privés de tout ordre. Cette "Histoire des Cathares", couvrant plus de trois siècles, raconte l'hérésie, sa nature exacte, so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Nous ne sommes plus dans l'imaginaire qui a pu être mis en branle au XIXe siècle et pendant une bonne partie du XXe siècle, où tout un courant de pensée et une succession d'écrivains regardaient le Catharisme comme un rejeton lointain du manichéisme, influencé de près ou de loin par le zoroastrisme, oubliant qu'il fallait plutôt voir dans le mode de vie et l'enseignement des Parfaits une forme particulière du christianisme, dans le sens d'un christianisme non pas des origines mais d'un christianisme idéal, d'un cristianisme à la lettre, intégral, plus radical que celui de certains Franciscains.
Michel Roquebert fait oeuvre d'historien de la religion en situant le Catharisme non pas hors du christianisme mais hors de l'Eglise, où, diront beaucoup plus tard les Catholiques, il n'est point de salut. Puis nous entrons dans l'histoire de l'implantation de ce mouvement, dans la description de son aire d'influence et de son audience dans l'Albigeois, le Peyrapertusès, le Termenès, les Corbières, le Toulousain, etc., dans la réaction des autorités d'Eglise, qui voyaient là une menace, dans l'intérêt que prirent Dominique de Guzman puis les frères dominicains à "disputer" avec les Cathares et ceux qui leur emboîtaient le pas ou leur assuraient leur protection, dans les premiers drames de sang, la mise à mort du légat du pape, dans l'invitation faite aux chevaliers français de se "croiser" pour éradiquer ce cancer de la chrétienté, menace pour une Église dogmatique et possessionnée parce que les Cathares parlaient de pauvreté et de mépris de la richesse et des biens de ce monde, tout ce qui relevait de ce monde appartenant à la matière qui passe, qui est périssable, tout comme la chair et le commerce de chair en vue de la procréation.

Puis c'est la longue histoire de la Croisade dite des Albigeois, avec des personnages comme les comtes de Toulouse - la dynastie des Raymond -, les Trencavel, Simon de Montfort, etc.
Michel Roquebert résume en ce livre tout ce qu'il a pu délayer dans une longue série d'ouvrages. On va plus loin que l'histoire du Bûcher de Montségur. Nous découvrons aussi que ce l'on appelle à tort les châteaux cathares sont souvent des forteresses renforcées ou rebâties quand les rois Capétiens Louis VIII le Lion, Louis IX et Philippe III le Hardi mirent la main sur cette zone et qu'il firent de ces constructions militaires comme une ligne Maginot avant la lettre pour marquer les limites des territoires sur lesquels ils entendaient étendre leur juridiction et leur administration, jalon éloigné dans l'espace en attendant de s'emparer de toutes les zones comprises entre cette frontière et le coeur du royaume et d'élargir encore plus la superficie de ce royaume, ce qui se fera pas à pas.

On n'est pas dans le fantasme autour du trésor des Cathares ou sur les accusations portées contre les gens du nord, ces "grossiers" chevaliers venus coloniser le riche, raffiné et cultivé Midi pyrénéen, pour le coup une "vision manichéenne". Michel Roquebert ne tombe pas dans ces pièges et se méfie de ces vieux clichés. Il raconte en historien, et dit ce qui fut réellement, en soulignant au passage ce qui fut bon et mauvais des deux côtés. de la grande histoire par un esprit impartial.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)



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Michel roquebert nous raconte trois siècles du catharisme de son développement, jusqu'à la chute de Montségur.
histoire qui hélas se répétera avec les templiers.
captivant 😐
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Michel Roquebert, né le 7 août 1928 est décédé le 15 juin 2020 et ses obsèques se sont déroulées au crématorium de Cornebarrieu à Toulouse ce 23 juin.
A 10 heures, le glas des cloches du petit village de Montsegur a résonné jusqu'au sommet de la montagne du même nom où trône une de ces "citadelles du vertige" qui le fascinèrent au début des années 1960 et qui portaient, toutes, au moins dans la mémoire de ces ruines de pierres que le temps même ne peut effacer, L Histoire des "Cathares" dont se servirent tour à tour, à coups d'épée tournoyants, de boulets redondants , et d'enclos de bûchers ecclésiastiques les malheureux acteurs de la Guerre dite " contre les Albigeois" .
Unis malgré eux dans un conflit dont on dégage encore les vestiges ces combattants français, occitans ou exilés d'une patrie chrétienne aux racines pulvérisées ... ne sont vus qu'à travers la poussière des siècles, les victoires temporelles des questeurs et des querelleurs et celle - vraisemblablement plus estimable- de ceux qui se nommaient eux-mêmes les " Bons chretiens" .
Ces vrais " Amis de Dieu" selon une autre appellation et, suivant une logique supposée : vrais ennemis du diable... sont rivés par l'Étude que l'on fait d'eux depuis des décennies, au monde impur qu'ils fuyaient.
Dans un sain doute - si ce n'est saint- on aurait pu résumer leur Foi à ceci: " au verbe avoir ils préféraient le Verbe ÊTRE " Mais non ! On a tant décortiqué les "traces terrestres" auxquelles ils n'étaient pas attachés et qu'ils ne souhaitaient pas laisser... que, de toutes parts, ils ont été trahis.
Alors, "le diable se logeant dans les details" il faut dénicher celui-ci dans la totalité des livres écrits sur le Catharisme et le débusquer même ! Et l'en extraire, si on le peut, au nom d'une pureté visée par les cathares et paradoxalement viciée "à la fois" ( ah, la Foi !) par de séculaires ennemis et... d'ardents et toujours nouveaux défenseurs.

il FAUT LIRE Michel Roquebert depuis son premier livre " Les Citadelles du Vertige" et continuer la lecture des ouvrages successifs pour étudier son cheminement depuis ce premier élan !...
Ne serait-ce que pour le suivre dans sa curiosité sans borne d'Historien peu à peu révélé ( évitant avec prudence d'être un gnostique peu à peu élevé)
L'intérêt qu'il osa porter à Simon de Montfort et à Dominique ( on dit "saint" Dominique comme on dit saint Louis) ou encore, de façon plus cordiale, aux seigneurs de Lévis Mirepoix, a interrogé si ce n'est rebuté ou déçu bien des lecteurs... Mais il est important de noter cette forme d'impartialité et peut-être d'attrait envers ces figures de l'Histoire qui ont joué un rôle majeur dans un drame régional et national non strictement ou spécifiquement "cathare".

Enfin, si l'on est submergé par ces écrits nombreux traitant des faits et des méfaits d'une tragique Croisade, on peut aussi s'en tenir, comme on le ferait à une bouée salvatrice, aux magnifiques photos de Christian Soula dans le livre " Citadelles du Vertige", où elles accompagnent de façon saisissante le texte de Roquebert.
Elles élèvent " naturellement" notre regard ( je sais : la Nature pour les cathares...etc, etc vont rétorquer de nouveaux "purs" et autres dogmatiques épurateurs)
...
Ces images devenues icôniques élèvent notre REGARD, dis-je, bien au-delà des coups d'oeil qui transpercent, des yeux qui clignent et...des paupières qui se ferment.
Puissent celles de Michel Roquebert s'être inclinées face à un point de Vue qu'aucun mont des Corbières, aucun sommet d'Ariège ne lui avait permis d'imaginer


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Dans cet ouvrage, Michel Roquebert revient sur l'histoire des Cathares, de l'origine de ce courant religieux, à sa fin, durant le moyen-âge.

J'ai trouvé ce livre extrêmement instructif. Il est vrai que rien qu'à l'évocation du mot "cathare", cela ne laisse personne indifférent. Qui n'a jamais entendu parlé du trésor des cathares ? Trésor pécuniaire, sûrement pas mais trésor historique, assurément. L'auteur raconte avec clarté cette histoire mouvementée en ces temps où l'église romaine n'acceptait pas d'autres églises.
J'ai vraiment apprécié cette immersion dans ce monde médiéval si riche, et tenter de comprendre les tenants et les aboutissants dans cette gestion du catharisme.
Le travail de Michel Roquebert est impressionnant dans la recherche et la synthèse des sources historiques qui nous sont parvenues.
C'est un livre à avoir dans sa bibliothèque pour les passionné(e)s d'histoire !
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Michel Roquebert est l'un des rares, avec Anne Brénon, à avoir quasiment consacré sa vie entière à la question cathare, c'est donc peu de dire que c'est un expert dans ce domaine.
Ce livre est le résumé de sa bibliographie fleuve sur le sujet. Un véritable tour de force, il faut le dire, car aussi bien résumer une telle somme de grimoires, j'ose à peine imaginer le travail de synthèse que cela a dû demander.
Clair, intelligent, érudit, ce bouquin fait indéniablement partie de la biblio incontournable pour quiconque veut s'intéresser de près, sans pour autant y passer des mois, à cette tragédie qui restera pour toujours le stigmate et le témoin ineffaçable des crimes de l'Église catholique.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le consolament faisant le chrétien, sa réception induit un certain nombre d'obligations, du fait qu'un chrétien baptisé est un individu autre, nouveau - c'est vrai aussi dans le catholicisme -, et se doit, pour les cathares, de prendre ses distances à l'égard du monde. Non point en se faisant ermite, en rompant avec le monde, mais en rompant avec ce qui, dans le monde, témoigne au plus haut degré, au plan éthique, de l'emprise du mauvais principe, et tout particulièrement la luxure, la violence, le mensonge, la méchanceté, le vice sous toutes ses formes.

Autrement dit, le consolament engage dans une vie chaste, non violente, transparente et charitable, imitée de la vie apostolique. Il est une entrée en chrétienté, et du même coup une entrée en religion. Le salut passé nécessairement par l'état religieux. Les cathares se séparent ici des catholiques, mais pas tellement des premiers chrétiens.

A ce niveau, l’Église cathare équivaut très exactement à un ordre, auquel il faut s'agréger pour faire son salut. Tout homme ou toute femme désireux de s'engager dans cette voie peut se faire ordonner, le consolament faisant fonction à la fois de baptême et de sacrement d'ordination, moyennant quoi il ou elle prononce des vœux et se dispose, comme tout moine ou moniale de l’Église catholique, à suivre une règle, en l’occurrence la règle de bonté, de justice et de vérité dont parle Saint Paul dans son Épître aux Éphésiens. (pp. 78-79)
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Il reste que,même ramenée à sa vocation première et aux justes proportions qui furent celles de ses débuts, l Inquisition demeure une echarde dans la chair de l Eglise romaine.C est qu elle fut sans doute, dès le Langdes années 1230,la première émergence historique d un système de contrôle idéologique exhaustif de toute une population au moyen d enquêtes, de délation institutionnalisée,d interrogatoires et de constitution de fichiers de renseignements. Le pape Grégoire ix n'imaginait certainement pas que,ce faisant, il forgeant l'outil privilégié de tous les totalitarismes à venir.
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Il haïssait la croix,instrument d un odieux supplice."Si on pend ton père, adoreras tu la corde qui l à pendu?" diront plus tard les cathares.
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Il ne peut y avoir d amour véritable que dans l adultère, le mariage en tant qu institution ne reposant que sur des arrangements d intérêts.
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