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EAN : 9782701197975
334 pages
Editions Belin (01/03/2017)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Les Indiens d'Amazonie actuels sont bien différent de leurs ancêtres précolombiens. Le choc microbien de la conquête européenne a détruit leurs populations : nous contemplons aujourd'hui des vestiges, des sociétés reconstruites après ce cataclysme socio-culturel. A quoi ressemblaient-elles jadis ? Pour l'entrevoir, il faut changer de point de vue et oublier nos préjugés sur ce peuple. C'est ce que nous invite à faire l'archéologue Stéphen Rostain spécialiste, et amo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une synthèse intéressante des avancées les plus récentes, dans les domaines de l'archéologie, l'ethnologie ou encore les sciences du vivant, qui donne à voir une image dynamique des civilisations amazoniennes précolombiennes.

Le parti-pris de Stéphen Rostain, archéologue français qui arpente la grande forêt équatoriale depuis plus de 20 ans, est résolument la vulgarisation et la transmission de la flamme qui l'anime ; sur ce point, on peut dire que l'ambition est atteinte. Personnellement, j'aurai souhaité que le propos soit un peu moins simplifié, mais il est vrai que je m'attendais à un ouvrage un peu plus technique : par exemple sur le fait de mettre davantage en avant les spécificités des techniques de fouilles en milieu équatoriale ; également, je trouve que son concept phare, l'écologie historique, qu'il a développé avec d'autres chercheurs, aurait mérité d'être plus explicité...

Sinon pourquoi ce titre (si ce n'est pour insisté sur le fait qu'on aurait bien tort, au nom d'un ethnocentrisme mal placé, de considérer ces civilisations comme "sauvages") ?
L'auteur associe les douze travaux d'Hercule à différents aspects de l'histoire des peuples amazoniens : ainsi, Les écuries d'Augias renvoient aux divers terrassements et champs surélevés qui, avec le temps, ont façonnés la forêt, la biche de Cérynie aux innombrables innovations technologiques que l'on pensait autrefois être l'apanage des Andes, ou les pommes d'or des Hespérides à l'extraordinaire fertilité de la fameuse « terra preta » qui intrigue tant les agronomes etc...
Pour le coup, je trouve que l'artifice s'avère finalement un peu vain, même si l'on sent bien que l'auteur ne l'utilise pas de façon fallacieuse, mais simplement pour rappeler, par l'association avec une culture hellénique antique hautement considérée, ce que Lévi-Strauss exprimait ainsi : "en vérité il n'existe pas de peuples enfants ; tous sont adultes, même ceux qui n'ont pas tenu le journal de leur enfance et de leur adolescence"

En résumé j'ai passé un bon moment avec ce livre qui me semble parfait pour une première appréhension du sujet (d'autant plus qu'il n'est pas austère, comportant de nombreuses photos et illustrations). Quant aux approfondissements que j'espérais, peut-être seront-ils à chercher du côté d'un autre ouvrage de Stéphen Rostain, paru récemment chez Actes Sud : "Amazonie, un jardin sauvage ou une forêt domestiquée, Essai d'écologie historique".
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Que savez vous des civilisations amazoniennes ? Pas grand chose, certainement. Mis à part le débarquement de Christophe Colomb et les massacres qui en suivirent, massacres involontaires ou volontaires, nous ne savons rien de ces civilisations pourtant très riches. Cet ouvrage va changer la donne, en nous apprenant une partie de la richesse de ces civilisations désormais écroulées, mais qui pourtant auraient pu tant nous apporter ! Fini les clichés et les approximations, si vous vous intéressez à ces civilisations, cet ouvrage saura vous entre ouvrir leurs portes... car il y a encore beaucoup à apprendre !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Si le prix de cette première "Pax Americana" s'oublie, reste la "qualité" jusqu'à présent inégalée de cet effrayant génocide à l'échelle d'un continent : plus de quarante millions d'Amérindiens périrent, des centaines de "genos", de peuples à jamais rayés de la surface de la terre qui venait juste, ne l'oublions pas, de devenir ronde. Rien que pour l'Amazonie, cela représente plus de dix millions d'âmes : au début du xxe siècle encore, bien avant la mise au travail forcé des camps nazis, des compagnies anglo-péruviennes avaient, une fois de plus, réduit à l'esclavage les populations de vastes territoires amazoniens. Ils y avaient construit des camps de travail afin que les derniers survivants de quatre siècles de colonisation soient exploités pour l'exploitation du caoutchouc qui n'existait alors à l'état sauvage qu'en Amazonie et sans lequel, d'ailleurs, aucune industrie automobile n'aurait pu voir le jour.
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Loin de la simple luxuriance végétale que l'on imagine souvent, l'Amazonie paysanne d'autrefois exhibait géométrie, récurrence et régularité. Le paysage précolombien avait des allures bien peu sauvages : saupoudrage de champs ouverts par brûlis tels des ocelles anthropiques dans la forêt, parcellaire temporaire de plantation sur les limons fertiles des plaines alluviales longeant les grand fleuves, immenses semis quadrillés ou sinueux de champs surélevés émergeant dans d'infinies étendues herbeuses noyées, le tout parcouru d'un dense réseau de chemins ruraux et commerciaux. Un paysage domestiqué, une nature dans laquelle l'humain ne s'est pas imposé, mais a su s'intégrer pour créer une intime interaction complémentaire.
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Nous avons encore aujourd'hui une vision arrogante des habitants des tropiques, dans laquelle nous avons tendance à projeter dans les sociétés indigènes une représentation moderne de notre propre préhistoire. On se retrouve ainsi en un rien de temps sans s'en rendre compte à assimiler les "primitifs de l'ailleurs" aux "primitifs de l'avant", pour reprendre la jolie expression de Philippe Dagek.
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Si les premiers pas des Européens dans la forêt équatoriale furent marqués par le merveilleux et le mythologique, l'espérance d'un paradis terrestre et le fantasme d'or incommensurable, le religieux céda rapidement le pas au cruel pragmatisme de conquérants avides. Aucune gloire, ni noblesse ne vinrent illuminer les cinq cents ans qui suivirent la découverte de l'Amazonie. Les débuts de la conquête, puis de la colonisation, se caractérisèrent par la destruction, volontaire et involontaire, du monde amérindien et par l'introduction forcée d'une population africaine servile.
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[...] beaucoup de légendes liées à l'or amazonien partirent des Amérindiens eux-mêmes ou de ce que l'on croyait avoir compris dans leur discours. Ainsi, le mythe de l'Eldorado prit directement racine dans des témoignages amérindiens. Très tôt, les Chibchas de Colombie racontèrent que, chaque année, un roi était entièrement enduit de poudre d'or et emporté sur un radeau au milieu d'un lac dans lequel il plongeait, accompagné de nombreuses offrandes du même métal. Ainsi naquit la légende de l'homme doré, El Dorado.
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Video de Stéphen Rostain (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphen Rostain
Grand entretien avec Stéphen Rostain au sujet de son livre "Amazonie, un jardin sauvage ou une forêt domestiquée".
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