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EAN : 9782410014204
320 pages
Editions Belin (05/09/2018)
4.17/5   9 notes
Résumé :
Avec une curiosité et un humour inégalés, Mary Roach répond à toutes les questions que personne n'avait osé se poser sur la science des humains en guerre… Elle nous embarque ainsi dans une folle tournée de laboratoires pas comme les autres! La voici esquivant les tirs hostiles avec une équipe de Paintball dans le cadre d'une étude sur la perte auditive, visitant le studio de mode de l'armée américaine pour révéler les dernières tendances, se rendant sur un tournage ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans "la drôle de science des humains en guerre", Mary Roach nous ouvre les portes des coulisses de l'armée américaine avec beaucoup d'énergie.
Il s'agit là des coulisses des coulisses, des lieux où les chercheurs et les scientifiques testent et développent l'improbable, pour le confort, la sécurité, la préparation des soldats qui oeuvrent sur les zones de guerre et sur la chirurgie esthético-réparatrice des militaires gravement blessés.

Entre faits scientifiques, anecdotes et ressentis personnels, l'autrice mêle habilement l'humour et l'autodérision pour rendre abordable cette lecture plutôt atypique mais très intéressante. Elle aborde au fil des rencontres, les différents ennemis que les chercheurs combattent: la fatigue, les charges trop lourdes, la chaleur extrême, les bruits assourdissants, les bactéries.....et les urgences gastro-intestinales.
Faire la guerre n'est pas combat aisé, alors autant la faire en étant le plus frais et disposé possible.

Certains sujets abordés ici sont captivants et enrichissants, ils poussent le lecteur à comprendre à quel point chaque détail (on dit bien que le diable se cache dans le détails non?) peut être une question de vie ou de mort sur un théâtre d'opérations.
L'armée américaine l'a bien compris car derrière chaque général, cent chercheurs livrent une bataille sans merci contre ces ennemis sous estimés.
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Dans le petit monde de la littérature scientifique, Mary Roach est un peu une star. La journaliste américaine a publié de nombreux articles et livres où elle traitait divers sujets scientifiques avec toujours la même marque de fabrique: simplicité et humour.

Dans ce livre, l'autrice s'amuse des recherches scientifiques autour du monde militaire. Des recherches qu'on n'aurait pas soupçonné et qui pourtant, en y réfléchissant bien, semblent incontournables. On y apprend donc comment gérer une diarrhée au combat, comment choisir le meilleur tissu pour les tenues militaires, ou encore comment protéger ses tympans au milieu d'une fusillade.

A travers une quinzaine de chapitres thématiques, Mary Roach suit des chercheurs, des scientifiques, mais aussi des soldats au coeur de leur activité. Allant même parfois dans des domaines souvent très fermés à la presse. Et en jouant la carte de l'ingénue qui découvre tout, elle embarque le lecteur avec elle sans difficulté.
On ne peut s'empêcher de sourire en imaginant les scènes où son innocence joyeuse contraste avec le quotidien plus dur des soldats, et elle a un don pour toujours poser la question qu'on se poserait dans ces situations sans oser demander.

L'autrice étant une habituée du genre, ses explications restent toujours claires. Et l'humour aidant, on n'est jamais perdu même quand on part dans des considérations techniques. Jamais perdu, et jamais ennuyé non plus: la drôle de science des humains en guerre se lit comme un roman, avec des rebondissements inattendus à chaque page.

Ce qui frappe aussi, c'est la distance qu'elle semble prendre avec tout ce monde guerrier. Au vu du sujet, on pouvait craindre qu'avec cette grande proximité auprès des militaires, le livre finisse par être complaisant avec l'armée. Mais Mary Roach évite les pièges et reste cantonnée à son rôle de curieuse intéressée par l'aspect scientifique. Pour autant, elle aborde tout de même les sujets qui fâchent et n'hésite pas à mettre en avant son dégoût de la guerre.
Une distance qui n'empêche pas d'être fasciné par les trouvailles scientifiques et les détails triviaux qui se cachent tout de même derrière tout ça.

Alors pour résumer, même si vous n'avez pas d'affection particulière pour le monde militaire, tant que vous êtes curieux et à la recherche de connaissances insolites à partager en repas de famille, ce livre est fait pour vous.
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La guerre est un sujet qui, de prime abord, n'incite pas à la franche rigolade. Il s'agit tout de même de l'opposition avec mort d'hommes de deux ou plusieurs entités, combattantes pour leur liberté ou leur opinion.
Mais, pour que les hommes et les femmes qui partent au combat ne meurent pas « inutilement », toutes les situations doivent être envisagées, afin de les éviter. Toutes, même et surtout les plus improbables.
D'où une armée de scientifiques qui vont, aux États-Unis comme ailleurs, planchés sur les circonstances et les détails, générés une pensée peu orthodoxe afin de donner un avantage, peut-être décisif, à leur armée. de la qualité et la coupe des tenues militaires, en passant par l'hygiène auditive, la gestion du stress, l'utilisation à bon escient des qualités naturelles des animaux, jusqu'aux poulets envoyés à grande vitesse pour tester les avions et la qualité du sommeil dans un sous-marin, Mary Roach donne à lire les dessous de la préparation militaire, bien en amont du conflit en lui-même, ou au-delà, au retour des troupes, mortes, blessées ou vives.
Un essai anecdotique ? Oui et non. Les chiffres des décès dus à la malaria et/ou à la diarrhée durant les guerres américaines suffisent à montrer que certains détails ont leur importance. Cependant, l'auteure a pris le parti de l'humour, dans le choix du fond et dans la forme. Une manière de dédramatiser un thème déjà plombant, sans pour autant éviter les sujets qui fâchent.
Une lecture très intéressante même si, évidemment, on se prend à rêver d'un monde dans lequel de tels investissements seraient consacrés à éviter la guerre.
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Mary Roach est une des vulgarisatrice les plus passionnante qu'il m'ait été donné de lire et je suis extrêmement frustrée que si peu de ses livres soient traduits en français (ma reconnaissance éternelle à la maison d'édition qui voudrait bien nous offrir Packing for Mars...). Elle choisi toujours des thématiques bizarres et les traites avec humour mais également énormément de sérieux. J'ai tout appris de la "vie" des cadavres grâce à son livre Macchabées, que je ne cesse de conseiller depuis, j'ai donc sauté sur ce nouvel opus sans hésitation. Pourtant, la science de la guerre n'est pas ce vers quoi je me serais sentie attirée à brûle pourpoint, et j'ai eu peur un instant que le livre se fasse militant. C'était oublier la marque de fabrique de Mary Roach : la distanciation. Tout au long des 14 chapitres qui composent l'ouvrage, Mary Roach nous présente donc un panel de chercheurs travaillant sur des sujets parfois tragiques, parfois semblant anecdotiques, mais qui tous au final se révèlent indispensables. Car en effet, comment protéger des soldat de la surdité ? gérer la sueur ou le sommeil en conditions extrêmes ? Mary Roach est parfaite dans son rôle de curieuse néophyte et elle arrive à mettre à la portée de tous des concepts parfois abscons. Je me suis surprise plusieurs fois à me sentir complètement captivée par l'issue de certaines recherches. Dans un style toujours accessible, parsemé d'un humour ravageur, elle nous fait naviguer des labos au terrain, rendant son ouvrage aussi passionnant qu'un polar. Les livres de Mary Roach permettent, selon moi, une approche de la recherche scientifique, de ses enjeux à ses débouchés, de ses obligations à la passion et au dévouement de ceux qui la font. Ils sont donc un indispensable à tout passionné de vulgarisation.…
Lien : https://atraverslamarelle.org/
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Branchez les testicules et désormais le donneur de pénis est aussi un donneur de sperme. Si le receveur de la greffe met enceinte quelqu'un à l'aide des testicules du donneur - et plus exactement, à l'aide de ses gènes -, de qui sera l'enfant? Que se passerait-il si la veuve du donneur réclamait des droits sur le sperme de son défunt mari? Et si les parents du mort veulent s'occuper de leur petit-fils biologique?

J'ai interrogé Ray Madoff à ce sujet. Madoff est professeure à l'école juridique de Boston College et auteure d'un livre intitulé L'immortalité et la loi, véritable manuel sur les droits légaux des morts. « Ce n'est pas un problème plus tordu que ceux qu'on a déjà», m'a-t-elle répondu. Ce qu'elle veut dire par là, c'est que les États-Unis sont entrés dans le territoire inconnu du don de sperme et des papas donneurs depuis des années. « Certains pays, des pays raisonnables, ont des statuts et des règles concernant ce que devient le sperme des hommes décé dés. » Mais pas encore les États-Unis. Dans ce pays, on a déjà vu des juges ordonner à des donneurs de sperme de pension alimentaire ou accorder à des violeurs un droit de visite sur l'enfant de leur victime.
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Durant la Guerre du Mexique de 1848, pour chaque soldat américain tué au combat, sept moururent de maladie, essentiellement de diarrhées. Durant la Guerre de Sécession, 95 000 soldats moururent de diarrhée ou de dysenterie. Pendant la Guerre du Vietnam, les admissions à l'hôpital dues aux diarrhées étaient quatre fois plus nombreuses que pour la malaria.
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Le canon à poulet possède un fût de 20 mètres, ce qui le classe clairement dans la catégorie des pièces d'artillerie. Mais s'il est vrai qu'un poulet de deux kilos fonçant à plus de 600 kilomètres n'est pas par heure constitue un projectile létal, le but ici de tuer. Au contraire, le canon à poulet a été conçu pour sauver des vies. Les volailles sont tirées sur des avions - vides ou occupés par un « équipage simulé » - afin de tester leur capacité à encaisser ce que l'Air Force et l'industrie aéro nautique appellent dans leur jargon viril les frappes aviaires. Les poulets servent ainsi de doublures aux oies, mouettes, canards et autres volatiles qui, collectivement, se cognent dans les avions de l'Air Force trois mille et quelques fois par an au prix de 50 à 80 millions de dollars de dégâts et - une fois toutes les quelques années - de vies humaines.
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Le principe de base de l'esthétique militaire c'est l'uniformité. D'où le terme d'uniforme. De la première inspection au cimetière national d'Arlington, tout soldat ressemble à ses camarades: même casquette, mêmes bottes, même pierre tombale blanche. Chercher à se distinguer par l'apparence est découragé, de peur que cela n'incite les recrues à se sentir uniques, à se voir comme des individus. Le problème des individus c'est qu'ils pensent par eux-mêmes et à eux-mêmes plutôt que pour et à l'unité à laquelle ils appartiennent. Ils sont l'olive solitaire au fond du bocal qui ne se laisse pas attraper. Ils causent des soucis.
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Les réglementations sur les boutons du gouvernement des États-Unis courent sur vingt-deux pages. Ce fait à lui seul vous donne une idée de ce que cela représente de concevoir des vêtements pour l'armée. Même si elle exige de ses designers qu'ils aient un diplôme de styliste de mode, la mode - c'est-à dire l'expression de l'individualité au travers de l'apparence - est à l'opposé de ce que l'armée demande. C'est même une violation des principes. Le manuel sur l'Apparence et la Toilette de l'US Army interdit formellement tout ce à quoi on pourrait accoler les adjectifs « excentrique » ou « stylé ».
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