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Michel Launay (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080701817
309 pages
Flammarion (30/11/-1)
3.55/5   63 notes
Résumé :

ROUSSEAU
Les Confessions
1

Rousseau ne voulait pas qu'un portrait de lui figure en tête de ses Œuvres. Son vrai portrait, le seul qui ne mentirait pas, c'est en lisant ses Confessions qu'on l'aurait sous les yeux : « Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. »
Mais quelle identité assigner à ce moi qui déclare :
« Je suis autre » ? Autre que tous les a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ma contribution de ce mois-ci au challenge d'Itzamna porte sur le premier volume des Confessions, de Jean-Jacques Rousseau. Je l'ai lu dans une édition scolaire (vestige de mes années lycées). Cette édition comporte le texte intégral, annoté et fléché, et un résumé. La lecture peut donc être partielle ou complète. Il y a dix-sept ans, j'avais triché, mais cette fois-ci, je l'ai évidemment lu intégralement. Ce genre de lecture m'est aujourd'hui bien plus accessible. J'ai néanmoins commencé par parcourir le résumé, et je peux vous assurer que le texte de Rousseau est bien plus agréable que les commentaires.

On peut considérer ce premier volume comme l'apprentissage de la vie de Rousseau, une lente ‘'maturation'' jusqu'à ses 28 ans.
Nous découvrons les circonstances de sa naissance et ce qui en découle. Il vécut auprès de son père, qui l'initia aux lectures sérieuses dès son plus jeune âge, puis il passa chez son oncle. Il eut tout le temps une éducation plus ou moins libre, mais sa nature, et ses proches lui évitèrent de dévier. Il semble avoir eut très tôt conscience de ce qu'il voulait, et surtout ne voulait pas, de ses capacités et de ses limites, notamment dans le domaine des études et de la santé.
Au fil des années, sa santé se dégrade, il se découvre de multiples problèmes, mais on ne peut parfois s'empêcher de penser qu'il est hypocondriaque. Une petite passion de passage, et on oublie toutes les maladies ! Plus il a conscience de la mort (qu'il pense proche), plus il se détache de ses passions pour vivre les moments présents dans l'étude, et plus il semble apaisé.
Il a aussi conscience de ses limites dans le domaine de l'apprentissage. Une éducation imposée ne lui permet pas d'assimiler. Il a besoin d'une étude vagabonde, à son rythme, qui lui permet d'acquérir des connaissances poussées dans de multiples domaines (maths, géométrie, histoire, auteurs anciens, philosophes, beaucoup de musique…mais pas le latin auquel il a toujours été réfractaire). Il a finit par se donner une méthode qui lui servira par la suite dans ses réflexions. ‘'Après quelques années passées à ne penser exactement que comme autrui, sans réfléchir pour ainsi dire, et presque sans raisonnement, je me suis trouvé assez grand fonds d'acquis pour me suffire à moi-même et penser sans le secours d'autrui''.

Sa narration est chronologique et on prend peu à peu conscience de ce qui fait sa personnalité : sa très grande sensibilité, sa répulsion profonde pour l'injustice. Les anecdotes qu'il nous dévoile lèvent en même temps le voile sur ce qui le façonne.
Mais malgré cette droiture d'esprit, on découvre l'autre facette de l'enfant Jean-Jacques, petit chapardeur (mais pas pour un enrichissement personnel), gamin influençable par les mauvais garçons. Sa timidité extrême rend ces confessions d'autant plus intéressantes, qu'on comprend qu'il a dut faire un grand travail sur lui-même pour avouer les bêtises qu'il pu commettre. Celles-ci se sont toujours réalisées sous l'impulsion de la passion, ou de l'imagination, mais elles semblent avoir pesées lourds sur la conscience de notre jeune homme.

Les 6 livres des Confessions de tome 1 font la part belle à ses multiples changements de situation (différents apprentissages, séminaire, conversion religieuses, nombreux domiciles…). On sent qu'il agit par passion. Son imagination et ses sentiments prennent souvent le dessus sur la raison.
La narration de ses conquêtes amoureuses est aussi très présente, et on découvre là aussi un Rousseau particulier : chaste jusqu'à 25 ans. Il ressent de nombreuses émotions, mais elles prennent le pas sur l'action. Sa naïveté lui laisse ignorer l'aspect physique et charnel des relations amoureuses. Et l'idée qu'il se fait d'une relation physique, sur le modèle de ce qu'il vu dans le monde animal, le dégoute. C'est celle qu'il appelle Maman, et au crochet de qui il vit, qui va le déniaiser.

Ses Confessions, rédigées à la première personne sont très centrées sur lui, mais Jean Jacques Rousseau est aussi à l'écoute des mouvements politiques, de la société, et de la religion. C'est peut-être dans ces passages que se trouvent, à mes yeux, les meilleures réflexions. On sent son esprit aiguisé qui fera de lui ce qu'il sera plus tard dans ses écrits. Sa description d'un lazariste est très imagée, ‘' un visage de pain d'épice, un regard de chat-huant, des crins de sanglier au lieu de barbe, ses membres jouaient comme des poulies d'un mannequin'', et son point de de vue sur la religion catholique apparait à travers un commentaire sur‘' les prêtres [qui], en bonne règle, ne peuvent faire des enfants qu'à des femmes mariées. Pour avoir manqué à cette loi des convenances, [un jeune séminariste, devenu prêtre] fut mis en prison, diffamé, chassé''.

En résumé, j'ai découvert un Jean-Jacques naïf, empreint de pureté, avec une sensibilité à fleur de peau, une imagination très vive, et voulant vivre ses passions (littéraires et artistiques, particulièrement musicale). J'ai aimé l'écriture, les anecdotes, et j'ai hâte de lire la suite pour le mois prochain.
Je m'interroge juste sur un élément : ces réflexions, très pertinentes, sont-elles de Rousseau enfant, ado, puis adulte, ou du Jean-Jacques à maturité qui rédige ces lignes ?
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"Je voudrais pouvoir en quelque façon rendre mon âme transparente aux yeux du lecteur, et pour cela je cherche à la lui montrer sous tous points de vue".
Né en 1712, ce n'est qu'en 1767 que le manuscrit des premières Confessions de Jean-Jacques Rousseau (écrivain et philosophe genevois de langue française) voit le jour, puis c'est en 1771 qu'il sera (dans sa totalité) interdit de lecture car jugé impudique et subversif.
Il aurait-été dommage que ces douze, confessions, justifications et témoignages autobiographiques ne soient pas publiés, car leur prose limpide est agréable à lire, leur style est "inégal et naturel, tantôt rapide tantôt diffus,tantôt sage et tantôt fou" (dixit l'auteur) donc très vivant et qu'ils sont un fidèle portrait de Jean-Jacques Rousseau (enfant sans mère mais aimé par une douce tante et un père bienveillant, polisson qui un jour a "pissé dans une marmite",timide,docile, puis jeune-homme "ardent,fier,indomptable dans les passions").
Ce tome 1 (en 6 parties) évoque le bonheur de l' enfance puis ses voyages et amours de jeunesse jusqu'à son départ à Paris.
De l'apprenti chez un greffier, un graveur, où il fut maltraité, au laquais,au maître de musique puis au régisseur qui étudie en autodidacte et au précepteur, on comprend son besoin d'ascension sociale.
Parfois impudique,exhibitionniste, il n'hésite pas à parler d'onanisme, de fantasme de fessée ou d'attouchements subis en toute innocence de la part d'un "Maure" qui l'a dégouté. Mais ses souvenirs et ses rêveries sont surtout empreints de romantisme (menant parfois à la mélancolie) où le lecteur perçoit le caractère passionné de cet amateur de "demoiselles" ou de femmes du monde plus matures comme Madame de Warrens (liaison quasi-incestueuse puisqu'il l'appelait Maman et elle mon petit)
Amour de la nature,amour de la musique,amour des femmes,amour de la lecture et de l'écriture; dans Les confessions tome 1, se peaufine la personnalité de Jean-Jacques Rousseau qui préfèrera vivre "libre et pauvre" et devra s'émanciper de ses illusions pour rechercher sa propre vérité.
A suivre: Les confessions tome 2.
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Difficile de "noter" ce livre. Je ne pense pas être particulièrement friand des récits de vie, qu'ils s'agissent de mémoires, confessions, autobiographie, recherche de temps perdu... A certains moments le propos est lassant, sans grand intérêt et dans la volonté de tout retranscrire on s'y perd. Pourtant Rousseau attendrit, et bien que l'on sente les instants où la vérité se travestie c'est un bon moment que l'on passe à voir ce jeune homme hypersensible devenir plus ou moins indépendant. Car ces premières confessions sont avant tout le récit d'une émancipation, chaotique et douloureuse, mais qui permet de donner un visage véritablement humain au mythe Rousseau. Bref, si je ne suis pas dingue de la forme le fond est prenant et je n'hésiterai pas à lire la suite.
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Mon Goulag littéraire. Une punition que de lire ceci. Je ne dis pas que c'est mal écrit, bien au contraire, mais c'est plutôt le contenu qui m'a refroidi et le personnage aussi.
Les épisodes de la vie de JJ Rousseau, au coeur de mes études sur le sujet de l'autobiographie, avec déclaration ou non de tous les détails, taire certains événements, les enjoliver aussi, à la fin je ne savais plus ce que je lisais, mais c'était de toute façon d'un ennui considérable. J'ai lâché à quelques pages de la fin. Anecdotes vraies ou pas, je reste avec un goût général très amer de Rousseau, et ce pour l'ensemble de son oeuvre. Fuyez pauvres fous, fuyez!
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Etudier en 1er pour le bac. Heureusement notre prof avait reussi à nous montrer l'interêt du texte parce que sinon je crois que nous ne l'aurions pas trouvé toutes seules. C'est un classique, c'est vrai. C'est bien écrit, c'est vrai. Certains passages peuvent être interessant, c'est vrai... aussi... mais que c'est ennuyeux...
ps : très bon somnifère en cas d'insomnie.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
P 72 . Insensiblement nous tombons dans des situations périlleuses, dont nous pouvions aisément nous garantir, mais dont nous ne pouvons plus nous tirer sans des efforts héroiques qui nous effraient, et nous tombons enfin dans l'abîme en disant à Dieu: "Pourquoi m'as tu fait si faible ? " Mais malgré nous il répond à nos consciences : "Je t'ai fait trop faible pour sortir du gouffre, parce que je t'ai fait assez fort pour n'y pas tomber"
Pur bonheur...
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p67 . parlant de voyager en marchant..
Bientôt les devoirs, les affaires, un bagage à porter, m'ont forcé de faire le monsieur et de prendre des voitures; les soucis rongeants, les embarras, la gêne y sont montés avec moi et dès lors, au lieu qu'auparavant dans mes voyages, je ne sentais que le plaisir d'aller, je n'ai plus senti que le besoin d'arriver.
alors est-ce pareil en taxi ou en vtc, la question de l'adaptation au monde moderne perdure
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Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : Voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus.
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Il avait des cheveux plats, gras et noirs, un visage de pain d'épice, une voix de buffle, un regard de chat-huant, des crins de sanglier en lieu de barbe, son sourir était sardonique, ses membres jouaient comme les poulies d'un mannequin.
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L'argent qu'on possède est l'instrument de la liberté ; celui qu'on pourchasse est celui de la servitude.
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Videos de Jean-Jacques Rousseau (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Jacques Rousseau
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : « Neuvième promenade », _in Les confessions de J.-J. Rousseau,_ suivies des _Rêveries du promeneur solitaire,_ tome second, Genève, s. é., 1783, pp. 373-374.
#JeanJacquesRousseau #RêveriesDuPromeneurSolitaire #Pensée
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