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EAN : 9782501103947
264 pages
Marabout (01/04/2016)
3.71/5   7 notes
Résumé :
Il y a trente ans, Monsieur Song recevait l’insigne du « Taxi 001 » des mains du Premier ministre chinois, Deng Xiaoping. Au volant du premier taxi de Shanghai, il est sorti de la misère, et a assisté aux premières loges au développement fulgurant de son pays.
Après trente années de service irréprochable, le paisible Monsieur Song est à la veille de goûter une retraite méritée, lorsque son véhicule est violemment percuté par une voiture officielle.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La 4ème de couverture résume bien la motivation de Gilles Rouverand de faire découvrir une Chine contrastée. le roman est dans la lignée des romans John Grisham : un individu qui se bat contre un système corrompu et bien organisé. Ici l'individu est un vieux chauffeur de taxi qui va se battre contre l'équipe du maire de Shanghaï.
Le roman est un vrai guide touristique avec sa partie historique. Il y a beaucoup de détails concernant ses habitants, par exemple, pour eux, la Shangaï ne se bâtît qu'à partir de 1985 ou comme dans le film « a touch of sin » , le bureau des plaintes et des réclamations de Pékin est honnis.
Les personnages ne sont pas caricaturaux comme les héros de John Grisham, ils portent des espoirs ou des séquelles de la révolution culturelle, même le maire corrompu. ( Sur Wikipédia, il y a bien eu un maire corrompu qui a été démis de ses fonctions à Shanghaï ).
Avec ce road movie bien enlevé, Gilles de Rouverand m'a convaincu que la visite de Shangaï doit être complétée par une découverte des routes secondaires loin de cette Megapole pour s'étonner de la nature et des constructions chinoises comme les Tulous.
Merci à la masse critique et aux éditons Marabout pour cette visite guidée agrémentée de suspens.
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Merci Babelio, merci Masse Critique, merci Marabout / Hachette Livre !

En 1985, M. Song est fier d'avoir été intronisé premier taxi de Shanghai par Deng Xiaoping, mais en 2015 c'est à quelques jours de la retraite qu'il est accroché par le voiture d'un cacique du régime qui compte bien user et abuser de ses privilèges en faisant porter à un gueux toutes les responsabilités de l'accident et les frais qui vont avec. Accablé par tant d'injustice, il fait appel au Bureau des Plaintes de Pékin, miroir aux alouettes au service des puissants qui ne fait que dresser la liste des clous qui dépassent et qui appellent le marteau… Trop c'est trop, M. Song déclare la guerre au Parti Communiste et prie qu'avec les maigres moyens à sa disposition il puisse aller le plus loin possible !

La 1ère partie est proche du polar social avec de nombreuses descriptions de la vie de tous les jours au sein de la métropole de Shanghai dont les habitants regardent vers l'avenir mais qui ne peuvent oublier leur passé, mais la 2e partie alterne road movie, ce qui m'a fait penser au film "Bagdad Café" avec ce groupe hétéroclite faisant route vers les plages d'Hainan (un vieux prolétaire exemplaire, une jeune contestatrice, un étudiant étranger, un jeune ouvrier culturiste et une mémé handicapée), et techno-thriller, ce qui m'a fait penser au film "Ennemi d'Etat" avec ces chiens de chasse informaticiens au service d'un énième hominus crevaricus persuadé que le monde n'existe que pour être le jouet de ses caprices d'enfant pourri gâté…
Mais au final, on n'est pas loin des thrillers de John Grisham avec ses citoyens lambda en lutte contre la dictature du système moitié technocratique moitié mafieux !

Ce livre possède trop d'éléments intéressants pour être qualifié de roman de gare.
Au sein de la métropole mondiale qu'est désormais Shanghai, on oppose les puissants qui pètent dans la soie et les petites gens sur qui reposent l'opulence mais qui sont qualifiés de « moins que de rien ». On est donc dans le traditionnel suprématisme à la con des classes dirigeants qui entre hérédité et cooptation se renouvellent par intégration des homines crevarices, ces parasites mutants prêts à tout et au reste pour se sentir au-dessus du commun des mortels et que l'humanité ferait bien d'éliminer au plus vite si elle tient à sa survie…
Au sein de ce voyage des rues de Shanghai aux plages de Hainan, on oppose les citadins modernes, bénéficiaires de la croissance, connectés et individualistes aux campagnards traditionnels, exclus de la croissance, déconnectés et solidaires, et les passages des Hans par quelques unes des 55 minorités ethniques de l'Empire du Milieu ne fait que renforcer cette opposition…
Pour ne rien gâcher, les quelques remarques sur le Grand Bond en avant, les nombreuses remarques sur la Révolution Culturelle, ainsi que d'autres trucs comme les aspects peu reluisant de la politique de l'enfant unique apportent aussi un plus en abordant l'Histoire contemporaine de la Chine.

Après je n'ai pas réussi à m'emballer tout à fait :
- les personnages ne sont pas approfondis et les descriptions n'enrichissent pas assez l'ambiance
- l'alternance entre récit à la 1ère personne et récit à la 3e personne ne m'a pas enthousiasmé
- les rebondissements sont trop peu nombreux un peu faciles

Du coup je vois de moins en moins de différences entre la dictature oligarchique chinoise et les démocraties oligarchiques occidentales : contrôle des médias avec censure et propagande, donc contrôle des masses à laquelle on offre une petite carotte et un gros bâton, et du pain et des jeux pour faire oublier l'iniquité du système… La mondialisation, c'est aussi le martelage à grande échelle de la pensée unique et nous sommes tous en route vers l'enfer technocratique ou les ressources humaines seront à la merci des managkillers inhumains qui n'ont rien à envier aux officiers bouchers des guerres totales… Il y a une génération, on disait qu'avec la mondialisation les Chinois allaient progresser vers le niveau de vie des Occidentaux, mais il est désormais plus plausible que dans une génération les Occidentaux régressent vers le niveau de vie des Chinois… MDM

Gilles Rouverand offre à ses lecteurs une sympathique incursion en Chine : je note son nom et je serai heureux que mon parcours de lecteur repasse à l'avenir par l'une de ses oeuvres…
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Kuai ou l'affaire du Shanghai Taxi 001... Un roman assez intéressant dans le milieu finalement peu traité dans les romans occidentaux: la Chine communiste et ses politiques presque plus corrompus que les autres.
Enfin, je ne devrais pas dire ça... Disons seulement que les malversations sont différentes, soit disant au "nom" du Parti, mais ne sont finalement que dans l'intérêt de ceux qui les commettent.
Et dans le présent récit, c'est Monsieur Song, un ancien travailleur d'usine, promu chauffeur de taxi par Deng Xiaoping qui va en faire les frais, et ce à quelques jours de sa retraite...
Impliqué dans un accident qui a été provoqué, il va décider, contre toute attente de se battre pour rétablir la vérité et prouver son innocence... Mais y parviendra-t-il alors même que ceux qui sont à l'origine de cet accident font partie des puissants du pays?
Quand bien même j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, peut être parce que ce n'était pas le bon moment ou bien que je m'attendais à quelque chose de plus "explosif", le récit est assez aisé à lire car écrit de manière assez fluide et simple: pas de grandes phrases propres à perdre le lecteur en cours de route, pas de descriptions faisant trois kilomètres... J'aurai probablement plus aimé un livre plus à charge contre le système... Une lecture originale en tout cas et j'ai apprécié le "petit guide" en début de roman, de même que la "visite" de Shanghai (et sa région) que j'ai été amenée à faire grâce à Monsieur Song et à ceux qui se sont lancés à sa poursuite.
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un bon roman cyber policier qui se déroule en Chine. L'auteur est francais mais vit à Shanghai depuis une décennie. Il s'agit ici aussi d'un road movie qui se déroule dans les contrées les plus retirées chinoises. Ce livre est très original à plusieurs titres: dépaysement , choc des cultures , et personnages principaux vraiment originaux. En tout cas pour un premier livre l'auteur nous livre ici une oeuvre franchement passionnante. Bonne lecture à toutes et tous
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Une chose en tout cas est certaine : pour eux je suis aussi transparent qu'une méduse de la mer de Chine. Etre taxi est un sous-métier que l'on méprise. Le gardien, tout aussi invisible, dépose deux lourdes valises, dans le coffre, écrasant le véhicule sur ces amortisseurs.
A peine entrés dans le taxi, ils déversent leur agressivité sans même même dire bonjour.
" Kuaï, kuaï (1) , dépêchez-vous chauffeur, notre vol décolle dans une heure trente à l’aéroport de Hongqiao. "
J'enclenche la première tout en les observant dans le rétroviseur. Deux bêtes curieuses de plus à ajouter à ma collection.
(1) Kuaï, kuaï : Vite Vite
Page38
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Le jour de repos était attendu avec impatience, l’occasion de sortir de notre prison de travail, d’aller se balader en ville avec des copains, de rêver devant les boutiques de vêtements et de téléphones et de s’offrir quelques bonnes pattes de poulet au dîner. Contre quatre mois de salaire, le dernier iPhone devenait un rêve accessible. Au prix d’un plan drastique d’économies sur la nourriture, les vêtements et les sorties, quelques-uns ont pu se l’offrir, paradant ensuite fièrement avec leur trophée dans les locaux de l’usine Je suis resté là-bas quatre années, à travailler six jours sur sept, sans vacances. Vous essayer de vous évader, de penser à autre chose mais vous devenez malgré vous un robot, comme tous les autres à côté de vous, c’est inévitable. Derrière chaque paire de mains travailleuses subsistait pourtant un homme ou une femme, avec sa vie, ses attentes, son histoire et ses passions. Mais pour le patron de l’usine, nous étions simplement une armée de 20000 clones, 20000 paires de bras interchangeables à l’infini. Si certains partaient, d’autres se battaient pour les remplacer, nous étions de simples numéros.
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La grande qualité d’un citoyen lambda, c’est d’avoir la mémoire courte. La meilleure façon de lui faire oublier, ou de lui cacher, une information est de lui en donner rapidement une autre, et de la lui marteler sans relâche. Comme un chien à qui on offrirait un os plus appétissant que le précédent. A force de répétition, n’importe quelle idée peut devenir une vérité acceptée et partagée par le peuple. La seule inconnue est le temps que cela prendre pour effacer une information de la mémoire collective et y graver autre chose durablement. Le cerveau est simple disque dur. Avec le temps, les souvenirs peuvent être effacés, et nous faisons confiance à nos équipes pour mettre sur pied les explications les plus farfelus pour les événements embarrassants. Une réserve stratégique de bonnes nouvelles est en permanence prête à inonder le flux d’information : naissance d’un panda, construction d’une tour ou d’une ligne de métro, réussite d’une entreprise chinoise à l’étranger, miracle d’un enfant sauvé dans une quelconque catastrophe, vieille dame qui fête son centième anniversaire, la liste est sans fin.
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Avec un journal papier ou télévisé, nous abreuvons en direct un cerveau débile, sans qu’il aucune possibilité de répondre ou de rebondir sur l’information. Il était béni, ce temps où l’information brute était consommée sans rechigner. Parfois, j’envie mes collègues de l’époque, tout était plus simple sans cette saleté d’Internet.
Nous sommes donc passés en urgence de la case à l’usine. Les sites ont fleuri par dizaines de milliers, des sites publics, des sites d’informations, des sites privés, et avec eux la nécessité de vérifier l’information sur tout et tout le temps. Weibo, notre Twitter à nous, le site de mini-messagerie de 140 caractères maximum, est passé de 0 à 600 millions d’utilisateurs entre 2008 et 2015, soit la moitié du pays, et presque autant de petits malins capables d’exprimer leurs talents narcissiques et d’y aller de leur commentaire sur la toile à chaque fait de société. 600 millions de lignes éditoriales. Une bombe à retardement.
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Nos maisons ont été bâties lorsque des vagues d’étrangers s’installaient à Shanghai pour venir y développe leurs affaires, appâtés par les gains faciles. Leurs fortunes se faisaient et se défaisaient en quelques années, organisées autour du pillage des matières premières de notre nation. La ville était découpée en de multiples concessions – anglaise, russe, japonaise, allemande et française -, où chaque enclave de ressortissants étrangers entretenait son administration et ses forces de sécurité. Une ville dans la ville, qui exploitait sans vergogne nos aïeuls : des pousse-pousse, livreurs, ouvriers du bâtiment, jardiniers ou encore cuisiniers tous au service du diable étranger. La Cité Yongkang s’est bâtie sur cette honte, elle est au cœur de l’ancienne concession française, désormais renommée quartier de Xuhui. La seule bonne idée des Français fut de planter des platanes sur les bordures de routes, l’unique arbre capable de supporter le climat humide, tout en fournissant de l’ombre pendant les chaleurs estivales.
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