Ces plaisirs violents, tome 1

Une réécriture de Roméo et Juliette dans les années 1920, saupoudrée d'une touche de fantastique, il ne m'en fallait pas plus pour me convaincre. Malheureusement, le charme n'a pas pris et ce fut une lecture laborieuse.

Au départ, j'ai été agréablement surprise par la plume, je l'ai trouvé très belle, je ne m'attendais pas à une telle richesse dans le vocabulaire, ni des tournures de phrases aussi travaillées. J'étais aussi ravie que ça soit écrit à la troisième personne, je sais que ce n'est pas ce que la majorité des lecteurs préfèrent, mais pour ma part, j'ai une nette préférence pour ce style de narration.
Cependant, si la plume m'a charmée, j'ai vite déchanté. le récit s'est révélé très dense, je me suis rapidement retrouvée noyée sous un flot indigeste de descriptions, en particulier sur le contexte politique de Shanghai durant les années 20. Certes c'est instructif et même nécessaire afin de comprendre les enjeux et pour avoir un univers étoffé, mais j'ai trouvé que ça alourdissait le texte à tel point que j'ai pensé moult fois à abandonner. La seule raison qui m'a fait tenir, c'est le mystère autour du monstre, je tenais absolument à savoir de quoi il en ressortait et les raisons de son existence. Sans ça, j'aurai jeté l'éponge tant ce fut laborieux à lire. J'avais l'impression de faire du surplace, l'intrigue n'avançait que très peu, j'ai dû me faire violence pour persévérer.

Pour vous faire une idée, il faut attendre les 100 dernières pages pour que tout démarre et s'imbrique, que ça soit les éléments de l'intrigue, en passant par les révélations et la résolution du mystère, et enfin l'évolution de la romance. Je trouve que c'est beaucoup trop tardif pour un roman, ça a eu pour conséquence de me détacher de l'histoire et des personnages principaux. Par contre, je tenais à nuancer mon propos sur un point, il y a un véritable développement des personnages secondaires, j'ai bien aimé Benedikt et Marshall, ce fut un plaisir de suivre leurs aventures, tout comme ce fut le cas pour Kathleen que j'ai trouvé très attachante, avec son passé quelque peu atypique. Mais pour Roma et Juliette, j'ai eu plus de mal, pourtant je suis plutôt bon public, mais là ça n'a pas pris. Roma est touchant par sa sensibilité, mais ça restait insuffisant, il s'est avéré trop effacé par rapport à Juliette. Cette dernière n'a pas éveillé ma sympathie, son côté badass m'a laissée de marbre, alors que j'aime les femmes fortes et indépendantes, mais cette fois, ça n'a pas pris. C'est sûrement lié à ma lassitude des paragraphes entiers dédiés à ses introspections, notamment sur la politique, certes non dénuées de sens, puisqu'il y a une véritable réflexion sur le peuple chinois qui s'est retrouvé opprimé par les gangs, les étrangers et les différents groupes politiques (communistes et nationalistes). Juliette est la voix de ce peuple qui a été dépossédé de sa culture par son occidentalisation et qui a souffert dans le plus grand des silences. Mais moi, je ne me suis pas lancée dans cette lecture pour en apprendre davantage sur le contexte politique de l'époque, pas de manière aussi détaillée en tout cas, j'étais ici pour la réécriture de Roméo et Juliette. Je voulais mon histoire d'amour tragique, mêlée à cet aspect fantastique apportée par le monstre de la rive. Au final, je n'ai été que très peu contentée, la romance est vraiment en toile de fond, voire inexistante, en temps normal ça ne m'aurait pas dérangée, mais comme je le disais, si je lis une réécriture de Roméo et Juliette c'est quand même dans l'attente de voir éclore cette romance, avec son lot de tensions, de passion et d'embuches. En définitive, ça n'a pas été abordé comme je l'espérais, je n'ai ressenti ni alchimie, ni passion entre Roma et Juliette.

Pour conclure, même si je n'ai pas accroché, je n'irais pas jusqu'à déconseiller ce livre pour la simple et bonne raison qu'il regorge de qualités indéniables qui pourront plaire à de nombreuses personnes. Il faut tout de même savoir que ce roman ne s'adresse pas à tout public. Si vous avez dû mal avec les rythmes lents et la politique vous risquez de trouver cette lecture fastidieuse. Pour moi – et c'est un ressenti tout à fait personnel par rapport aux attentes que j'en avais – les longueurs et le contexte historique / politique développés de manière aussi poussive ont absorbé l'histoire et tué le rythme, emportant dans sa chute cette romance que j'attendais avec impatience. Pour l'instant, j'hésite à poursuivre la duologie, le dénouement a suscité mon intérêt, mais il laisse entrevoir une suite du même acabit que ce premier tome. Il va sans dire que je n'ai pas envie de retrouver ces longueurs qui m'ont accablée, affaire à suivre donc.

Avis Lecture Ces plaisirs violents, tome 1 de Chloé Gong

Le prologue nous plonge dans l'action quasi instantanément, il nous pousse également à nous questionner sur ce qui hante les eaux de Shanghai la nuit tombée…

Juliette Cai a deux cousines, Rosaline et Kathleen, de fausses jumelles travaillant dans un cabaret burlesque. Rosaline en tant que danseuse et Kathleen, serveuse, bien qu'elles n'aient pas besoin de gagner leur vie pour survivre. Juliette est partie de Shanghai il y a de cela quatre années, elle revient changée par la vie. Cette dernière fait partie des Écarlates, un gang connu, reconnu et craint dans la ville, composé de criminels, de trafiquants et de bien d'autres types d'intermédiaires aux ordres de maitre Cai, le père de Juliette.

On ne peut pas dire qu'elle exécute les ordres de gaieté de coeur, elle ne semble pas forcément apprécier son existence au sein des Écarlates, mais se doit de donner le meilleur d'elle-même pour les siens. Ils sont en concurrence avec les Fleurs blanches, rivaux de l'autre côté de la rive, qui menace tout ce que l'organisation a mis en place jusqu'alors dans le monde du marché noir à cause de leur influence croissante. Qui choisit l'autre camp devient de ce fait l'ennemi des Écarlates sans possibilité de revenir sur sa décision.

Roma Montagov, héritier des Fleurs blanches, ne passe pas inaperçu lorsqu'il fait son apparition. Même Juliette ne peut rester indifférente à sa présence, ils se connaissent bien plus qu'il n'y parait. On ressent la tension palpable qui les anime, cependant, leurs obligations et les non-dits les empêchent de se montrer aussi familiers qu'auparavant. Juliette éprouve une grande animosité envers Roma qu'elle rend responsable de son départ précipité vers New York. Néanmoins, en cette soirée, ils vont être témoins de quelque chose qui les poussera à devoir coopérer…

Des rumeurs circulent au sein de la ville concernant des « monstres » assoiffés de sang, mais personne ne croit guère à ces sornettes ou n'y prête attention. Seulement, si les rumeurs étaient fondées ?

J'avais très hâte de savoir ce qu'il s'était passé quatre ans plus tôt pour que Juliette en vienne à mépriser autant Roma, mais aussi afin de voir comment la résolution de ce qu'il se déroule dans la ville allait se passer, d'autant que chaque clan souhaite élucider cette histoire. On voit que chacun des personnages à un fort caractère et ne se laisse pas dicter sa conduite par quiconque sauf leurs chefs, évidemment.

J'aime le côté femme forte de Juliette justement, j'ai un faible pour les héroïnes qui en ont dans le pantalon et qui bottent des fesses, surtout celles des hommes (^^) et c'est exactement le type de caractère que je retrouve chez elle, j'ai espéré que ce soit ainsi jusqu'à la fin. En revanche, un qui m'a gonflé dès les premiers instants, c'est Walter, je ne le sentais pas, allez savoir pourquoi. Il a tout pour agacer, trop sûr de lui, curieux au possible et croyant tout savoir mieux que quiconque.

Juliette a toujours été très proche de ses cousines qu'elle considère comme ses seules amies en ce monde. Elle ne tient pas les autres membres de sa famille en haute estime, sauf son oncle, M. Li qu'elle adore. Il y a également son père, ce dernier doit d'ailleurs lui apprendre les rudiments du métier afin qu'elle prenne la relève un jour. J'ai beaucoup de mal également avec son père, j'ai l'impression qu'il ne la considère pas, qu'il ne fait pas vraiment en sorte de la former ou qu'il repousse l'échéance à son maximum, ne voulant pas céder la place. Il est très secret, il y a plusieurs petits détails qui m'ont fait dire qu'il ne révélait pas tout à sa fille, d'autant plus lorsque l'on voit son comportement qui a apparemment changé envers elle depuis son départ.

Dans leur société, les femmes ne sont pas prises au sérieux, du moins c'est la sensation que cela donne, elles sont moins considérées comme légitimes dans la politique et les affaires royales, quelles qu'elles soient. Son cousin germain, Tyler, m'a hérissé les poils lui aussi, pourquoi les hommes dans l'entourage de Juliette sont-ils tous aussi infects ? J'ai plus qu'apprécié sa façon de le remettre à sa place, mais quelque chose me dit qu'il n'en restera pas là…

J'ai trouvé le personnage de Roma touchant à sa manière, notamment par rapport à sa relation avec son père, il ne cherche qu'à lui plaire, lui prouver de quoi il est capable, le rendre fier, en vain. Néanmoins, ça n'a pas toujours été ainsi.
Juliette et lui ont beaucoup de points en commun quand on y regarde de plus près, c'est certainement l'une des raisons pour lesquelles ils étaient amis. J'aime beaucoup les acolytes de Roma, je les trouve drôles, attachants, ils partagent un lien très fort, c'est quelque chose qui se ressent.

Roma fait preuve d'une grande maturité quant aux évènements passés, il a une vision de la chose très juste et ne parait pas dans l'optique d'une vengeance, car il sait pour quelle raison cette guerre a réellement commencé. Il se sent en grande partie responsable, lui non plus n'a pas été irréprochable vis-à-vis de Juliette, au contraire.

J'apprécie les sujets abordés dans le livre, j'avoue avoir été agréablement surprise parce que j'ai vu pas mal de critiques négatives passer sur ce livre, personnellement, il m'a conquise. Bon, je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un coup de coeur, mais ce fut une lecture agréable, sans prise de tête.

Les deux protagonistes vont se croiser bien plus que de raison, enquêtant sur la même chose, allant jusqu'à collaborer, ce qui promet des étincelles surtout connaissant leurs caractères de feu. Juliette va devoir user de stratagèmes et utiliser des méthodes de persuasion extrêmes afin d'obtenir des informations précieuses concernant l'hécatombe que la ville subit ainsi que les acteurs de celle-ci.

Une révélation en particulier sur l'un des personnages aurait pu me surprendre, mais ça n'a pas été le cas. Les indices disséminés tout au long du livre m'ont mise rapidement sur la voie et pour le coup, j'ai été contente d'avoir raison. Ça ajoute ce petit quelque chose en plus à ce bouquin, on parle encore peu de ces choses dans les ouvrages de nos jours. J'ai été tout particulièrement touchée par Kathleen, ceux qui ont lu Ces Plaisirs Violents sauront pour quels motifs…

Le texte est narré à la troisième personne, mais je n'ai pas trouvé ça gênant, j'aurais plutôt tendance à dire que ça a amené un petit côté poétique à l'histoire. La tension entre Juliette et Roma est à son comble et je ne parle pas seulement de tension physique… Il est difficile d'oublier l'être aimer, surtout lorsque l'on a ressenti un amour aussi fort.
Contre toute attente, j'ai apprécié l'aspect politique, j'avais peur de me lasser au bout d'un moment, mais finalement, ceci a tellement bien été intégré à l'histoire que tout m'a paru assez fluide. L'aspect fantastique m'a aussi charmé tout comme l'enquête et le slow burn, c'est typiquement le genre de récit qui me plait.

Qu'on soit clair, j'ai crié devant des scènes bien spécifiques, parfois parce que j'étais énervée parfois parce que je me disais « ah non, hein, pas ça ! » j'aime ce genre d'impact sur moi lorsque je lis, ça prouve que je suis happée par ce qu'il se passe. On retrouve vraiment le côté dramatique et l'amour impossible de Roméo et Juliette en eux, même si le destin de nos héros est bien différent de la tragédie.
Je me suis inquiétée pour leur sort, surtout en pensant aux trahisons et déceptions possibles, sait-on jamais avec les auteurs. Un passage en particulier dans les derniers chapitres m'a touché, j'attendais ce moment depuis longtemps et j'appréhendais aussi la fin, j'ai comme qui dirait « flipper ma race » je ne remercie pas l'auteure, mais je n'ai pas été déçue par tout ce qu'il s'est déroulé. le seul truc désagréable durant ma lecture ? L'impression d'avoir des bestioles partout sur le corps, du coup ça me démangeait fortement ! (^^) J'ai tellement, mais tellement hâte de lire la suite, j'étais pleine de certitudes, seulement, avec cette fin je ne suis plus vraiment sûre de rien concernant la suite.

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Ho mince, ça n'a pas pris. J'ai abandonné ma lecture, à la page 200 ; ma chronique est à prendre avec des pincettes...

J'ai découvert Ces plaisirs violents grâce à l'édition Masse Critique de décembre 2023. Encore un titre de chez Desaxus qui m'intriguait mais pour lequel je n'ai pas osé dépenser de l'argent, j'avoue (problèmes de traductions récurrents de la maison d'édition dans des ouvrages hors de prix). Mais c'était alors pour moi l'occasion idéale de découvrir ce titre que j'avais croisé très souvent sur Instagram, que ça soit en anglais ou en français.

Ces plaisirs violents est une relecture très libre de l'histoire de Roméo et Juliette. Ici, Roma et Juliette évoluent dans une Shanghai des années 1920 où les Fleurs Blanches pour l'un et les Écarlates pour l'autre se déchirent. Russes et Chinois s'opposent dans une ville en proie à un traffic de drogue, à des rivalités menaçantes mais aussi à une folie étrange et incontrôlable qui pousse les gens à se mutiler jusqu'à la mort, toujours de plus en plus nombreux.

L'univers bâti ici par Chloe Gong est riche, très riche. Français, Britanniques, Russes, Chinois, s'opposent dans des décors très visuels et agréables où l'on sentirait presque l'air marin et le soleil sur sa peau. L'univers est très immersif, bruyant, et on aime le découvrir et s'y plonger page après page. Les questions des clans rivaux et les questions politiques sont nombreuses, au point que j'avais très peur de m'y perdre. Mais j'ai pris beaucoup de plaisir à me rendre compte que l'autrice ne m'avait pas perdue autant que je le pensais lorsque j'ai entamé ma lecture. C'était alors une très bonne surprise.

Malheureusement, l'étalage du background omniprésent est venu alourdir ma lecture de nombreuses fois. À regret, il a beaucoup ralenti le rythme de l'histoire et brisé mon intérêt un peu fébrile et fragilisé par les explications trop longues. À peine je reprenais mon souffle après un rebondissement qui m'avait captivé que l'autrice revenait à nouveau sur l'histoire de Shanghai, des Montagov ou des Cai, à travers ce qui me semblait être des pages et des pages qu'elle remplissait d'explications qui devenaient presque soporifiques lors de mes séances de lecture un peu tard le soir. Frustrée, je voulais en savoir plus sur le mal qui touchait la population ça et là, sur l'avancement de l'enquête de Juliette, sur le bien trop discret Roma et sur l'histoire encore trop peu développée à la page 200 des deux protagonistes.

Ceux-ci d'ailleurs ne se sont pas montrés aussi attachants que les personnages secondaires qui, de part leur identité, leur genre ou encore leur orientation sexuelle, ont pu m'apporter un vent frais sur ma lecture. C'était un peu le coeur brisé que je les voyais quitter l'histoire au détour d'un chapitre pour ne pas y revenir assez souvent à mon goût. Quant à Juliette, je ne suis pas parvenue une seule seconde à la porter dans mon coeur. À l'image de Roma, elle m'a donné l'impression de ne pas être découverte en profondeur. Aurait-elle besoin d'encore plus que 200 pages pour se montrer au-delà de son caractère un peu badass qui n'a pas été efficace auprès de moi ?

En conclusion, Ces plaisirs violents est très séduisant avec ses décors, ses personnages secondaires, son ambiance mais aussi sa couverture magnifique et ses en-têtes de chapitres très jolis. Mais le rythme brisé par des explications trop longues voire parfois indigestes nous écarte bien malgré nous de la folie mortelle intrigante qui donne au roman une odeur de thriller qu'on ne soupçonnait pas une seule seconde. J'ai repoussé encore et encore l'envie de refermer mon livre pour ne pas le rouvrir le lendemain, mais c'est avec beaucoup de déception que j'ai décidé de le faire, n'ayant plus la force de lutter contre le rythme décousu et lent, contre l'ennui qui a fini par pointer le bout de son nez.

J'ai lu ce livre en deux temps, parce que je l'avais d'abord abandonné, l'ennui ayant eu raison de mon intérêt pour l'histoire. Puis j'ai vu une booktubeuse qui disait que le livre démarre à partir de la scène du bal, et comme je n'étais pas loin, j'ai décidé de reprendre ma lecture. Et au final, même s'il est vrai que la deuxième moitié a moins de discours sur la politique et un peu plus d'action, je ne peux quand même pas dire que j'étais accrochée à ma lecture. Ce livre est trop long, je crois qu'on aurait pu en enlever au moins 100 pages sans que ça change rien à l'histoire.
Ce livre est sans surprise. Même à la fin je n'ai pas haussé un sourcil, à une petite exception près. C'est linéaire et attendu.
Je ne me suis attachée à aucun personnage, à commencer par l'héroïne Juliette, qui est finalement trop dure à cuire pour moi. En général je n'aime pas les héroïnes supposément badass. Je trouve que ça se limite à nous présenter comme fortes des femmes qui maîtrisent l'art du combat et qui parlent mal aux gens. Est-ce que c'est du féminisme que de nous expliquer que pour être une femme forte il faut correspondre aux clichés du bad boy ? Ce n'est pas ma définition en tout cas. Juliette n'a pas fait exception, parce qu'on ne voit son humanité, sa vulnérabilité que bien trop tard à mon goût. Or il faut quand même des qualités humaines pour contrebalancer les actions répréhensibles d'un anti-héros, il me semble. Je n'ai pas vu ça chez elle. Résultat: je n'ai ressenti aucune empathie la concernant, et par conséquent la romance m'a laissée de marbre. Pourtant j'aime les slow burn mais là je trouve que c'est arrivé trop tard.
Les personnages secondaires quant à eux étaient interchangeables pour certains: sur plus des 3/4 du livre, difficile de distinguer Kathleen de Rosaline ou Bénédict de Marshall...
De plus, j'ai trouvé qu'il y avait pas mal de scènes répétitives. Combien de fois doit-on voir des gens tirer leurs pistolets et se viser mutuellement, pour comprendre qu'on est dans un monde de gangsters où les gens se battent sans aucune raison ? J'ai trouvé ça lassant en plus d'être répétitif.
Il y a quand même une chose que j'ai appréciée c'est quand elle parle des prénoms occidentaux que certains chinois prennent pour faciliter leur intégration en Europe ou aux USA. Ça c'est quelque chose que j'ai observé avec des amis asiatiques et ça fait réfléchir: est-ce que les occidentaux font la même chose quand ils vont en Chine ? Je ne crois pas. C'était intéressant de retrouver cette thématique qu'on ne voit pas souvent.
Sinon dans l'ensemble ce livre avait un super synopsis, un univers original et une sublime édition, mais pour moi le résultat n'est pas à la hauteur. Dommage.

Après ma récente plongée dans une réécriture de la Belle au Bois Dormant, c'est une réécriture dédiée au célèbre classique Roméo et Juliette dans laquelle je me suis lancé. Et alors que je m'attendais à découvrir un roman des plus romantique, j'ai fait face à une oeuvre aussi sombre que mystérieuse ou bien des dangers rôdent.

En effet et en plaçant son action au sein de la Chine des années 20, Chloe Gong dévoile un monde aux allures d'un polar des plus captivant à se mettre sous la dent. Porté par une intrigue politique complexe et parfaitement développée, la romance se veut ainsi reléguée en second plan pour laisser place à une action omniprésente, en plein coeur d'une guerre entre gangs rivaux. M'immiscer au sein de ces différentes tribus et découvrir les coulisses d'un univers débordant de luxure mais aussi de violence s'est révélé plus qu'exaltant et immersif. Ainsi et grâce à sa plume d'une simplicité remarquable et des plus visuelle, je n'ai eu aucune difficulté à m'immerger dans la noirceur et la brutalité que renferme Shanghai et dont l'ambiance m'a plus que séduit. Ajoutez à cela une touche de surnaturelle et me voila plus que conquis même si j'aurais, je dois bien l'admettre, fortement apprécié que cette part soit davantage présente et intégrée à l'intrigue s'y déroulant. Pour le reste, c'est une excellente surprise. A tel point que je me languis de découvrir la suite des aventures de Juliette et Roma, les personnages centraux de ce conflit géopolitique visité.

N'ayant jamais pris la peine de lire la célèbre pièce du dramaturge William Shakespeare, je ne peux attester de la véracité des traits de caractères imputés à ces derniers mais je peux affirmer les avoir fortement appréciés. Sans être des plus singuliers ou attachants, j'ai été séduit par la douceur du rythme de leur relation ainsi que de son évolution. Chloe Gong met ainsi en branle une romance en devenir des plus cohérente et dont, malgré une certaine prévisibilité et quelques facilités du genre, j'ai globalement apprécié le jeu du chat et de la souris dans un univers aux antipodes du romantisme, créant ainsi un éloquent décalage et de vives émotions. D'autant plus que bien des personnages seront dévoilés à travers les différentes mafias présentées qui m'ont tout aussi charmées. Il faut dire que l'aspect criminel des bandes organisés se veut lui aussi fort cohérent et les houleuses interactions offrent un dynamisme que j'ai nullement boudé au cours de ma lecture.

Ces plaisirs violents est ainsi un premier tome convaincant et plus que prometteur. L'univers déborde de noirceur et se veut solide et séduisant, tout comme Juliette et Roma dont la romance, bien que timide, m'a fortement plu. L'action prend le pas sur la tragédie, permettant à Chloe Gong d'offrir une singulière revisite à l'ambiance enivrante, portée par une prose d'une fluidité remarquable.

Cette lecture a été réalisée à l'occasion du Flowers Books Challenge – 2023 : Catégorie Tulipe noire.
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