Je remercie Joël ainsi que la maison d'éditions Taurnada pour m'avoir fait parvenir cette pépite.
Car vous l'avez bien compris, j'ai adoré ce livre de
Christophe Royer, une fois de plus. J'avais beaucoup aimé "
Lésions intimes" avec ce même personnage de Nathalie Lesage qui avait déjà vécu une enquête difficile. Pas de panique, si vous n'avez pas lu ce livre, "
Une arête dans la gorge" peut être lu indépendamment, vous aurez juste quelques détails sur l'autre qui ne gâcheront pas la lecture, bien au contraire. L'auteur indique quelques détails qui nous servent à cerner la personnalité de Nathalie aussi rapidement que si nous lisons les deux. Mais je recommande la lecture de ces deux histoires, assurément.
Avant de débuter avec le personnage principal, nous allons en Bolivie, en 1985. Une personne est réveillée à une heure où tout le monde dort encore. Un paquet bien étrange lui est déposé dans les bras, en échange de quelques billets. La couverture ôté, il s'agit d'un bébé, mort, amené à l'hôpital bien trop tard. Qu'est ce qu'il va bien pouvoir en faire ? 33 ans plus tard, nous sommes en France avec un changement dans la vie de notre chère Nathalie.
Le commandant Lesage est de retour pour une nouvelle enquête, mais plus sur Paris. Dès le début de ce récit, elle déménage pour Lyon suite à quelques mois tranquille. La retraite ce n'est pas pour tout de suite et après ces mois isolée, elle revient. Forte et fragile à la fois, c'est un personnage que j'apprécie de plus en plus. Elle aime son travail et est revenue malgré ce qu'elle a vécu. Je ne fais que raconter le début, les trahisons multiples, l'enquête compliquée pour son corps et son coeur, elle a eu besoin de mettre de la distance et ce retour est ce qui lui fera du bien. Tout du moins c'est ce qu'elle pense. le résumé est assez explicite sur le fait qu'elle n'est pas la bienvenue et se retrouve le cul entre deux chaises dans cette brigade : entre une chef qui ne voit pas d'un bon oeil cette entrée forcée et les équipiers qui sont déjà en place. Nathalie se retrouve superviseur, autant bien le dire ce mot signifie qu'elle va être celle qui surveille les faits et gestes de ces équipes pour les rapporter à sa supérieure. Sauf qu'elle ne fonctionne pas ainsi. Elle a beau être commandant et les équipes lieutenant, le grade lui importe peu, tant qu'elle peut être sur le terrain.
Sa vision des choses niveau travail est toujours de bien faire, de s'arracher les cheveux pour attraper les méchants et de pouvoir cohabiter avec les anciens de cette brigade. Enfin presque, car sa chef lui refile un bleu, Cyrille, 10 ans de moins qu'elle, jouant au rugby, adorant sa ville et prêt à faire sa place dans la brigade. Ce petit a des trésors de volonté, un ventre terrible sans une once de graisse et surtout un enquêteur qui fait ses preuves. Tout ce petit monde va devoir trouver ses marques sans écraser les autres et surtout trouver un meurtrier. Lyon est assaillie de quelques cadavres dont les arbustes ferait pâle figure. Un médecin, un peintre, un noyé, est-ce qu'il y a un micro-climat sur Lyon pour fêter l'arrivée de Nathalie ? Meurtriers prendraient donc un "S" à le fin et ce n'est plus une brigade, mais deux qui sont sur le terrain. Qu'est-ce qui peut bien se passer ? Hum, c'est une enquête qui semble pourtant simple, car des indices ce n'est pas ce qu'il manque.
Personnellement je ne connais pas Lyon, mais toutes les descriptions me donne envie d'y séjourner quelques jours. Visiter les lieux du dessus et du dessous, car Lyon semble immense question territoire. Les rues, les ruelles et même les raccourcis nommé traboule qui permettent de passer d'un endroit à un autre, un peu comme des agents secrets. Il y a toute une Histoire très intéressante sur la ville et sur ce qui se déroule plus ou moins en secret, dans l'ombre des touristes. La partie des sociétés secrètes est véritablement un point important dans le déroulé des enquêtes. C'est également des informations que j'ai adoré découvrir et même si je me doute que l'auteur a enrobé certains détails, je me suis prise de passion pour les mots qui découlaient sur cette partie de l'Histoire une fois de plus avec un grand H. Beaucoup de descriptions de rituels, d'explication sur les membres, sur le fonctionnement, j'ai eu les mêmes réactions que le commandant Nathalie, à savoir qu'il y en avait largement assez par moment et à d'autres, le livre pour les nuls me servirait bien !
Le livre est découpé en deux parties, la première avec les meurtres et la recherche du ou des assassins, la seconde avec le meurtrier enfermé. Mais pourquoi une partie si longue ? Alors pour le coup, je n'en dirais pas de trop, toujours est-il que l'enquête est loin d'être terminé à la fin de la première partie. Il reste des zones d'ombres et c'est ainsi que nous plongeons au coeur des arêtes même de Lyon. Ah les arêtes, encore un mot qui n'a pas la même signification pour moi que pour cette ville et les habitants qui savent sur quels types de trésors ils sont assis. Raphaël Monier, faisant partie d'une autre brigade a beaucoup d'éléments en sa possession, dans le sens où il explique d'office la façon dont il appartient à ses groupes et qu'il connait l'existence de certains souterrains. Il connait le lien entre deux des meurtres et ça, c'est un bon point pour lui. Même si la façon dont il s'accroche à Nathalie est plus que sexuel.
Nathalie et Cyrille forment une très bonne équipe. Elle a l'expérience, la force de caractère, même si par moment elle faiblit et nous ne pouvons que la comprendre et ne mâche pas ses mots. Lui a la jeunesse, la fougue et l'envie de bien faire pour être meilleur et les relations, sans oublier qu'il connait plutôt bien le dessus de Lyon. Les crimes sont particulièrement odieux et il leur faudra du courage pour passer par-dessus. Bien que les obstacles sont plus que visibles : la commissaire l'a dans son collimateur et la pression des hautes instances semble vouloir arrêter trop vite cette enquête. Plus nous avançons, plus nous cherchons des points communs entre l'homme des années 1985 et cette histoire. Pourtant il n'y a pas de bébés, alors quoi ? Physiquement nous suivons les personnages dans leurs actes, leurs gestes, leurs réflexions. Et cet indicateur qui semble savoir beaucoup d'éléments, mais en veut pas tout dévoiler, pourquoi ? Nous avons toutes les réponses à nos questions, si ce n'est que la folie des hommes et des femmes ne peut être expliquée.
La psychologie des personnages est un sacré plus, autant pour le meurtrier que pour les policiers. Nous les suivons dans leur pas et par moment j'avais vraiment l'impression de sentir cette odeur de terre mélangée à autre chose de bien pire. le clin d'oeil envers le club prête à sourire, même si pour le coup Nathalie s'en serait très bien passé. Ce sont tous des hommes et des femmes qui ont des raisons d'agir (même les plus pourris d'entre eux) et des méthodes pour certains plutôt expéditives, surtout le passage avec le puits. Nous comprenons le raz-le-bol de notre commandant qui n'est absolument pas en herbe et le fait d'avoir envie une fois de plus de tout claquer est tout à fait compréhensible, surtout au vu des événements et celui des catacombes est à la fois prenant et déstabilisant. Par ailleurs la couverture représente exactement ce que je me suis imaginée une fois sous terre à certains endroits. C'est la lumière qui se fait attraper par l'ombre pour arriver au but précis, enfin à un but précis. Je dois admettre que j'ai également eu des doutes, un tout petit peu plus tôt que Nathalie sur l'un des points et la douleur au ventre ne peut pas être feinte pour elle.
Pièges, trahisons, mensonges, mystères, Histoire, catacombes, cataphiles, secrets, courses-poursuites, actions, le suspense est à son comble. J'ai cru mourir dans ces foutus boyaux sous terre en compagnie de Nathalie. Il faut bien avouer que très peu de choses pouvaient présager du bon ou du mauvais déroulement. Et puis ce meurtrier pris dans leurs filets en milieu de livre avait de quoi donner des sueurs froides également. La drogue, c'est MAAAAAAAAL ! L'enquête se termine non sans quelques pertes et fracas et des doutes, des certitudes. le commandant Lesage va encore se torturer l'esprit, mais je me dévoue pour un câlin si elle le désire. Même si Diane semble vouloir être à ma place, quoi que, la jalousie peut avoir de vilains défauts. Entre tout ce musée des petites horreurs, il y a de la bonté dans certains personnages, des épaules solides, de la joie, du recul. Et puis cette fin qui nous dis que nous allons la revoir et ça, j'adore ! Tout comme la plume de l'auteur qui permet de voir plus loin et de comprendre que n'importe qui peut passer de l'autre côté de la barrière.
En conclusion une histoire comme j'aime avec tout ce qu'il faut dedans. Un personnage qui me plait beaucoup qui n'a pas que de la force, mais de l'humanité. Les relations créées sont nombreuses, palpitantes, douces, adorables, nerveuses et horribles. Un récit vraiment addictif que je recommande les yeux fermés !
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