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3,51

sur 626 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
D'abord, on ne critique pas une histoire d'amour, on a déjà du mal à gérer la sienne! Ce n'est pas pour aller la ramener sur celles des autres et notamment sur celle de Catherine, au demeurant une gentille fille qui, dans sa jeunesse s'est dévoué à ses parents et, qui est passée à coté de sa vie affective. Au pire, on peut échanger entre-nous et dire que dès sa rencontre lors de vacances au Brésil, avec Gil, un Apollon des « favelas » on sent venir les gros soucis. Quand elle lui donne tout son argent on se doute que ça va surement se passer bien plus mal. Ce roman se lit en 3 heures et, à ce stade on pense l'oublier en 6 ! C'est sans compter sur la grande et belle expérience romanesque de M.Rufin car effectivement tout bascule... « La liberté, c'est le choix de ce qui va vous asservir » pense Catherine. Elle sera libre. Et vous ne l'oublierez pas de si tôt.
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J'ai d'abord détesté ce livre, il m'a dérangé, et puis finalement
j'y repense très souvent, il m'a profondément marqué.
Le thème en est la solitude, un sentiment de néant immense, qui vous pousse dans une relation vouée à la déchéance pour sentir le sel de la vie.
C'est l'histoire d'une française, à l'existence triste et banale, qui lors d'un voyage au Brésil, fait la connaissance d'un jeune voyou. L'idylle commence, elle y retourne, (comme d'autres femmes de nos jours) y retourne encore, quitte tout, lui donne tout, lui voue sa vie jusqu'à la destruction physique, sans rien regretter de son choix.
Drame terrible, en premier par l'effroi qu'on a à lire le destin accepté de cette femme, et d'autre part , par le sujet qui traite d'un des maux de notre société moderne, la solitude, source d'existences meurtries.
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Jean-Christophe Rufin nous offre ici un roman que j'ai trouvé très bon.
Il nous livre une histoire d'amour; mais pour une belle histoire il faut être deux et malheureusement pour Catherine, le personnage principal, celle-ci sera à sens unique. Malgré tout, elle essaiera de la faire vivre passionnément, intensément, s'y livrant corps et âme jusqu'au bout. Est-ce un beau portrait de femme ? Je ne le pense pas, elle sera aveuglée, partant bien loin de ce qu'elle voulait à l'origine.
C'est également un livre sur la quête de soi, de sa liberté, tout quitter pour recommencer ailleurs, mieux, au bout du monde, tout lâcher pour se renouveler, devenir autre, se sentir enfin vivre.
Et quoi de mieux pour cela que de planter le décor au Brésil, pays si contrasté où les hôtels de luxe côtoient les bidonvilles ?
L'auteur nous immerge dans la réalité de cette terre dure pour ses habitants mais où les gens semblent vivre plus intensément chaque instant, où les couleurs, les odeurs éclatent face à nos sociétés qui nous paraissent alors bien aseptisées.
Envie d'évasion, embarquez avec Catherine mais n'allez pas aussi loin qu'elle où il vous en cuira.
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Jean-Christophe Rufin fait partie de mes auteurs préférés.
Je trouve qu'il a une capacité incroyable à raconter le.monde.
Dans ce roman, je pense qu'il a voulu,d'une certaine façon, mettre en garde le touriste occidental des risques de se laisser "abuser" par le chant des sirènes des pays lointains.
Mais, j'ai rarement lu un roman d'une telle violence et d'une telle intensité.
J'en ai été toute perturbée.
Je ne vais pas résumer l'histoire, ce n'est, je pense, pas l'objectif d'une critique.
Je vais donc, uniquement, parler du style.

Ce roman est écrit avec les mots justes pour décrire les sentiments, le contexte.
Il y a beaucoup de descriptions et de métaphores. C'est ce qui m'a le plus dérangé.
Et l'histoire....mon Dieu l'histoire ! Elle est traumatisante.

Ce n'est pas un roman qui se lit "sur la plage", ni à mettre entre toutes les mains.
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La Salamandre, c'est cette quarantenaire prénommée Catherine qui, à force de travail et d'abnégation, s'est créé un univers sécurisant mais totalement vide de sens. Lorsqu'elle part au Brésil pour ses premières vacances, elle va tomber sous le charme de la torpeur équatoriale, appréhender la misère et la flamboyance d'un pays immense aux mille paradoxes.
Dans cet environnement déstabilisant, elle va tomber amoureuse d'un jeune voyou des favelas trop beau pour être honnête, Gilberto. A force de se heurter à ses contradictions et de s'évertuer à vivre une relation amoureuse plus fantasmée que réelle, Catherine va sombrer doucement dans un mirage trop présent où, telle la salamandre de la croyance populaire, elle ira se lover dans le feu ardent qui va la consumer.
Ce court roman est comme une gifle assénée au lecteur. le début paraît banal, cette Catherine, parisienne en mal de liberté, peine à accrocher l'intérêt. Sa solitude accaparante et sa condition de femme assez passive reléguée à sa seule féminité saccagée sous le joug d'un amant impitoyable semblent dessiner les contours d'un roman qui décline sans imagination une relation amoureuse sous le soleil brésilien.
Puis, au fil des pages, sa lente descente aux enfers parvient à émouvoir, d'autant que la langue de Rufin est belle, ciselée et délicate. Il égrène une petite musique douce et lancinante, parfois tonitruante avec les effets de samba tantôt limpide comme une cascade virevoltante, mais toujours rythmée par le ressac de ce grand océan qui vient mourir sur les plages paradisiaques.
Le paroxysme de cette chute est comme un point d'orgue diabolique et touchant qui nous laisse pantois et révolté. Pantois parce qu'on ne comprend pas que Catherine se condamne par amour d'un bellâtre ridicule et révolté parce qu'on se dit qu'il n'est pas possible qu'une telle situation sois réelle dans un Brésil certes impitoyable mais au demeurant si beau et attirant.
Ce roman dormait depuis quelques années dans ma bibliothèque, et c'est après avoir lu et apprécié le dernier Rufin (Le tour du monde du roi Zibeline) que j'ai exhumé cet ouvrage. Quelle belle rencontre se fut ! Qu'il est réjouissant de trouver, au bénéfice d'un hasard (un livre qui vous attire irrésistiblement sur un présentoir), un auteur aussi talentueux alors que, peut-être un peu blasé après quelques décennies de lectures gourmandes jusqu'à l'indigestion, on imaginait une telle découverte impossible ! Seule la lecture peut procurer de tels bonheurs égoïstes parce que tellement personnels…

Michelangelo 9/01/2019

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Catherine a une vie monotone et ordonnée. Elle part en vacances au Brésil chez des amis et tombe amoureuse d'un gigolo. Sa vie bascule dans l'absurde. Jean-Christophe Rufin délaisse le roman historique pour une passion amoureuse destructrice, inspirée d'un fait réel. Un court roman qui met parfois mal à l'aise.
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Catherine, cinquantenaire française qui semble avoir toujours mené une vie assez morne et étriquée, dominée essentiellement par sa bravoure au travail, décide brusquement de prendre des vacances au Brésil. Elle va alors découvrir un autre monde, s'offrir l'illusion de l'amour et un bouleversement total de sa vie.
Jean-Christophe Rufin décrit ici très finement, et avec une fort belle écriture, la complexité et les paradoxes humains dans ce portrait de femme qui semble à la fois se donner à l'autre mais aussi l'asservir, qui cherche à s'ouvrir au monde tout en assouvissant un plaisir égoïste, qui veut s'accomplir et se libérer dans un mouvement total d'autodestruction.
C'est aussi l'histoire d'une rencontre entre la solitude occidentale et l'indigence brutale des bidonvilles.
Un livre qui dérange un peu et amène à réfléchir sur l'amour, la liberté, le pouvoir, la violence des inégalités, l'injustice et la survie.
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Premier contact réussi avec les romans de Jean-Christophe Rufin, et roman dévoré. La lecture m'a souvent mis mal à l'aise pour cette femme qu'on suit foncer droit dans le mur, qu'on plaint, qu'on prend en pitié. Un récit qui n'est pas sans rappeller que derrière les plages de rêve des pays en voie de développement, se cache souvent une misère humaine, pourtant à portée de main.

Une belle lecture.
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Une lente descente aux enfers sous le soleil du Brésil, une passion mortelle digne d'un Stefan Zweig, tel est le sujet de ce roman flamboyant, d'un style raffiné n'hésitant pas à employer des mots rares. L'écriture de Jean-Christophe Rufin s'est épurée dans ses romans ultérieurs, mais celui-ci reste dans une veine très littéraire, avec des effets de style qui peuvent dérouter le lecteur lambda. le destin funeste de cette femme, qui a fait le choix de la solitude et de l'ardeur au travail après une jeunesse tumultueuse, nous émeut au plus profond de nous-mêmes. Sa plongée brutale dans l'univers tropical, propice à l'éveil des sens, va réveiller en elle des pulsions savamment enfouies, et bousculer toutes ses résolutions. Ce qui commence par une simple romance va rapidement se transformer en un long cri de souffrance dès lors que la folie l'emporte sur la raison. Un roman étrange, que l'on aura bien du mal à oublier tant le sujet dérange. Et si cette folie nous habitait un jour ?
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J'aime bien donner un autre titre aux livres quand je les ai terminés. Ainsi, pour celui-ci, j'ai choisi « Icare au Brésil ».

Parlons d'abord de l'auteur (ça va être bref, je n'avais rien lu de lui auparavant.) Je m'en réfère à la présentation proposée :
« Né en 1952, médecin voyageur et président de l'association humanitaire – Action contre la faim- Il a été publié en 1997 l'Abyssin, prix Goncourt du Premier roman et prix méditerranée, Sauver Ispahan en 1998, Asmara et les causes perdues, prix interallié 1999, Rouge Brésil pour lequel il a reçu le prix Goncourt 2001, Globalia en 2004, et la Salamandre en 2005. »

Catherine, 46 ans, mène une vie monotone, sans issue et n'existe que par son travail. Aucun voyage en dix ans, Son argent investi dans l'immobilier, elle s'englue et décide finalement de fuir son univers étriqué pour s'accorder une parenthèse d'un mois au Brésil où l'attend un couple d'amis, Aude et Richard (attaché linguistique dans une Ambassade). le premier choc de Catherine avec le Brésil, c'est la plage : cacophonie, ULM en rase-motte, marchands ambulants avec tambours ou clochettes, motos et buggies, bateaux qui frôlent les nageurs…

«  Et naturellement, tous étaient dévêtus ou presque. Tant de fesses, tant de seins, tant de cuisses, tant de sexes qui imprimaient leur empreinte à si peu d'étoffe affolaient la vue, aux yeux de Catherine, ces gens étaient nus, indiscutablement nus. Ils ne portaient leurs maillots que comme la précieuse monture des joyaux de chair qu'ils entendaient mettre en valeur. le tissu ne cachait rien, il désignait. »

Les trois premiers jours, Aude dispense ses enseignements sur la vie brésilienne, et Catherine se laisse mener, elle opte pour le maillot de bain échancré, l'épilation, et vient rougir au soleil avec son amie. Elle se sent désirable, regardée.
Le quatrième jour, Aude Délaisse Catherine pour une Obligation à Brazilia et la voilà seule. Un homme d'une vingtaine d'année l'aborde et c'est le début d'une histoire d'amour unilatérale. Catherine rationalise, comprend vite l'attrait qu'elle représente pour le jeune homme, et offre volontiers des cadeaux en échange de faveurs charnelles qui la font vivre, sortir du carcan cafardeux de son existence française.

Plaisir, désir, amour. Catherine perd les pédales progressivement, se détache de ses amis, souhaite vivre le Brésil hors des sentiers touristiques balisés au bras de son amant, prolonge son séjour. Il lui fait connaître la fange, les bas-fonds, la misère et elle souhaite l'aider à tout prix. le récit de sa descente aux enfers est impitoyable. La nécessité fait loi et l'amour est piétiné par la misère. Catherine ira jusqu'au bout de son amour. Sur cette plage, les ailes de Catherine se sont déployées, mais elle finiront brûlées.

Le style est agréable, très visuel, et peu hermétique (à l'exception de quelques descriptions médicales qui trahissent le métier premier de l'auteur). J'ai senti un parallèle dans le jusqu'au boutisme entre ce roman et celui de Jean Teulé « Darling » qui m'avait bouleversé. le sujet est à-priori banal et évoqué dans un certain nombre de reportages, mais dès qu'on pénètre dans l'arrière décor, c'est un autre drame qui se joue. le livre m'a plu, les personnages sont convaincants et bien campés, l'histoire serait, selon l'auteur véridique. Ça fait froid dans le dos…

Le début :

« Le feu est la providence du voyageur. Il détourne son attention et concentre ses angoisses, lui permet d'être encore passionnément auprès de ce qu'il va quitter. Il représente soudain son appartement ravagé par une explosion et se répète avec effroi : « Ai-je bien pensé à refermer le gaz ? » Mais Catherine était équipée à l'électricité et elle avait tout vérifié dix fois avant de quitter la maison. Rien ne faisait obstacle entre elle et la terrifiante perspective de l'éloignement. »
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