Le dévoreur de soleil, tome 4 : Les royaumes de la mort

Wow… Ce tome intitulé "Les royaumes de la mort" aurait pu tout aussi bien se nommer La Maison des Horreurs…
Noir, c'est noir, car ce tome porte à chaque page, chaque ligne toutes les ténèbres horrifiques que laisse présager le titre de cet opus.

Nous retrouvons donc Hadrian Marlowe, notre héros Paladin et Demi-mortel, piégé et prisonnier de sa propre légende, sorti de sa prison dorée par l'Empereur pour une mission diplomatique, en visite sur l'un des mondes du Commonwealth, visite qui tournera au carnage et à l'enlèvement et l'emprisonnement d'Hadrian par les Cielcins, ces féroces prédateurs extraterrestres à la conquête de la galaxie et de l'Empire. S'ensuivra une terrible descente aux enfers s'étendant sur des années, un very bad trip extrême : la cruauté des supplices et des horreurs commises par le Cielcins, contées par le menu par un Christopher Ruocchio en très grande forme, est émotionnellement lourde à gérer pour le lecteur et notre héros brisé.

Je me suis surprise à vite tourner certaines pages (gore, très gore) afin d'espérer une goulée d'air pur et d'espoir… qui ne viendra que bien plus tard, après un ultime et gigantesque épisode épique et déchirant au coeur du monde des Cielcins, loin derrière les lignes ennemies !

Ce n'est pas un livre facile, c'est un récit douloureux et émouvant : pas de répit pour Hadrian ou si peu, des morts cruelles et tragiques à la pelle pour nombre de ses compagnons. C'est un livre sur les conséquences impitoyables des erreurs passées, sans Deus Ex Machina bienvenu.

Un petit mot sur le Cycle Dévoreur de Soleil dont ce tome 4 est l'avant dernier livre. J'ai dévoré les trois premiers livres avec avidité car il cochait beaucoup de cases que j'apprécie particulièrement : le savant mélange de fantasy et de science-fiction, la construction très aboutie d'un univers riche en systèmes sociaux complexes, le bestiaire imaginatif de créatures extraterrestres monstrueuses, les enjeux stratégiques liés à la maîtrise et gestion du temps (implication temporelle des voyages spatiaux, longévité sur des centaines voire milliers d'années de castes modifiées génétiquement comme les Paladins), , un personnage central complexe et très attachant, naif et imparfait dans ses premières années, mélancolique et en proie au doute au fil des années, des combats et des batailles épiques et une narration au style enlevé.

Ce tome 4 du Dévoreur de Soleil est absolument haletant et d'une noirceur profonde, quelle descente aux enfers pour notre héros ! Je ne m'attendais pas du tout a un tel livre ni a une telle souffrance. Définitivement le livre qui m'aura le plus marqué en 2023.