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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un froid jour de janvier 2009, débarque à Greenwich Village, quartier bohème de NewYork, un septuagénaire étranger, répondant au nom de Nero Julius Golden (Nero=Néron en français, nom +prénom = Néron Doré, illustre bien ce qui va suivre )flanqué de trois “garçons” adultes, et sans aucun signe de femmes à l'horizon. Il arrive d'Orient, il est milliardaire, et avant de descendre de sa Daimler, annonce sa devise à ses trois garçons: " Dans mon domicile américain, la moralité sera au standard or"("In my American house, morality will go by the golden standard."), petit jeu de mots de Rushdie, qui laisse planer une ambigüité qui va aller de paire avec ce personnage sorti de nul part. Accent british impec, teint mate....., leur origine ? le narrateur nous dit, quelle importance !....pourtant....et là Rushdie, le malin, nous lance à nouveau comme appâts, des petits indices qui sentent le roussi....
Le narrateur, René, est un réalisateur, de parents d'origine belge, et l'histoire des Golden est son histoire, histoire inventée ou vécue ?......Rushdie brouille les pistes, le realisateur dit “cut...cut....cut”.....'ma fiction sur ces hommes qui ont fait d'eux-mêmes, des personnages de fiction',(« my fiction about these men who made fictions of themselves »).


A travers l'histoire de cette famille riche et bizarre, dont les origines ne plairaient sûrement pas aux membres du Tea Party et à Trumpy (bien que ses propres origines ne soient pas “meilleur “), c'est un portrait au vitriol d'une Amérique «  puritaine et politically correct », des «success stories” 🤑, et des émigrés, que nous esquisse Rushdie. de ce pays « parfait » qui se déclame gendarme du monde, qui se permet de donner des leçons à l'univers, le temps d'un roman, il en fait un pays virtuel, comme ceux des jeux vidéos, glacé et superficiel, n'omettant aucun détail véridique. Son style d'écriture détaché, qu'on qualifierait en anglais de “cool”, renforce cette atmosphère de personnages antipathiques, coincés dans un environnement stérile, où leur plus grande préoccupation est leur quête d'identité, culturelle, religieuse ou sexuelle. de nombreuses références philosophiques, littéraires, mythologiques, des locutions en latin, énoncées ici et là de leurs bouches, y rajoutent une dimension de sophistication, à mes yeux presque grotesque s'accordant mal avec un pays où l'argent est roi, la télévision, la bible, le port d'armes à feu, libre, l'assurance maladie, inexistante et le fossé entre riches et pauvres abyssal. Faire l'érudit y passe mal, surtout pour ces personnages de Rushdie, qui n'ont pas grand chose à faire que contempler leur nombril. D'autant plus qu'on parle ici précisément de l'ère Obama, beaucoup de scintillements en apparence et presque rien derrière. Bien qu'aujourd'hui, même les scintillements ont disparus avec le Joker ( de Gotham ) 😡 ce caractère de BD qui a sauté de la page sur la scène (« this cartoon character who had crossed the line between the page and the stage »).
En passant, toutes les protagonistes féminines sont d'origine étrangère, jeunes, belles et irrésistibles, ayant des occupations et préoccupations “particulières”, dont la primadonna russe (“Fendigucciprada” et sa tactique de l'araignée.....), à l'image de leur First Lady, que je vous laisse choisir, la jeune ou la vieille 😄. Dans un chick-lit , elles font parties du décor naturel, ici chez Rushdie, c'est du kitch embaumé.
Bref, le livre comme parodie de l'Amérique actuelle est excellent, et ferait un super film hollywoodien ,'a financial and political thriller', comme il le dit si bien lui même.
Et bravo au réalisateur René , le Zelig de fonction, partout présent, de la chambre à coucher jusque dans les pensées des protagonistes.
Mais je n'ai pas vraiment aimé ni l'histoire ni le style, qui y va comme un gant. le tout un gros beau paquet de Noel, attrayant, dont le contenu n'est pas vraiment à la hauteur de l'emballage, un produit très américain. Peut-être était-ce le but ?
L'érudition de Rushdie, qui en sort une à chaque deux ou trois pages, des citations et références de tout bord, un peu / beaucoup clichés , de Nietzsche , Kafka, Godard, Rembrandt........du fourre tout, à tout bout de champs, m'a lassée. Et franchement vu le niveau intellectuel du milieu ( ex.Le Nero ne lit pas de livres ), je n'en ai pas toujours compris la place et l'intérêt. Se poser des questions existentielles, quand on est bourré de fric et sans responsabilités, ou critiquer la philosophie à deux sous collectée sur internet, font sans doute, aussi parti du cirque. Ses références sur le monde intrinsèque du business clandestin de haut volet n'en sont pas aussi des meilleurs, des clichés qu'on retrouve un peu partout, et certaines expressions en général ne volent pas haut , ‘Choosing an identity,' Ivy Manuel says, ‘is not like choosing cereal at the supermarket.'( Choisir une identité.....ce n'est pas comme choisir une marque de céréale au supermarché ) et que dire du juste dosage du bien et du mal chez un être humain comparé à un Manhattan Cocktail (« rightness and wrongness were combined in the right proportions, just so, like whiskey and sweet vermouth, that was what constructed the classic Manhattan cocktail of the human animal »), ou de l'autisme, qui à ce qu'il parait, possède la propriété de générer des milliards de dollars, où de l'analyse clinique de la transidentité.....
Au final, même les références cinématographiques intéressantes n'arrivent pas à sauver le texte. C'est tellement surchargé, cliché et superficiel, que tout ça perd un peu de son intérêt. Rushdie est un Wikipedia ambulant, qui à mon avis, est une qualité qui s'accorde mal avec la littérature. Pourtant la question d'identité, qui est au coeur du livre, un issu problématique qui gagne de plus en plus d'importance, non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Europe est intéressant, et il a bien ficelé son histoire. Mais ça n'a pas été suffisant pour maintenir mon enthousiasme du début qui s'est peu à peu estompé, pour complètement s'éteindre déjà à la moitié du livre, et un peu se raviver vers la fin. Vu la polémique autour de son oeuvre, j'attendais mieux de lui.
Ce n'est pas de la grande littérature, mais peut intéresser qui aime les best-sellers, à connotation thriller politico-financier, surtout qu'il n'épargne pas Trump.

“Identity –specifically, gender identity theory –is a narrowing of humanity....”
( L'identité - spécialement l'indentité sexuelle- est une limitation de l'espèce humaine).










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Les cafards sont dans l'arène...
... c'est la forme qu'a la zone pavillonnaire où vont emménager les Golden : un élégant jardin entouré de riches et cossues maisons. le père, Néron Golden dont l'origine de la fortune est douteuse, et ses trois fils, Pétronius surnommé « Petya », autiste et agoraphobe, Lucius Apuleïus alias « Apu », artiste, séducteur et mystique, et Dyonisos, alias « d'», bâtard transgenre, arrivent du « pays que l'on ne nomme pas » à New-York. Leur mère est décédée lors d'un attentat terroriste fomenté par des pakistanais dans le palace où elle avait trouvé refuge suite à une dispute avec Néron. le jardin est l'endroit où les voisins se rencontrent et c'est l'occasion pour les Golden de faire la connaissance de René, le fils d'un couple d'universitaires, Gabe et Darcey Underlinden, et un grand cinéphile...
C'est écrit à la fois dans un style romancé et sous la forme d'un script de film. L'auteur fait largement référence à son érudition cinématographique (trop parfois). C'est l'occasion pour lui de dénoncer une Amérique cosmopolite délirante, celle d'un « vivre ensemble » déficient. Il écrit : « le monde extérieur s'était mis à ressembler à un décor de carton-pâte. Dehors, c'était le monde du Joker... C'est-à-dire une sorte de mensonge radical : hypocrisie, vulgarité, sectarisme, grossièreté, violence, paranoïa... » Mais c'est aussi l'occasion pour lui de partir dans un délirium de situations cocasses et une accumulation de personnages de fiction comme Tarantino sait si bien les mettre en scène.
Son roman est comme la merveilleuse petite boutique des horreurs, une décharge à page ouverte, une macédoine de caractères sucrés-salés.
La lecture est parfois complexe car on a du mal à deviner où l'auteur veut nous amener. C'est souvent loufoque sans pour autant gâcher l'intérêt de l'histoire. Les personnages et les situations rappellent « La conjuration des imbéciles » de John Kennedy Toole, cet état d'esprit sarcastique, gentiment moqueur, critique et second degrés. On baigne dans l'invraisemblable d'une super production bollywoodienne kitch : des couleurs qui n'existent pas, des postures hystérisées rythmée par une musique tonitruante et naïve.
C'est une expérience de lecture intéressante pour un ouvrage innovant, curieux et original.
Traduction de Gérard Meudal.
Editions Acte Sud, Babel, 498 pages.
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Ce roman foisonnant a, pour intérêts majeurs, ses références et son intertextualité. L'histoire reste assez banale, et le lecteur se perd dans des digressions (qui, finalement ne digressent pas tant que ça et l'emmène là où S. Rushdie veut l'emmener). Malgré tout, l'analyse de la société américaine actuelle y est brillante (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/10/11/la-maison-golden-salman-rushdie/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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La maison Golden. Parfaitement écrit, tant sur le style que sur le déroulement du scénario. Mais, je n'ai pas aimé le patriarche qui mène son monde avec maints mensonges et tromperies. Je me suis souvent ennuyée et j'ai peiné pour arriver à la fin de l'histoire. A mon grand regret, je n'ai jamais réussi à bien terminer un livre de cet auteur.
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En 2009, le jour de l'investiture de Barack Obama, la famille Golden s'installe à New York, dans la célèbre résidence Murray, dans la quartier de Greenwich. Cette résidence a la particularité de faire partie d'un ensemble d'immeubles possédant des Jardins en son centre. Magique ! La famille est composée de Neron, le patriarche, milliardaire oriental, septuagénaire et de ses trois fils, Petronius (Petya), 42 ans, atteint d'autisme, fabricant de jeux vidéos, Lucius (Apu), 41 ans, artiste peintre, et Dionysos (D.), 22 ans, androgyne.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit, le « plantage de décor » étant assez long. René devient vite notre narrateur, en réalité le porte-parole déguisé de Rushdie. Il a 25 ans, écrivain, avec l'envie et l'espoir de réaliser un film. Il vit juste en face de l'appartement des Golden et est très vite persuadé que cette famille est entourée de profonds secrets et de sombres mensonges.

Il est vrai que j'ai été perdue à de nombreuses reprises, car René nous parle comme s'il nous racontait le film qu'il est en train de tourner, utilisant des mots tels que « Coupez ! », « Plan large », « Voix off », « Fondu ». L'auteur joue entre la fiction et la réalité, gommant sans cesse la frontière qui les sépare. Il faut réussir à faire abstraction de ce point et découvrir ce que cache réellement ce roman : une majestueuse critique de la société américaine. Ce livre est un miroir de la situation actuelle aux États-Unis, et pour y parvenir, l'auteur utilise une bonne dose de surréalisme. Un régal !

Le tout est largement illustré par des références littéraires et cinématographiques. « La maison Golden » est également une satire politique juteuse, mettant en scène Hillary Clinton et Donald Trump. Hillary Clinton est Batwoman et Donald Trump est le Joker !

Il faut déjà avouer que Nero Golden ressemble beaucoup à Donald Trump, par sa façon de penser. Mais cela n'était pas suffisant pour Rushdie. Il lui fallait une autre figure « trumpienne ». Il a donc créé ce personnage se faisant appeler « le Joker », riche new-yorkais aux cheveux vert citron et à la bouche outrageusement rouge. A noter que Trump n'est jamais nommé.

L'auteur ne s'interdit rien et soulève pas mal de problèmes actuels, avec l‘immigration, l'identité de genre et la disparité économique en tête de liste. Il écrit de manière vivante sur la série d'attentats terroristes qui ont eu lieu en 2008 à Bombay, à l'hôtel Taj Mahal Palace et ailleurs. Les conséquences de ces attaques touchent tout le monde dans ce roman.

« Il n'aimait rien tant que de contredire la personne qui lui exposait une opinion et de l'assommer jusqu'à la reddition complète en usant de son stock apparemment inépuisable de connaissances hermétiques et détaillées. Il aurait pu discuter avec un roi au sujet de sa couronne, ou avec un moineau à propos d'une miette de pain. »

Rusdhie utilise les jardins de la Résidence Murray, et il en fait un jardin du passé et du présent, un jardin aux frontières de la philosophie et de l'histoire, des empereurs romains, de la mythologie grecque, du terrorisme, de la culture, de Bombay, de New York, de l'identité, du folklore et des arts mystiques. Chaque brique a sa propre importance sur ces murs, et il suffit d'en retirer une pour jeter un coup d'oeil à la vie de Nero Golden à travers ce prisme étonnant. Parfois, il peut être préférable d'abattre les murs. Pour que l'image restituée soit plus grande.

La plume de Rusdhie est à la fois riche, enveloppante, mais également parfois étouffante, dans le sens où la multitude de détails peut noyer l'intrigue à certains moments. Avec « La maison Golden », il nous propose un roman foisonnant, riche de thématiques actuelles, à la fois résonnantes de vérité mais également enrobées de fantaisie et d'imaginaire. Surprenant, déstabilisant et pétillant.

Une saga familiale épique aux allures de conte de fée. A découvrir si la société américaine vous intéresse.

« Nous sommes des icebergs. Je ne veux pas dire que nous sommes froids, simplement que la plus grande part de nous-mêmes se trouve sous la surface et que c'est cette part cachée qui peut couler le Titanic. »

#SalmanRushdie #LamaisonGolden #ActesSud
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Après avoir perdu sa femme dans les attentats de Bombay, le richissime Neron Golden décide de s'installer à New-York avec ses trois fils, déjà adultes, qu'il rebaptisera pour l'occasion. Peyta est un jeune créateur autiste et passionné de jeux vidéos, Apu un peintre un peu perché et D., né d'une mère prostituée, est à la recherche de son identité sexuelle. L'installation de cette famille excentrique suscite bon nombre d'interrogations de la part du voisinage: que cachent-t-ils ? D'où provient cette fortune ? Pourquoi vivent-ils encore tous les quatre ? Parmis eux, le narrateur, un jeune cinéaste y voit là un parfait sujet de film et décide de percer tous les mystères de la famille Golden. A travers ce récit, l'auteur dresse le portrait de la société américaine, en quête d'identité, à l'aube de l'élection de Barack Obama.
Je ne connaissais pas du tout cet auteur britanique d'origine Indienne. La lecture de la maison Golden à été pour moi fastidieuse. J'ai trouvé la plume très exigeante, les nombreuses disgressions m'ont parfois complètement perdue. Nous sommes noyé par une multitude de références littéraires, cinématographiques, mythologiques et politiques, rendant la narration trop surchargée. Je reconnais volontiers que ce roman n'est pas inintéressant mais je suis hélas passée à côté de ma lecture.
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Mon premier Salman Rushdie. Il semblerait que, pour notre première rencontre, la magie n'ait pas opéré. Je me dis qu'il s'agit certainement d'un malentendu. L'auteur a maintes fois été récompensé et on parle de son oeuvre comme d'un monument. Il est donc évident que je ne m'arrêterai pas en ( si bon, euh?!) chemin.
En ce qui concerne La maison Golden, je disais donc être passée à côté. Je trouvais pourtant la quatrième de couverture, de ce roman que j'ai découvert en visionnant l'émission littéraire La grande librairie, fort alléchante. Un leurre. Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire qui est composée de beaucoup trop de longueurs à mes yeux et de références mythologiques et cinématographiques loin d'être inintéressantes mais en trop grand nombre. J'apprécie de telles références lorsqu'elles apportent un plus au récit. Ici, j'ai l'impression qu'elle le noie.
Comme quoi l'étalage de connaissances ne va pas forcément de pair avec une lecture passionnante. Ma préférence va vers une érudition plus subtile. Ou bien...est ce moi ? En tout cas, j'ai parfois trouvé le temps long dans ce roman dans lequel je me suis perdue à plusieurs reprises. Beaucoup de questionnements quant aux intentions de l'auteur. Une certitude cependant : la question de l'identité est au coeur de l'histoire. L'identité sous toutes ses formes. Religieuse, familiale, ethnique, sexuelle... abordée à travers l'art par le narrateur, réalisateur de métier, qui prend la famille Golden comme sujet d'étude afin de faire de la réalité une fiction. A ses dépends. Car celui-ci s'égare, ne sachant plus bien où se trouve la frontière entre fantasme et vérité.
Des thèmes forts traités de façon trouble pour la petite lectrice que je suis.
Je vous invite à vous faire votre propre idée de ce roman passionnant pour certains.
Lien : https://laabibliothequedecel..
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