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EAN : 9791096373352
340 pages
La Déviation (04/03/2021)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Un baby-boomer en milieu ouvrier. Alain Rustenholz raconte son enfance dans la France - et en particulier l'Alsace - de l'après-guerre: 1948-1961. Il insère son histoire familiale dans ses cadres géographiques, historiques et sociologiques. On sait le prix des choses et l'on écoute l'air du temps. L'intime et l'époque sont parfaitement cousus ensemble.
Alain est un prénom de boomer comme la sociologie les aime. C'est aussi celui du frère mort en bas-âge. Voil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
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Ce portrait de famille ouvrière , brossé au coeur de la société d'après- guerre , nous amène vers un travail de mémoire ou de découverte .

Une chronique autobiographique qui est un témoignage nous rappelant que , malgré le plein emploi , la vie quotidienne était pour beaucoup un parcours du combattant : on a longtemps cruellement manqué de logements , il y avait des pénuries , des rationnements et les tickets d'approvisionnement sont restés plusieurs années après la fin de la guerre .
C'est dans ces conditions que va débuter la vie du jeune Alain en 1948 .

Son père , va d'abord jouer les aventuriers sur les mers pour chercher fortune . Ensuite , il devra rester à terre mais changera sans cesse d'emploi et de région imposant sans état d'âme une vie mouvementée à sa famille de plus en plus nombreuse .
Sa mère , femme au foyer supporte absolument toute la charge de l'intendance et de l'éducation .
Elle supporte tout . Vraiment tout .

La trame du récit est constituée de souvenirs , d'anecdotes personnelles et familiales . Mais , elle s'enrichit en permanence de chroniques historiques , politiques , sociétales , judiciaires , culturelles , se voulant le fidèle témoin d'une époque .
On est au début des "trente glorieuses" .

Glorieuses , enfin pas pour tout le monde . On sent l'auteur fort touché par la condition féminine : la vie de sa mère et de ses soeurs le heurte dès le plus jeune âge .

A travers ce récit , il dénonce les injustices et les difficultés des femmes des classes modestes et moyennes .
Pas de contraception , un mari égocentrique et en 20 ans environ , il en résulte 6 ou 7 grossesses et dix-huit avortements clandestins !
Bref , la famille n'a pas rigolé tous les jours même si , peu à peu , le confort s'améliore .

C'est une lecture très riche qui va surtout ravir les alsaciens , les marseillais ou les stéphanois . Ils pourront y retrouver détaillés par le menu rues , quartiers , écoles etc...
Mais , moi , ne connaissant pas du tout ces villes , j'ai parfois un peu peiné à poursuivre la lecture . de même , trop souvent , j'ai regretté que le récit se soit encombré d'anecdotes et de précisions trop personnelles , importantes pour l'auteur sans doute mais sans intérêt apparent pour le lecteur .
Dommage , le texte s'en trouve un peu alourdi .

Mais , dans l'ensemble , j'ai aimé l'écriture d' Alain Rustenholz .
Derrière un apparent détachement , beaucoup de finesse , de sensibilité , de profondeur aussi et parfois , c'est une trop forte émotion qui va mal se dissimuler derrière la dérision ou l'humour .
Un beau portrait de femme . Un grand hommage à sa mère .
Voilà ce que je retiens de cette lecture émouvante .
Sans oublier de saluer , bien entendu , le minutieux travail d'investigation .

Lu dans le cadre de Masse Critique , c'est avec plaisir que je remercie les Editions La Déviation et l'équipe Babelio .
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Alsacienne, ayant vécu et travaillé à Mulhouse dans le quartier décrit, j'ai beaucoup apprécié ce travail à la fois historique et sociologique de ce témoignage familial, de cette vie d'après-guerre. Un baby boomer oui, mais un témoignage douloureux d'une enfance modeste marquée par la mort d'un frère, difficile d'être l'enfant de remplacement. Un père souvent absent, "trimbalant"la famille au gré de ses boulots et aventures, une maman qui a tout accepté car c'est le devoir et il faut protéger les enfants. La famille est passée par Mulhouse, Marseille, Saint Etienne . On suit avec plaisir les différents périples, les déménagements successifs. On s'attache et on compatis à la vie difficile de la maman qui suit son mari avec résignation. Mais avait-elle le choix ? On sent aussi la prégnance de cette vie modeste, où il fallait toujours compter, où la parole maternelle avait si peu de valeur alors que c'est elle qui était le pilier du ménage. Quel bel hommage à cette femme !
J'ai beaucoup aimé le style, l'écriture descriptive, l'auteur "se mouille", se dévoile parfois avec un humour grinçant mais sans misérabilisme. On sent aussi le goût du détail.
Beau témoignage d'une époque où la vie n'était pas facile mais l'espoir était toujours présent.
Merci Alain pour ce témoignage !
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Une lecture vraiment intéressante qui se lit à plusieurs niveaux. le baby boom est à notre portée de souvenirs et le récit d'une époque révolue ravive des histoires entendues dans la famille, des témoignages de la vie quotidienne qui n'était si pas facile quoi qu'en disent les partisans du "c'était mieux avant". C'est un mélange d'histoire, de moeurs, de société ; on voit bien le poids que prenait la famille avec ses règles, ses non dits, ce qu'entend l'enfant qui deviendra adulte et aura un jour envie de coucher tout cela sur le papier. Certains descriptifs m'ont moins intéressées, cramponnée aux souvenirs de la vie de tous les jours qui résonnaient en moi comme autant d'anecdotes entendues dans ma propre vie. le style est aussi très agréable car vif, réaliste, certaines scènes du quotidien sont décrites telles qu'elles le seraient par une grand-mère, une tante, un cousin, au gré d'une conversation. le sel du souvenir saupoudré dans le quotidien pour une transmission qui donne l'envie d'écrire sa propre famille.
Merci aux éditions La Déviation et à l'opération Masse Critique
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Étant alsacien de naissance et ayant vécu jusqu'à mes 23 ans la bas j ai été agréablement ravis de lire ce livre qui ce passe après la seconde guerre mondiale. On ressent tout l l'impact de l apres guerre pour les familles les plus modestes. l'écrivain a une ecriture très fluide. le seul reproche que je ferais est qu il est peux.etre un peux trop précis sur certain détails. Je conseil grandement ce livre a tout les passionnés d d'histoire. Merci à Babelio masse critique
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Avec le nom que nous portons, on a l'air d'Alsaciens pure cigogne
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Video de Alain Rustenholz (6) Voir plusAjouter une vidéo

Alain Rustenholz : Paris des pas perdus
Olivier BARROT, dans différents quartiers de Paris, présente le livre "Paris des pas perdus : Dictionnaire minuscule de la capitale" d'Alain RUSTENHOLZ portant aussi bien sur les rues, que sur les personnes et les animaux qui y vivent.
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