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EAN : 9782252040928
388 pages
Klincksieck (23/09/2017)
4/5   7 notes
Résumé :
Interdite de littérature par son amante Virginia Woolf, Vita Sackville-West (1892-1962) prend en un éclair conscience des trésors qu'elle possède : un mari et un jardin. Son mari, le diplomate Harold Nicolson, conçoit l'architecture et dessine les plans de ce qui deviendra le somptueux jardin de Sissinghurst dans le Kent, que Vita, aristocrate anglaise exubérante, transgressant sans vergogne les règles de l'art des jardins, transforme à quatre mains : elle fait surg... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce roman m'a fortement rappelé Mes Favorites de Vita Sackville-West (que j'ai chroniqué ici il y a quelques semaines), pour le côté balade dans un jardin anglais et discussion sur les fleurs en compagnie d'une passionnée de nature et de jardins. Cependant j'ai trouvé Journal de mon jardin un peu moins accessible que Mes Favorites dans le sens où il est plus orienté "livre de jardinage" et plus pointu au niveau des informations : on a pas mal d'infos très détaillées sur quand planter telle ou telle variété, dans quel sol... Sans compter de longues listes où l'autrice détaille les différentes variétés d'une même fleur, en indiquant lesquelles ont sa préférence et pourquoi. Ça n'est pas inintéressant ou barbant à lire, mais je pense que je conseillerais plus facilement Mes Favorites que Journal de mon jardin à quelqu'un qui voudrait découvrir la Vita passionnée de jardinage (sauf si cette personne possède elle aussi un jardin, auquel cas je pense que l'aspect très technique peut l'intéresser et je serais même curieuse de savoir si les conseils donnés ici sont efficaces).

Journal de mon jardin reste tout de même une très belle balade dans un jardin anglais pour le néophyte : c'est très agréable de découvrir au fil des mois et des saisons les différentes espèces de fleurs et de plantes que Vita Sackville-West choisit pour son jardin, de lire les descriptions parfois très poétiques de ses espèces favorites... On le referme avec une forte envie d'aller se balader dans les jardins de Sissinghurst avec ce livre en main !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Février - Petits bouquets

Une voisine très proche et très chère m'a apporté cette semaine un petit bouquet rond, ce qu'on appelle une valentine ou un bouquet de mariée, ce qui n'est plus à la mode car on prétend que le terme "tussies-mussies" est obsolète. Mais je refuse qu'un petit bouquet rond soit obsolète. "Bouquet rond" est une expression charmante, qui m'évoque l'odeur des roses, quoi que puissent dire les dictionnaires et je prendrai comme thème celui de ma voisine pour montrer ce que l'intelligence, le goût et le savoir peuvent tirer d'un petit jardin, même en février. [...]
Ainsi, dans le bouquet rond qu'elle m'a offert, les violettes étaient les violettes roses que l'on appelle "Coeur d'Alsace", l'unique iris réticulaire n'était autre que "Hercules", qui est plus rouge que les habituels iris pourpre et or. Les muscaris étaient le petit azureum bleu ciel, dont les fleurs sont plus précoces et plus belles que l'espèce plus tardive aux grappes bleu sombre. Le crocus de son bouquet, pas l'habituel crocus jaune, mais un crocus aux macules brunes à l'extérieur. Peut être crocus susianus, ou Clair de lune, mais j'ai oublié de lui demander. L'anémone devait être une floraison bizarrement précoce de l'anémone St Bavo, aux pétales améthyste et au coeur d'un bleu électrique. (p. 50-51)
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J'aime les arbres en haillons, dont l'écorce se détache et forme des rouleaux semblables à des copeaux. Arbustus menziesii, par exemple, à l'écorce rouge cannelle, commence à peler spontanément et vous pouvez alors lisser de la main quelque chose qui ressemble à du papier de verre d'un curieux vert olive. Il aime les coins abrités, car il n'est pas très résistant. Et puis Acer griseum, l'érable à écorce de papier, couleur d'acajou mais d'un orangé plus vif dessous, a un feuillage d'un rouge intense en automne, la teinte qui sied le mieux en octobre-novembre. Betula albosinsensis var. septantrionalis est un bouleau au beau tronc gris et blanc. C'est à mon avis l'un des plus beaux même si Betula japonica ruisselle d'attrayants petits chatons au printemps.
Pruna serrula, quelquefois vendu comme serrula tibetica, est un arbre très frappant à l'écorce d'un acajou brillant. Elle ne prend pas une apparence aussi dépenaillée que certaines, mais se sépare en bandes circulaires, laissant sur le tronc des anneaux qui lui donnent l'air de porter des bracelets. Rougeâtre et luisante, la nouvelle surface rappelle le vernis des vieilles tables françaises. (p. 329-330)

Novembre - Arbres en haillons
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Juin - pivoines

On demande souvent quelles plantes fleurissent à moitié à l'ombre et, au mois de juin, on pense immédiatement à la noble pivoine. (J'ai en tête la pivoine herbacée, pas l'arbustive.) J'ai toujours pensé que la pivoine herbacée est la quintessence de juin. Plus grosse que n'importe quelle rose, elle a, quant au volume, quelque chose de la rose chou et, quand elle finit par tomber du vase elle répand avec un bruit sourd ses vastes jupons sur la table en un tas intact, de la même façon que les pétales d'une rose tombant soudain nous font lever les yeux d'un livre ou interrompre quelques instants la conversation, à la mort de ce qui avait toujours paru être la beauté vivante. (p. 156)
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Je vais maintenant écrire sur Rosa alba. Cela sonne comme s'il s'agissait d'une rose blanche. Mais ne vous y trompez pas. L'adjectif induit en erreur. S'il est vrai que Rosa alba semi-plena a peut-être été la rose blanche d'York, et alba maxima la "grande double blanche", la rose des Stuarts, les roses alba comprennent de nombreuses formes qui ne sont pas blanches mais roses.
La vieille "Émoi de vierge" des jardins de cottage est une alba. Les Français la nomment "Cuisse de nymphe" et, quand elle est plus rouge, "Cuisse de nymphe émue". Nous, dans la puritaine Angleterre, nous ne voulons rien savoir des cuisses de nymphes, fussent-elles émues, et continuons de l'appeler "Émoi de vierge" et c'est en vérité une très innocente et très jolie débutante aux pétales roses et blancs. (p. 232)

Août - Rosa alba
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La rose de Noël n'est pas originaire de grande Bretagne, mais fleurit depuis des siècles dans les jardins. Spenser* en parle dans The Faerie Queen et elle est décrite depuis 1597 dans l'Herbier de John Gerard** qui considérait qu'une "purge d'hellébore était bonne pour les insensés et les furieux". Une telle décoction pourrait certainement être utile aujourd'hui. Peut-être que Gerard citait Epictète, qui, au Ier siècle avant J.-C., écrivait que plus un fou est atteint, plus il a besoin d'hellébore. (p. 364)

* Edmund Spenser (vers 1552-1599), poète anglais de la période élizabéthaine. La Reine des Fées (The Faerie Queen) est le premier grand poème épique de la littérature anglaise.
** John Gerard (1549-1611), botaniste anglais célèbre pour son herbier.

Décembre - La rose de Noël
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Videos de Vita Sackville-West (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vita Sackville-West
Je te dois tout le bonheur de ma vie: Virginia & Leonard de Carole D'Yvoire aux éditions Livre de Poche
« Bloomsbury m?enchante, il est la vie même. » Dans un récit inédit, vivant et abondamment illustré, Carole d?Yvoire raconte les premières années et la rencontre de deux êtres fascinants : Virginia Stephen et Leonard Woolf, dont l?union sera symbolisée en 1917 par la naissance de la maison d?édition Hogarth Press. Sont ainsi célébrés dans ce texte émouvant une période activité artistique foisonnante et ceux qui, face au tragique, choisissent l?affirmation de la vie, d?une « vie intense et triomphante ». Inclus : des extraits de lettres, une nouvelle de Virginia Woolf et une nouvelle inédite de Leonard Woolf.
https://www.lagriffenoire.com/98459-divers-litterature-je-te-dois-tout-le-bonheur-de-ma-vie.html

Virginia et Vita de Christine Orban aux éditions Livre de Poche
1927. Virginia Woolf vient de publier La Promenade au phare. Elle vit une passion tourmentée avec Vita Sackville-West dont le célèbre château paternel de Knole se situe tout près de Monk's House, la modeste demeure de Virginia et de son époux, l'éditeur Léonard Woolf. La fascination qu?elle ressent pour Vita, l'abîme entre sa vie bohème et le faste de l'excentrique aristocrate vont donner naissance à l?une de ses ?uvres maîtresses, Orlando. Dans Virginia et Vita, où tout est dit de la passion et de la jalousie, Virginia Woolf est à son tour transformée en personnage de roman. Christine Orban évoque avec subtilité la complicité de deux femmes exceptionnelles, puissantes et fragiles qui conjuguent à leur manière amour et création littéraire.
https://www.lagriffenoire.com/6842-divers-litterature-virginia-et-vita.html
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