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Décidément, lorsque les romans déprimants me laissent sur le pavé, je me tourne vers les romans marrants, et ça ne va pas non plus ! J'en ai marre, marre, marre !
Ce livre m'a été prêté par une amie, il a été lu avant moi par une autre amie, elles ont adoré toutes les 2. Je me disais chouette, après la lecture d'Instruments des ténèbres, de Nancy Huston, qui m'avait vraiment fait plonger dans le noir le plus total, voilà que je vais aborder une histoire marrante sur les établissements catholiques du dernier quart du 20e siècle, encore confits de bondieuseries et d'hypocrisies, tout en étant pleine d'humour.

Effectivement, c'est rempli d'humour. Mais tellement à ras bord que j'en ai attrapé une indigestion. Mais qu'ont donc tous ces auteurs à s'efforcer de trouver LA phrase qui tue, grâce à laquelle on se pâme ? Ici, toutes les phrases essaient de se concurrencer pour faire rire. Au début, c'est agréable, après, c'est lourd. D'autant plus que l'histoire me parait franchement très décousue.

L'histoire ? Une deux-chevaux genre celle de la soeur dans un film de Louis de Funès (Le gendarme) a eu un accident, et les deux soeurs qui étaient à l'intérieur sont retrouvées emberlificotées l'une autour de l'autre. Soeur Marie-Claire a la tête qui sort du pare-brise telle un champignon monstrueux, tandis que soeur Adélaïde a pu être extraite encore vivante mais très mal en point. Un mystère plane sur cet accident car cela pourrait être un meurtre… Et nous voilà au pensionnat des demoiselles tenu par la congrégation religieuse.
J'arrête là, tellement ça m'a paru sans queue ni tête.

Je n'ai plus envie du tout de parler de quoi que ce soit. Tellement découragée par cette littérature qui se veut spirituelle mais qui ne l'est pas, je vais essayer de retrouver une lecture qui pourrait m'enthousiasmer, une lecture où la réflexion, la psychologie, la philosophie titillent les contours de l'humour. Rassurez-moi, cela existe encore ?
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ISBN : 9782070406432

Roman policier, soit, puisqu'il y a des meurtres : la soeur Marie-Claire, l'archiprêtre, et Catherine Garraude, une pensionnaire de l'école tenue par les soeurs. Mais les meurtres ne sont que prétexte à nous décrire la société pompidolienne - eh ! oui, je sais, c'est bien vieux ! et certains de vous, lecteurs, ne l'ont pas connue - où s'amorçait la Grande Mutation dont l'aboutissement s'inscrit si sinistrement dans notre France actuelle. Mai 68, les suites de Vatican II, le catéchisme classique que l'on bouscule (là aussi, comme à l'Education nationale, on change toutes les appellations pour faire plus "in", plus "moderne", plus ce que vous voulez, en fait ... ), tout y est. C'est touchant, ridicule ... et inquiétant.

Mais l'opinion de l'auteur sur cette époque qu'elle ressuscite est des plus ambiguës, en particulier en ce qui concerne la religion.

Plus qu'un roman policier, je tiens donc "L'Ange & le Réservoir de Liquide A Freins" pour la critique acérée - mais qui n'a pas l'air d'y toucher - d'une mutation sociétale de très grande envergure qui ne dit pas son nom, critique d'adulte qu'Alix de Saint-André a la finesse de nous retransmettre par les yeux d'une fillette de 4ème, Stella, et de sa grande amie, Hélène, le tout sur descriptions joyeuses et lyriques de la Loire et du Pays d'Anjou. Seulement, entre toutes ces nonnes que ronge l'ambition d'occuper un poste conséquent et de voler surtout le sien à la terrible Soeur Adélaïde, avec ce prêtre béninois - Séraphin - dont on ne sait trop ce qu'il vient faire dans l'histoire sinon sauver l'héroïne à la dernière minute (mais comment peut-il se trouver là à temps, la question demeure irrésolue, à croire qu'il est lui-même un ange ), les familles locales, de la petite bourgeoisie à la plèbe plus classique, dont toutes les mères ne semblent avoir que deux objectifs : le passage du BEPC pour leurs aînées (en 3ème) et la profession de foi, ou communion solennelle, pour leurs benjamines (en 6ème), le lecteur ne sait plus très bien pour quel camp balance le coeur de l'auteur : pour les "progressistes modernistes" dont elle se moque de manière bouffonne (un peu comme Jean Yanne dans "Moi, Y'En A Vouloir des Sous") ou pour les "purs et les durs", adeptes de la messe en latin, etc, etc ...

L'assassin, certes, appartient à la dernière catégorie, et même si l'on peut expliquer ses actes par une sorte de folie religieuse - on connaît bien ça, hein ? de nos jours - il n'en reste pas moins que sa personnalité présente certains côtés attachants. le troisième assassinat d'ailleurs n'est-il pas une mesure de miséricorde envers un pauvre être que les "progressistes" complotaient de faire interner ?

Sur l'autre plateau de la balance, certains progressistes sont sympathiques (le père Séraphin, par exemple, s'il se veut moderne, n'en oublie en rien les bases de la chrétienté et ses citations latines) et quelques nonnes, plus âgées et plus faibles que d'autres, se voient accusées à tort d'erreurs qu'elles n'ont pas commises, ce qui, bien sûr, les peine profondément.

Durant toute la lecture, on a conscience de ne pas être dans un "vrai" roman policier. On perçoit bien que les meurtres sont ici comme autant d'alibis dont l'auteur se sert pour nous raconter une certaine enfance - la sienne, peut-être ? le style est vif, débridé, bien loin des lenteurs angevines tant vantées par ailleurs. On s'amuse bien plus qu'on ne tremble et si l'on pense à un tel ou une telle comme à l'assassin, on finit par ne plus vraiment savoir à quel démon se vouer.

Disons que nous sommes en présence d'un roman bien sympathique, qui n'est pas pour autant un chef-d'oeuvre ou même un policier dans le style de Pierre Magnan, mais auquel on se laisse prendre avec une certaine nonchalance parce qu'il ressuscite en nous les souvenirs d'une jeunesse que nous partageons plus ou moins avec l'auteur. Je pense ici aux lecteurs quinquagénaires, voire même quadragénaires, à qui ces paysages évoqués, ces coutumes revenues à la vie, ces pudeurs retrouvées et plus encore cette impression de charnière en mouvement, de plaque tournante entre deux mondes que furent les années Pompidou, parlent un langage qu'ils ont eux-mêmes parlé et qu'ils retrouvent instinctivement devant le clavier de leur ordinateur et dans la noirceur accablante de notre univers banalement "mondialisé." C'est en quelque sorte le Marché commun (vous vous rappelez tous nos rêves ?), tout simple et tout bête, tout sage aussi, face à cette pieuvre gloutonne et sans âme de l'Union européenne.

Les lecteurs plus jeunes n'aimeront peut-être pas ou ne saisiront pas tout le charme, fragile et aussi éthéré que l'Ange du titre, de cet ouvrage tout à fait particulier. Mais qu'ils prennent patience : un jour, eux aussi, avec l'âge, souriront devant un livre du même type qui leur rappellera leur enfance, leur jeunesse - et un monde fatalement meilleur. ;o)
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J'ai été attirée par le titre de ce roman et, en lisant le résumé, je me suis dit : chouette, un polar avec de l'humour ! Si le début m'a séduite, j'ai très vite déchanté. En effet, le bouquin est bourré d'humour, certes, mais beaucoup trop, si bien que j'ai frôlé l'overdose. du coup, l'enquête - qui n'en est pas vraiment une - est noyée dans toutes ces descriptions ubuesques qui semblent plaire à l'auteure et le lecteur est vite perdu.

La suite sur mon blog :
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
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Un polar ? Vraiment ? J'ai de sérieux doutes. J'y vois plutôt une bonne satire de la société des années Pompidou (1969-1974), de la transition vers la modernité de l'Eglise catholique après Vatican II (1962-1965) et, bien entendu, de l'après Mai 68. Bien entendu, il y a au début de l'histoire un accident de voiture qui se révèle, après expertise, comme étant criminel (d'où le réservoir du titre). Mais ce n'est qu'un prétexte pour aborder la vie d'un collège catholique dont toutes les enseignantes sont des religieuses. Et, depuis Denis Diderot, nous savons bien ce dont sont capables des femmes entre elles. de plus, quand le fanatisme religieux s'en mêle …
Tout le monde en prend pour son grade : les nostalgiques de la France colonialiste, les fervents défenseurs du latin (cité à tort et à travers), Paul Claudel (pour qui je n'ai guère de sympathie), les prêtres perdus face à des rites désuets, les enseignants de dogmes incompréhensibles (et c'est, pour cette raison, qu'ils en sont, des dogmes). Pourtant, Stella (l'étoile, en latin. Mille excuses ! Je n'ai pas pu résister) n'a pas particulièrement la foi, elle, l'héroïne, elle qui voit un ange sur un arbre perché (oui, oui, celui du titre). Stella qui va chercher le saboteur, l'assassin, le meurtrier, le Pharisien… le Démon !!!
Bref, ce livre, tendrement drôle mais férocement critique, avec ses petits accents misogynes, est un excellent divertissement, passionnant par ses péripéties (oui, le muguet est un poison violent) et réconfortant par son épilogue salvateur.
Ite Missa Est.
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Dès les premières lignes de "L'ange et le réservoir de liquide à freins", j'ai été charmée par l'écriture, à la fois fluide et riche, de son auteure, Alix de Saint-André, qui est capable de passer sans lourdeur de dialogues au parler populaire et régional à une narration aux accents parfois presque lyriques.

Elle ne vous laisse pas d'autre choix que de vous laisser emmener au rythme de ce récit drôle et intelligent, dont la verve teinte de truculence les événements subis par les augustes habitants d'un trou perdu de bord de Loire, en terre angevine, dans le courant des années 70.

Tout commence avec l'accident de voiture dont sont victimes Mère Adélaïde et Soeur Marie-Claire, dans lequel cette denière trouve la mort, quand la première s'en sort avec une jambe cassée. Pour Stella et Hélène, élèves du collège dont Mère Adélaïde est la directrice, cela ne fait aucun doute : il s'agit là d'une tentative de meurtre...
Les deux jeunes filles décident de mener l'enquête, fortes de l'expérience qu'elles ont acquise en lisant des romans policiers. Au fil de leurs investigations, elles seront parfois assistées d'étranges personnages, tel Marche-à-Terre, cet ange gardien condamné à errer aux alentours de l'arbre auquel son protégé s'est pendu, ou Séraphin, l'éxubérant et gigantesque prêtre africain de passage au collège...

Ce n'est toutefois pas dans cette enquête que réside le principal intérêt du roman. L'intrigue est certes rondement menée, avec son lot de rebondissements et de fausses pistes, mais c'est surtout le ton employé par Alix de Saint-André, qui fait que l'on prend tant de plaisir à cette lecture. En forçant volontairement le trait sur les contradictions et les travers de ses protagonistes, elle plante un décor légèrement caricatural, justement évocateur de l'atmophère provinciale qui donne sa saveur à son récit. Secrets de clocher, hypocrisie petite bourgeoise, pingrerie mal placée et bigoterie surannée constituent un arsenal de prétextes à l'hilarité...

"L'ange et le réservoir de liquide à freins" n'en n'est pas pour autant dénué d'émotion. le personnage de la jeune Stella, notamment, est particulièrement attachant. Ignorant tout de son père, délaissée par une mère comédienne écervelée et perpétuellement absente, l'adolescente a été confiée à la garde des soeurs "Toupies", deux vieilles filles au bon coeur. En même temps que nous suivons l'évolution de l'enquête qu'elle mène avec son amie Hélène, nous sommes témoins de ses questionnements identitaires, de la révolte qui sourd doucement en elle, son aspiration à quitter ce trou et cet "ennui épais", qui condamne les femmes à une existence morne et peu gratifiante.

Du rire, du suspense, et donc de l'émotion... pour résumer, un excellent moment de lecture !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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C'est un livre complètement déjanté, on y trouve un pensionnat de jeunes filles près de Saumur, des bonnes soeurs déboussolées par Vatican Il, un Ange débutant, un meurtre bien sûr. Et c'est un des livres les plus drôles que j'ai lus.
Hélas l'auteur n'a pas tenu les promesses de ce premier livre.
Les suivants, mi-romans, mi-autofiction, écrits dans une autre veine, m'ont déçu
Malgré tout, j'ai continué à les lire. On ne sait jamais. Il y a des écrivains comme ça, qui sont l'homme (ou la femme) d'un seul livre, le premier.
Pêle-mêle, "Garp" de John Irving, "La maladie de Saks" de Winkler, "les racines du mal" de Maurice G.Dantec, "L'imprecateur" de René-Victor Pilhes. Et, au risque de sacrilège, le voyage au bout de la nuit" de Céline, qui aurait vraiment mieux fait de revenir à la médecine. Il paraît que c'était un bon médecin..
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L'action se passe au début des années 1970, dans une école catholique du bord de Loire. Une première bonne soeur meurt dans un accident de voiture, l'archiprêtre est empoisonné avant d'être définitivement tué et une élève un peu simplette est écrasée par une cloche. Tout cela est bien inquiétant est deux collégiennes mènent l'enquête. Des personnages truculents (bien qu'irrévérencieux envers le clergé), une écriture recherchée et agréable, couronnée par une bonne enquête policière.
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J'ai lu ce livre il y a longtemps déjà et, bien que je ne me souvienne pas de l'histoire, j'en gardais un très bon souvenir. Alors, je l'ai relu!

Toujours aussi bien, dans la forme comme sur le fond. Un pensionnat de jeunes filles où les religieuses tombent comme des mouches, un ange bienveillant et un peu rasta qui dispense ses conseils, l'air de rien, et la Loire, personnage à part entière de l'histoire... J'aime aussi le style, assez poétique parfois, et très caustique, souvent! La religion en prend pour son grade, mais j'ai retrouvé dans ce livre des souvenirs d'enfance qui m'ont "parlé"...
Bref, un bon livre, à découvrir, si ce n'est déjà fait!
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Une bonne surprise dans la boîte à livres de mon quartier! J'ai dû le prendreà cause de son titre. Cela ne sonne pas trop polar et c'est pourtant publié dans la série noire de Gallimard. Un bouquin qui vaut qu'on s'y intéresse. Un bon moment de lecture. Surtout si vous n'aimez pas les thrillers trop gore. Une bonne intrigue, cependant et de l'humour, beaucoup d'humour… Agréable par les temps qui courent, ce bouquin complétement déjanté qui se déroule dans un pensionnat de jeune fille (du côté de Saumur ou d'Anger ?) tenu par des bonnes soeurs plus ou moins déboussolées par Vatican II (une des rares tentatives de l'Église pour, disons, coller à la société de son temps ?). Bien sûr, il y a des meurtres et aussi, un ange débutant et maladroit (d'où le titre...). Un bouquin inattendu, tout à la fois fin et truculent.
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C'est sans doute le fait d'avoir été élève dans une institution religieuse assez proche - mais il faut tenir compte de la caricature à laquelle se livre Alix de saint André, avec un délice... partagé- qui fait que j'ai adoré l'idée de départ de ce roman... policier! C'est drôle, très drôle, encore plus drôle, lorsque l'on partage le " vécu" scolaire... Quand j'ai un coup de blues, je relis volontiers certains passages du début, histoire de retrouver la légèreté de l'être !
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