Courrier sud

C' est en l' année 1929 que fut publié " Courrier sud ", le premier
roman d' Antoine de Saint-Exupery .Avec la parution de ce livre, le
destin de Saint-Exupert en sera changé. le jeune homme qui doutait de sa vocation, entre de plein pied dans le monde des
Lettres . Parlant de l' auteur, un critique disait de lui : il est desor-
-mais difficile de savoir " S' il volait pour écrire ou il écrivait pour voler ".
le personnage principal du livre , Jacques Bernis est pilote des lignes Latocoère. IL achemine le courrier vers l' Amérique du Sud où la compagnie Latocoère assure une partie du courrier aérien à destination de l' Europe.
Ce livre se laisse lire avec beaucoup plaisir . En fin de compte, il loue le courage et l' audace des pilotes qui à chaque vol,risquaient leur vie .

"Un enfant perdu remplit le désert…"

On attend le courrier France-Amérique.
Il a décollé de Toulouse à 5h45, il a passé Alicante à 11h10, il doit se poser au Cap Juby à 21h30 pour une escale mais voilà, plus de nouvelle.

Antoine de Saint-Exupéry raconte : "Un moteur grondait quelque part. de Toulouse jusqu'au Sénégal, on cherchait à l'entendre."

A Cap Juby, un homme guette l'avion du courrier parce que c'est son travail, mais il attend surtout le pilote, Jacques Bernis, parce qu'il est son ami.
Son ami d'enfance.

Antoine de Saint-Exupéry raconte : "Dès ta première permission tu m'avais entraîné vers le collège : du Sahara, Bernis, où j'attends ton passage, je me souviens avec mélancolie de cette visite à notre enfance."

Antoine de Saint-Exupéry raconte…

Et dès ce premier roman, il est déjà tout entier à nouer d'une phrase à l'autre des mots simples en apparence mais qui ont une telle puissance d'évocation, pour nous dire cette amitié, la petite fée Geneviève qui a illuminé leurs treize ans, le coeur blessé de Bernis, et cette passion du vol, de ce qui se déroule dans la carlingue, du bruit que l'on surprend, soupape, moteur, niveaux…

Il raconte : "Le chef de piste fait demi-tour vers les manoeuvres :
"Qui a goupillé ce capot ?
- Moi.
- Vingt francs d'amende."
Le métier est dangereux, les avions peu fiables malgré tous les efforts des aviateurs et des mécaniciens.
Dangereux aussi ces déserts survolés, où le crash n'est jamais loin.
Le taire aurait été d'une coquetterie qui ne lui ressemble pas, Saint-Exupéry le dit donc en quelques mots.

Mais l'essentiel, c'est voler.

Et c'est une passion que partagent les deux amis, dont Saint-Exupéry parle avec bonheur, détaillant ce qui est vu de là-haut, ce que ressent le pilote, sans oublier les petits agacements, les gênes : "Attentif à l'indicateur de pente, à l'altimètre, il se laissa descendre pour se dégager du nuage. La faible rougeur d'une ampoule l'éblouissait : il l'éteignit."

Qu'il évoque la solitude dans la brume, les vols rasants pour se repérer, l'amitié des deux hommes, l'aventure de l'Aéropostale, le Sahara ou le malentendu d'une histoire qui ne peut être d'amour, les mots touchent juste.
Ils avancent tout droit, nets, laissent dans l'ombre ce qui n'a pas besoin de lumière, mais ramènent aussi à la vie de précieux moments, dont on sent l'importance qu'ils ont eue pour l'écrivain qui les a glissés dans ces pages.

Quant à cette attente qui distille son anxiété dans tout l'ouvrage, Saint-Exupéry nous la fait sentir de l'intérieur, allant de la préoccupation d'un appel à l'escale précédente qui n'aboutit pas, à ces souhaits qu'on fait lorsqu'on veut repousser l'inéluctable.
Cette façon qu'il a de dire "Mon Camarade…"

"Le fil de la vierge de mon amitié te liait à peine : berger infidèle, j'ai dû m'endormir."

Et le claquement des derniers mots comme un cristal qui se brise au sol nous laisse un peu blessés nous aussi de la blessure de l'auteur.

Déroutée, en perte de repères face aux premières pages de ce texte non linéaire à la fois poétique et heurté... mais c'est Saint-Ex, donc je me suis accrochée ou plutôt j'ai lâché prise, et ça a fonctionné comme c'est souvent le cas quand on se laisse aller au fil des mots : j'ai retrouvé "mon" Saint-Ex, le poète des étoiles, l'aventurier au regard triste, celui que la compagnie des hommes semble ne jamais pouvoir nourrir, le citoyen du désert, l'aviateur héroïque, l'amoureux insatisfait, l'écrivain tragique.
Il est déjà tout entier dans ce premier roman tragiquement prémonitoire, ravivant dans toute sa vigueur à défaut de fraîcheur ce frisson si intime ressenti à l'adolescence en le découvrant. C'est un immortel, Saint-Ex.

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Ce livre "" Courier Sud "" publié en 1929 se laisse lire avec beaucoup plaisir .
Saint Exupéry loue le courage et l' audace des pilotes qui à chaque vol ,risquaient leur vie .
Dès ce premier roman la poésie est au rendez-vous, et c'est en fait un prémices dans certaines scènes
on voit déjà comment elle va éclater dans le petit prince.
A mon avis , on se fait des idées préconçues sur Antoine Saint Exupéry
c'est certain on pense à écriture et lecture sur l'aviation et tout ce qui gravite autour .
Mais il y a plus que ça , il faut voir St EX comme un narrateur ,conteur et poète aussi
Il ne néglige en aucun cas ,son métier qu'il nous fait découvrir avec Brio c'est certains
mais il sait entrer dans les descriptions des sentiments humains quels qu'ils soient et nous les dépeindre
avec précision et sans fausseté .
Ici dans son roman c'est avant tout ,l'histoire du convoyage du courrier ! par le pilote Jacques Bernis .
On comprend très vite que il y a dans cette trame deux choses :
le premier :Le métier décrit avec des termes précis, tout y est , St Ex excelle métier oblige : les messages radio conformes ,
le vent , le sable , le bruit (important pour anticiper une panne ), l'angoisse et la joie de parvenir à sa mission!
le deuxième : texte profond et humain sur les relations amoureuses qui sont fait
de joie, d'espoir , de tumulte, d'incompréhension , d'angoisse aussi etc ..

Bon je n'ai pas dévoilé l'histoire bravo Fabiolino!!

Ce que je peux vous dire mon ressenti: c'est que c'est un livre très humain ,
profond, aux images poétiques. Son écriture douce est pleine d'amour,
aux cotés difficiles aussi dans un avion , ou la moindre erreur entraine la mort!
Séparer les deux est impensable ; ""les risques et la vie rêvée ""!!
Tout est un art dans la construction de ses romans et celui ci son premier roman
n'échappe pas à sa règle .
Il m'a procuré un plaisir , et m'a incité à lire les autres
car vous pensez bien qu'il y a longtemps que je l'ai lu , donc je l'ai relu avec autant d'engouement .
J'avoue aussi que ses autres écrits sont crescendo dans le parfait, et qu'ils sont tous sublimes !
Et l'aboutissement à son oeuvre posthume , Roman philosophique "Citadelle" que l'on verra une autre fois !
Ouvrage très difficile d'accès !!

C'était la deuxième oeuvre d'Antoine de Saint-exupéry que je lisais. J'étais déjà conquis par la première que j'avais lu (Le Petit Prince évidemment) et je suis resté conquis. C'est son premier livre (premier chef d'oeuvre même) et il avait déjà cette "poésie" dans son écriture. Comme tous ses écrits, quand on le commence, on ne s'arrête pas avant la dernière page.

Saint-Ex, on le sait, fait partie de ces écrivains dont la vie et l'oeuvre sont intimement, inextricablement liées, et qui se nourrissent l'une de l'autre : de son expérience de pilote, de ses aventures vécues au-dessus des mers et des océans, dans les Andes, au coeur du désert, et plus tard dans les grands chamboulements de la guerre, l'auteur a tiré de beaux récits où l'épique va de pair avec l'authentique, qui nourrissent une réflexion profonde et humaniste. Inversement, l'écriture, et l'introspection qui l'accompagne, font naître une sagesse personnelle qui influe sur sa vie et ses décisions. En schématisant, on pourrait représenter un graphique avec une courbe montante où l'action primerait sur la réflexion, qui culminerait avec la guerre, puis une courbe descendante où la réflexion peu à peu prendrait le pas sur l'action. le point le plus élevé, le point de bascule, en quelque sorte (bien que tout se fasse dans une belle continuité) coïnciderait avec la guerre, et plus particulièrement le séjour en Amérique, qui a vu naître « le Petit Prince » et « Pilote de guerre ».
« Courrier Sud » est le premier roman de Saint-Ex. Et avec « Vol de nuit » le seul qui mérite vraiment ce titre. C'est un récit fictionnel avec des personnages inventés, ce que ne seront pas « Terre des Hommes » ni « Pilote de guerre ». Pour autant, l'investissement personnel est déjà acquis, presque totalement : Jacques Bernis dans ce qu'il fait, dans ce qu'il dit, dans ce qu'il pense, c'est déjà Saint-Ex tout entier, corps et âme, expérience et pensée.
Au tout départ, c'est une nouvelle « L'Aviateur », parue en 1926 (trois ans avant « Courrier Sud »), dans le « Navire d'argent », une revue où travaille son ami Jean Prevost. On y trouve en germe tous les éléments qui feront « Courrier Sud » : c'est l'histoire d'un pilote, Jacques Bernis (le nom est déjà là) qui vole (c'est le cas de le dire) de mission en mission, la dernière lui est fatale. Il n'est pas inutile de citer le billet de Jean Prévost qui accompagne cette nouvelle :
« Saint-Exupéry est un spécialiste de l'aviation et de la construction mécanique. Je le rencontrais chez des amis, et j'admirais beaucoup la force et la finesse avec lesquelles il décrivait ses impressions, quand j'appris qu'il les avait notées. Je souhaitai vivement les lire ; je crois qu'il perdit son récit, puis le reconstitua de mémoire (il compose tout de tête avant de rien écrire) et le remit dans la nouvelle dont on vient de lire ici des fragments. Cet art direct et ce don de vérité me semblent surprenants chez un débutant. Je crois que Saint-Exupéry prépare d'autres récits » (Jean Prévost).
« Courrier Sud » reprend la même histoire : Jacques Bernis est un pilote de la compagnie Latécoère (comme l'auteur), sur une ligne Toulouse-Casablanca-Dakar. C'est un homme solitaire qui cherche le sens de sa vie dans cette existence d'aviateur, en lutte avec les éléments. Est-ce une fuite devant la « vraie vie », celle d'en bas, celle aussi de Geneviève, cette femme mariée dont l'amour peut-être aurait pu le combler ? Peut-être. Personne ne sait, lui non plus, du reste.
D'emblée, Saint-Ex limite son territoire : il y a la description, à la fois technique, épique et (déjà) très poétique du « métier » de « laboureur de l'espace » (terme qu'il reprend souvent dans son oeuvre), doublée d'une réflexion sur l'engagement, l'action, l'héroïsme quotidien. L'histoire d'amour qui court en filigrane le long du roman, apporte une caution romanesque à l'ensemble, et sert plus de faire valoir à l'avion, que de véritable moteur de l'histoire.
Un premier livre qui, certes, n'a pas la puissance d'évocation de ceux qui suivront. On sent le tâtonnement de l'homme qui a une main sur le manche à balai et l'autre sur un porte-plume. Mais déjà tout notre Saint-Ex est là. Et nous ne sommes pas près de le quitter !

Courrier Sud/ Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944)
L'oeuvre littéraire de Saint-Exupéry fut brève mais rayonnante, entièrement tirée de l'expérience vécue pour évoluer vers une méditation constante. Né en 1900, Saint-Exupéry est mort en mission en Méditerranée en 1944. Son avion, n'a été retrouvé que récemment par des plongeurs.
Durant les années 1927 et 1928, il fut pilote de ligne à l'Aéropostale entre Toulouse et Dakar, via Alicante, Malaga, Tanger, Casablanca, Agadir, Cap Juby, et Cisneros. Dans ce recueil de souvenirs publié en 1929 (son premier ouvrage) , il évoque par petites touches dans un style lyrique et poétique la vie de son ami Jacques Bernis qui assura la liaison tandis que lui était chef d'escale à Cap Juby (aujourd'hui Tarfaya). À cette époque il fallait plus de cinq heures pour rallier Toulouse à Alicante ! Tous deux furent parmi les pionniers de cette aventure pour transporter le courrier. de 1929 à 1931, Saint-Exupéry assura la liaison jusqu'à Buenos-Ayres. C'était les tout débuts de la ligne France-Amérique. Bernis et ses amours manqués avec Geneviève. La ligne est là pour oublier : « La nuit, cette demeure…! Femme, la plus nue des chairs vivantes et celle qui luit du plus doux éclat ! O femme après l'amour démantelée et découronnée du désir de l'homme. Rejetée parmi les étoiles froides. Les paysages du coeur changent si vite…Traversé le désir, traversée la tendresse, traversé le fleuve de feu. Maintenant pur, froid, dégagé du corps on est à la proue d'un navire, le cap en mer. »
Les métaphores se suivent quand l'auteur évoque les gestes simples accomplis au cours de sa mission sur son outil, l'avion. Audace et courage dans la solitude, responsabilité et volonté d'aller au terme de la tâche : dans la brièveté et la sécheresse des mots, on apprend que l'avion de Bernis, disparu a été retrouvé, « Pilote tué avion brisé courrier intact. le courrier avant tout…Pas d'emphase inutile, des phrases courtes et denses. Riches. Une forme d'humanisme.
Un grand classique que je relis une fois encore en y découvrant du nouveau.

« Les passagers pour le vol Toulouse Dakar sont attendus immédiatement pour l'embarquement…. »

Jacques Bernis, pilote de l'aeropostale nous raconte son quotidien , les vols parfois dangereux, souvent incertains, sa vie qu'il a voulu « classique » en retrouvant son amour de jeunesse mais là encore ce fut l'inconnu, l'incertitude et la déception…


Comme toujours les mots de St Ex sont polis, façonnés comme des galets roulés par les vagues et le lecteur s'interroge tout le long du roman : où s'arrête l'invention et où commence le récit de la vie de l'auteur. Les romans de St Exupéry sont tous réputés pour avoir une plus ou moins grande part autobiographique. Dans celui ci quelle est elle?

Courrier Sud, évidemment..;! incontournable;..!! pur plaisir...!!!

Belle oeuvre............