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EAN : 9782072548055
240 pages
Gallimard (05/02/2015)
3.22/5   16 notes
Résumé :
Martin, danseur et chorégraphe à Paris, revient dans son village slovaque pour revoir son grand-père mourant. Gabriela, une amie de jeunesse, l'accompagne, qu'il présente comme sa fiancée. Elle l'aidera à affronter, en même temps que son passé, son père et ses oncles, ces héros d'un "eastern" déboussolé depuis la chute du communisme. Eux pensent qu'ils ont tout raté et sont sans courage, humiliés, honteux, tandis qu'alentour la richesse s'exhibe, et l'argent facile.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
une découverte, dans une de ces cabines téléphoniques recyclées en bibliothèques, une découverte aussi d'une auteure de cet ancien "bloc de l'Est", slovaque plus précisément, qui écrit ce premier roman directement en français. elle nous donne à réfléchir sur la vie de ces millions de personnes passées d'une économie à son opposée et qui se retrouvent sur le bord du chemin.
comment sortir de cette ornière? Martin a choisi l'exil, là où il peut se redresser et vivre à sa façon sans blesser personne, sans donner prise aux commentaires.
revenir dans son pays pour l'anniversaire du grand-père est une épreuve, il demande l'aide de Gabriella pour se présenter à sa famille, la retrouver.
tout n'en sera pas plus facile pour autant.
mais lorsque découragé 'est-ce le bon mot?) il s'abandonnera à l'alcool le temps d'une soirée, il pourra passer l'obstacle, mieux comprendre les siens et repartira vers sa vie à lui.
eastern? en opposé au western...
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Trop gris et triste tout cela, il vaut mieux écourter cette description…

Eastern n'est pas l'opposé du western, mais plutôt une face sinistre dans une autre temporalité. Si à l'ouest le mythe cache le génocide des populations indiennes, les mythes de l'est, après le criminel passé stalinien, la grisâtre et répressive (non)démocratie (non)populaire, le rêve fou de 1968, l'espoir d'une transition démocratique vers un capitalisme d'abondance, sombrent ici dans l'humiliation, la honte, et l'alcool…

« Michalovce. Une petite ville de la Slovaquie de l'Est, quarante mille habitants au dernier recensement, avec la Pologne au nord, la Hongrie au sud et la frontière ukrainienne à trente kilomètre »

Revenir dans un village slovaque pour revoir un grand-père mourant et retrouver une parenté plus qu'une famille. Martin danseur à Paris ne dit pas ce qu'il est, masque sa vie avec la présence de Gabriela, ment sur celle-ci…

Si la figure du grand-père, voulant la paix, reste un fil de sollicitude entre le passé et le présent du petit-fils, les figures, à mes yeux les plus justes, car insoumises, sont des femmes, à commencer par cette incroyable grand-mère.

Andrea Salajova saisit le temps, les vides, les lendemains similaires ou pires que les veilles. Il décrit avec finesse les sentiments et les espoirs contradictoires de Gabriela, le son particulier des tensions et des éclats entre ces frères, maris ou femmes, les éléments distillant un peu de chaleur…

Champagne et alka seltzer… Les bulles furent en bière, et la vodka source d'oubli ou de réconfort..

Des personnages palpables, des morceaux désintégrés de la vie, la violence de l'impuissance… et des moments de grâce…

Les ordres et les sentiments, le ballet sur la Walkyrie, prélude à la mort des dieux, image fulgurante d'un monde qui se meurt, qui est mort et qui se survit…

Lien : https://entreleslignesentrel..
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L'auteur est slovaque mais a écrit ce livre en français, si j'ai bien compris (il faut souligner la performance).
Le texte est dense mais le sujet a été très souvent relaté: le retour au pays.
Celui de l'expatrié parisien, danseur donc homosexuel qui revient au fin fond de son pays natal.
C'est abordé le plus souvent avec justesse voire finesse mais cela fait tout de même "cliché".
De beaux moments mais globalement une déception même si l'auteur reste à suivre indéniablement.


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Tout comme le Western représentait la conquête de l'Ouest, Eastern représente la conquête de l'Est, de ces pays après la chute du communisme, comme c'est le cas pour la Slovaquie dans ce roman. Pays abandonné par tous, à l'Est ou à l'Ouest; pays où la "libération" a amené certains à profiter de l'argent facile pour s'enrichir tandis que les autres, frustrés, déboussolés, restés pauvres, se consolent comme ils le peuvent dans l'alcool.
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Un premier roman qui se passe en Slovaquie, où le héros retourne voir sa famille. Un livre plutôt intéressant sur la perte des espoirs et le triomphe du libéralisme dans les anciens pays communistes. Quelques répétitions mais le livre est agréable à lire.
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critiques presse (1)
Lexpress
23 février 2015
Si l'idée -le retour au pays de l'enfant prodige- n'est pas neuve, son traitement est des plus intéressants. Andrea Salajova trouve les mots justes pour nous plonger dans le monde sans espoir des laissés-pour- compte de l'après-communisme et dans celui, fragile et nostalgique, du "rescapé".
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Bientôt les trois frères marchaient silencieusement dans la nuit. Ils s'éloignaient du supermarché et passaient sous les lampes d'un trottoir désert. Ils avançaient du même pas lent, concerté, fumant tous les trois, et songeurs. Ils avaient l'air de héros de western, de trois mercenaires déterminés à accomplir leur mission. Les héros des westerns américains étaient silencieux et entêtés, ils allaient droit à leur but et repartaient aussitôt sans demander de récompense. Mais ceux-là étaient les héros d'un eastern. Ils ne réussissaient rien, déjà ils s'éloignaient, sans oser demander autre chose, une autre chance. Chaque jour ils se retrouvaient sans but, sans courage, humiliés, honteux. Car le monde autour d'eux exhibait la richesse clinquante et l'argent facile. Comment donc leur faire comprendre qu'il n'y a pas de mal à être incapable d'entasser les biens matériels? Mais leurs âmes postcommunistes ou néocapitalistes étaient blessées et rabaissées. Leurs personnes n'avaient que peu d'occasions de se sentir regonflées et fières. Ils iraient bientôt se saouler pour oublier, pour se convaincre qu'ils pouvaient encore tout changer, que c'était toujours possible, pour de nouveau oublier, le lendemain matin, avec une forte honte. Ils ne changeraient pas. Il ne nous reste qu'à les aimer.
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Martin regarda leurs visages ravagés par l'alcool, ;es bouches édentées, les yeux fatigués, les cheveux hirsutes, les corps délabrés, les regards rancuniers ou pleins d'une béatitude sotte d'ivrognes. La vie les faisait souffrir et !ils ne pouvaient par l'oublier sans boire? Ils détestaient affreusement leur existence, mais pouvaient l'aimer ardemment quand ils étaient ivres.
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De l'agressivité, de la morosité bougonne partout. Pas la moindre politesse. Que de l'envie rongeante et de la jalousie mal cachée. Les gens étaient mécontents, car la vie était devenue chère, et eux, ils étaient pauvres. Et pourtant, pendant quarante ans on leur avait dit qu'ils étaient tous égaux. Depuis quinze ans que cette égalité magnifique n'était plus, ils s'enfonçaient dans cette réalité cruelle - ils étaient et resteraient pauvres. Tous, des hommes postsocialistes frustrés.
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Lui, il avait assisté de tout près à l'échec d'une grande révolution prolétarienne et à l'avènement d'une autre - clairement anticommuniste d'abord, ensuite tout simplement nationaliste, et à la fin très ordinairement bourgeoise. L'appel à la liberté s'était transformé en appel au confort matériel. Le désir de justice s'était fait avoir par le matérialisme effréné.
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Michalovce. Une petite ville de la Slovaquie de l’Est, quarante mille habitants au dernier recensement, avec la Pologne au nord, la Hongrie au sud et la frontière ukrainienne à trente kilomètre
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