Je remercie les éditions L'escampette et Babelio pour m'avoir fait parvenir ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique de septembre 2022.
Le titre m'a amusé puis intriguée, la première de couverture m'a attiré et m'a fait pensé aux vacances d'été. Je ne connaissais pas l'autrice et, en refermant tout juste ce roman, ce fut une belle découverte.
Fina à 44 ans. Mariée depuis 12 ans à Solal, un ronchon compulsif et pessimiste notoire, elle ne s'épanoui plus dans son mariage et on ne saurait la blâmer. Son travail de traductrice de l'anglais vers le français ne suffit plus à lui changer les idées. Après un « Pff, n'importe quoi » de trop prononcé par son mari, et alors même que c'est là sa phrase fétiche depuis tant d'années – une sorte de mantra – elle décide, à peine son café avalé, de partir. Elle part vraiment. Elle prend ses affaires, de quoi travailler, et quitte sa vie, son environnement et son mari, pour l'ile grecque de Paros dans les Cyclades. Dans son coup de tête, elle ne choisit cependant pas innocemment cette destination : elle travaille actuellement sur la traduction des mémoires d'une certaine Maureen Robinson, une ancienne étoile d'Hollywood aujourd'hui décédée, qui a vécu sur cette même ile jusqu'à son décès il y a près de deux ans.
Une fois arrivée sur l'île grecque, loin de tout et de tous, elle va commencer à faire le point. Elle va se désintoxiquer de son mari casse-pieds, même si celui-ci se rappelle assez souvent à son bon souvenir (ainsi que sa belle-famille). Elle va louer la maison des parents de Costi, un grand-père avec le coeur sur la main, qui s'occupe seul de son petit-fils Andraos. Les deux hommes vont lui ouvrir les bras et la faire rentrer dans leur petite famille si chaleureuse.
Fina va se plaire sur cette île et va y rester tout le temps de son travail de traduction, soit environ un an et demi. Pendant tout ce temps, ce sont les autres qui vont venir à elle, s'ouvrir, se livrer, et pour certain, changer.
Quant à Maureen Robinson, le second personnage de ce roman qui parle au travers de son autobiographie, ce fut une sacrée femme. Elle a tout quitté elle aussi et s'est éloignée de son monde de paillettes qui ne la satisfaisait plus. A la manière de notre
Brigitte Bardot nationale, elle s'est mise en retrait et a recherché une seconde vie plus discrète et plus vraie. Pendant qu'elle traduit les mémoires, Fina mène en parallèle sa petite enquête sur Maureen et elle constate que la vieille dame raconte sa propre vérité dans son roman et qu'elle s'arrange bien souvent avec la véracité de certains faits.
J'ai été enchantée de cette lecture. D'un coup de tête, Fina, qui a déjà plus de 40 ans, décide de changer de vie au risque de mourir d'ennui dans son quotidien. Elle refuse que son mariage, une certaine facilité financière et une torpeur grandissante ne la happent. Fina n'est jamais résignée ou perdante. Fina est sans cesse dans le questionnement, dans l'amélioration. Ce roman est d'une grande positivité, il nous fait nous interroger sur ce que nous, nous sommes prêts à accepter, à subir, et aussi sur ce que nous sommes prêts à changer si nous le voulons vraiment. Fina ne fait pas le choix de la facilité, elle ne décide pas de fuir : elle décide d'aller se reconstruire dans un endroit où elle sait qu'elle sera elle-même. Car, après tout, nous n'avons qu'une vie.