Deuxième volet de la trilogie sur l'amour et le désir de
Myriam Saligari,
Au bout du conte se lit indépendamment de la Pomme d'Ève, le premier volet paru en 2018.
20 ans après la fin du premier opus, nous retrouvons le peintre marié depuis vingt ans avec Mathilde. Nous sommes le 7 avril, Mathilde est en déplacement professionnel, il se prépare à partir en laissant un post-it sur la table du salon : « Je t'appelle demain. »
Il a rendez-vous à Cadaquès avec Alice, une femme plus jeune de 15 ans que lui rencontrée deux années auparavant lors de différents congrès et festivals. Une attirance forte les a enivrés, mais ils n'ont pas franchi la limite, car mariés tous les deux.
Pour être sûrs de ce sentiment naissant, ils se sont donné rendez-vous 2 ans plus tard dans le même bar où ils se sont fait cette promesse d'attendre.
Alors, ce matin-là il part en voiture, hanté par mille questions.
Ce roman est un voyage à plusieurs dimensions.
Roman sur la route entre la Provence où il habite et l'Espagne. Nous voyons défiler les paysages sur fond de chansons entendues au hasard de la programmation de la radio, miroirs de ses interrogations sur son couple, sur celle qu'il va rejoindre. Sera-t-elle au rendez-vous ? L'a-t-elle aimé ou s'est-il raconté une histoire ? Et Mathilde au milieu de tout ça ?
Il s'interroge, et c'est là un jeu subtil de l'auteure, de se mettre à la place d'un homme devant l'incertitude de ses sentiments et ceux de l'autre. Tous les signes perçus en étaient-ils ou n'étaient-ce que de simples gestes, de simples mots ?
C'est aussi un voyage dans le temps, celui de leurs rencontres, des leurs balbutiements, de leurs doutes, de leurs regards, présence-absence, langueur-espérance. Myriam saligari reprend alors les thèmes de l'amour à travers les siècles, avec pour supports la peinture — Watteau, Fragonard, etc. —, les contes et la poésie.
Elle nous glisse quelques clins d'oeil à propos du conte de
Lewis Carroll,
Alice au pays des merveilles.
Un voyage aussi dans le temps avec Mathilde.
Ce roman est l'histoire d'un homme entre deux femmes, entre deux vies. Un regard sur le couple, sur la passion et l'amour, sur la routine et l'envie de tout recommencer. C'est aussi le questionnement sur le temps qui passe, cher à l'auteur, peut-on l'arrêter, peut-on le remonter ?
Les romans de
Myriam Saligari sont un rendez-vous que j'attends tous les deux ans, un rendez-vous galant avec la féminité, avec l'art. Mais c'est surtout un rendez-vous avec son écriture fluide, fine, délicate.
Je ne peux que vous conseiller de lire
Au bout du conte, paru au mois de mars juste au début de cette période perturbée.
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