L'humain au centre du monde: Pour un humanisme des temps présents et à venir

Nombreuses et variées sont les raisons de s'interroger quant aux dangereuses dérives, qu'elles soit idéologiques, politiques, scientifiques, technologiques ou épistémologiques, qui pèsent, potentiellement, sur le monde actuel : la globalisation, l'intelligence artificielle, le transhumanisme, le wokisme, la cancel culture, les "sensitivy readers" [les lecteurs de sensibilité engagés par les maisons d'édition !], l'invasion des jugements normatifs et règles moralisatrices, la multiplication des interdits, la régression des libertés individuelles, le complotisme, les fake news, la frénésie du buzz, la société du spectacle, l'individualisme narcissique, le matérialisme exacerbé, l'omniprésence d'internet, la dictature du numérique, la superpuissance des réseaux sociaux, le cyber-harcèlement, la primauté du virtuel sur le réel, la perte de rationalité, l'appauvrissement du savoir et de la langue, la baisse généralisée du niveau intellectuel dans l'enseignement scolaire, l'écriture inclusive, le conformissement ambiant, la remise en question de la laïcité, le commutarisme séparatiste, le retour du nationalisme, la montée des extrémismes, le terrorisme islamiste, le racisme, la xénophobie, l'antisémitisme aussi bien que "l'islamophobie", la prolifération des guerres et conflits, la menace nucléaire, le dérèglement climatique, la crise énergétique, l'aggravation des épidémies, la précarité sociale, l'accroissement des inégalités, l'ampleur des flux migratoires, le drame des réfugiés, la traite des êtres humains, le trafic d'armes et de drogues, la violence urbaine, l'apparition de nouvelles formes de barbarie, la banalisation du mal ... Bref : l'insidieuse et progressive érosion, sinon évaporation, de l'humain, dans toute son anthropologique complexité ... au profit d'un monde souvent aliéné, directif et réducteur, tel un totalitarisme qui ne dit pas son nom ...

"Nous en sommes là, radeau de la Méduse sur une mer calme avant la tempête " (Michel Onfray)

Attention : danger donc, tant pour la liberté de penser que pour la vérité de la personne, sinon l'authentique profondeur de l'être, quant à ses potentielles dérives d'un monde - le nôtre - à ce point informatisé, sinon formaté, par la soudaine irruption, trop souvent incontrôlée malheureusement, de ces nouvelles technologies qui, si elles étaient certes censées être au départ un prodigieux outil de compréhension intellectuelle quant à l'univers qui nous environnne, n'en deviennent pas moins pourtant aujourd'hui, au contraire, un terrible moyen, le plus efficace et redoutable à la fois, d'asservir les masses, tout en les abrutissant, aux addictes injonctions d'une insidieuse dictature de la machine à la cadence parfois infernale !

"Ainsi l'action de l'esprit, créant furieusement, et comme dans l'emportement le plus aveugle, des moyens matériels de grande puissance, a engendré d'énormes évènements, d'échelle mondiale, et ces modifications du monde humain se sont imposées sans ordre, sans plan préconçu et, surtout, sans égard à la nature vivante, à la lenteur d'évolution et d'adaptation, à ses limites originelles. On peut dire que tout ce que nous savons, c'est à dire tout ce que nous pouvons, a fini par s'opposer à ce que nous sommes ... Et nous voici devant une question : il s'agit de savoir si ce monde prodigieusement transformé ... par tant d'imprudence ... peut arriver rapidement à un état d'équilibre supportable ? En d'autres termes l'esprit peut-il nous tirer de l'état où il nous a mis ? (Paul Valery -1935 ! - "Le bilan de l'intelligence").

Diantre, que dirait-il, près d'un siècle plus tard, aujourd'hui ?

Le marxiste Antinonio Gramsci, penseur [opposé] italien de l'entre deux guerres, idéologiquement proche de Pasolini... semblait lui emboîter le pas : "Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur naissent des monstres "