AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782021098266
153 pages
Seuil (28/02/2013)
2.33/5   6 notes
Résumé :


Le récit commence en décembre 1995 à Sarajevo et s’achève en décembre 2010 lorsqu’après quinze ans d’absence, la narratrice revient pour la première fois dans la capitale bosniaque. Ce retour est l’occasion pour elle de réfléchir aux raisons de son absence, à ses engagements et à ses désengagements, à l’expérience comme souvenir et au souvenir comme expérience.

Ce récit de sa guerre est aussi le livre des hontes éprouvées dans sa vie. ... >Voir plus
Que lire après Bête de cirqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En 1995, Thiphaine SAMOYAULT se porte volontaire pour enseigner à Sarajevo. C'est la guerre, la ville est assiégée. Mais Thiphaine n'est pas dupe à propos de son engagement, elle est bien consciente de ne pas agir seulement par altruisme. Et elle a honte. En 2010, la voilà de retour en Bosnie, après 15 ans d'absence. C'est l'occasion pour elle d'analyser cette honte qu'elle partage avec sa génération, honte de ne pas avoir connu la guerre, de n'avoir participé à aucun combat. Plus largement, elle explore la honte qu'elle porte en elle depuis toujours.


Page 76, à mi-chemin de la fin, je jette l'éponge. Je ne comprends rien à toutes ces considérations pseudo-philosophiques, à tous ces questionnements oiseux. Trompée par la collection "Fiction & Cie", je me suis retrouvée à lire un essai et non un roman, genre de littérature que je ne prise guère, surtout quand il est indigeste et narcissique, comme c'est le cas ici. Ecriture volontairement absconse, posture intellectuelle, propos alambiqués, récit sans intérêt. A fuir.
Commenter  J’apprécie          140
J'avoue avoir été surpris en découvrant la note moyenne de l'ouvrage et les critiques amères des autres usagers du site. J'ai moi-même été happé par ce court "récit" (ni un essai, ni un roman, mais un texte mêlant habilement tranches de vie et réflexions personnelles), découvrant une autrice intelligente, lucide, pétrie de littérature et de philosophie, multipliant les références avec plus ou moins de talent et de discrétion, mais surtout vulnérable et honnête, livrant au lecteur ses doutes, ses peurs et ses hontes.
Tiphaine Samoyault apparaît dans cet ouvrage comme une personne profondément intranquille, hantée par l'injustice et l'arbitraire du monde et l'insuffisance de l'art en général et de la littérature en particulier à y faire face. Au-delà d'une réflexion sur l'engagement politique et ses limites (en particulier, sa part de narcissisme), elle propose également des réflexions féministes sur la difficulté d'être femme et chercheure, sur l'âpreté et la violence que peuvent revêtir les relations "amoureuses" (ou plutôt, conjugales), sur la maternité.
Commenter  J’apprécie          00
Inintéressant et nombriliste au possible.
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (2)
Bibliobs
28 mars 2013
Comme son amie Christine Angot, elle appartient à une famille littéraire qui bataille contre les fausses guérisons, la virtuosité mensongère, le désir de se croire innocent. Son écriture est cruelle et incertaine, comme un bougé qui se cherche. Mais ses phrases ont l'entêtement d'un enfant tourmenté.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Liberation
18 mars 2013
C’est le livre d’une intellectuelle d’aujourd’hui, assez sage pour se sentir flouée, assez jeune pour éprouver le besoin de confronter sa génération à celle qui précède.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
À arrivée, nous étions confiés à des camions de la Forpronu. L'aéroport de Sarajevo ne voyait pas atterrir d'avion civil depuis près de trois ans. Ariane Mnouchkine - je la revois assise à une petite table à l'aéroport mais ça me semble tellement improbable que je pense l'avoir inventé -donnait des indications à un type dont j'ai oublié le nom mais qui dirigeait le théâtre de Caen et qui voulait monter du Beckett à Sarajevo. Elle repartait en France en laissant là une part d'elle-même et des indications. Je redevenais seule à l'instant. On m'expliquait les choses, l'eau deux heures par jour, les coupures d'électricité, que beaucoup de gens avaient quitté la ville, le couvre-feu, qu'il fallait faire attention aux trous dans le sol. Le froid rendait tout plus difficile. Presque tous les carreaux avaient été soufflés, remplacés pour certains par des plastiques et du carton. L'université était presque déserte. Ses bâtiments donnaient sur la Miljacka et à ses fenêtres aussi des carreaux manquaient. J'avais entre dix et quinze étudiantes.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai pris un avion militaire, un Hercule, qui partait de la base de Saran, près d'Orléans. Jean-Louis m'avait accompagnée. Il fallait y être à cinq heures du matin. Nous avions pris une chambre dans un hôtel Mercure où bien sûr nous avons fait l'amour, avec le goût spécial que lui donne une séparation imminente qui peut être assez longue. Je ne dormais pas. Nous avons pris un café sur la base puis il est reparti. Je me souviens du bruit à l'intérieur de l'avion qui n'était pas insonorisé et où nous étions assis perpendiculairement par rapport à l'habitude, dans le sens du fuselage. Nous avons atterri à Split où je ne sais pourquoi il a fallu dormir. Minuscule chambre que je dirais militaire même si mes références étaient plutôt celles de l'internat ou du monastère, qui donnait directement sur le tarmac. J'apprenais le mot tarmac. Avant je disais la piste.
Commenter  J’apprécie          00
On m'avait mis un gilet pare-balles et un casque bleu. À l'intérieur de l'avion, on pouvait retirer le casque, mais il fallait le porter au décollage et à l'atterrissage. Il fallait se montrer avec. C'était le début de ma honte : me donner en spectacle. Je comprends tous ceux qui ont trouvé cela ridicule. Il y a toujours quelque chose de ridicule à vouloir être ce que l'on n'est pas, même si l'on ne sait pas qui l'on est. Il y a quelque chose de ridicule à vouloir faire la guerre quand on ne risque que moyennement sa vie. À vouloir perdre quand on ne perd qu'à moitié. C'est un peu ce que j'ai toujours été et que peut-être je suis encore, au mitan de toute chose.
Commenter  J’apprécie          00
Lorsque j'ai accepté d'enseigner à Sarajevo pendant la guerre, ce n'était pas par générosité ou don de soi. Plutôt une sorte d'excès par quoi je me définissais et où je pensais que je finirais par me perdre ou mieux m'aimer.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Tiphaine Samoyault (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tiphaine Samoyault
En dialogue avec Tiphaine Samoyault Interprète : Manuela Corigliano
Un narrateur en panne d'inspiration se remémore ses années de bohème à Paris. La dèche, la mansarde, les petits trafics d'herbe : l'attirail classique de l'écrivain romantique qui aspire à la gloire d'Hemingway. Paris est une fête, c'est bien connu… En proie au doute, il commence à observer des signaux qui le ramènent invariablement à l'essence de l'écriture. Depuis la mystérieuse chambre 205, du modeste hôtel de passe Cervantes à Montevideo, mise en scène par Julio Cortázar, les symboles se succèdent, reliant Paris à Cascais, Montevideo à Reykjavik et Saint-Gall à Bogota, qui tous témoignent de l'impossibilité de l'écriture à raconter la vie. En revanche, on peut entrer dans l'espace de fiction pour transformer la vie en littérature. de digression en digression, on est happé dans un vertigineux vortex, ébloui par l'intelligence du propos, la générosité de l'auteur envers ses pairs, la finesse de son humour et une autodérision à toute épreuve.
Immense écrivain, Enrique Vila-Matas est traduit dans une quarantaine de langues et s'est vu attribuer les plus prestigieux prix à travers le monde.
À lire – Enrique Vila-Matas, Montevideo, trad. de l'espagnol par André Gabastou, Actes Sud, 2023.
Son : Jean-François Domingues Lumière : Patrick Clitus Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
+ Lire la suite
autres livres classés : sarajevoVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1722 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}