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3,72

sur 2411 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un livre que j'ai lu pendant des vacances d'une traite. C'est étrange de reconnaitre la pensée philosophique de Sartre, tout ce à quoi il a pensé durant sa vie, et de lire son bouquin dont le style est très éloigné de celui d'un bouquin de philo où chaque phrase nécessite une journée pour la comprendre. Ce livre est comme un journal intime d'une personne prise d'un mal être. Les réflexions font mouche. Et la lecture se fait comme un polar...
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« La nausée »… Premier roman de Jean paul Sartre, publié en 1938, et pour ma part également, premier contact avec l'auteur…A seize ans…
C'est l'époque (1972) qui voit la naissance d'une nouvelle collection de poche, « folio », et c'est aussi pour moi l'occasion de découvrir certains classiques…
Cette première lecture (abandonnée, il faut l'avouer, à la suite de « L'équipage » de Kessel) devra être reprise un peu plus tard ; et elle le sera. Malgré tout, il me reste de cette lecture comme un sentiment de malaise et d'ennui…Ajoutez à ça la couverture hideuse de l'édition folio de 1972 ..

Antoine Roquentin, célibataire d'environ trente-cinq ans, Bouville, une cité imaginaire qui rappelle le Havre, où Sartre enseigna à partir de 1931. « La nausée », c'est le journal d'Antoine Roquentin, écrivaillon qui travaille à un ouvrage sur le Marquis de Rollebon, un aristocrate de la fin du XVIIIe siècle. Il vit de ses rentes, après avoir abandonné un emploi en Indochine… Peu à peu, il est pris d'un profond dégoût de tout et de tous ceux qui l'entourent ; et ce n'est pas la rencontre avec l'Autodidacte, rat de bibliothèque qui le sortira de ce malaise… malgré des échanges de vues gratifiantes pour l'un et l'autre.

Un ouvrage qui n'est pas mon préféré de Sartre, son théâtre étant à mes yeux bien supérieur à la partie romanesque de son oeuvre ; mais qu'il faut lire en tant qu'ouvrage fondateur de la pensée « existentialiste »

Dans « le facteur temps ne sonne jamais deux fois », Etienne Klein se pose la question : est-ce que le temps existe en tant que tel ou n'existe-t-il que par les événements qui jalonnent son écoulement ?
« La nausée » semble bien mettre en évidence, de la même manière que Klein pour le temps, que la vie ,en tant que telle ne vaut rien si elle n'est pas jalonnée de « passages à l'acte ».

Sartre, par la suite tentera, pas toujours de façon convaincante à mes yeux, d'illustrer ce propos de quelques « actions » toujours spectaculaires … et parfois ridicules.
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S'agit-il d'un roman philosophique ? Un être-au-monde dévoilé, celui de l'existant, de l'homme qui sent juste qu'il est de trop, qu'il est matière sans justification, que sa vie n'est pas, qu'il n'a pas de passé, tout ça, c'est sans doute la philosophie de Sartre, le fameux existentialisme, mais ce qui rend cette philosophie intéressante, c'est le fait qu'elle s'incarne d'abord dans le roman, dans la description d'un rapport concret de l'individu au monde qui l'entoure, qu'il ne parvient pas à comprendre mais qui est là, pire, qui existe, et, comme lui, est de trop, au point de foutre la nausée. Faire naître une philosophie de la nausée, du corps, voilà la richesse de Sartre.

Ce roman n'est pas une chef-d'oeuvre littéraire. Il est parfois barbant, écrit souvent de manière banale, mais il y a des passages, ceux où l'être-au-monde nouveau est brusquement découvert, qui parlent au lecteur, qui se voit sommé de sentir, lui aussi, qu'il existe, et ce que ça implique. le lecteur de la nausée ne doit pas, pour comprendre ce qu'il lit, se contenter de déchiffrer la théorie philosophique de l'existentialisme, il doit ressentir dans sa chair ce qu'est l'existence, ce qui se passe quand Roquentin est dégoûté par un galet parce que ce galet n'est, comme tout le reste, que de l'existence sans raison, absurde, comme l'homme. Les choses, dans le monde de Sartre, sont le véhicule de la révélation de ce qui est notre identité, la simple existence toute nue, à chaque instant niée parce que le temps passe, que le passé n'existe pas, qu'il n'y a pas de rédemption par la grâce de l'habitude bachelardienne, qu'à tout instant notre langue peut devenir "un énorme mille-pattes tout vif", que nous pouvons à tout instant devenir un cafard ou un cadavre.

Que faire, alors ? Sartre esquisse une solution, l'écriture, mais sans trop y croire. Que faut-il écrire ? Des romans ? Mais n'est-ce pas créer de l'existant en plus, charger encore plus la barque déjà pleine ? Faut-il alors nier l'évidence perceptive et reconstruire malgré tout une cohérence du monde ? Peut-on vivre sans nous mentir à nous-même, sans faire semblant de croire que le monde, les choses et nous, avons une justification, un sens, un rôle à jouer ? Peut-on vivre sans inventer un Dieu qui ferait de nous des êtres et non pas uniquement des existants ? La nausée est bien un roman philosophique, puisqu'il pose à chaque individu des questions qui remettent en cause jusqu'à sa propre identité, mais il est un roman, qui fait s'incarner cette remise en cause dans un personnage, ce qui a pour effet de donner un impact sur le lecteur beaucoup plus grand que n'importe quel traité de philosophie. Après la lecture de la nausée, je suis cependant obligé de reconnaître un double scepticisme, d'abord parce que cette expérience décrite par Roquentin n'est qu'une expérience de papier vécue par un individu qui, paradoxalement, n'existe pas, et que je n'ai pas moi-même eu cette révélation charnelle de l'existence qui a pour effet de rejeter l'individu dans la solitude, ensuite parce que je ne saisis pas vraiment le fondement philosophique de ce roman, n'ayant pas (encore) lu l'oeuvre proprement philosophique de Sartre, qui m'effraye un peu, comme toute réflexion purement abstraite. La lecture de la nausée va peut-être me permettre de me lancer à l'eau, à faire le pas de lire enfin, comme je le désire depuis longtemps, de vrais textes philosophiques. A suivre.
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Ce livre est tristement efficace. J'ai cru ressentir la nausée dès que je fermais le livre. On se sent las, vide, impuissant à tel point que les objets eux mêmes semblent vous toucher.
Cet ouvrage à au moins le mérite de s'ouvrir à la réflexion sur l'existentiallisme et insite le lecteurs à se plonger plus avant dans la réflexion Sartrienne.
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Je n'ai pas apprécié cette lecture autant que celle des autres oeuvres de Sartre. Je trouve ce roman un peu plus difficile d'accès, moins attirant de prime abord que les pièces de théâtre de l'auteur. C'est l'histoire d'un homme célibataire dans la trentaine, qui écrit son journal personnel où il raconte son dégoût de tout ce qui l'entoure.

Pas inintéressant, mais pas indispensable non plus.
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Antoine Roquentin, célibataire d'une trentaine d'années, vit à Bouville où il écrit une biographie du Marquis de Rollebon, aristocrate de la fin du XVIIIe siècle. Il s'est installé dans cette ville après de nombreux voyages en Europe Centrale, en Afrique du Nord et en Extrême-Orient, voyages dont il se dit lassé, n'ayant plus le goût de ce qu'il croyait être l'aventure. Il tient un journal, et c'est le fruit de cet écrit qui nous est transmis. Très vite, Antoine Roquentin se rend compte que son rapport au monde, aux objets composant le monde, est transformé. Il ne se sent pas à sa place, s'interroge sur le sens des êtres et des choses. Il nomme ce sentiment désagréable la Nausée.

J'ai apprécié l'aspect réflexif et philosophique du roman, même s'il m'a semblé parfois difficile d'entrer dans la pensée de l'auteur ; les descriptions étaient particulièrement soignées et agréables à lire.
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Roman philosophique et roman littéraire "La nausée" nous met face au vide de l'existence, à l'absence de sentiments, à une certaine passivité devant les événements extérieurs et devant les autres. C'est un roman gris comme la pluie et la brume qui recouvre la petite ville De Benouville, un roman de la désespérance. le héros, Roquentin, est tout simplement "vide" et ne fait rien pour y remédier. Y a t-il d'ailleurs quelque chose à faire puisque "dire qu'il y a des imbéciles pour puiser des consolations dans les beaux-arts".
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Je l'ai lu il y a très longtemps... j'étais étudiant en philosophie. Je me souviens ne pas avoir pu le terminer tellement j'ai moi même ressenti cette nausée à la lecture de cette description de la vie absurde du protagoniste, mais le message était passé. La démonstration de ce que ne doit pas, ne devrait jamais être la vie humaine, et l'injonction à réagir, à orienter sa vie, à être acteur de son propre destin de ses propres pensées, de ses sentiments.
C'était bien le message de l'existentialisme d'ailleurs :
La pensée comme initiatrice de l'action
La recherche et la perpétuation de l'humanisme.
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Le roman nous permet de découvrir le journal intime d'Antoine Roquentin qui n'a de cesse de raconter sa vie monotone et sans couleur, la vie n'étant pas facile à vivre pour notre poil de carotte, aucun fil directeur dans ce récit et aucune intrigue particulière n'est mise en place. L'auteur s'amuse décrit le ressenti du personnage par rapport à une feuille, une rue, un individu, un arbre le tout dans un style terre-à-terre. Un livre d'un philosophe, donc parfois difficile à lire et qui n'offre pas ou peu de moyens de s'identifier à un personnage dont l'existence ressemble à un grand … rien !
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Ce roman a été publié avant la seconde guerre mondiale. Je l'ai lu à une époque où J.-P. Sartre était encore à la mode.
Le narrateur est Antoine Roquentin, un célibataire qui s'occupe en écrivant vaguement un livre. Dans sa vie sans relief, il éprouve d'abord un sentiment d'ennui. Mais celui-ci se transforme en malaise, en profond dégoût pour tout ce qui l'entoure. En concentrant son attention sur une simple racine de marronnier, par exemple, il prend conscience de la densité de l'existence, la sienne et celle de toute chose: « J'ai eu cette illumination. Ça m'a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n'avais pressenti ce que voulait dire "exister" ». Sa vie personnelle en est bouleversée…
Le lecteur comprend que ce roman de jeunesse annonce déjà l'existentialisme; il devine aussi qu'il y a sans doute une part d'autobiographie dans cette fiction. Pour ma part, je n'ai pas la "fibre philosophique" et je n'ai pas de sympathie particulière pour l'écrivain Sartre. Il semble que, derrière sa platitude apparente, "La nausée" soit assez profond sur le plan des idées; mais j'y ai été peu sensible.
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