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3,72

sur 2411 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman que je lis pour la deuxième fois, me touche beaucoup. Il faut croire que la problématique existentialiste est particulièrement marquante pour moi. Je m'identifie assez bien au protagoniste. le regard qu'il porte sur lui, le monde et les autres est aussi souvent le mien. Se sentir étranger au monde ! Pourquoi fait-on cela ou pas ? Réflexion sur l'existence, et plus largement sur le sens que l'on donne à sa vie. Je ne suis pas très doué pour les systèmes philosophiques. Je reste dans le superficiel, le pragmatique et l'accessible. Plutôt Pierre Hadot ou Sénèque que Kant ou Foucault.
Il me semble pourtant comprendre assez bien l'existentialisme sartrien et l'angoisse devant le « néant ». Mais, au-delà de l'aspect purement philosophique, ce roman est d'abord une intrigue factuelle, insérée dans la société havraise des années 30. C'est un regard sur l'époque, les lieux…
Un des mes livres favoris qui n'est pas sans me rappeler parfois les essais de Cioran.
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"On a cherché à interpréter le sentiment de la nausée de mille façons différentes dont aucune ne me semble convaincante. Un lecteur attentif du roman de Sartre devrait être capable de comprendre par sympathie que cette nausée est le dégoût devant la décomposition du divin. C'est la découverte de l'absurde, le désenchantement du monde. La transcendance et la Providence sont des inventions humaines. Rien n'a de sens "en soi". Dieu n'existe pas. Mais la traversée de la nausée s'ouvre sur une promesse: si Dieu n'existe pas, alors tout est possible. Et c'est ainsi qu'avec le désespoir commence le véritable optimisme." Emmanuel Legeard, le Narrataire, cité in: Etudes Sartriennes, Université de Paris X, 2002
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Les romans sartirens sont un peu passés de mode mais La Nausée reste pour moi l'un des meilleurs romans du vingtième siècle. Il m'a accompagné à une époque et je n'ai cessé de le relire. Il permet de s'identifier, quand on aime la philosophie de Sartre, à un personnage qui observe le monde et qui s'en dégoûte, tellement il lui semble vain. Il essaye de donner un sens à son existence, à comprendre pourquoi il vit mais il en arrive à un constat triste et sans issue. Ce n'est pas facile à lire, ça rebute et donne le cafard, mais ça permet de mettre des mots sur le mal de vivre qu'on peut parfois ressentir. L'important tout de même, c'est d'en sortir...
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« La nausée » est un roman philosophique d'une très grande puissance et d'une très grande profondeur.

La souffrance « existentielle » du jeune Antoine est rendue très palpable et compréhensible par la plume de Sartre et pour avoir déjà vécu quelques séjours seul dans des petites villes dans lesquelles je ne connaissais personne j'ai moi aussi ressenti le sentiment de décalage, d'être de trop, qu'il a pu éprouver à Bouville.

La pensée de Sartre m'a touché et je partage grandement l'idée dominante de son livre sur l'existence, son manque de sens profond et la « petite » solution qu'il trouve pour la supporter.

Un grand livre donc, dont certains passages demeurent d'une cruelle lucidité !
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J'ai terminé La Nausée de Jean-Paul Sartre. Voilà. C'est fait. Son premier livre, ma première lecture de cet auteur, idéalisé ou non ; ma lecture l'a désacralisé. Beaucoup beaucoup (trop) de choses à dire à mon sens sur cette oeuvre. Bien sûr, je vais en oublier beaucoup, mais je vais essayer de faire part, de ce que j'ai compris et de ce qui m'a parlé.
Antoine Roquentin est le personnage principal de ce roman. Il est installé à Bouville pour écrire sur le marquis de Rollebon. Voilà la partie émergée de l'iceberg. Car A.Roquentin, s'en pose des questions, de nombreuses et des profondes dont une principale autour de son existence. À cet égard, la Nausée, ancrée en lui, se définit comme la difficulté de prendre goût à la vie, sans la questionner, sans qu'elle ne l'envahisse d'un mal-être liée à son existence. À ce titre, la gravure de Dürer, la Melancolia, page de couverture de l'édition Folio, représente cet état, quand on sait que Jean-Paul Sartre voulait ainsi appeler son oeuvre. La mélancolie étant la cause de cette Nausée dont souffre le personnage principal.

Ainsi, j'ai eu de la peine pour lui, car il s'ennuie et d'un ennui profond : l'ennui n'est-il pas le principal mal de l'être humain ?
Sa quête principale, concernant son écrit de Rollebon, n'est finalement qu'un stratagème pour s'oublier et continuer à vivre pour un autre. Cette révélation que va faire Antoine Roquentin, au milieu du livre, va avoir un impact considérable sur son existence et l'envie (ou non) de continuer à vivre, car il se sent de trop.

N'étant bien nulle part, il m'a rappelé Ferdinand Bardamu de Louis-Ferdinand Céline dans Voyage au bout de la nuit, qui cherchera sans cesse à trouver 'quelque chose de mieux' que ce qu'il vit déjà et sera, évidemment, toujours mal dans sa peau. J'ai même l'impression, que La Nausée est une suite, du moins les conséquences, de Voyage au bout de la nuit, dans le sens où les expériences passées vont grandement impactées (sans être spécifiées) la réflexion sur le monde d'Antoine Roquentin et sur lui-même, comme l'a fait Ferdinand Bardamu au fil de ses voyages, mais d'une manière plus poussée voir très anxiogène.

C'est aussi une histoire du temps qui passe : du passé qu'il est difficile de considérer comme faisant partie de soi, du présent qui renvoie à sa propre existence et à ses sensations, et du futur qui ne peut être encore approché. Les thèmes évoqués en filigrane par Sartre m'ont parlé. Sa réflexion sur le monde et sur soi m'a fait écho et m'a parfois décontenancé. Il est parfois difficile de se lire chez un autre. Ce livre m'a fait avancer et a mis des mots, du moins une réflexion sur des questionnements personnels.
Outre cela, la sensibilité de l'auteur se retrouve dans sa vision de l'environnement qui l'entoure et les dialogues avec les protagonistes (au combien important), m'ont littéralement transporté, confondant parfois la réalité avec les bribes de ces échanges, comme une espèce de déjà-vu....

Il n'y avait pourtant qu'un élément qui manquait pour que je le considère comme un très grand roman, et cet élément est apparu : L'Amour. En effet, les instants de dialogue avec Anny, son ancienne amante, ont été si intenses que je n'ai pas voulu en perdre une miette ! Sachant qu'ils se sont aimés, différemment, c'était d'autant plus difficile de les voir ensemble, après des années. le désir du passé restant fort quand celui du présent peut être tout autre. J'ai donc pensé que l'état du personnage pouvait être dû à cet amour perdu. Certes, ça en fait partie, mais c'est beaucoup plus profond.

Un livre n'est pas parfait, loin de là sinon on l'aurait soi-même écrit (et encore), c'est pourquoi je l'ai parfois trouvé ennuyeux, notamment à son tout début, puis des descriptions de la ville ou de l'imagination débordante du protagoniste et de ses multiples réflexions (il le dit lui-même qu'il aimerait ne plus penser) qui font perdre le fil....pour apprécier d'autant plus l'histoire et son échange avec le monde et lui-même. Il s'agit donc de s'accrocher et d'aller au-delà de ces quelques pages.

Vous l'aurez compris, Antoine Roquentin n'est ni un saint ni un démon, il est un homme qui se questionne (trop) et qui a besoin de se projeter dans quelque chose afin de sentir vivre. Car, loin de vivre dans le présent malgré ce qu'il en pense, il le questionne et ne le vit pas véritablement, ce qui le pousse à ne pas accepter son véritable passé. La suite, c'est le futur, c'est l'acceptation du présent. Et c'est ce qu'il va faire.
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jean Paul Sartre est un pur génie (pour moi il est l'un des philosophes les plus lyriques du XX siècle ) il a véhiculé la plupart de ces idées dans ce roman riche tant par son originalité que par son talent
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Bien que ce ne soit pas l'écrit de Sartre que j'ai pris le plus de plaisir à lire - je préfère personnellement ses pièces de théâtre - "La nausée" m'a néanmoins beaucoup marquée et reste dans mon souvenir un roman d'une richesse et d'une finesse rares. En effet, à travers ce journal intime, l'auteur décrit les émotions et le cheminement de pensée d'Antoine Roquentin et autant son mal de vivre que sa conscience d'exister sont décrits avec un tel brio, qu'on ne peut qu'être illuminé, s'y retrouver et sentir ce que les mots referment et renvoient de la condition humaine. Un grand texte à lire absolument!
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En pleine mélancolie je lis du Sartre, ce n'est pas une bonne idée mais au moins c'est raccord avec mon état d'esprit. le problème avec ce bouquin c'est que j'ai envie de tout citer dans mon propre journal, tout y est bien écrit, les tournures de phrases sont excellentes et tout me parle.
Dans cette oeuvre majeure de Jean-Paul Sartre, je remarque beaucoup de questionnements identiques aux miens, mais lui aussi ne trouve pas les réponses, cependant cela m'a quand même bien aidé, déjà à me sentir moins seul face à mes interrogations et ensuite parce que l'auteur va plus loin que moi dans ses raisonnements. le roman, parce que ce n'est pas un journal personnel que je l'ai cru au début, a tout d'une oeuvre philosophique, la façon dont est traité le sujet tient du génie selon moi.
Antoine Roquentin a tout de crédible, sûrement parce qu'il s'inspire de l'auteur ou l'inverse, quoi qu'il en soit, ce Monsieur Roquentin a des états d'âme que seul quelqu'un qui les a vécus peut comprendre, et au-delà de ça, l'auteur arrive à trouver les mots juste pour les décrire. En pleine crise existentialiste, il va se retrouver véritablement seul face à lui-même.
Il y aurait une bonne analyse de texte à faire et qui franchement m'intéresse, du point de vue de la philosophie comme de la psychologie. Ce roman a été pour moi un gros coup de coeur.
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D'abord, je tiens à dire que j'ai été réellement surprise par cette oeuvre. Tant par l'écriture que par le ressenti. En effet, habituée de Sartre, j'ai été réellement prise de cours par la narration. J'avoue avoir mis du temps et à m'adapter, et à apprécier... Pourtant, quel résultat ! Nous ressentons la Nausée, nous comprenons ce qu'il entend par là et aussi ce que la Nausée fait à Antoine.
Une oeuvre vraiment à part dans toutes celles de Jean Paul Sartre je trouve, et à lire pour ceux qui voudraient voir autre chose de cet auteur !
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Il s'appelait Jean-Paul, il s'appelait Albert… Ils étaient tous les deux écrivains, philosophes, romanciers, dramaturges, journalistes et hommes de communication…
Il s'appelait Jean-Paul, il s'appelait Albert…Tous les deux se sont penchés sur les problèmes du temps (du leur et puis du nôtre et puis de tous les temps) en cherchant à comprendre l'Homme plongé dans une condition absurde, cherchant par quel moyen surtout, en sortir.
Il s'appelait Jean-Paul, il s'appelait Albert…Portant leurs idées au roman et au théâtre, ils ont mis leur philosophie à la portée des plus réfractaires…
Il s'appelait Jean-Paul, il s'appelait Albert… Pendant la guerre, ils ont tous deux choisi l'action, et ont participé, avec la Résistance, à la libération du monde...
Il s'appelait Jean-Paul, il s'appelait Albert…L'un eut le pris Nobel, l'autre n'en voulut pas…
Ces deux-là auraient pu être jumeaux, si ce n'était leur différence d'interprétation sur le fond de leur pensée (encore que leur réflexion de base soit assez voisine) : après s'être connus et appréciés ils se sont opposés, et même affrontés. Leur engagement, total et sincère, prolongement de leur pensée, ne pouvait qu'être divergent.
« La Nausée » est le premier roman de Jean-Paul Sartre. L'auteur n'avait pas prévu un titre aussi prosaïque : il pensait plutôt à « Melancholia » en référence à un tableau de Dürer, représentant un personnage écrivant, avec un regard à la fois perdu et cherchant quelque chose dans l'infini. L'éditeur (Gallimard) l'invita à réfléchir sur un autre titre.
C'est l'histoire d'Antoine Roquentin. Il s'est installé dans la petite ville de Bouville (Le Havre) pour écrire un essai historique sur un obscur personnage du XVIIème siècle. Mais voici qu'il est envahi par une sensation étrange : « ça s'est installé sournoisement, peu à peu, je me suis senti un peu bizarre, un peu gêné, voilà tout ». Puis, ça se gâte : il ne voit plus que la laideur des choses, tout, les choses et les gens, tout devient « répugnant », il en a la « nausée ». Cherchant à comprendre la cause de ce malaise, il fait une introspection et découvre que son dégoût est un dégoût de l'existence. « L'existence » est en effet le mot clé. « Aucun être nécessaire ne peut expliquer l'existence… c'est l'absolu, par conséquent la gratuité parfaite… Quand il arrive qu'on s'en rende compte, ça vous tourne le coeur et tout se met à flotter… voilà la nausée ». Pour vaincre sa « nausée », Antoine doit assumer son existence. Fort de cette certitude, il se sent libre. Libre, mais seul. « Mais cette liberté ressemble un peu à la mort ». Et surtout il n'efface pas l'impression (et là aussi la certitude) que tout est « de trop » : « Nous étions un tas d'existants gênés, embarrassés de nous-mêmes, nous n'avions pas la moindre raison d'être là, ni les uns ni les autres, chaque existant, confus, vaguement inquiet, se sentait de trop par rapport aux autres … Et moi, moi aussi, j'étais de trop ».
« La Nausée » possède en germe tous les ingrédients qui trois ans plus tard, donneront « L'être et le Néant » ; manifeste de l'existentialisme sartrien.
Ce premier roman (qui sera suivi l'année suivante par « le Mur »), fait entrer Sartre dans le cercle des grands écrivains, des grands romanciers et des grands philosophes.

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