Alexia Savey nous emmène à sa suite dans son combat haletant contre l'anorexie, cette maladie mentale qui s'est emparée d'elle et a cherché par tous les moyens à la détruire durant près de cinq ans, mettant à mal son corps, son esprits et ses relations aux autres, la dévaluant sans cesse et la chargeant de toute la culpabilité possible alors même qu'elle n'était qu'une enfant. "La faim du petit poids" raconte son cheminement, ses espoirs, ses succès, ses rechutes, avec une sincérité et une lucidité impressionnantes, inspirantes. On vibre avec Alexia, on plie les genoux à ses côtés, face à ce tyran psychique, on presse le poing contre le sol pour l'aider à se relever. J'ai lu ce témoignage d'une traite, happée, le souffle coupé, dans le tourbillon noir de l'anorexie, reprenant ma respiration dans les instants de bonheur contés avec une gouaille inimitable et mature, bloquant mes poumons lorsque les affres de la dépression menaçaient au loin, puis de plus en plus près. Je voudrais remercier cette jeune autrice de talent, pour m'avoir fait vivre au plus près sa guerre contre l'anorexie, pour m'avoir fait réalisé qu'il faut se battre coûte que coûte. Profiter de chaque instant de trêve et de félicité, aussi bref soit-il. Regarder sa souffrance en face pour mieux la vaincre, la convaincre de marcher à nos côtés, et non pas nous empêcher d'avancer. Vivre, tout simplement.