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Bernard Friot (Traducteur)
EAN : 9782211066013
245 pages
L'Ecole des loisirs (01/01/1989)
3.96/5   101 notes
Résumé :
Pendant près de trois ans, le fils d'un boulanger de Damas tient son journal. Il fait ainsi la chronique d'un vieux quartier de la capitale syrienne, véritable mosaïque de nationalités réunies par les hasards de l'histoire. Il trace aussi le portrait d'une foule de personnages attachants: sa mère d'abord, à laquelle l'unit une complicité exceptionnelle; son vieil ami Selim, qui mêle sans cesse dans ses écrits le mythe et la réalité; Nadia, la jeune fille qu'il aime,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Un quartier populaire de Damas, en Syrie, vu par un fils de boulanger qui rêve de devenir journaliste, à une époque que je n'ai pas su déterminer (années 50-60, lorsque les putschs se succèdent ?).

On suit les observations et réflexions de cet adolescent par le biais de son journal intime, rédigé entre ses quatorze et dix-sept ans. Le jeune homme mûrit, ses résolutions s'affirment, tandis que se dégrade la situation de son pays, jusqu'alors riche de la diversité culturelle d'individus d'origines et de religions variées, cohabitant pacifiquement...

Je ne sais plus comment ce livre a atterri entre mes mains. Sans doute était-il signalé par un grand coeur en librairie. Et comme je suis curieuse d'en savoir plus sur la Syrie « d'avant », pour comprendre un peu mieux ce qui se passe aujourd'hui mais de façon simple (littérature pour ados, en l'occurrence), j'ai pris.

Ce roman est probablement en partie autobiographique puisque l'auteur est né à Damas au milieu des années 1940. Excellent conteur, Rafik Schami mélange à merveille petits détails du quotidien de jeunes garçons, drames d'adultes dans un contexte politique chahuté, et sagesse de contes orientaux toujours introduits fort à propos via la voix du formidable 'oncle Salim'.

Grandiose ! A la fois drôle, tendre, instructif, révoltant et émouvant. ♥
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" Il était une fois un oiseau qui vivait en Orient dans une cour ombragée..."

Ainsi raconte le fou avec son moineau sur l'épaule dans les rue de Damas.
Cet oiseau, c'est l'espoir qui s'échappe avant que les barbares ne l'attrape, mais c'est aussi la couleur de ce quartier cosmopolite ; arc-en-ciel. L'oiseau s'envole tout comme les mots qu'un adolescent, avec la complicité de ses amis, tente de diffuser à travers le pays et au-delà, pour dénoncer l'injustice de ce pays.

Ce fils de boulanger rêve de devenir journaliste dans un pays où la liberté d'expression n'existe pas. Il va s'armer de courage, de malice et de conseils.
Au fil du journal qu'il tient presque quotidiennement , il nous raconte la vie de la rue, des communautés, de leur simplicité et de leur générosité.

Une poignée d'étoiles dans un ciel de Damas comme une poignée d'espoir.
Un roman tendre et tragique à la fois, sans nous enlever tout à fait le sourire.

"Aujourd'hui j'ai commencé l'histoire d'une fleur rouge, toute petite, qui essaye de grimper sur un rocher, persuadée que l'univers continue au-delà de ce rocher. Je ne sais pas encore ce qui va lui arriver."

" J'ai écrit deux poèmes aujourd'hui. [...] le second parle de la mer qui s'élance vers le ciel et le lave des nuages qui le souillent afin de retrouver la couleur bleue qu'elle a perdue."

Un livre jeunesse à lire à tout âge.

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Une poignée d'étoiles nous emmène au coeur de Damas, la cosmopolite capitale de la Syrie, où se côtoient chrétiens, musulmans, kurdes, perses, ... Un jeune fils de boulanger tient son journal intime et nous raconte son quotidien et les personnes qui l'entourent : sa mère avec qui il est très proche, son père qui aimerait bien le voir quitter l'école pour l'aider à la boulangerie, son oncle et meilleur ami Salim, conteur qui mèle réalité et fiction dans ses récits, Nadia, la fille dont il est amoureux, et d'autres amis de son voisinage.

Au fil du temps, il se rend compte de la situation politique catastrophique de son pays : coups d'état à répétition sans aucun changement pour le petit peuple, arrestations arbitraires et torture. Il va alors essayer de réaliser son rêve : devenir journaliste et dénoncer les injustices.

Ce livre est un très beau roman jeunesse, frais et touchant, qui aborde le thème de la liberté de la presse dans les dictatures.
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Ce journal intime d'un adolescent de Syrie nous fait découvrir quelques années de sa vie, et son pays dans la seconde moitié du XXème siècle.
Il rêve de devenir journaliste, alors que son père voudrait qu'il soit boulanger, comme lui.
De fait dans ce pays, témoigner de la réalité et donner son avis publiquement peut s'avérer très dangereux.
Le garçon rêve aussi de Nadia, une jeune fille de son âge.

L'auteur a parfaitement su se mettre dans la peau d'un jeune homme, au regard à la fois lucide et naïf. Humour, tendresse et tragique sont savamment dosés, et ce dans un style très agréable.

Un témoignage intéressant sur le quotidien des Syriens de toutes origines, à une époque difficile pour la majorité de la population, mais dans un pays que la guerre civile ne ravageait pas encore.

Il s'agit d'une édition jeunesse. Cette lecture est accessible dès 14 ans, mais les adultes y trouveront aussi leur compte. ♥
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Ce roman est une jolie surprise. On va suivre un fils de boulanger en Syrie tenir son journal durant quelques années. Il se questionne sur sa vie, son avenir et celui de son pays. Il y livre ses pensées et ses sentiments sur les personnes qui l'entoure. A Damas, il joue dans les rues, se rend à l'école contre l'avis de son père qui veut le garder à la boulangerie. Il parle de son amour pour Nadia. Il évoque son grand attachement pour Salim, un sage rêveur. de son rêve de devenir journaliste pour donner une vision juste de son pays et des injustices que lui et ses amis vivent au quotidien.
C'est doux, naïf et drôle. C'est un beau témoignage sur la vie syrienne, sur les difficultés de dire la vérité dans un pays où règne la dictature.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Les enfants de boulangers, la plupart du temps, ont les jambes arquées et les cheveux en broussaille. Les jambes arquées, parce que, tout jeunes, ils doivent porter des charges très lourdes, et les cheveux en broussaille à cause de la farine. Les enfants de bouchers sont gras, les enfants de mécaniciens ont toujours les ongles en deuil, etc. Il me suffit de regarder mes camarades pour savoir quel est le métier de leur père. Je n'ai de problèmes qu'avec les riches. Ils ont tous des cheveux soyeux, des mains fines, des jambes bien droites et ne connaissent rien à rien. L'autre jour, Joseph a expliqué à un de ces petits chéris que ce n'étaient pas les anges qui l'avaient mis au monde, mais sa mère, parce qu'elle avait couché avec son père. Eh bien, le nigaud s'est mis à chialer, en disant que jamais sa mère ne ferait une chose pareille. Mais Joseph ne voulait pas en démordre. Il est venu me trouver pendant la récréation et a sollicité mes lumières sur la question. J'ai répondu ce que je savais. Le môme a dû écouter tous les témoins que Joseph était allé chercher. De retour chez lui, le crétin a refusé de toucher à son repas et, le soir, il a exigé de coucher entre son père et sa mère. L'un et l'autre étaient sans doute très portés sur la chose ce soir-là ; en tout cas, ils ont très mal pris la plaisanterie et, à force de cajoleries, ils ont fini par découvrir la raison de l'étrange comportement de leur petit chéri. Aujourd'hui, le père est venu à l'école pour se plaindre de Joseph, et le pauvre s'est fait punir sévèrement, sous prétexte qu'il a perverti un petit innocent.
Je trouve le père vraiment dégueulasse. Il couche avec la mère mais n'a pas le courage de ses actes et appelle les anges à la rescousse. Mon père hurle bien trop souvent à mon gré qu'il est mon géniteur !
(p. 22-24)
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«Oh, un journaliste, a soupiré oncle Salim, c'est quelqu'un de futé et de courageux. Avec une feuille de papier et un crayon, il peut faire trembler un gouvernement entier, y compris la police et l'armée.
- Avec du papier et un crayon ?»
Je n'en revenais pas : papier et crayon, tous les élèves en ont à l'école, et ça n'impressionne même pas le portier.
«Oui, il fait trembler le gouvernement, car il est toujours à la recherche de la vérité, alors que tous les gouvernements s'efforcent de la cacher. Le journaliste est un homme libre, comme un cocher, et vit comme ce dernier en perpétuel danger.»
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• 22 mars
On doit élargir notre rue pour permettre aux voitures des touristes de circuler plus facilement. Les habitants s'y opposent. Ils ont protesté à la mairie. Peine perdue ! Il paraît que c'était prévu depuis quinze ans.
[...]
• 20 mai
Notre rue offre un triste spectacle depuis trois semaines. Les maisons d'en face sont amputées de huit mètres de profondeur. Certaines ont complètement disparu, d'autres sont devenues étroites et laides. On est asphyxié par les gaz d'échappement et la poussière. Les bulldozers font un bruit d'enfer. Ils commencent très tôt, car ils ne peuvent pas travailler pendant la canicule de midi. Ensuite, ils travaillent jusque tard dans la nuit. Nous avons perdu beaucoup de voisins. Joseph et sa mère ont dû déménager dans un quartier éloigné. Il ne reste de leur grande maison que trois pièces sombres qu'un oncle de Joseph continue à habiter, faute de pouvoir se payer un meilleur logement. [...] Nos pauvres maisons de torchis ont abrité plusieurs générations, mais il n'a fallu que quelques jours pour les réduire en poussière.
(p. 225 & 230)
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J'ai perdu mon pari ! Je n'ai vraiment pas de pot. Enfin, l'enjeu n'était qu'un jus d'orange. J'ai parié avec Josef que je pouvais aller me confesser et sortir du confessionnal sans pénitence. Josef prétendait qu'avec l'abbé Jean, même Jésus ne s'en tirerait pas à moins d'un Notre Père.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je suis entré dans le confessionnal, je me suis agenouillé, et avant que j'aie eu le temps d'ouvrir la bouche, le père Jean m'a demandé : « Quels péchés avons-nous commis depuis la dernière fois, mon fils ?
- Je me suis confessé samedi dernier et je n'ai commis aucun péché cette semaine, ai-je répondu de ma voix la plus angélique.
- C'est impossible, mon fils ; fais un examen de conscience approfondi. Pense aux dix commandements ! N'as-tu jamais juré ?
- Non ! » ai-je répondu, la conscience bien tranquille, car pour nous, d'innocentes injures comme 'va te faire voir' ou 'sale chien' ne sont pas des péchés. la première est un conseil et la seconde fait référence à une créature divine.
« N'as-tu pas convoité le bien d'autrui ?
- Non, ai-je répondu, l'âme en paix, car je n'aime que Nadia.
- Réfléchis bien, mon fils, n'as-tu jamais menti ?
- Non, pas cette semaine, ai-je répondu, un peu moins sûr de moi.
- C'est impossible. Tu pèches par orgueil. Prie, mon fils, afin que renaisse l'humilité en ton coeur. Un Notre Père et l'acte de contrition ! » Et il a marmonné l'absolution.
(p. 100 > 101)
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• 13 janvier
Il y a eu un beau chahut, aujourd'hui, pendant le cours de religion.
« Pourquoi, sur les peintures, Jésus est-il toujours un blond aux yeux bleus ? » a demandé Joseph.
L'abbé a marmonné une sottise du style : « C'est parce que Jésus répand la paix autour de lui. »
Mais l'impertinent Joseph n'était pas satisfait de la réponse :
« Jésus est-il né en Palestine, oui ou non ? Les Palestiniens et les Juifs ont les yeux et les cheveux noirs, ce qui ne les empêche pas d'avoir l'air pacifique. »
L'abbé s'est embrouillé de plus en plus dans son boniment. Mais Joseph savait parfaitement où il voulait en venir. « Et pourquoi aucun Palestinien n'a été élu pape ? a-t-il demandé. Ni aucun Africain ? Hein, pourquoi ? »
L'abbé est sorti de ses gonds et a infligé à Joseph, en guise de punition, dix actes de contrition. Nul !
(p. 116)
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