Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran

Ton amour pour elle, il est à toi. Il t’appartient. Même si elle le refuse, elle ne peut rien y changer. Elle n’en profite pas, c’est tout. Ce que tu donnes, Momo, c’est à toi pour toujours ; ce que tu gardes, c’est perdu à jamais !

Regarde, Momo, la Seine adore les ponts, c'est comme une femme qui raffole des bracelets.

-C'est fou, monsieur Ibrahim, comme les vitrines de riches sont pauvres. Y a rien là dedans.
-C'est ça, le luxe, Momo, rien dans la vitrine, rien dans le magasin, tout dans le prix.

Poli, c'est bien. Aimable, c'est mieux.

Sourire, c'est un truc de gens riches, monsieur Ibrahim. J'ai pas les moyens.

C'est sûr que ça fait un peu bizarre de voir deux professeurs de l’Éducation Nationale recevoir Mohammed l'épicier, mais enfin, pourquoi pas ? Je suis pas raciste.

- Momo, c'est très bien d'aller chez des professionnelles. Les premières fois, il faut toujours aller chez des professionnelles qui connaissent bien le métier. Après quand tu y mettras des complications, des sentiments, tu pourras te contenter d'amateurs.

"_M'sieur Ibrahim, quand je dis que c'est un truc de gens de riches, le sourire, je veux dire que c'est un truc pour les gens heureux.
_Eh bien, c'est là que tu te trompes. C'est sourire, qui rend heureux."

- C'est fou, monsieur Ibrahim, comme les vitrines de riches sont pauvres. Y a rien là-dedans.
- C'est ça, le luxe, Momo, rien dans la vitrine, rien dans le magasin, tout dans le prix.

Pour tout le monde, je suis l'Arabe du coin.
Arabe, ça veut dire ouvert la nuit et le dimanche , dans l'épicerie.