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Pierre Schoentjes (Autre)
EAN : 9782714312433
464 pages
José Corti (12/11/2020)
3/5   1 notes
Résumé :
Ce livre explore les rapports entre la littérature, l'environnement et l'écologie, dans une perspective écopoétique. Il est né du constat qu'avec la fin de la première décennie du 21e siècle la littérature française s'est mise à faire une place importante aux atteintes à l'environnement. L'écologie, longtemps suspecte dans l'univers littéraire, est aujourd'hui solidement ancrée dans la littérature d'imagination.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une somme foisonnante, offrant des dizaines de pistes de lecture et de recherche, mais peinant quelque peu à pleinement convaincre dans ses choix de références majeures et dans sa démarche analytique.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/07/24/note-de-lecture-litterature-et-ecologie-le-mur-des-abeilles-pierre-schoentjes/

In fine, nous voici dotés de 400 pages réellement foisonnantes, ouvrant des dizaines de perspectives à creuser, et promettant bien des heures potentielles de plaisir de lecture, mais on ne trouvera pas vraiment ici, ou pas assez, de démarche analytique cohérente permettant de rendre compte d'un corpus certainement encore trop mouvant à l'heure actuelle, mais parcouru en l'espèce, chez Pierre Schoentjes, de trop de biais dommageables, avoués ou non. Ce qui n'enlève rien, soyons clairs sur ce point, au caractère précieux de l'ouvrage pour quiconque veut se lancer dans la belle randonnée au long cours que constituent, ensemble, littérature et écologie. Et l'on n'est donc pas obligé de partager le pessimisme épistémologique (pour le pessimisme civilisationnel éventuel, ce serait naturellement une autre histoire) offert par l'auteur en conclusion, dans la mesure où on le soupçonnerait tout simplement de trop regarder au mauvais endroit.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La question centrale demeure : le roman a-t-il quelque chose à apporter à la cause environnementale dans une époque où l’image est omniprésente et apparaît comme le moyen de sensibilisation le plus efficace ? Un film touche un public infiniment plus large qu’un livre et certaines œuvres cinématographiques, documentaires ou fictions, n’ont rien à envier sur le plan artistique à la meilleure littérature. À cela s’ajoute que quiconque cherche à se familiariser avec la problématique environnementale trouve sur le Net des renseignements précis, souvent bien structurés et qui relayent les constats – et les inquiétudes ! – des scientifiques spécialisés. L’action concrète, quant à elle, est facilitée par l’existence de nombreuses associations, nationales ou internationales, qui fédèrent les bonnes volontés dans les domaines les plus divers de la protection de l’environnement.
Si ce n’est à l’évidence pas le roman qui sauvera le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui, l’on veut croire que la littérature peut peser en raison de sa capacité à faire levier sur un imaginaire qui se développe dans le temps long. Son rôle pourrait d’ailleurs être d’autant plus central dans les années à venir que les sciences humaines, qui ont un temps accompagné les grands mouvements réformateurs, traversent aujourd’hui une crise. Triomphantes dans les années 70 à l’époque du structuralisme où elles touchaient un public bien au-delà du monde académique, elles peinent dorénavant à se faire entendre. Si l’on excepte l’histoire – domaine qui depuis les années 90 est devenu un enjeu commercial majeur et dans lequel les publications ne cessent de se multiplier – les sciences humaines ne font plus recette. Comme dans le même temps notre société de la connaissance en est venue à valoriser surtout les disciplines STEM (science, technology, engineering, mathematics), les passerelles entre la recherche scientifique, le monde de la pensée et celui de l’art sont moins nombreuses que naguère.
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Devant un mur des abeilles aux alvéoles inoccupées un promeneur inquiet interprétera le vide comme l’indice de la mort annoncée de l’espèce, voire de la disparition de l’humanité s’il prête foi à la prophétie attribuée à Einstein qui accordait quatre ans à l’homme après la disparition de la dernière abeille. Un observateur moins pessimiste ou plus volontaire aura le désir de redonner vie aux ruchers. Pareille démarche se met d’ailleurs actuellement en place à La Poëmellière, près de Saint-Lô, où un des plus grands apiers de France est en cours de réhabilitation.
Mais l’imaginaire peut embrayer sur d’autres associations encore. Par sa forme, le mur des abeilles fait en effet puissamment penser à des rayons de bibliothèque en attente de livres. L’étude que l’on va lire s’est attelée à cette tâche de remplissage : le lecteur découvrira dans chaque alvéole tantôt une problématique, tantôt un auteur, un roman ou un récit spécifique. À la différence des apiers, notre mur des livres ne sera évidemment pas linéaire mais répondra à une construction plus complexe. Contrairement encore au mur des abeilles, qui voit les insectes revenir toujours vers leur propre ruche, nous considèrerons qu’aucun livre n’est clos sur lui-même et qu’il importe de donner toute leur place aux réseaux qui se tissent entre les œuvres. Les lectures croisées seront donc nombreuses et une même œuvre pourra apparaître dans différents chapitres, considérée à chaque fois sous un angle différent.
Soucieux d’écologie, l’étude qui suit n’est pour autant pas militante. Plutôt que de chercher à convaincre, elle s’efforcera de rendre visible l’éventail complexe de sens que toute littérature digne de ce nom déploie.
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Les romanciers disposent de plus de latitude que les essayistes ou les militants pour problématiser le recours à la violence dans une perspective écologiste. Ils sont moins susceptibles de se voir accuser de faire l’apologie de la violence, même quand ils affichent une complicité avec l’action de leurs personnages. Toutefois, à notre époque de terrorisme islamiste unanimement condamné, l’exercice reste malgré tout plus délicat qu’il y a cinquante ans et plus. À l’époque, le contexte idéologique pouvait, on l’a vu, légitimer l’action brutale voire meurtrière dès lors qu’elle était au service de l’autodétermination de peuples colonisés ou d’une plus grande justice sociale. L’écologie n’est pas une cause suffisamment partagée pour que des militants puissent s’autoriser d’elle pour conduire des actions violentes, fût-ce dans l’univers imaginaire du roman.
Les fictions engagées dans l’écologie et qui cherchent à faire une place à la violence cherchent donc des moyens détournés pour l’aborder. Ferney refuse la violence envers les personnes : même si Watson a coutume de demander à ses équipages qu’ils soient disposés à donner leur vie pour une baleine, la vie des grands mammifères marins ne justifie en aucun cas la mort d’un matelot sur quelque navire-usine de la flotte baleinière japonaise ou norvégienne.
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Ainsi, une profondeur historique plus grande nous aide non seulement à rendre compte de l’émergence progressive d’une conscience environnementale en littérature, elle nous garde aussi du présentisme dans lequel versent certaines approches de la littérature de l’extrême contemporain. La distance incite également à prendre la mesure de la plasticité idéologique de l’engagement environnemental. L’histoire de la réception de certaines oeuvres et l’évolution personnelle des écrivains illustreront la complexité qui caractérise la manière dont la défense de la nature s’inscrit dans l’univers romanesque. Le retour aux années 30, 40 et 70 sera aussi l’occasion de noter que le progressisme, que nous associons spontanément à l’écologie, ne s’est pas toujours défini selon les lignes qui nous apparaissent évidentes aujourd’hui.
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Chacun des écrivains cités à tourné le dos à l’illusion lyrique qui permettait aux romantiques, mais aussi encore à Giono de célébrer la nature en restant aveugles à la misère sociale et à celle des animaux, deux des fléaux du 19e siècle. Si certaines écritures contemporaines peuvent néanmoins parfois être qualifiées d’arcadiennes, ce n’est jamais dans un sens qui réactiverait l’idée de paradis perdu mais bien celle qui implique un partage de la nature, et qui inclut le principe de solidarité.
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Vidéo de Pierre Schoentjes
Conférence de Pierre SchoentjesUn cycle de rencontres explore les questions écologiques portées par la littérature, dans le prolongement du Prix du roman d'écologie décerné depuis 2018. Des écrivains et des philosophes y évoquent l'inspiration écologique et la littérature engagée, ou encore l'histoire des liens entre littérature et écologie, depuis la tradition américaine de la wilderness jusqu'aux écritures contemporaines. Pierre Schoentjes, professeur à l'université de Gand, revient sur les liens qui unissent littérature et écologie.
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Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

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