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EAN : 9782369142409
144 pages
Libretto (01/01/2016)
4.02/5   29 notes
Résumé :
Jeune médecin installé dans le Stockholm du XIXe siècle finissant, le docteur Glas mène une vie recluse dévouée entièrement à ses patients. Il devient alors le confident d’Helga, la femme du révérend Gregorius qui lui fait part de son désespoir et de la violence de son mari. Tombé fou amoureux d’elle, sans pouvoir le lui avouer, le docteur Glas ira jusqu’à nourrir une dangereuse haine envers le révérend.
Ce roman, classique incontesté de la littérature suédoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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La couverture d'un petit livre, un peu perdu dans la longue liste de la dernière opération Masse-Critique, a retenu mon attention l'autre jour.
Debout de trois-quarts et vêtu d'un long manteau noir, chapeau haut de forme et canne à la main, l'homme que représente la peinture a les yeux fermés et semble se recueillir. L'arrière plan de couleur jaune moutarde accentue la grande tristesse émanant du personnage.
L'envie de faire la connaissance du “Docteur Glas” fût immédiate !

Il n'est pas besoin d'aller bien loin dans la découverte du journal intime de ce médecin de famille exerçant à Stockholm en ce 19ème siècle finissant, pour se rendre compte de ses troubles psychiques.
Complexé par un physique quelconque et assez peu enclin à se laisser entraîner par de faux sentiments, les rapports du docteur Glas avec la gent féminine sont compliqués. Le voilà aujourd'hui trentenaire et, c'est à peine croyable, toujours puceau.
Allez savoir pourquoi, jamais il ne se déplace sans ses petites pilules de cyanure de potassium cachées dans sa montre de gousset.
Par ailleurs notre bonhomme est quelqu'un de cultivé. Ses écrits témoignent de son grand intérêt pour la philosophie avec de nombreuses réflexions approfondies desquelles il tire des maximes, du genre :

“Se tromper sur son propre compte est la plus méprisable des choses”,
“Du désir de l'amour est sortie toute la beauté du monde, toute la soif de l'art”,
“Rien ne dévalue un être autant que la conscience de n'être pas aimé".

Sa petite vie bien réglée entre son cabinet, ses promenades vespérales et ses pages d'écritures à la nuit tombée, pourrait longtemps continuer ainsi. Sauf qu'un jour, une de ses jolies patientes lui confie d'avoir en horreur le devoir conjugal : son mari, le pasteur Gregorius, est quelqu'un d'un peu brutal.
Le bon docteur Glas, sensible au charme de la belle insatisfaite, aurait-il à sa disposition le remède adéquat ?

Ce court roman d'Hjalmar Söderberg, à peine trois heures de lecture, a fait la renommée de cet auteur suédois très apprécié au début du siècle dernier.
Un grand merci aux éditions Libretto et à Babelio d'avoir remis au goût du jour cette étonnante histoire teintée d'amertume et de mélancolie !
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Dans le Stockholm des années 1880, le docteur Glas est un jeune praticien de la bonne société, réputé pour son professionnalisme et ses parfaites manières. Mais sous la façade froide et lisse, quel tourbillon de passions bouillonne ! La nuit surtout, quand le sommeil se refuse à lui, de longues méditations l'arrachent à sa couche. Extérieurement, sa vie est bien vide. Peu d'amis, pas d'épouse. Il avoue sa virginité : une seule fois dans sa vie il a aimé, une jeune fille morte par accident peu de temps après leur rencontre. Il affiche son mépris et son dégoût pour la sexualité, le peu d'importance qu'il accorde à ses propres pulsions.

Et voilà que ce solitaire tombe amoureux d'une patiente. La jeune épouse d'un vieux pasteur. Ce dernier, qui est aussi son client, lui inspire une répulsion physique et morale instinctive. Impuissant, il contemple la vie de celle qu'il aime devenir un enfer sous l'action de cet homme qu'il honnit. Et lui vient une idée : et s'il la libérait en tuant son mari ?

Qu'elle puisse l'aimer ou se donner à lui après n'entre même pas vraiment dans ses calculs ; il ne pense qu'à la libérer. Tuer, lui dont la tâche est de soigner ? Mais quelle est la valeur d'une vie humaine ? Eugénisme, serment d'Hippocrate, lois et contraintes sociales, défilent dans ses pensées. Quel sera sa conclusion ?
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Un petit classique suédois, ça vous tente ? Dans ce cours roman, d'à peine plus de cent pages, on suit les aventures d'un jeune médecin à Stockholm au début du XXe siècle. Il se confie a nous, lecteur, par le biais de son journal intime et nous laisse entrevoir son quotidien troublé par un couple. le pasteur est sa femme sont ses patients mais quand la jeune femme vient lui demander de l'aide car son mari la répugne, c'est sans hésitation que le docteur accepte de l'aider. Mais d'un petit coup de pouce, tout ça prend vite une tournure bien plus macabre.

C'est très bien écrit, ça n'a pas pris une ride et malgré quelques passages un peu longuets, je me suis bien amusée lors de cette lecture. Notre jeune médecin est un personnage intéressant qui n'arrive pas vraiment à trouver sa place entre tradition et modernité. Notre héroïne arrive très bien à manipuler tout le monde et est finalement pas si effacé ou sous l'emprise de son mari que cela. Et puis le pasteur, c'est tout simplement l'homme que l'on adore détester !

Bref, j'étais curieuse de découvrir un classique venu d'un autre pays et je suis conquise par ce Docteur Glas. Je ne connaissais pas l'auteur mais je ne dis pas que je ne me laisserai pas tenter à l'avenir par un autre de ses romans.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Quand les hasards d'une masse critique, nous amènent à découvrir un classique de la littérature suédoise, c'est passionnant.
Lecture croisée de "Docteur Glas", classique de la littérature suédoise et de "Gregorius", nouveau roman prenant appui sur la même trame.

J'ai donc fait la connaissance de Hjalmar Söderberg, écrivain du XX siècle, digne successeur de notre Maupassant, "peintre des tourments de l'âme" !
Son personnage, le Docteur Glas, fils prodige devenu un médecin brillant, a bien réussi dans la vie, de brillantes études, des revenus conséquents mais seul, toujours seul, son journal intime est son seul confident.
Il se rêve une autre vie, des passions torrides.
Il se croit responsable des malheurs des autres, il veut les libérer des chaînes dans lesquelles elles se sont laisser enchaîner.
Il tient ce qu'il croit être la solution, dans une petite boîte.
Deviendra t il justicier ?

J'ai éprouvé le besoin, ce petit classique refermé, de relire la fin de Gregorius, l'autre livre reprenant les mêmes personnages en changeant le "héros", la vision finale n'est plus du tout la même.
On découvre la signification du "petit pas, mais décisif." On sourit à l'idée d'"ouvrir la bouche, et poser toutes ces questions."
L'exploit littéraire de Bengt Ohlsson apparaît alors beaucoup plus impressionnant. Comment deux auteurs peuvent ils tisser la trame de deux romans qui s'imbrique si parfaitement l'un dans l'autre !
Bel hommage à Hjalmar et chapeau monsieur Bengt !
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Stockholm, fin du XIXe siècle. le Docteur Glas tient un journal intime dans lequel il retranscrit sa vie quotidienne, revient sur son passé ou s'interroge sur Dieu, la mort ou l'amour. Il a l'habitude de croiser le chemin de femmes désespérées qui implorent son aide, le plus souvent pour faire disparaître un enfant indésiré. Ses oreilles ne sont pas attentives à ces discours, il ne se laisse pas toucher et se cache toujours derrière son devoir de médecin pour ne pas aider ces jeunes femmes et ne pas risquer de perdre son métier. Lorsque Madame Gregorius lui demande son aide, le docteur change de position. Madame Gregorius est une jeune femme pieuse mariée à un vieil homme qu'elle n'aime pas et n'a jamais aimé. Il est pasteur et elle a cru, en l'épousant, calmer ses troubles. Son mariage n'a fait que les accroître: elle ne le supporte plus physiquement et elle est tombée dans les bras d'un autre. Elle demande alors au docteur de l'aider à éviter tout contact avec son époux. Pris de pitié et surtout charmé par ses atouts, le docteur accepte de faire une exception et l'aide à fuir les bras de son mari. le docteur finira par s'immiscer plus qu'il n'est convenable dans ce couple en étant le confident de l'épouse désespérée et du mari frustré. Il aime Helga Gregorius et ne ressent petit à petit pour le pasteur Gregorius que haine et dégoût.

Passé après la lecture de Tess d'Urberville n'est pas une mince affaire mais Hjalmar Söderberg a su relever ce défi. Ce court classique suédois m'a fait penser aux nouvelles de Stefan Zweig. La brièveté du récit n'enlève rien à la densité de l'intrigue ou à la profondeur du héros. Ce "triangle amoureux" sordide est parfois gênant mais il est très intéressant. Aucun des personnage n'est à proprement parler attachants, mais paradoxalement, les interrogations sur le monde, sur la morale, sur la littérature ou sur la vie notées par le docteur dans son journal intime nous touchent et nourrissent nos propres réflexions. Elles sont tour à tour amères ou mélancoliques mais elles sont toujours profondes et souvent modernes pour le XIXe siècle. Ainsi le héros a des opinions très arrêtées sur la religion ou l'euthanasie. Enfin, j'ai aimé déambuler avec le docteur Glas dans Stockholm, une ville que j'ai beaucoup aimée lorsque je l'ai visitée il y a quelques années.
J'ai passé un très bon moment avec ce classique suédois qui est atypique.

Je te remercie vivement Babelio et les Editions Libretto pour cette belle découverte !

Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Mais un jour, ce qui est considéré comme un crime ne sera-t-il pas le droit de tout homme civilisé ? Le moment viendra-t-il où le droit de mourir sera reconnu comme infiniment plus significatif et imprescriptible que celui de fourrer un bulletin dans une urne ? Et, à ce moment-là, les incurables et aussi les criminels auront-ils le droit à l'assistance du médecin s'ils manifestent eux-mêmes le désir d'être 'libérés '?
Cette tasse de poison que les Athėniens permirent au médecin de tendre à Socrate était un grand symbole, puisqu'ils considéraient que la vie de cet homme présentait un danger pour la cité. A l'heure actuelle , on l'aurait traîné sur l'échafaud ou décapité à la hache.
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- Voilà. J’éprouve à l’égard de mon mari une véritable répulsion…
J’étais le dos au poêle et je penchais la tête afin d’indiquer que je l’écoutais avec attention.
- Comprenez-moi. Il a toujours été parfaitement bon pour moi, mais physiquement il me dégoûte à un point que je ne saurais exprimer.
Elle respira profondément.
- Ce que je suis venue vous demander peut vous choquer et être absolument contraire à vos idées concernant la morale, seulement vous m’inspirez confiance et je ne connais personne au monde à qui je puisse ouvrir mon cœur. Voudriez-vous parler à mon mari ? Pourriez-vous lui dire que je suis malade… Une maladie de femme ? Et l’engager à renoncer à ses droits, au moins pendant quelques temps…
Ses droits ? Je passai ma main sur mon front. Je vois rouge quand on emploie ce mot dans ce sens. Que s’est-il donc passé dans le cerveau des hommes le jour où ils firent de cet acte un « droit » et un « devoir » ?
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Et depuis quelques temps, j'incline à croire qu'il n'y a sans doute aucune raison à ce que l'on comprenne la vie. Cette rage d'expliquer et de comprendre, cette chasse de la vérité n'est qu'une ereur. Nous bénissons le soleil parce que nous vivons à une telle distance de kui quil nous est utile ; mais quelques millions de kilomètres plus près ou plus loin, nous serions gelés ou consumés. S'il en était de la vérité comme du soleil ? "Celui qui contemple la face de Dieu doit mourir", dit le vieil adage filandais, et Oedipe, après avoir résolu l'énigme du Sphinx, devint le plus malheureux des hommes.
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Au moins "les sciences" ont cet avantage d'empêcher les hommes de penser, c'est un savant qui me l'a dit. On peut aussi faire du ski, jouer au football et mener une vie dissipée, ou bien se marier et avoir des enfants, bref se créer des devoirs. C'est toujours une raison d'être et pas plus stypide que de vivre comme moi en dehors de la politique - ce qu'on me reproche assez puisque, paraît-il, la patrie a besoin de nous. D'ailleurs, je peux tojours m'y mettre.
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Ne pas interroger, ne pas penser. La pensée est un acide qui vous ronge. D'abord elle vous grignote à l'aveuglette, mais elle ne se contente pas de la proie qu'on lui réserve et tout finit par y passer.
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