Leïla Sebbar & Isabelle Eberhardt

Isabelle Eberhardt est morte jeune ; très jeune, à 27 ans laissant derrière elle une oeuvre juste ébauchée. On n'a retrouvé par exemple que des fragments des deux romans qu'elle avait en chantier. Pourtant, le peu qu'elle a écrit, sa personnalité hors du commun, et le décalage de son cheminement idéologique et moral avec l'époque qu'elle a traversée, se prêtent à de nombreux fantasmes. Il y a sans doute autant d'ouvrages qui lui sont consacrés que de livres qu'elle a rédigés. Encore a-t-il fallu, pour que ce sauvetage soit accompli, que certains de ses amis de l'époque, tel le journaliste Victor Barrucand, se soient attelés à ce travail de mémoire, et aient veillé à l'édition d'une partie de ses manuscrits.
L'approche de l'écrivaine Leïla Sebbar dans cet ouvrage est originale. S'identifiant dans sa démarche existentielle au parcours algérien d'Isabelle Eberhardt, elle a écrit une série de nouvelles, plus ou moins longues, ayant pour héroïne ou pour sujet d'observation la jeune femme.
Isabelle Eberhardt est morte jeune ; très jeune, à 27 ans. Son oeuvre est bien évidemment inachevée. On n'a retrouvé que des fragments des deux romans qu'elle avait en chantier. Pourtant, le peu qu'elle a écrit, sa personnalité hors du commun, et le décalage de son cheminement de l'époque qu'elle a traversée, se prêtent à de nombreux fantasmes. Il y a sans doute plus d'ouvrages qui lui sont consacrés que d'ouvrages qu'elle a rédigés. Encore a-t-il fallu, pour que ce sauvetage soit accompli, que certains de ses amis de l'époque, tel le journaliste Victor Barrucand, se soient atelés à ce travail de mémoire, et veillé à l'édition d'une partie de ses manuscrits.
L'approche de l'écrivaine Leïla Sebbar dans cet ouvrage est originale. S'identifiant dans sa démarche existentielle au parcours algérien d'Isabelle Eberhardt, elle a écrit de nombreuses nouvelles, plus ou moins longues, ayant pour héroïne ou pour sujet d'observation la jeune femme.
Cette démarche m'a intéressé et j'ai lu ce livre avec une certaine fascination même si j'ai trouvé les écrits d'un intérêt un peu irrégulier. Il me manque sans doute, pour mieux me pénétrer de cette oeuvre, une connaissance plus approfondie des écrits autobiographiques de Leïla Sebbar. du coup, j'ai surtout porté attention à la manière dont l'écrivaine brode autour de son personnage fétiche. Connaissant assez bien la vie et l'oeuvre d'Isabelle Eberhardt, ayant lu aussi les romans que lui ont consacré d'autres autrices comme Edmonde Charles Roux, j'ai trouvé certains passages un peu redondants et cela a gâché en partie mon plaisir. Je pense qu'une meilleure connaissance du questionnement existentiel que se pose Leïla Sebbar, m'aurait permis une approche moins restrictive de ces textes. L'autrice a connu une démarche contraire à celle qu'elle évoque dans le livre. Elle est née en Algérie, puis elle est venue en France pour ses études et s'y est finalement installée auprès de sa mère. Elle n'a jamais appris l'Arabe, langue paternelle, et a découvert l'ambiance et les charmes de son pays à travers les errances de Si-Mahmoud, alias Isabelle, née en Suisse, éduquée par un précepteur anarchiste, puis convertie à l'Islam et fervente admiratrice des déserts du sud algérien. L'une a fini par marcher dans les pas de l'autre : « Leïla au miroir d'Isabelle » comme l'évoque un autre chroniqueur. La disparition prématurée et l'évolution souvent sulfureuse d'Isabelle laissant toute la place aux imaginations fertiles.