AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jean-Claude Walfisz (Traducteur)
EAN : 9782809800128
226 pages
L'Archipel (06/02/2008)
3.97/5   33 notes
Résumé :
Abandonnée encore bébé par sa mère, Senait Mehari passe ses premières années dans un orphelinat où sa naïveté lui permet de survivre aux pires abominations des hommes. Elle part ensuite vivre chez son père où violence, humiliation et privations marqueront son quotidien.Mais le pire est à venir... Elle a à peine cinq ans lorsque, ne pouvant la nourrir, son père la confie au front de libération de l'Érythrée, qui en fera une enfant soldat...C'est son témoignage d'enfa... >Voir plus
Que lire après Coeur de feuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 33 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
Le témoignage de Senait Mehari nous remet les yeux en place. Les enfants, les enfants de la guerre. les enfants parmi nos ruines.
Avec des balles, des bombes autour de soi, avec un fusil entre les bras. Que devient- on après l'horreur? Esclaves de leurs crimes. Jamais dans l'histoire de l'humanité l'homme n'avait balancé ses enfants dans un champs de mines. Jamais.
Enfants jouets, enfants sacrifiés, violés, cédés, frappés. Senait Méhari témoigne. Témoignage bouleversant, ni haine, ni revanche, juste un regard, une parole pour que nous n'oublions pas celles et ceux qui se trouvent sous les bombes, celles et ceux qui devront tirer avec des armes dont beaucoup font production et commerce. Des enfants. Nos enfants.
Une histoire de l'Afrique, d'Ethiopie, d'Erythrée, du Soudan. Une histoire d'exil, de sauvegarde, d'espoir, et de liberté.
Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          150
Voici un témoignage qui se veut sobre mais fort sur la question des enfants pris dans les guerres civiles, des enfants qui deviennent des soldats "de la chair à canon", garçons comme filles. L'écriture ne se veut pas misérabiliste; comme le dit S.Mehari, revenir sur son histoire lui a permis de mieux la comprendre et d'avancer, de comprendre tous ces éléments qui font d'elle ce qu'elle est. Pour le lecteur occidental, le texte permet d'appréhender un pays qui rêve d'un avenir indépendant au point d'y sacrifier sa jeunesse, d'une Afrique où la famille peut être un ancrage dans un contexte difficile mais aussi votre pire ennemi. Quels chocs culturels, à chaque changement de villes, de situations, de pays et surtout quelle force de caractère et d'adaptation pour avoir réussi à traverser toutes ces épreuves sans sombrer dans la folie ou baisser les bras et se laisser mourir. S. Mehari pourtant ne s'épargne pas dans son récit, énonçant ses défauts, ses caprices, ses révoltes... elle n'en est que plus attachante et surtout encore plus admirable à mon sens. "On ne choisit pas ses parents, sa famille, les trottoirs de Manille ou d'Alger pour apprendre à marcher", chante Souchon. La force de S. Mehari est d'avoir réussi à trouver sa voie au milieu de ce chaos, avec une situation initiale peu favorable. C'est une lecture qui permet aussi de relativiser nos petits tracas et de se dire que si on peut survivre au pire on peut aussi affronter le quotidien...
Commenter  J’apprécie          20
"Coeur de feu - Mon enfance assassinée" de Senait G. Mehari (264p)
Ed. France loisir
Bonjour les fous de lectures....
Livre lu dans le cadre du défi "Je noircis mon planisphère" et qui m'a permis de valider l'Erythrée.
Il s'agit d'un récit, l'histoire de Senait.
Senait a été abandonnée par sa mère et passé les premières années de sa vie en orphelinat.
Elle sera ensuite confiée à son père, un homme violent qui a bien du mal assumer sa nombreuse famille.
Il va alors décider de vendre Senait et deux de ses soeurs comme enfant-soldat.
Senait n'a que 5 ans. Elle passera plusieurs années au sein du Front de Libération de l'Erythée connaissant les pires horreurs de la guerre.
Sauvée par un de ses oncles, elle va petit à petit réapprendre à vivre.
D'abord refugiée au Soudan, elle partira ensuite pour l'Allemangne où elle vit actuellement et a entreprit une carrière de chanteuse.
Récit poignant et très interessant qui nous dévoile le quotidien des enfants-soldats.
Il n'y a aucun message de haine ni de revanche... seule l'histoire d'une enfant au pays de l'horreur et de la violence et qui a eu la volonté d'essayer de s'en sortir.
Le style est simple (l'auteure n'a pas la prétention d'être écrivain) mais percutante et efficace.
Cette mise en page des premières années de sa vie à du lui servir de thérapie pour tourner la page aux années d'horreur .
Commenter  J’apprécie          20
Un livre touchant... On y découvre une jeune femme meurtrie par une enfance difficile, une enfance que "nous" (européens) ne pouvons même pas imaginer... Cette enfance meurtrie, d'abord par l'abandon d'une mère et une enfance débutant dans un orphelinat. Puis, le retour chez son père, un endroit inconnu. Elle y retrouve sa mère mais subit également les coups et les humiliations...

Puis vient la partie la plus troublante, celle où elle rejoins le front de libération de son pays. Elle n'a que 6 ans et doit pourtant porter une arme d'adulte!
Le livre entier bouleverse notre quotidien. de telles souffrances infligées à de jeunes enfants sont inacceptables et pourtant bien réelles.

Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est découvrir que malgré tous les malheurs, cette jeune femme meurtrie s'en est sortie victorieuse malgré les blessures morales...

Un espoir pour chacun d'entre nous qui avons nos propres malheurs surement moins important....


Commenter  J’apprécie          30
Un témoignage poignant sur une enfance difficile, malheureuse, qui se finit heureusement pleine d'espoir. Senait a traversé des épreuves qu'on ne peut imaginer et qu'elle essaye de nous raconter du mieux qu'elle peut. C'est une écriture froide, qui parle de faits. Seulement à la fin, on sens poindre ses sentiments, ses espoirs et cela nous la rend plus humaine. Porte parole de tous ces enfants sacrifiés pour la folie des hommes....Un beau témoignage, indispensable.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Soudain, le terrain en forme de cuvette s'enflamma. Des coups de tonnerre déchirèrent le silence, suivis de hurlements, de cris de douleur et du crépitement d'un brasier. Une colonne de fumée s'éleva du sol, des flammes jaillirent des buissons desséchés, des enfants recouverts de sang sortirent en titubant de la brume. Des mères se précipitèrent sur le lieu du désastre en poussant des cris stridents. On ne distinguait plus les pleurs des cris. Le tableau qui se présentait à nos yeux était celui d'un monde dévasté : des enfants carbonisés, des corps déchiquetés, des objets incandescents que l'on ne pouvait identifier et... des poupées. Il y en avait partout, certaines un peu endommagées, d'autres en parfait état. Un gamin qui venait d'arriver saisit l'une d'elles. Un nouveau coup de tonnerre, un éclair rougeoyant et l'enfant se retrouva au milieu d'une boule de feu qui sembla l'engloutir. Il s'effondra sur le sol, se tortilla en gémissant puis se tut. Nous restâmes paralysés par l'horreur. Ces poupées, remplies de charges explosives, avaient été élaborées et jetées pour tuer des enfants.
Commenter  J’apprécie          100
" Les armes étaient si grandes que les crosses touchaient presque le sol lorsque nous marchions avec. Je me souviens qu'il fallait les lever légèrement chaque fois que nous passions sur de grosses pierres. Un jour, deux de mes camarades, qui devaient avoir un ou deux ans de plus que moi, se dirigèrent vers le champs de tir avec leur équipement sur l'épaule. J'étais en train de couper du bois en minces copeaux devant servir à l'allumage du feu lorsque j'entendis quelques slaves en provenance du terrain d'entrainement. Soudain, l'un des deux gamins revint en courant et en criant des incompréhensibles. Ses yeux étaient écarquillés d'effroi. Je m'approchai de lui. Sa chemise déchirée et ses jambes étaient tachées de sang.

-Il est mort, mort, mort! hurlait-il sans cesse.

Entre-temps, d'autres camarades s'étaient approchés et lui demandèrent où se trouvait le cadavre. Mon jeune camarade leur montra du doigt le champ de tir.(...)

L'enfant avait été abattu par son meilleur , comme nous ne tardâmes par à l'apprendre. La Kalachnikov avait glissé lorsqu'il avait enlevé le cran de sécurité, une slave était partie et avait déchiqueté la tête de son camarade."


Commenter  J’apprécie          50

Video de Senait G. Mehari (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Senait G. Mehari
Cœur de feu, trailer
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Histoire de l'Afrique>Guide de la vie chrétienne, à l'intention des différents gro (6)
autres livres classés : enfants soldatsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Senait G. Mehari (1) Voir plus

Lecteurs (78) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1718 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..