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EAN : 9782812615566
96 pages
Editions du Rouergue (03/01/2018)
3.29/5   31 notes
Résumé :
Un jeune homme est réfugié dans la maison de vacances de ses parents, en bord de mer. Cela ne « va » pas, tout l’engloutit, la pensée de sa mère, sa relation avortée à la seule femme qu’il ait aimée, sa non-existence sociale. C’est un être effrondré, un funambule qui marche au-dessus du vide. Alors qu'il retrouve les siens pour la fête des mères, il apprend qu'il doit se rendre avec son père à un rendez-vous médical dont il ne sait rien.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un récit pudique, sombre , dense et éprouvant qui plonge le lecteur en apnée dans un monde intérieur "sans repères ", un effondrement........en retenant son souffle!
Celui- ci est toutefois éclairé de l'intérieur par une écriture épurée, poétique, ciselée, travaillée au cordeau, fulgurante , prégnante , un fort bel exercice littéraire , âpre , distillé à chaque ligne ou presque !
Comment décrire l'émotion qui nous étreint à la lecture bouleversante du malaise du narrateur ?

Ce jeune homme fragile , si fragile !
Il se sent persécuté,agressé par les autres et par l'environnement .
Tout ce qui est extérieur lui apparaît comme une menace : sa douleur, sa peur panique, invalidante lui donnent envie de se cacher.......
Il aurait bien voulu tendre les doigts pour s'emparer de sa vie qu'il devinait de l'autre côté de la vitre mais il était possédé par le chagrin et la haine de lui- même , de tout ce qu'il n'arrivait pas à faire .......
C'était comme tomber dans un silence sans fin, comme être suspendu au vide, suffoqué par une angoisse brutale et violente .........
Effondré , sans repères, il y a lui et " les autres " .
Il marche au - dessus du vide, cherche sa place dans sa famille et dans la vie , comme un funambule .
Il se sent agressé , abandonné, écorché, avec un fort sentiment de désespoir , vit , parle, marche en état second .........
Il ne peut communiquer avec sa mère et Soléne son amoureuse l'a quitté .
Nous lecteurs , ressemblons à des voyeurs qui scruteraient à la loupe la situation jusqu'à nous rendre " prisonniers "ou " compréhensifs " en appréhendant avec bienveillance ou agacement son silence de "fantôme " .
L'auteur sait mettre des mots avec son écriture délicate et douloureuse ( comme il avait su le faire avec son premier livre" La maladroite " ), sur les plaies environnementales , sociales et familiales .
Avec simplicité et un travail d'une grande beauté narratrice , un sens de l'épure déchirant et éprouvant pour le lecteur il nous plonge avec un doigté sans pareil dans la désespérance de la maladie psychique , une course à l'abîme à laquelle le narrateur ne peut rien !
J'ai bien conscience d'avoir été trop longue, mais comment exprimer cette douleur qui touche au coeur?
Très déprimé s'abstenir .........
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Le narrateur est un jeune-homme sans repères.
Il est effondré, socialement et affectivement.
En état de crise, il marche au-dessus du vide, comme un funambule. Tous ses points d'ancrage disparaissent et il glisse doucement vers le néant.
Il y a lui, et il y a les autres, « dehors », sans points de rencontre.

L'analyse de cette descente vers le vide est très subtile.
L'écriture est belle.
Mais quelle désespérance, quelle solitude, pointent entre les lignes et laissent le lecteur dans un profond malaise.
A ne pas lire en période de déprime.
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Lire Alexandre Seurat, c'est être confronté pour le lecteur, à une écriture épurée à l'extrême. Il va à l'essentiel pour décrire les failles familiales, c'est toujours une plongée en apnée.
Un jeune homme après un gros chagrin d'amour, se réfugie dans la maison de vacances de sa famille, en bord de mer.
Il se promène sur la place et premier incident, des jeunes en quad l'ont presque renversé, comme s'il n'existait pas, là sur le sable. Ce n'est pas anecdotique, non, en fait la vie de tous les jours se déroule comme s'il était un fantôme, invisible de tous.
Mais pour lui, c'est l'angoisse totale, la perte de tous repères cette non-existence aux yeux du monde. Même lorsqu'il était avec Solenne : « Depuis l'époque où il était avec elle, les autres avaient pris le dessus, ceux qui le regardaient de haut, avec leur air de compassion. Il savait bien qu'il accordait trop d'importance aux opinions des gens… »
De ce refuge, il va devoir sortir et…
Dans sa tête, c'est en permanence comme le bruit de vagues se fracassant sur le littoral par gros temps, c'est comme une camisole qui l'éloigne des autres et de lui-même. Des voix qui lui font des reproches, il n'est jamais assez ceci ou cela, il ne fait jamais comme ceci ou cela, etc.
Dire s'il se sent au bord du précipice, ce gouffre qui l'attire comme un aimant.
84 pages qui font se dresser les cheveux sur la tête, la peau se hérisser, et finalement se fendre le coeur. le malaise vous tient pour ne plus vous lâcher, car l'auteur appréhende un quotidien bien ordinaire où chaque mot, chaque geste, chaque intention ont laissé des marques indélébiles. Indélébiles car les mots ne sont pas au rendez-vous de celui qui fut enfant et ne devint jamais adulte.
Le gouffre de la souffrance est béant et muet et le vide est devenu la caisse de résonnance d'une estime de soi jamais acquise.
Un phénomène dont l'ampleur est telle que les conséquences sont une bombe à retardement.
Alexandre Seurat sait mettre des mots sur le mutisme des plaies familiales et sociales, et ses livres sont un plaidoyer pour que personne ne ferme les yeux sur ces déviances.
Que le silence ne soit plus assourdissant et que la notion de non-assistance à personne en danger devienne véritablement une conscience.
Un texte très beau dans sa fulgurance et sa prégnance.
Un art que l'auteur maîtrise à la perfection.
© Chantal Lafon – Litteratum Amor 12 mars 2018.
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Un jeune homme se promène sur la plage. Il est perturbé par un quad qui fonce droit sur lui, il l'évite de justesse. Et puis, il y a la présence de la mer, il se retrouve submergé. Il aperçoit la coque d'un paquebot, subitement, il a l'impression qu'il pourrait le toucher. Depuis que Solenne l'a quitté, il est triste à mourir. Mais ce mal-être date de beaucoup plus longtemps. Il ne s'est jamais senti à sa place, toujours en décalage, par rapport à son propre corps, mais aussi sa mère, son père, sa soeur. Et l'impossibilité de parler, de mettre des mots. le silence est roi, il envahit son espace, sa vie, et le réduit à néant.

Ce roman, je l'appréhendais je dois bien le dire. D'abord, parce que l'auteur, lui-même, l'avait présenté le 11 novembre dernier à La Librairie. Il avait qualifié ses textes de noirs, j'étais donc prévenue, ce 3ème roman restait dans la même veine. Mais aussi, parce que ma première lecture m'avait bouleversée, j'en avais encore quelques souvenirs qui n'ont pas manqué de se raviver avec la relecture de ma chronique.

Ce qui m'a profondément troublé dans ce roman c'est le sentiment de ce jeune homme d'être en permanence persécuté, agressé par les autres, par l'environnement. Tout ce qui est extérieur à son corps présente une menace. Plus encore, son propre corps lui échappe. le malaise est obscur mais il est imprégné dans tous les pores de sa peau.

Et puis, un peu à l'image du roman de Pierre DUCROZET "L'invention des corps", "Un funambule" évoque des événements qui relèvent de la fulgurance, de la soudaineté, de quelque chose qui vient brutalement rompre la sérénité, la quiétude.

Ce roman, il parle d'abandon aussi. Il y a eu le départ de Solenne, mais il y a eu aussi celui de Germaine. Il n'était encore qu'un tout petit enfant, Germaine s'est occupé de lui pendant 7 ans et puis, un jour, elle est partie. Sa mère avait décidé de s'occuper de lui. Germaine, il ne la reverrait que quelques fois, et puis, un jour, plus rien.

Bien sûr, quand on aime la littérature, on aime les mots, et là, l'impossibilité de mettre des mots sur des émotions, un avis, une opinion... est prégnante dans l'ensemble du texte. J'ai trouvé une phrase très belle qui vient mettre un peu de légèreté dans ce roman éprouvant.

Mais globalement, vous l'aurez compris, ce roman est douloureux. Il y a une incompréhension entre lui et les autres, il y a aussi cette distance insupportable qui s'insinue dans toutes ses relations, quelque chose d'oppressant par sa force.

Ce roman, c'est aussi un exercice littéraire. A la 3ème personne du singulier, la narration vient renforcer le malaise ambiant, un peu comme si le lecteur devenait un voyeur, un observateur, comme s'il se saisissait d'une loupe et qu'il regardait la situation de loin mais avec des effets décuplés. Alexandre SEURAT diffuse des bribes tout au long du livre jusqu'à vous en rendre prisonnier, comme le personnage du roman. Mais ce n'est pas tout, ce roman est écrit comme s'il ne s'agissait que d'un seul chapitre, il n'offre aucune respiration, le lecteur est en apnée totale depuis la première page jusqu'à la dernière.


Vous l'aurez compris, ce roman m'a profondément troublée. Il me laisse sans voix. le silence m'aurait-il contaminé ?

Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Bon, c'est clair et net : j'ai nettement moins accroché à Un funambule qu'à La maladroite du même auteur. Pourtant le pitch m'a bien intéressée et le début de traitement de l'histoire laissait présager une très bonne suite. J'espérais que l'auteur laisserait planer un doute notamment dans l'interprétation du personnage principal et en fait, malheureusement il n'en a rien été. Résultat : je sors de cette lecture un peu déçue, je ne suis pas certaine d'en retenir quoi que ce soit et surtout j'aurais tellement aimé autre chose de plus novateur, de plus consistant. Là encore, je suis passée complètement à côté de cette intrigue (oui, en ce moment je cumule les déconvenues, c'est comme cela, question de timing). 

Un funambule présente un jeune homme en mal-être (dépression) qui à l'occasion d'une fête des mères, se remémore quelques épisodes marquants de sa vie : sa relation avec Solenne, les échanges et les incompréhensions avec ses parents. 
Alexandre Seurat propose un héros à la dérive, à côté de sa vie, qui essaie de se raccrocher aux anecdotes, aux faits, un jeune homme qui communique peu, qui n'a jamais cru en lui malgré des qualités intellectuelles indéniables, un être humain qui, donc, rayonne peu. 
J'ai bien aimé la capacité de l'auteur à nous rendre attachant cet anti-héros, en manque permanent de confiance en lui, dont l'éducation parentale et le cercle familial proche (soeur, parrain) l'ont d''une certaine façon infantilisé, l'ont peu mis en valeur aussi, en le réduisant au statut de "petit garçon". Et j'aurais aimé qu'Alexandre Seurat joue sur d'autres registres en parallèle, peut-être plus difficiles à tenir : celui d'adapter la compréhension de son histoire en fonction du vécu du lecteur. Il aurait en effet très bien pu construire une intrigue à multiples interprétations (du côté parental, du côté du héros), il en avait les moyens et j'ai longtemps pensé à ce virage. 
La linéarité des événements m'a laissée de marbre. J'ai lu à distance cette intrigue : je n'ai rien à redire sur le style propre de l'auteur, celui-ci cherchant à fondre la forme avec le fond. C'est davantage la profondeur du propos qui m'a manquée. Je n'ai pas accroché du tout : j'espérais un autre traitement au final, une mise en abîme complète, peut-être aussi un éclairage plus profond de ce cercle familial pour appréhender en totalité la personnalité de ce héros. Mais peut-être que j'en demande trop parce que le brouillard fait partie de l'intrigue.

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critiques presse (1)
Actualitte
20 février 2018
Alexandre Seurat écrit court et livre, de ce fait, une lecture ininterrompue. Son roman ressemble à un long poème, porté par une écriture sobre et délicate, sombre et douloureuse. Un sens de l’épure éprouvant et déchirant, âpre et beau, distillé dans chaque phrase.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
"Un funambule qui marche au- dessus du vide et qui avance lentement, en suspension, le vide immense dessous, le vide immense devant , la mort à quelques centimètres, est- ce qu'il a seulement peur?
Peut- être qu'il ne se rend pas compte que la mort est là ?"
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Quelque chose pèse sur sa poitrine, qu'il ne peut pas identifier, il ne sait pas où appuyer pour que la douleur sorte : c'est un ressort qu'il ne peut pas détendre, alors il le tend.
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"Le monde défilait, loin de lui, sans lui, et il ne savait pas comment le rattraper" ....
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En tas sur la table, il y avait ses manuscrits. Des bribes de textes courts dont il aurait voulu qu'ils composent un ensemble, mais où est-ce que tout ça allait ? Il feuilleta quelques pages. Ce n'étaient que des morceaux, des échos des chocs subis [...] Parfois il regardait les gros livres : comment l'auteur avait pu pousser aussi loin la persévérance - ce délire - lui semblait incompréhensible. (p. 16-17)
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Un funambule, s'il s'apprête à marcher sur son fil, doit basculer le poids de son corps du pied qui est sur le rebord au-dessus du vide, et il ne peut le faire qu'en ayant une confiance absolue dans le vide. Il ferme les yeux, il se concentre, prend sa respiration, et tout à coup peut-être, il sent l'appel du fil, et il avance : il marche, et tout est simple, peut-être, tout est lumineux. Peut-être.
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Vidéo de Alexandre Seurat
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Avec : Caroline Raynaud, Paul Brétécher, Alexandre Seurat, Natalie Giloux, Marie-Christine Lipani, Jean Dhombres
Retrouvez le dossier "Psychanalyse, psychiatrie et malaise social" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/psychologie-psychanalyse/psychiatrie-psychanalyse-et-malaise-social
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