AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782743622176
409 pages
Payot et Rivages (06/04/2011)
3.31/5   8 notes
Résumé :
Dans une vallée isolée du pays de Galles, Sarah, 36 ans, découvre un matin que Tom, son mari, a disparu. Nous sommes en 1944, les Allemands ont envahi l'Angleterre et les hommes d'ici ont rejoint la résistance, laissant leurs femmes sans nouvelles. Livrées à elles-mêmes, celles-ci vont devoir assumer ensemble les travaux des champs et les troupeaux.

Pendant ce temps, près de Londres, un officier allemand, Albrecht Wolfram, reçoit l'ordre de constituer... >Voir plus
Que lire après RésistanceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sur fond d'uchronie (en 1944, l'Allemagne nazie est en passe de gagner la guerre et vient d'envahir la Grande-Bretagne), ce roman magistral, à l'écriture fluide, imagée et poétique, se déroule entièrement au Pays de Galles "dans une vallée reculée, une impasse, une tranche de vie isolée, enchâssée dans les crevasses des collines". C'est la que vivent cinq femmes (et des enfants) dont les maris sont partis répondant à l'appel programmé de la Résistance à l'envahisseur germanique, un projet mûri depuis le début de la guerre dans le plus grand secret, épouses comprises. Celles-ci se retrouvent donc un beau matin seules face aux tâches immenses de leurs fermes (culture et élevage), mais ignorées des combats, la Wehrmacht étant engagée prioritairement dans la bataille autour de Londres.
Jusqu'au jour où une patrouille de six soldats allemands s'engage dans la vallée galloise pour une mystérieuse mission imposée par les SS sur l'ordre d'Himmler lui-même. La cohabitation s'installe d'abord sur le mode de la peur, de la méfiance, voire du rejet. Mais l'apaisement et bientôt l'entraide durant un terrible hiver surviennent grâce à la sagesse du capitaine de la petite unité, Albrecht Wolfram, universitaire hostile à la philosophie nazie, pétri de culture et parlant un anglais châtié (il a passé un an à Oxford pour ses études), grâce aussi au sang-froid de deux des femmes, qui participent à l'élaboration de l'équilibre forcément fragile de cette coexistence imposée.
La guerre parviendra-t-elle à atteindre cet édifice précaire fondé sur le respect mutuel ?
Owen Sheers est connu aussi pour ses recueils de poésie ce qui ne surprendra pas le lecteur de ce roman dont la langue brille de mille feux et est une ode à la nature sauvage et superbe de ce coin perdu du Royaume-Uni. Un roman parsemé de véritable moments de grâce et riche d'une profonde humanité, un grand bonheur de lecture.
NB : on ne saurait oublier d'associer à l'éloge stylistique la traduction française de Bernard Hoepffner.
Commenter  J’apprécie          80

Septembre 1944. le front russe a été enfoncé, et le débarquement des Alliés en Normandie a été un fiasco complet. Les Allemands ont mené une contre-attaque éclair, et ont pris en Angleterre, où ils avancent rapidement, en pilonnant Londres qui résiste encore.

Dans la somptueuse et désolée vallée de l'Olchon, dans le pays de Galles, tous les hommes jusque là non mobilisés ont brutalement quitté leurs fermes une nuit, laissant les femmes (filles, épouses, mères) seules. Ce coin perdu et oublié du monde et de la guerre voit pourtant bientôt débarquer une patrouille d'Allemands menée par le capitaine Albrecht Wolfram, un gradé anglophone et anglophile.

Le temps passe, et cette patrouille, qui devait mener une mission de quelques semaines, s'installe pour des mois. Des rapports fragiles et complexes se nouent entre ces femmes et ces hommes, présents ou partis, entre méfiance, haine, doutes, suspicion, fierté, résistance, compassion et silence, à l'ombre portée de l'absence des hommes de la vallée qui pèse sur tout le roman.

Quelques accents du Silence de la mer, et le même ton de la parabole dans cette confrontation entre un officier allemand et une jeune fermière galloise. Un roman très lent, où il se passe finalement peu de choses ... mais où il se ressent tant. Intense et par moments lumineux, âpre et poétique. Belle qualité des descriptions, belle finesse d'analyse d'un large spectre de sentiments.

Plutôt intéressant, même si l'expérience uchronique apporte finalement ici assez peu - pourquoi ne pas avoir situé le roman dans des territoires réellement occupés ? - sinon pour donner une portée presque universelle à ce beau propos sur l'esprit de résistance.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
Commenter  J’apprécie          20
Une jolie uchronie galloise et bucolique qui n'a pourtant pas pu me convaincre.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/08/12/note-de-lecture-resistance-owen-sheers/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Depuis des années, il avait pris l'habitude de n'avoir que deux livres avec lui- un exemplaire abîmé des sonnets de Rilke, le Parzival de von Eschenbach. Et aujourd'hui, pendant trois jours, il avait le fonds de la plus grande bibliothèque du monde étalé devant lui et, tel un voyageur du désert qui serait tombé sur une oasis, il se laissait envahir par les odeurs et les textures des pages imprimés.
Commenter  J’apprécie          100
Cependant, elles allaient continuer à partager. Le travail et le produit du travail, tout. Quoi qu'il en soit, tout ce qui pouvait être partagé. Ce qu'elles faisaient en ce moment, rentrer dans une maison vide, était une chose que chacune d'elles devait vivre seule.S'asseoir dans des pièces silencieuses devenues plus silencieuses que la veille, quand elles savaient que leur mari était aux champs. Tourner la tête pour saisir l'ombre d'un mouvement et ne rien trouver, une fois encore. Le silence intime du manque, chaque manque unique et personnel, créé par l'homme qui était parti, chacune de ces femmes devait en souffrir dans la solitude.
Commenter  J’apprécie          50
Pendant les mois qui suivirent, toutes les femmes, à un moment ou à un autre, déclarèrent qu’elles avaient su que les hommes allaient quitter la vallée. Tout comme William Jones pouvait prédire le temps qu’il ferait en étudiant le ciel ou les formations d’oiseaux migrateurs, les femmes disaient qu’elles avaient su prédire le départ soudain des hommes. Après tout, c’étaient leurs hommes, leurs maris. Personne ne savait lire en eux comme elles. Pas surprenant donc qu’elles aient compris ce qui allait arriver. C’est ce que dirent les femmes pendant le long silence qui suivit.
Commenter  J’apprécie          20
Les hommes de la patrouille étaient semblables à une bande d'acteurs en vadrouille, un gang étrangement privilégié de vagabonds (..) Ils avaient l'impression de traverser la guerre et non de la suivre. Ils sinuaient le long des veines et des capillaires de ses voies de ravitaillement et de ses positions temporaires au lieu d'être poussés en avant, au lieu d'être pressés contre l'ennemi par tout le poids de l'armée derrière eux.
Commenter  J’apprécie          20
Ils parlaient vite dans cette partie du pays, collaient les mots les uns aux autres comme des wagons à bestiaux s'agglomérant en accordéon derrière une locomotive qui freine. Ce n'était pas vraiment du gallois, mais pas non plus de l'anglais, les mots passaient de côté et d'autre de la frontière exactement comme leur villes et leurs villages.
Commenter  J’apprécie          20

Video de Owen Sheers (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Owen Sheers
Owen Sheers - J'ai vu un homme .Owen Sheers vous présente son ouvrage "J'ai vu un homme" aux éditions Rivages. Traduit de l'anglais par Mathilde Bach. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/sheers-owen-homme-9782743633219.html Notes de Musique : The Crazies Are Out Tonight by Dylan Palme. Free Music Archive. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
+ Lire la suite
autres livres classés : pays de gallesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Owen Sheers (1) Voir plus

Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}