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EAN : 9782743633219
351 pages
Payot et Rivages (26/08/2015)
3.38/5   96 notes
Résumé :
Michael Turner pénètre en leur absence dans la maison de ses amis londoniens, Josh et Samantha Nelson. Il déambule de pièce en pièce, s'attardant sur les photos de famille. Un bruit vient interrompre cette étrange inspection : il découvre le corps sans vie de la petite fille du couple. Le doute plane : est-il un simple témoin ou un redoutable manipulateur ? Car Michael est un personnage énigmatique : il a quitté le pays de Galles après le décès de sa femme, Caroline... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,38

sur 96 notes
Par un samedi après-midi de juin, Michael Turner pénètre chez ses voisins par la porte du jardin, ouverte alors que la maison semble déserte. Depuis son installation à Londres, Michael est un ami intime des Nelson. Il est donc tout naturel qu'il aille explorer la maison, à la recherche d'un éventuel cambrioleur. Au fil de sa déambulation, Michael s'attarde sur les photos de la famille heureuse qui vit en ces lieux. Josh et Samantha Nelson lui ont été d'un grand secours quand il est arrivé dans le quartier, dévasté par la mort de son épouse Caroline, une journaliste abattue accidentellement par un drone américain lors d'un reportage au Pakistan. Michael s'est peu à peu reconstruit, soutenu par l'amitié du couple et l'espièglerie de leurs deux petites filles, Rachel et Lucy. Aussi se sent-il légitime à fureter chez ses voisins, inconscient du drame que va déclencher sa curiosité...

Malgré le personnage de Michael qui n'inspire pas l'empathie et semble par moment d'un égoïsme féroce, le livre d'Owen SHEERS est un roman élégant et sensible qui évoque le deuil, la culpabilité, la rédemption. Bien que britannique, l'auteur a écrit un roman ''américain''. On pense à Tom Wolfe pour la description des étapes de la vie d'un homme, on pense aussi à Laura Kasischke. Comme chez la romancière américaine, il y a au départ une situation somme toute banale qui, lentement, inexorablement, monte en tension et tourne au drame. Les secrets, les non-dits, les trahisons, cachés sous les apparences de bonheur font surface pour bouleverser des vies bien tranquilles. Si Michael n'est pas touchant, trop tourné vers lui-même, presqu'indifférent à la douleur d'autrui, McCullen, le militaire américain qui guidait le drone qui a tué Caroline, est lui, plus intéressant. Ses questionnements sur la ''guerre propre'' que mènent les Etats-Unis au Proche-Orient introduisent un débat sur le sort de ces soldats qui ne combattent plus, qui tuent sans se salir les mains. Son cheminement vers l'acceptation de ses actes et le pardon qu'il recherche sont à la fois justes et émouvants.
J'ai vu un homme est un roman troublant, sombre et dérangeant qui tient en haleine jusqu'aux dernières pages. Une belle réussite.
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J'ai vu un homme est un formidable page-turner, qui aborde pas mal de sujets passionnants, autour des circonstances font et défont une vie.

Histoire d'amitié entre un écrivain et une famille, deuil impossible à faire, conséquences d'actes qui bien involontairement provoquent la mort d'innoncents qui entrainent d'autres catastrophes.

Un huis clos étouffant, construit autour d' une ossature narrative astucieuse : dans lequel la sensation de malaise est présente, qui nous parle de dilemnes auquel nous pourrions tous être confrontés.

Coupables, mas victimes à la fois, ces personnages sont extremement attachants et l'on espère et souffre avec eux. Très beau moment de lecture.

Tout au long du roman, l' enquête qui rend vite le lecteur addictif, et on est soufflé par la maitrise de l'auteur et notamment sa belle analyse psychologique.,


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ils sont cinq personnages à occuper tour à tour ou simultanément l'espace de J'ai vu un homme. Michael, écrivain, vient de perdre Caroline, la femme qu'il aimait, lors d'une attaque d'un missile venu d'un drone téléguidé par Daniel, in ancien pilote qui ne vole plus que de façon virtuelle à partir d'une base du Nevada. Michael, après sa perte, a déménagé à Londres où il devient inséparable d'un couple formé par Josh et Samantha, parents de deux adorables petites filles. Ce point de départ est suffisant pour qui veut entrer dans le roman avec quelques informations. Il y en a une autre, cruciale, hélas maladroitement révélée dans la quatrième de couverture, qui est le point névralgique du récit. Le gallois Owen Sheers prend son temps pour décrire les états d'âme de ce quintet (Daniel est un peu à part et négligé par la narration) qui va devoir affronter un deuil insupportable. Rarement un roman a t-il fouillé aussi en profondeur la psychologie de ses protagonistes, conférant au livre un rythme lent, hypnotique, où les remords se mêlent à la culpabilité avec l'espoir d'une résilience qui passe par les autres. La force de J'ai vu un homme se trouve dans la complexité de ses personnages, victimes et bourreaux, même contre leur volonté. Le livre se propage comme une maladie sur le sale air de la peur, des mensonges qui vous rongent, des regrets qui vous absorbent. C'est un thriller quasi statique, avec de longs arrêts sur image, hanté par la vision de la mort, son caractère injuste et brutal. En filigrane, Owen Sheers évoque les affres de la création, la mondialisation et ses traumatismes collatéraux, la récession financière et ses dégâts humains. Le livre est celui de la crise de l'homme moderne, de plus en plus armé, technologiquement parlant et de moins en moins capable de faire face aux aléas les plus dramatiques de la vie. Avec quelques langueurs monotones en moins, ce roman aurait été un chef d'oeuvre.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Lorsque le célèbre écrivain Michael Turner s'apprête à entrer chez ses voisins les Nelson à la recherche de son tournevis, le lecteur ne se doute pas qu'il lui faudra un bon demi bouquin, 6 heures, se remémorant sa femme Caroline récemment décédée lors d'un reportage en Irak, son déménagement, la rencontre de plus en plus intime avec Josh et Sam Nelson, et enfin la lettre de Daniel, le capitaine qui téléguidait le drone qui a malencontreusement tué Caroline...

C'est sans doute une bonne recette, avec un peu trop de mayonnaise à mon goût.
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Pourquoi Michael Turner explore-t-il la maison de ses voisins en leur absence ? Voilà à peine sept mois qu'il s'est installé à Londres et très vite, il est entré dans l'intimité des Nelson, une sympathique petite famille
Différant la réponse à cette question, le récit remonte le temps ...
Michael peine à se remettre du décès de sa femme, Caroline, journaliste tuée au Pakistan. Il n'est pas le seul : le commandant Mc Cullen ,responsable de cette mort, semble lui aussi perturbé par ce cadavre de trop et l'américain qui ne supporte plus d'être "dissocié de ses actes" , a bien l'intention d'agir et d'assumer les conséquences ,par-delà les frontières ,d'une décision prise sans états d'âme.
Owen Sheers , dès la première phrase de son roman, instaure un malaise qui ira s'amplifiant et perdurera même quand sera identifié "l'événement qui bouleversa leur existence". En effet, les liens , bien plus complexes qu'il n'y paraît à première vue, entre les différents personnages, vont les entraîner dans des chemins très tortueux .
Remords, conflits de loyauté, culpabilité sont analysés avec finesse et sensibilité. La narration est extrêmement efficace, le lecteur se perd en conjectures sur la nature de cet événement avant de rester le souffle coupé.Le récit,ponctué de réflexions sur l'écriture (Michael est écrivain), gagne encore en profondeur et crée même peut être une mise en abyme, comme semble le suggérer la dédicace...
Un roman qui nous ferre d'emblée et qu'on ne lâche pas car il allie , et c'est rare, qualité de l'écriture et subtilité de la narration. du grand art !
Il y avait la page 51 de David Vann il y aura maintenant celle d' Owen Sheers (je me garderai bien de vous donner sa numérotation !)
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
10 octobre 2016
Un roman impressionnant de maîtrise, impossible à lâcher, qui donne à ses personnages une présence et une épaisseur rares et dont l’intrigue est savamment orchestrée.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
12 octobre 2015
Un deuxième roman sur la rédemption illustrant à merveille les questions éternelles et universelles des relations humaines.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Pour chacun des textes qu’il livra, du millionnaire de Central Park au SDF du Bronx, la technique de Michael était la même : l’immersion. Il commençait par jouer sur le temps, en le dépensant sans compter. Constamment présent, il observait jusqu’aux plus anodins des événements du quotidien, finissant toujours, malgré sa grande taille et son accent, par se faire oublier. Il prit l’habitude de se promener en permanence avec des centaines de fiches blanches assez fines pour être glissées dans la poche intérieure de sa veste. Ce support, avait-il constaté, était plus discret et, en un sens, moins effrayant qu’un carnet de notes, car il laissait penser que ce qu’il écrivait n’était pas dûment consigné mais simplement jeté sur un bout de papier, appelé à disparaître à un moment ou à un autre.
Lorsque, après des mois de documentation, Michael sentait qu’il en avait assez vu et entendu – c’était une intuition plus qu’une certitude, une impression qui affleurait dans son champ de vision -, il sortait de l’existence de ses sujets aussi brutalement qu’il y était entré. Emportant avec lui leurs histoires jusqu’à son bureau dans son appartement de SoHo, où il s’immergeait à nouveau, adoptant un style romanesque afin de s’effacer non seulement de leur vie, mais aussi de ce qu’il écrivait sur eux. Il était bel et bien présent, à leurs côtés, pour assister aux événements qu’il décrivait – le jour où l’inspection sanitaire avait découvert un rat, le jour où un gamin avait agressé son professeur de maths, le jour où le chien du millionnaire s’était fait écraser – et cependant Michael ne figurait jamais dans la version définitive. Seuls les personnages demeuraient, menant leurs vies à la troisième personne, égrenant les heures et les jours de la ville comme les pages d’un roman.
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L’événement qui bouleversa leur existence survint un samedi après-midi de juin, quelques minutes à peine après que Michael Turner, croyant la maison des Nelson déserte, eut franchi le seuil de la porte du jardin. Ce n’était que le début du mois, mais Londres se boursouflait déjà sous la chaleur. Les fenêtres béaient le long de South Hill Drive. Garées des deux côtés de la route, les voitures bouillaient, brûlantes, leurs carrosseries prêtes à craqueler au soleil. La brise du matin s’était retirée, laissant la rangée de platanes parfaitement immobile. Les chênes et les hêtres du parc alentour ne bruissaient pas davantage. La vague de chaleur s’était abattue sur la ville une semaine plus tôt, et cependant les herbes hautes qui s’étendaient hors de l’ombre protectrice des arbres commençaient à jaunir.
Michael avait trouvé la porte du jardin des Nelson entrouverte. Il s’était penché dans l’entrebâillement, l’avant-bras appuyé au cadre de la porte, et avait appelé ses voisins.
« Josh ? Samantha ? »
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« L’événement qui bouleversa leur existence survint un samedi après-midi de juin, quelques minutes à peine après que Michael Turner, croyant la maison des Nelson déserte, eut franchi le seuil de la porte du jardin »
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De la même manière , Michael trouvait un certain soulagement à ce que Caroline soit une inconnue pour Josh et Samantha. Josh croyait bien avoir vu l’un de ses reportages une fois dans un hôtel à Berlin, mais il n’en était pas persuadé. Ce qui était sûr , en revanche, c’est que ni l’un ni l’autre ne l’avaient jamais rencontrée en personne. A leurs yeux, sa mort était juste un événement dans la vie de Michael. Une chose avec laquelle il était arrivé à leur porte, comme avec le reste de son passé, alors qu’avec ses amis d’avant, il se sentait lesté d’une perte. Pour Samantha et Josh, Caroline n’existait qu’à travers ce que Michael racontait. Quand il leur parlait d’elle, il s’entendait raconter sa vie, et non sa mort. Ainsi, pour eux, il n’y avait pas d' »avant » Caroline, il n’y avait que l’écho d’un être, qui résonnait encore chez cet homme assis à leur table, non pas comme une absence mais comme une partie de lui. (p. 91)
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Jusqu’à sa rencontre avec Michael, sa vie avait été une longue séquence de vagabondages plus ou moins excitants. Les aéroports la détendaient, comme si être en transit était son état naturel. Ses souvenirs les plus intenses étaient des arrivées et des départs, parenthèses entre lesquelles se déroulaient les chapitres successifs de son existence. Pour Caroline, s’abandonner au rythme aléatoire des événements constituait une forme de liberté. Être envoyée en reportage au dernier moment, ne pas savoir où elle allait, ni quand. Sentiment familier l’inconnu.
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Video de Owen Sheers (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Owen Sheers
Owen Sheers - J'ai vu un homme .Owen Sheers vous présente son ouvrage "J'ai vu un homme" aux éditions Rivages. Traduit de l'anglais par Mathilde Bach. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/sheers-owen-homme-9782743633219.html Notes de Musique : The Crazies Are Out Tonight by Dylan Palme. Free Music Archive. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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