Avec le club de lecture du mois d'octobre (2015) Babelio offre l'opportunité de lire l'ouvrage le plus connu de
Mary Shelley :
Frankenstein ou le Prométhée moderne. Cette lecture peut également être réalisée dans le cadre du challenge XIXème puisque le roman a été édité en 1818.
Certains ouvrages classiques sont intemporels et d'autres le sont moins. Hélas c'est à cette seconde catégorie que doit être rattaché cet ouvrage. Si les spécialistes se battent encore, il semble admis que nous avons ici affaire à un précurseur de la science-fiction. Il est toutefois curieux de constater que tout ce qui touche au fantastique tient bien peu de place ici.
L'auteure porte davantage attention aux discours moralisateurs, à la conduite des personnes, bref au genre et aux valeurs des humains. le message subliminal qu'elle développe ici a bien du mal à passer au XXIème siècle. Sans excuser pour autant les agissements de la créature comment ne pas compatir à son malheur ? A l'image des de Lacey, les humains donnent ici une bien piètre image d'eux-mêmes. le protagoniste Victor Frankenstein peine également à susciter notre sympathie : si celui-ci apparaît comme brillant il démontre également une grande part d'arrogance, de stupidité et d'auto-apitoiement.
L'écrivaine utilise avec brio la mise en abîme via des supports assez diversifiés permettant une narration indirecte riche, complexe, intéressante mais ennuyeuse au final, notamment pour la partie la plus importante de l'oeuvre : le récit du protagoniste. Pour ne rien arranger, le scénario est assez peu immersif et émaillé d'approximations ou de raccourcis (le hasard tient une bien trop grande place pour être crédible). La manière dont le récit se termine est bien trop rude et irrespectueuse du lectorat.
Les efforts ne sont pas ménagés pour susciter un intérêt sans cesse déclinant : ainsi les voyages à travers l'Europe. Pourtant, il est difficile de s'extirper de ce sentiment d'ennui. Pour ne rien arranger, l'histoire est franchement prévisible et ne nous révèle guère de surprise. Fort heureusement, le récit demeure assez bref (moins de trois cent pages en format de poche).
Autant de commentaires qui demeurent ce qu'ils sont et qui ne risquent pas de faire de l'ombre à un roman qui est considéré comme un chef d'oeuvre et qui su créer une mythologie et décider nombre d'écrivains à se lancer sur la voie de la création de bien sombre créatures…