AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 4270 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fade et suranné.


Une petit livre écrit par désoeuvrement et par défi qui finit comme un classique ( et non un chef d'oeuvre), détonnant avec ce qui se faisait à l'époque de son écriture.


Tout le monde connaît le "monstre" de Frankenstein, immortalisé à l'écran par Boris Karloff (encore que les boulons et les électrodes ne soient pas dans le livre), un beau bébé à la peau de momie de près de 2 mètres 50 (8 pieds, pour plus de facilité lors de sa fabrication). Tout le monde sait, que le monstre n'a pas de nom et que Frankenstein est celui du savant qui lui a donné la vie. Mais qui a lu l'oeuvre originale ? Ben pas moi, voilà une erreur réparée...


L'histoire d'un savant maudit (dépassé par son oeuvre) et non d'un savant fou et machiavélique, ayant percé le secret de la vie et qui crée une créature pensante de toute pièce. Une créature qu'il rejettera immédiatement. Cette créature autodidacte, sensible et parlant très bien (contrairement à l'image qu'on se fait d'elle) sera également rejetée par ceux qu'elle tentera d'approcher, recherchant leur compagnie. Ne pouvant s'intégrer, rejetée par son créateur qui lui refusera même une compagne, il choisira, la mort dans l'âme, la haine, persécutant son créateur qui trouvera la mort en le pourchassant.


Le roman est un mix de roman épistolaire et d'une narration à la première personne que j'ai trouvé extrêmement fade, sans relief et, pour le coup ce n'est pas la faute de l'écrivaine, dans un style terriblement vieilli. C'est long à démarrer (alors que le livre ne fait que 250 pages), il y a des longueurs, des répétitions, des descriptions qui n'apportent rien au récit. Bref à mon sens, il ne faut pas lire ce livre pour sa capacité à tenir le lecteur en haleine (qui suis-je pour critique sa qualité littéraire ?). Je me suis ennuyé.
Au delà du style, reste ce que représente l'histoire. Un intérêt historique indéniable pour la science-fiction, point de départ du mythe de Frankenstein qui obligera des générations d'auteurs de sf à se faire retourner contre leur créateur, les êtres ou intelligences artificiels. Heureusement qu'Isaac Asimov passera par là et mettra fin à cette terrible série en créant les trois lois de la robotique (dont la première interdit au robot de porter atteinte à un être humain).
Restent la mise en lumière des peurs humaines de l'inconnu et de l'étranger, les dangers de la recherche non contrôlée ou la création non assumée.


Trois étoiles, pour son caractère "historique" et culture générale, mais deux étoiles si on lui retire sa célébrité.
Commenter  J’apprécie          14034
Je pensais relire Frankenstein mais il s'est avéré que l'édition qui traînait dans ma bibliothèque depuis 14 ans était une version abrégée. Je suis donc passée au texte intégral.

Tout le monde connaît l'histoire de Victor Frankenstein et de sa créature (qui n'a pas de nom). Je ne vais pas vous raconter l'histoire.

Mon impression : c'est une histoire affreuse. Je ne dis pas qu'elle est mal racontée, bien que je ne sois pas friande des genres épistolaires. Ce monstre qui n'a pas demandé à «venir au monde » ne trouve évidemment pas sa place dans la société. Ce sentiment d'exclusion va faire naître en lui une haine et un désir de vengeance qui va faire beaucoup de victimes.

Je n'ai pas apprécié le personnage de Frankenstein.

- Maudite créature ! dit Frankenstein.
- Maudit créateur ! dit la créature.

Qu'ils se battent en duel et qu'on en finisse !

C'est un classique que je ne relirai plus.



Challenge plumes féminines 2018
Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (127)
Commenter  J’apprécie          499
Ce que j'ai ressenti :
« Esprits errants, si vraiment vous errez et si vous ne restez pas dans vos lits étroits, accordez moi un peu de bonheur ou conduisez moi comme votre compagnon, loin des joies de l'existence! »

Ma première satisfaction, c'est d'enfin avoir lu ce Classique ! Dès fois on s'en fait une montagne, on ne s'y aventure pas de peur que ce ne soit trop ardu comme lecture, mais finalement c'est n'est pas le style qui m'a rebuté malgré les 200 ans qui nous en sépare !

Connaitre enfin la véritable histoire de ce personnage et l'origine de ce mythe restera le gros « plus » de cette lecture. Maintenant je sais que Frankenstein n'est pas la créature mais le créateur, qu'elle était jaune (et non pas verte) et qu'elle n'est pas un monstre dénué de paroles, mais bien, un être pensant. C'est fou l'effet de la cinématographie de nos jours comme elle peut induire en erreur.

Pour ce qui est de l'oeuvre en elle même, j'ai adoré l'incipit épistolaire! J'aurai même préféré suivre ce roman ainsi ! Ce Robert Walton a une passion dans son écriture qui nous anime des meilleurs sentiments! On se sent présent à ses cotés dans le Grand Froid et son enthousiasme est fortement contagieux ! Ce capitaine courageux et animé a eu plus mon intérêt qu'aucun autre personnage de ce livre.

« Qui peut arrêter un coeur déterminé et un homme résolu à tout ? » p18

« Je suis surement besogneux-entreprenant comme un artisan qui travaille avec persévérance et courage- mais en outre il y a en moi l'amour du merveilleux, la croyance au merveilleux, présente dans tous mes projets. » p16

Changement de style ensuite et autre personnage qui prend le relais… Déjà, j'accroche moins… La vie de Victor Frankenstein est intéressante jusqu'à ce qu'il crée sa fameuse créature… Là l'ennui commence à me saisir, car ce personnage sombre dans la mélancolie et se plaint, se plaint, se plaint…. J'aurai encore préféré suivre un savant fou imbu de lui même, que cet être lâche et abattu qui refuse de prendre ses responsabilités !

Le temps m'a paru long et ennuyeux à ses cotés, simplement parce qu'il me semblait trop apathique, et puis cette créature pensante (d'ailleurs là aussi Grand Mystère quant à sa capacité de vie et de conscience^^) qui détient les vraies valeurs de Bien décide de se tourner vers le Mal parce qu'il est rejeté? Mouais pas convaincue , moi!

Heureusement que sur la fin j'ai vu comme un petit regain d'intérêt pour ce duo maléfique et torturé.

Après, je peux comprendre que ce livre a ses adeptes, mais c'est surtout l'imaginaire vers quoi il tend qui est intéressant! Les pensées et réflexions qui en découlent, plus que le texte en lui même qui manque un peu d'action. Précurseur d'un genre littéraire, il me fallait enfin connaitre ce Classique pour mieux apprécier la SF d'aujourd'hui.

Lu en LC avec ma binôme Belette2911, un joli moment Halloween ! ;)

Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          465
MOI, MOI, MOI, MOI, ET MOI...

5017 lecteurs affichés,
1638 notes,
188 critiques, (189 avec celle-ci),
159 citations à ce jour : cet indéniable, ce vénérable classique anglais qui fête cette année ses 200 printemps (sans doute devrions-nous écrire : ses 200 hivers, si l'on s'en réfère à sa date exacte de publication, un 1er janvier 1818), écrit par une jeune inconnue de seulement dix-neuf ans, n'est pas près d'être remisé dans le rayon des "grands classiques oubliés".

Aussi nous contenterons nous, pour une fois, d'une chronique assez brève, tout ou presque semble avoir été résumé, expliqué, conté, décortiqué par de bien belles et intéressantes plumes avant cet insigne ajout.

Avant tout, le futur lecteur de ce roman gothique - parce qu'il s'inscrit indéniablement dans cette lignée très en vogue depuis "Le Château d'Otrante", le fameux "Le Moine" de Matthew Gregory Lewis, de deux ans antérieur à l'époustouflant "Melmoth" mais très légèrement postérieur au fascinant Manuscrit trouvé à Saragosse -, n'a pas grand chose à voir avec les représentations postérieures que la culture populaire a pu en faire, surtout depuis ses innombrables interprétations cinématographiques (on songera, bien entendu, au célèbre Boris Karloff dont l'interprétation du "monstre" aura des répercussions sur sa vie et sa carrière toute entière).

Roman romantique indéniablement - au sens littéraire du terme - bien que par certains aspects, il en prenne l'exact contre-pied (une critique à peine voilée de l'individualisme souvent revendiqué par les promoteurs du romantisme originel, une certaine rationalité dans cet atmosphère emprunte d'irrationnel, etc), roman philosophique et pour une part en réaction à celle, très libérale (et féministe), issue des Lumières, de son père le philosophe William Godwin (le moins que l'on puisse en dire c'est Mary Shelley ne semble guère portée à défendre l'idée paternelle d'une humanité susceptible de s'améliorer moralement, surtout pas en dehors des institutions telle la famille, le mariage, etc). Roman précurseur des genres liés à la littérature d'épouvante (bien que plus grand chose n'effrayera le lecteur du XXIème siècle, soyons clairs) et fantastique, voire science-fictionnel (selon d'aucuns, ce que nous trouvons pour notre part assez osé, la partie "scientifique" de l'ouvrage y étant réduite à peau de chagrin), ce Frankenstein où le Prométhée moderne est bel et bien un peu de tout cela, ce qui n'est évidemment pas rien pour une première oeuvre.

Exemple assez marquant de roman épistolaire dans lequel s'enchâssent plusieurs récits, il débute ainsi (et s'achève de même) par les courriers qu'un jeune explorateur des régions glacées de l'océan arctique, Robert Walton, adresse à sa soeur restée au pays. le roman prend réellement consistance après que l'aventurier ait secouru le fameux Victor Frankenstein, dont on finit par comprendre qu'il était alors à la poursuite de sa fameuse créature afin de la faire disparaître de la surface de la terre (à moins d'y rester lui-même, dans cet ultime combat entre notre Prométhée moderne et l'abomination qu'il a créé). S'insérera un autre récit, vers le mitan du roman : celui, conté par la créature elle-même à son géniteur déraisonnable et inconséquent, de sa découverte du monde des hommes, ses innombrables déconvenues ainsi que l'enfer qu'il vécut et finit par le rendre aussi monstrueux à l'intérieur qu'il l'est en apparence. Et de découvrir que le "démon" du livre est non seulement doué de langage, mais qu'en vertu d'une véritable intelligence et d'un apprentissage complet d'autodidacte, il s'exprime avec toute la correction d'un lord britannique, à mille lieues du nigaud horrible et mutique de l'imagerie (cinématographique) d'Épinal !

L'ouvrage est très riche de thématiques, d'intentions, d'inventivité formelle, d'imagination, de réflexions (sur l'individu et la société des hommes. Sur la genèse, sur l'idée d'être père sans mère, etc), c'est absolument indéniable. Pourtant, fastidieuse et fade en fut sa lecture : alourdi par mille considérations intimes confiées sans relâche mais avec un sens de la répétition dans l'erreur absolument confondant, des remarques "psychologisantes" qui sont, souvent, d'une naïveté confinant à la niaiserie, d'expression de sentiments presque invariablement outrés, d'une trame voyageuse proche de l'insipide tandis que le roman est aussi, incontestablement, un hommage à cette région de Suisse où se retrouvèrent alors la future Mary Shelley, son amant et futur époux Percy, l'immense poète Byron et sa jeune maîtresse (fille de la marâtre de Mary) mais dont les descriptions sont aussi plates que le Mont-Blanc et la mer de glace sont d'altitudes élevées ! Quant aux dialogues, innombrables, ils sont empesés, empruntés, lourds, sans vivacité et peu crédibles - même en les imaginant dans la bouche de personnes bien nées de ce début de XIXème siècle -. Quant au style, malgré une traduction récente des éditions Gallimard, il est très largement suranné (ce qui peut s'avérer absolument charmant, surtout avec la richesse syntaxique et lexicale des auteurs de cette époque) mais il apparaît ici souvent très sec, sans grâce ni poésie ni envolée - la conséquence de ce parti pris de Mary Shelley d'adopter la tonalité du compte-rendu, du récit circonstancié et artificiellement neutre - et finit par donner à son lecteur l'impression d'une longue litanie de répétitions stylistiques et d'absence fondamentale de diversité. Quant aux personnages, ils sont tellement stéréotypés, tellement enfermés dans leurs rôles, leurs développements (ou absence de développement) intimes et personnels que cela en devient rapidement lassant, qu'on peine à s'y attacher. Même si l'on comprend rapidement que l'autrice n'a pas la moindre intention de nous rendre Victor Frankenstein réellement sympathique (mais il est des anti-héros que l'on finit toutefois par aimer), confit qu'il est dans son égotisme outrancier, ses aveuglements immuables, ses erreurs infondées mais toujours répétées et son manque presque total de clairvoyance, on peine à en admettre la construction profonde.

Projet sans nul doute incroyable d'une jeune femme née en une époque où, c'est le moins que l'on puisse en dire, le sexe prétendument faible n'avait guère son mot à dire - pour mémoire, le roman fut d'abord publié anonymement -, celui-ci représente sans aucun doute une époque (aux propos bien plus réactionnaire qu'il y parait d'abord, si l'on n'y prend garde), dans la lignée de l'apophtegme invariablement remâché par des générations entières de lycéens («Science sans conscience n'est que, etc»), rappel à l'ordre moral - rien ne saurait sortir de bon hors de la famille et du mariage - après des années de bouleversement politiques et sociaux dans la lignée de la Révolution Française (le père de Mary Shelley fut accueillit chaleureusement par nos gaulois révolutionnaires lors de la première célébration de la prise de la Bastille), ce texte avait indéniablement tout pour devenir un classique... Il lui manque cependant beaucoup de puissance, de souffle et de générosité pour pouvoir être rangé dans la catégorie supérieure des "chefs d'oeuvre".

Une légère déconvenue de lecteur, donc, sans regret cependant d'avoir enfin pris le temps de découvrir cette oeuvre relativement incontournable de la littérature anglaise d'il y a deux siècles.

Quant à la brièveté annoncée (et sincèrement envisagée) de cette chronique... On ne se refait pas !
Commenter  J’apprécie          457
Malgré le fait que ce soit un classique littéraire, Frankenstein ou le Prométhée moderne ne m'a pas totalement convaincu.

Tout le monde connaît l'histoire de Frankenstein, qui transgresse la science et arrive à créer un être vivant dont on ne connaît pas le nom. But ultime de sa vie mais qui va au final se retourner contre lui.

Mary Shelley commence donc son roman par un incipit épistolaire où Robert Walton couche par écrit à sa soeur, les confessions de Victor Frankenstein et de l'être qu'il a créé. L'histoire aurait pu continuer de la sorte pour garder son intérêt mais nous nous retrouvons dans un récit de narration qui perd un peu de son potentiel.
Nous nous situons donc au coeur de la vie de notre protagoniste et allons vivre avec lui les chamboulements de sa vie.
La science est un domaine qui intrigue énormément mais il faut savoir en fixer les limites. Arriver à créer un être vivant, totalement autodidacte, capable de ressentir des émotions et faire la différence entre le bien et le mal me paraît un peu tiré par les cheveux.
Malgré tout, lorsqu'une personne passe autant de temps de sa vie sur un projet, pour lui tourner le dos dès qu'il aboutit est réellement surprenant, surtout quand on choisit d'en faire un être aussi hideux.
Du coup je n'ai pas du tout réussi à m'attacher au personnage de Frankenstein ni lors de ses différentes péripéties.
Concernant le monstre qu'il a créé, j'ai trouvé que cela ressemblait fort à une étude réaliste et minutieuse de la société. Il existe de toute évidence des personnes qui sont totalement autodidactes au contact des autres, donc sa rencontre avec une famille dans les bois ne m'a pas dérangé.
Ensuite le fait de rejeter une personne qui est totalement différente de nous est bien monnaie courante dans notre société donc j'ai trouvé cela plausible aussi.
Cependant, qu'un être bienveillant qui ne demande que de l'amour se retrouve à basculer du côté obscur parce qu'il est rejeté par le monde me paraît assez excessif.
Il est évident que dans la vie on a besoin de se sentir entouré et aimé mais je ne pense pas que l'on en vienne à tuer si ce n'était pas le cas.

Les descriptions étaient extrêmement longues et pas forcément nécessaires. de toute évidence le cinéma a très mal retranscrit cette histoire qui n'a relativement rien à voir, en-dehors de la création de l'être vivant.

Je n'ai donc pas vraiment été conquise par ce classique littéraire même si certains points étaient intéressants.
Lien : https://fantasydaniella.word..
Commenter  J’apprécie          401
S'il y a une chose qui m'agace, c'est de souvent voir confondues dans l'esprit populaire et l'opinion publique la figure du Pr Frankenstein et celle de sa créature monstrueuse. Il m'est même arrivé à diverses reprises de croiser dans des romans des références à la créature alors improprement dénommée "Frankenstein" pour décrire un être repoussant. Des romans d'auteurs qui prouvent par là même leurs méconnaissances littéraires. Non pas que faire cette confusion soit un crime, notez bien, mais l'entretenir n'est pas glorieux pour autant. Ce n'est pas comme si on parlait d'une oeuvre inconnue, il s'agit d'un classique dont on ne compte plus les adaptations.

Pour le lecteur d'hier, ce roman fut un ovni totalement surprenant et osé qui touchait à la sacro-sainte création de l'Homme par Dieu puisqu'un homme, un simple mortel, scientifique et professeur suisse, pouvait donner artificiellement vie à un être pouvant agir, penser et même ressentir des émotions. Un être doué de parole, de raison et de quelques cicatrices fort disgracieuses, mais qui ne pouvait qu'être monstrueux et dérangé, voire dangereux, puisqu'issu du péché d'orgueil de l'inventeur, le fameux Pr Frankenstein, qui comme la grenouille ayant voulu se faire plus grosse que le boeuf, a voulu aller à l'encontre de la nature et de l'ordre établi. Mal en prendra à notre apprenti sorcier sur qui va retomber la malédiction fatale née de son outrage à l'ordre du monde et des choses.

Il faut avouer que pour l'époque - et encore plus pour une femme écrivain même protégée par l'anonymat - le sujet était audacieux, et la narration, s'il est vrai qu'elle s'alourdit de tournures et d'une structure désormais surannées, n'en demeure pas moins fascinante par ses développements psychologiques et la montée en tension de l'action. Hélas, je crains que pour un lecteur d'aujourd'hui, le roman présente moins d'enjeux, et ne garantit nullement d'effrayer même les âmes les plus sensibles. Sujet éculé ? Sans doute la rançon du succès !

Il n'en demeure pas moins que ce classique, classé à raison parmi les grandes oeuvres romantiques et classiques, mérite d'être connu, ne serait-ce que pour distinguer le créateur de la créature.


Challenge MULTI-DEFIS 2020
Challenge XIXème siècle 2020
Commenter  J’apprécie          360
Désigné souvent à tort par le nom de son créateur, le monstre mythique du docteur Frankenstein est une des créatures cinématographiques les plus connues au monde. Films, séries et dessins animés ont adapté à toutes les sauces ce monstre imaginé par Mary Shelley en 1818 dans son célèbre roman "Frankenstein ou le Prométhée moderne", considéré par beaucoup comme le premier véritable roman de science fiction jamais écrit.

L'histoire de ce monstre, tout le monde en a entendu parler au moins une fois. Un jeune scientifique de bonne famille, Victor Frankenstein, adepte de la philosophie naturelle, est obsédé par l'idée de découvrir l'origine de la vie et par la création de l'être parfait. A l'aide d'un assemblages de morceaux de cadavres, Frankenstein va alors créer une créature douée de vie.

Si les films nous ont souvent dépeint une créature repoussante, gauche et qui balbutie quelques mots, la créature de Mary Shelley, désignée par "le démon" ou "le misérable" par son créateur, est un être intelligent, doué de paroles et de sentiments, comprenant la valeur du bien et du mal, de la vertu et du vice. En fait, à part son apparence hideuse, il s'agit dans ce roman d'un être tout à fait civilisé et même cultivé qui pourrait prendre le thé en société. S'il est un monstre - au sens moral du terme - , il ne l'est pas par nature mais par la faute des hommes. Ses mésaventures révéleront que les hommes voient avant tout en lui son apparence physique repoussante et le condamne à l'exil et la solitude malgré sa bonne volonté. de quoi bien énerver notre "misérable" qui est doté d'une force surhumaine.

C'est en fait le personnage de Frankenstein qui m'apparaît comme le véritable monstre dans cette histoire. Chouineur, mièvre et lâche, il se détourne de la créature qu'il a créée de ses mains, horrifié par son aspect... qu'il a eu pourtant largement le loisir d'observer durant son "opération". A peine "né", il le rejette et l'abandonne, créant à ce moment là précisément le véritable monstre que la créature va devenir en tuant par dépit tous les proches de son créateur. Frankenstein est un irresponsable. Il a pêché par orgueil et a commis un sacrilège en jouant avec la mort et la vie. Il en paiera le prix toute sa vie, à l'image d'un Prométhée moderne.
Le thème principal du roman est donc intéressant : attention à l'engouement provoqué par les avancées scientifiques et aux expérimentations contre nature ! Mary Shelley interroge dans son oeuvre le bien-fondé du progrès scientifique et discerne avant l'heure les enjeux éthiques que pose cette science toute neuve.

Mais que ce récit est long ! L'histoire que nous conte la créature dans son appentis est interminable, les plaintes et jérémiades de Frankenstein qui plonge dans cette terrible "mélancolie" me l'ont rendu agaçant, les descriptions des pays parcourus m'ont ennuyée. J'ai trouvé le style plat et souvent insipide, avec souvent le sentiment de tourner en rond. Le format "nouvelle" aurait je pense convenu à ce conte fantastique.

De toute évidence et malgré une idée de départ intéressante, je n'ai donc pas été sensible à ce classique - parfois érigé en chef-d'oeuvre ? - qui annonce les prémices de la science-fiction moderne. le style a pour moi été rédhibitoire.
Commenter  J’apprécie          286
« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'une classiqueté fondatrice avec Frankenstein ou le Prométhée moderne, de Mary Shelley.

-Tu utilises des mots qui n'existent pas, ça ne te fait rien ?

-Rien du tout.

Or donc Frankenstein, jeune homme plein de talent, heureux fils dans une famille unie et heureuse, s'intéresse à l'ésotérisme, puis aux sciences. Sa passion l'emporte tout entier et il se trouve bientôt en mesure de fabriquer un… un humain, a priori, constitué de cadavres. Hélas, le créateur se trouve dépassé par l'horreur de sa prouesse.

-Aaaaarhg, mais quel début casse-pieds. Que c'était long ! Mais looong ! ce que je m'en fiche, du passé et des voyages du narrateur qui commence l'histoire et qui n'est même pas le héros ! Et le héros, tiens, parlons-en. Ce qu'il m'a gonflée, lui aussi !

-Ah bon ? Moi j'ai bien aimé Frankenstein, sa déprime romantique m'a amusée.

-Romantique ?! Frankenstein ?

-Mais oui ! dès qu'il éprouve une émotion, un paysage lui répond. Il promène sa tristesse et ses inquiétudes lors d'orages, de nuits brumeuses, sous des pluies battantes, dans la barque qu'il prend seul sur un lac, en contemplant les reliefs sublimes des montagnes… Tout l'aspect « quand je regarde l'horizon, je pense à la vie », j'adore. So début dix-neuvième, darling ! Plus sérieusement, je trouve les tourments intérieurs du savant orgueilleux plutôt réussis.

-Moi je l'aime pas. En plus, ce qu'il fait, c'est Dégueulasse.

-Pas faux, mais je ne pense pas que Mary Shelley essaie de le rendre sympathique.

-Et puis je ne supporte pas Rousseau, et le texte baigne dans ses niaiseries ! Toute cette morale, tout ce baratin « gna gna gna on gnest nyaturellement bon à la gnaissance », ben tiens ! ça me fait doucement rigoler.

-Cependant, il reste une idée intéressante, à savoir que l'amour et l'acceptation d'autrui peuvent nous rendre meilleur, et ça, c'est bô.

-Ca serait vraiment bô si ça tenait la route, Déidamie ! Comment se fait-il dans ce cas que Frankenstein devienne un tel monstre d'égoïsme alors qu'il a reçu tout l'amour qu'il voulait ?

-Oui, euuuh… bon… nan, mais je parle pour les créatures constituées de toutes pièces… pour les humains naturels, c'est plus compliqué…

-Waaah. Et c'est moi qui suis censée être de mauvaise foi. Quoi qu'il en soit, tu peux pas dire que cette histoire tienne la route ! Tout le monde s'exprime de la même façon, surtout la créature ! Je trouve le vocabulaire pédant ! Quel snobisme insupportable ! Et le roman ne reste même pas cohérent avec lui-même : le dénouement avec la gentille famille dans la forêt n'a aucun sens ! Ca m'énerve !

Bref ! Ce texte n'a pas d'autre intérêt que celui de vous enseigner l'histoire littéraire de la SF !

-Tu exagères. Moi j'aime bien le côté démodé…

-Parce que t'as mauvais goût. »
Commenter  J’apprécie          273
Roman trouvé en boite à livres récemment. Étant un classique du genre, je n'ai pas hésité longtemps à le prendre même s'il s'agit d'une vieille édition de 1976. Vu sa faible épaisseur (moins de 200p), il a été vite intégré à mes encours entre deux romans plus conséquents. Je connais ce mythe uniquement par les films.

La lecture a été rapide. L'histoire se fait entre deux points de vue : le journal de bord d'un capitaine en route pour le Pôle Nord et le récit de Frankenstein. Ça se laisse lire même s'il y a quelques incohérences du fait de la grandeur du monstre de Frankenstein. L'histoire se déroule sur une vingtaine d'années, celle-ci est bien différente de celle relatée dans les films. Il se passe beaucoup de choses dans ce court roman mais il aurait mérité d'être un peu plus étoffé. À moins que je ne possède une version abrégée pour les enfants… Car l'édition fait penser aux bibliothèques vertes et roses.

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une bonne lecture. J'essaierai peut-être de me procurer d'autres romans de cette auteure au cas où. Si vous êtes amateurs du mythe de Frankenstein, je vous conseille de le découvrir vous en faire votre propre avis.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          250
Le style ne m'a pas du tout convaincu, le choix de faire parler chaque protagoniste à la première personne du singulier rend le récit lourd, centré sur l'auto-apitoiement de chacun, à coup de litres de larmes, de “souffrances de l'âme” et d'adjectifs redondants, chacun des personnage est plus agaçant l'un que l'autre, et cela a un peu gâché mon plaisir, on est en plein romantisme, l'influence de Goethe se fait sentir dans le style et la forme (passages épistolaires par exemple), mais cela ne convient pas vraiment à l'intensité dramatique que le sujet aurait mérité. le rythme aussi m'a déçu, cette longue introduction sans saveur (1 cinquième du livre), où l'on revient sur le passé du marin qui recueille le Viktor Frankenstein au pôle nord, puis de chaque membre de la famille de Viktor n'apporte strictement rien à l'histoire.
Ce roman souffre d'une écriture assez mièvre, et manque d'articulations fortes et parfois de cohérence, mais le mythe inventé par Mary Shelley, inspiré lui même d'un mythe de l'antiquité, possède un potentiel formidable. Pour une fois, j'ai le sentiment que le mythe et les exploitations qui en découlent ont plus de force que l'écrit original. Par exemple dans la version de Kenneth Brannagh, je trouve que la transformation de l'histoire qu'il a apporté au sujet de la créature féminine est beaucoup plus forte et il m'a manqué de la retrouver dans le roman.
Commenter  J’apprécie          253




Lecteurs (13489) Voir plus




{* *}