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sur 4269 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce Prométhée moderne n'a rien à envier à son légendaire aîné qui déroba le feu sacré de l'Olympe pour en faire don aux humains, déclenchant alors la fureur des Dieux !
Mary Shelley, elle, n'a pas usurpé son talent pour écrire ce premier roman en 1816 à l'âge de 19 ans, Frankenstein est entré dans le lexique et le patrimoine mondial.
Pourtant toute sa vie se déroule sous l'emprise du malheur !
Âgée de dix jours, elle perd sa mère. Avec son mari, elle combat un endettement sans fin. Elle Perdra trois de ses quatre enfants. Et comme si cela n'était pas suffisant, son époux se noie dans l'océan !
Les Dieux voulaient-ils se venger ?
Il semble bien qu'à notre époque, ils ne soient pas encore rassasiés …
de nos jours, Mary Shelley à vaincu pour toujours ce sort funeste en nous offrant son cri humaniste, sensible et poétique.
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À l'instar de Dracula, le Docteur Frankenstein et sa créature sont des personnages récurrents du Septième art. Tout et (surtout) n'importe quoi ont été édités sur ces figures emblématiques : je voulais donc découvrir par moi-même le texte original de Mary Shelley.

Victor Frankenstein est un jeune homme féru de sciences dès son plus jeune âge. A peine rentré dans sa vie d'adulte, il quitte sa ville natale de Genève et sa famille pour s'installer en Allemagne et débuter des études à l'université d'Ingolstadt. Deux professeurs vont alors l'initier à la chimie et aux sciences naturelles : à partir de ce moment-là, le jeune homme n'aura pas d'autres but que de découvrir l'origine de la vie. Au terme d'un travail acharné, il parviendra lui-même à donner la vie à une créature. Mais, à force de vouloir jouer à Dieu, le cours de son existence s'en trouvera complètement bouleversé, les choses allant de mal en pis.

Le roman est composé de trois récits mis en abîme, c'est à dire qu'ils s'imbriquent les uns dans les autres comme des poupées russes. le premier narre l'exploration polaire de Walton qui a recueilli sur son bateau Victor Frankenstein ; le second rapporte l'histoire de ce dernier et le troisième fait état de la survie et de l'apprentissage de la créature. Cette composition offre un grand dynamisme à l'intrigue tout en distillant dans le récit des éléments de compréhension, éclairant le lecteur sur l'histoire des personnages.

Quant à ces derniers, Mary SHELLEY a beaucoup travaillé sur leur psychologie. Ils sont profondément humains et échappent à tout manichéisme. J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour eux : certes, le Docteur Frankenstein souffre des exactions commises par sa créature, mais ne l'a-t'il pas au départ rejeté? Ne lui dédaigne-t'il pas sa part de bonheur en refusant de lui créer une semblable? Certes, le "monstre" a commis des actes impardonnables mais ne souffre-t'il pas de son aspect repoussant qui lui vaut rejet et solitude alors même qu'il possède un esprit fin et raffiné?

Le roman de Mary SHELLEY permet de développer également plusieurs pistes de réflexion non dénuées de philosophie, comme la haine, la vengeance, la solitude, l'amitié, le bonheur ou la Nature Humaine. Est-on humain parce que l'on vit et pense? Est-on humain parce que l'on ressent des émotions et possédons des sentiments? Est-on humain parce que l'on est capable de développer des relations sociales?

Enfin, le style d'écriture de Mary SHELLEY m'a beaucoup surprise au départ : comme l'a fait remarqué Fnitter, le style est pompeux et suranné. Je suis d'accord et il m'a fallu quelques pages pour m'y habituer. Mais passé cela, j'ai complètement adhéré : le style est d'une incroyable beauté et d'une grande diversité. le lyrisme qui s'en dégage donne au lecteur une impression de poésie et le rapproche complètement des narrateurs.

Bref, vous l'aurez compris, le roman de Mary SHELLEY m'a beaucoup séduite par son style d'écriture, son réalisme et ses pistes de réflexion. Il est bien plus étoffé que l'idée de départ ne le laisse supposer. Si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas à faire le détour, il vaut le coup d'oeil.


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Le postulat sur lequel est basé ce roman imaginaire a été considéré par Darwin comme n'appartenant pas au domaine de l'impossible.
Qui est Frankenstein ?
S'il est un savant maudit, il n'est en aucun cas un farfelu, un savant fou comme certaines adaptations le montrèrent ultérieurement.
En 1818, paraît à Londres "Frankenstein ou le Prométhée moderne".
Son auteur est Mary Shelley.
Elle vient peut-être d'écrire le premier roman de science-fiction.
La science pourra-t-elle créer la vie ? Cette question sera souvent reprise dans des ouvrages du genre. Comme Wells avec les voyages dans le temps, Mary Shelley invente un pan de déclinaison de la SF moderne. C'est assurément le plus audacieux, celui qui touche le plus profondément l'essence de l'être humain.
Frankenstein cristallise un des vieux rêves de l'alchimie, un fantasme qui remonte du fond des âges, peut-être engendré par la peur de la mort. Cet ouvrage est devenu dans la littérature mondiale le point d'origine d'un mythe fertile en adaptations.
Si il a fait quelques apparitions au théâtre - dont certaines assez récentes - c'est surtout le cinéma qui s'est emparé "du savant et de sa créature" -
1931 Frankenstein, 1935 la fiancée de Frankenstein, 1939 le fils de Frankenstein, 1942 le spectre de Frankenstein, 1943 Frankenstein rencontre le loup-garou, 1944 la maison de Frankenstein, 1948 Abbot et Costello contre Frankenstein, 1957 Frankenstein s'est échappé, 1958 Frankenstein 1970 et la revanche de Frankenstein, 1960 la fille de Frankenstein.....jusqu'au désopilant "Frankenstein junior" réalisé par Mels Brook en 1974 et le navrant "Frankenstein 90" sorti en 1984.
De ces films, des romans, presque toujours de mauvaise qualité, ont été tirés. Seules quelques nouvelles de science-fiction moderne, formidables pour certaines, ont tiré leur épingle du jeu.
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Frankenstein fait partie de ces romans que l'on connaît – ou que l'on croit connaître – instinctivement. L'imaginaire collectif joue son rôle à fond quand on entend le titre de ce roman et l'on a immédiatement toute une série d'images qui nous passent par la tête rien qu'en y pensant. Mais la réalité est bien loin de ce qu'on imagine, et le roman est, à ce titre, assez surprenant.
En commençant ce roman, on s'attend plus ou moins à une lecture effrayante ou, à tout le moins, pleine de suspense et de tension. Frankenstein semble être la parfaite lecture d'Halloween. Mais ce n'est pas le cas. En fait, le récit n'est pas effrayant du tout et il est même assez triste, par moments.
Les métaphores et références philosophiques sont nombreuses, avec des références à la religion, aux hommes qui se prennent pour Dieu en tentant de donner vie à d'autres hommes, à la mort, à la relation entre les êtres humains…
Plus d'une fois, j'ai été prise de pitié pour ce « monstre » que tout le monde, et son créateur en premier, rejette rien qu'en le voyant. Car la créature créée par Frankenstein est effrayante, et tout le monde s'enfuit à son approche… Il cherche l'amitié et ne trouve que la haine, il voudrait connaître les hommes mais doit vivre seul. Par bien des côtés, il m'a rappelé Heathcliff des Hauts de Hurle-Vent. Tous deux sont rejetés et malheureux de l'être et leur mauvais caractère et leur tendance à la violence ne sont pas uniquement leur fait : ces traits de caractère sont les conséquences de la manière dont les autres êtres humains les ont traité et d'une vie passée à tenter de se faire apprécier. En vain…
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Frankenstein, un mythe devenu si populaire que la créature a dépassé son créateur en terme de "popularité", au point qu'on croit souvent que Frankenstein est le nom de cette malheureuse créature !

C'est une lecture qui s'ouvre et se termine au milieu des glaces, en cela c'est une lecture parfaite pour l'hiver !

Ayant vu les adaptations cinématographiques qui ont été faite de ce roman, j'en ai longtemps repoussé sa lecture afin de profiter pleinement des images créées par la romancière. le temps ayant fait son oeuvre, j'ai été d'abord très surprise par l'écriture, dans un anglais un peu vieilli qui donne une dimension si solennelle au roman ! Par moment j'ai trouvé ce récit un peu long, je l'avoue, l'autosatisfaction permanente du scientifique (Victor Frankenstein) et narrateur m'a souvent agacée - et lorsqu'il ne s'envoie pas des fleurs, il essaie sans cesse de se faire plaindre par son auditoire. Bref, un personnage fort peu sympathique.
En revanche, ce que j'ai apprécié c'est le côté littéraire (les images, la construction du récit, l'emboîtement des récits dans le récit), les questions philosophiques qu'il soulève et surtout le personnage de la créature que j'ai trouvé particulièrement intéressant. le fait d'avoir "laissé couler" toutes les images que j'avais de ce personnage ( "dictées" par la pop culture) ne fait pas du tout justice au travail de la romancière. Et dire qu'elle n'avait que 18 ans lorsqu'elle a rédigé ce roman.En tant que lectrice du 21ème siècle, j'ai été parfois scotchée de lire la justesse avec laquelle Mary Shelley parle de marginalité, de connaissances, du deuil, de la douleur, de la solitude et du désespoir. de plus, la précision avec laquelle elle fait évoluer sa créature, décrivant chaque stade d'apprentissage de manière simple mais si pertinente m'a donné à réfléchir sur la condition humaine et sa construction en tant qu'individu au sein d'un groupe.


C'est un roman court, mais d'une telle richesse ! le genre de livre qui vous rappelle pourquoi les gens aiment toujours les classiques et pourquoi il est important de continuer à les lire.
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Même si le texte est délicieusement suranné, j'ai eu un grand plaisir à me plonger aux racines du mythe Frankenstein et dans l'atmosphère si particulière des romans anglais du début du 19ème, la petite pointe gothique en plus.
Ouvert avec en tête l'adaptation de Kenneth Branagh, j'ai aimé me faire surprendre par une construction narrative totalement différente qui, outre la forme épistolaire du roman, s'appuie sur des scènes d'anthologie tout à fait différentes des interprétations cinématographiques centrées sur la création du monstre et ses méfaits; en particulier, la lente montée en ambiance à travers les premières lettres de Walton jusqu'à sa rencontre avec Frankenstein, la magnifique longue scène de la créature avide de bonté se nourrissant, tapie à côté de leur chalet, de la beauté des de Lacey, et aussi la terrible poursuite finale dans les eaux gelées du grands Nord.
Le coeur et la raison balançant entre un savant fou et égocentrique et la souffrance d'une créature douloureusement solitaire. Un récit troublant plein de zones d'ombre qui soulève beaucoup de questions, tout en offrant le plaisir d'un classique vieilli mais intemporel.
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Suite à un pari perdu, à un rêve et certainement une bonne dose d'opium,Mary Shelley à donné le jours à un monstre de la littérature anglaise du 19ème siècle et du cinéma du 20ème : Frankenstein. Entre les deux siècles, il y à tout de même une différence de taille, pour Mary Shelley c'est le docteur qui s'appelle Frankenstein et pour nous pauvre télévore (enfin plus pour moi) c'est hideuse créature qui porte ce nom. Quoiqu'il en soit la créature va rester dans nos imaginaires, a tel point de devenir un mythe moderne. Comme le sous titre de Prométhée moderne était visionnaire !
Venons en à l'histoire. le docteur Frankenstein marqué par la mort de sa mère a décidé de trouver le secret de la vie. Effrayé par son oeuvre, il fuit, mais la créature va survivre et se rebellé contre son créateur qui l'a abandonné lâchement.
Quand elle imagine et donne corps à ce roman Mary Shelley vit dans un 19ème siècle débutant, plein d'espoirs. La science et la technique révolutionnent la société, la dureté de la vie et rien ne semple plus impossible. C'est dans cette période de changement que naît cette histoire aux thèmes si multiple.
Il y a bien sûr le mythe de Prométhée, Frankenstein va se brûler au soleil de la connaissance et tout y perdre comme le premier. Mais sous ce mythe se cache une réflexion beaucoup plus profonde. Une réflexion sur l'abandon encore très pratiqué dans les basses classes, sur la difficulté de se construire dans un environnement inapproprié sans les repères que sont la famille. Cet abandon est aussi plus théologique, en abordant le sentiment d'absence de Dieu face aux malheureux de ses créature, car Frankenstein est bien devenu un dieu en insufflant l'étincelle de la vie, en créant un nouveau type d'homme qui malgré sa laideur est intelligent, n'apprend il pas à lire et écrire tout seul et mieux adapté au monde par sa force et son insensibilité au climat. Frankenstein horrifié abandonne sa créature, la laisse tout seul, souffrir de faim, de chaleur, d'amour. Comment ne pas se rebeller contre son créateur dans de telles circonstances ! Mary Shelley justifie par-là l'abandon de la religion.
Elle pose aussi la question du mal. La créature devient violente pas par plaisir, elle n'aime pas cela. Elle est même végétarienne. C'est tout dire. La violence est engendrée par l'absence de reconnaissance de son père qui lui refuse même une femme qui pourrait le combler, l'absence d'amour des autres humain qui le rejette pour son physique.
C'est plus qu'un roman, c'est une véritable interrogation sur le monde, le mal et le bien et Dieu.

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Toute une surprise ce Frankenstein!
Je connais le mythe bien sûr, probablement déjà vu un film; et l'image de Boris Karloff me revient en mémoire. Bon, mais encore.
L'histoire pour ma part, tenait à la folie d'un savant qui fabrique un homme à son image, avec des pièces détachées.
Quelle erreur!
L'histoire débute au pôle Nord, dans une expédition du scientifique Robert Walton qui découvre un homme dérivant sur un iceberg. Cet homme, quasi cadavérique, est le fameux Victor Frankenstein. Celui-ci fera le récit de ses aventures et du pourquoi de sa dérive en traîneau dans les glace du grand Nord.
Ce Victor, jeune homme de bonne famille genevoise, est curieux et forge son esprit scientifique auprès des meilleurs professeurs.

« Si vous désirez devenir réellement un homme de science, et non tout bonnement un empirique borné, je vous conseille d'étudier toutes les branches des sciences naturelles, y compris les mathématiques. »

Il va très loin dans ses recherches et développe ses propres talents en créant un être; en donnant la vie à une créature monstrueuse qui l'éloigne de sa famille et de ses amis pendant trop de temps.

« Si l'étude à laquelle vous vous appliquez tend à diminuer vos affections et à détruire votre goût pour les plaisirs simples, c'est que cette étude est certainement blâmable, c'est-à-dire impropre à l'esprit humain. »

Cette créature prendra le large en semant la terreur. En s'attaquant surtout aux proches de Frankenstein, il lui reprochera sa naissance et sa laideur. le monstre est seul et mûri sa rancoeur.

« …une horreur que Dante même n'aurait pas pu prévoir . »

J'ai adoré l'écriture de Mary Shelley. C'est dynamique, intelligent et bien documenté. On voyage beaucoup et ça fait du sens. On voit bien que la dame fréquente des milieux aisés et connaît les poésies de Coleridge, Shelley et Wordsworth. Elle s'attarde à l'aspect humain de la création et non au sensationnel. Il n'y a pas d'horreur autre que le monstre et encore, il est presque attachant. Rien de bien terrifiant car tout le monde s'exprime de bien belle façon.
Un coup de coeur et une découverte classique de 1818 que je recommande fortement.
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Tu vas m'dire que tu connais Frankenstein ? Genre, tu l'as lu jusqu'au bout ? Ouais … c'est c'qui me semblait ! Tu le connais parce que c'est une personnage qui a été utilisé et ré-utilisé, mais en vrai sa véritable histoire tu la connais pas ! J'avoues, moi non plus avant ce jour !

En même temps, tout le monde en parle tellement qu'on a l'impression de le connaître. Sauf que Dr. Frankenstein est un être bien particulier. Tu le prends pour un grand savant ? C'est ce qu'il a été, oui ! Mais avant d'être savant, il a été surtout très malheureux. Tu te doutes bien que c'est la Mort qui l'a entraîné sur ce chemin de traverse.

Et la Mort, c'est ce qui va l'accompagner jusqu'au bout ! On ne fuit pas ses démons … surtout lorsqu'on lui donne la vie et qu'on l'abandonne … La créature, petit être sans défense (ok, j'abuse juste un peu) va le suivre et semer la mort sur son passage. Sauf si !

Cet être si innocent (oui, j'abuse encore ! Mais faut avouer qu'il m'a fait de la peine le bougre.) qu'est la Créature, va proposer un pacte à son créateur … Mais est-ce que ce perfide Dr. Frankenstein va accepter ? Suspens ! Oui, si tu veux le découvrir, faut le lire ! C'est bien beau de regarder Penny Dreadfull, mais ça fait pas tout ! Si tu veux t'instruire, lis !
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Connaissant comme tout le monde le mythe, je tenais à découvrir l'histoire originelle de Mary Shelley. L'auteure déclara qu'elle avait voulu écrire une histoire qui glacerait le sang du lecteur à la simple idée de regarder autour de lui... J'ai tout à fait ressenti ça à certains moments, notamment lorsque Victor, isolé sur une île pour travailler à ses expériences regarde à travers la vitre, et aperçoit le rictus effrayant de sa créature... Là aussi des différences assez importantes sur le fond avec les films, notamment sur la conception de cet être.
Mais la renommé de ce roman est pour moi amplement méritée, et je le conseille, ne serait-ce que pour pouvoir dire que l'on connait VRAIMENT l'histoire de Frankenstein...
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