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Sacra - Parfums d'Isenne et d'Ai... tome 2 sur 2
EAN : 9791094902042
336 pages
Nitchevo Factory (17/04/2016)
4.91/5   17 notes
Résumé :
Une fois encore, les lignes des fils tendus se croisent, et les quêteurs de secrets se rassemblent, cherchant le chemin vers les codes, rites et fragrances du grand carrefour du monde, et ce qu’il reste de la splendeur…
Autour... de la lueur d’une lampe noire dans une boutique d’antiquités de Kensington ~ des cérémonies initiatiques des adeptes de Morphée, et des songes de braise des Khazars ~ du pas des Nephilim sur la route des âges, et des formules d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Après l'enchantement – que dis-je, l'envoûtement – de Sacra, opus I, voici ma chronique de l'opus II. Un second volume fortement lié au premier – je ne saurai donc que vous encourager à les lire dans l'ordre ! 😉

À l'instar du premier, je me suis retrouvée ensorcelée par la plume de Léa Silhol, même si les textes de ce second opus n'ont pas tout à fait la même saveur, ni les mêmes parfums, que ceux au sommaire du premier. Non qu'ils soient moins bons – bien au contraire – mais ils possèdent leur identité propre, malgré les liens qui les tissent aux textes du premier opus ; des émotions différentes. Allons donc pour un avis détaillé ! 🙂

Lumière noire était pour moi une relecture, ayant une l'occasion de lire ce texte lors de sa première parution en anthologie (une anthologie que ma bibliothèque municipale d'alors possédait). Malgré le côté doux-amer de ce texte, ce fut un plaisir de retrouver Camille et sa quête d'une mystérieuse lampe, une lampe fabriquée à Isenne. Isenne… nous voilà d'emblée replongés dans cette ville d'artisans, certes de façon détournée, par le biais de cet objet aux propriétés spéciales, mais tout de même. Une belle entrée en matière, fort bien titrée, pour le recueil !

Sfrixàda nous entraîne cette fois-ci directement en Isenne. Un habitant y conte, à une invitée prestigieuse que les lecteurs de la Sève et le givre reconnaîtront, une histoire qui fait suite à celle contée dans Litophanie (Sacra opus I). de quoi connaître la suite du destin des personnages principaux de cette nouvelle, tout en en découvrant un peu plus sur Isenne (comme ses heures et ses couleurs), voire même de froncer le nez en pensant apercevoir un lien ténu, glissé subtilement, avec une autre nouvelle d'un autre recueil (je crois que je vais finir par noter dans un carnet tous ses indices, pour mieux comprendre la trame :))

D'une Étoile à l'Autre est une version allongée de L'Étoile, au matin, parue dans Fovéa. Dans cette nouvelle version, le récit s'étend pour nous offrir la rencontre de personnages puissants, inhumains, à l'aube d'un profond changement du monde. Un texte enchanteur, qui ouvre autant de questions que d'univers, qui tisse (encore) des liens avec d'autres textes, notamment Magnificat (Sacra opus I). Un texte qui m'a bien plu, par ces différentes personnalités devisant ensemble, par toutes ces portes entrouvertes et la menace qui plane.

Béni soit l'Exil est présenté comme la version allongée de la faveur de la Nuit. Sous la forme d'un récit enchâssé, nous découvrons l'ascension et la chute d'un royaume, la conclusion d'un pacte et sa dissolution. Khazars et oneiroi sont les principaux sujets de cette nouvelle ensorcelante, avec toujours ce lien à Isenne, comme à d'autres récits de la même autrice. Un nouvel enchantement, que ce récit, que j'ai eu plaisir à redécouvrir sous ce nouveau format.

Nous arrivons cette fois à mon texte-chouchou de ce recueil ! Bien que j'ai apprécié tous les textes au sommaire, celui-ci m'a particulièrement plu et je l'ai même volontairement dégusté page après page, me forçant à ne pas aller trop vite pour bien en goûter chaque mot. le Maître de Kodo nous entraîne dans le Japon contemporain, à Kyoto, où Hatsuyuki Izôkage a fait venir des fays pour sauver sa soeur du Grid. Izôkage, même nom de famille que l'un des personnages de Gold (Sacra opus I), et pour cause, il s'agit de la même famille. Des fays, comme dans le recueil Musiques de la Frontière – un personnage de taille est d'ailleurs mis en avant dans le Maître de Kodo. Et enfin le Grid, un environnement virtuel que je me garderai bien d'essayer de décrire en une ligne, le Grid dans lequel est piégée la soeur d'Hatsuyuki. Entre féerie et virtuel, entre Japon traditionnel et fays américains, cette novella est un pur délice ! On y parle aussi de tatouage – ce qui n'a pas été sans me déplaire 🙂 – mais pas que. Comme souvent dans les récits de Léa Silhol, les personnages y sont entiers, sans aucune concession, mais là, dans ce récit, cela rend leur destin d'autant plus tragique.

Emblemata nous emmène au pied des Bouddhas de Bâmiâyn, ces gigantesques sculptures détruites en 2001 par les talibans. Sis en 1931, le récit conte la rencontre en un dessinateur franco-russe et un étrange personnage, qui lui enseigne le Sutra du Coeur. Ce texte, imprégné de la pensée bouddhiste, laisse à réfléchir.

Enfin le recueil s'achève avec The Passenger, courte nouvelle où l'on retrouve le narrateur de À travers la fumées (texte d'ouverture de Sacra opus I) alors qu'il est âgé et proche de rendre l'âme. La boucle est bouclée avec ce texte !

Pour résumer, Sacra opus II est un parfait pendant au premier opus – les textes s'y répondent, les secrets d'Isenne s'y dévoilent petit à petit, la Trame tissée par l'autrice se laisse entrevoir, de nouveaux liens sont tissés. le format nouvelles et novellas m'a bien convenu – après tout, c'est par la nouvelle que j'ai commencé à lire Léa Silhol. Un fort beau diptyque que Sacra !
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Pouvant se lire de manière indépendante, mais représentant le second volet du recueil Sacra, et son pendant les nouvelles de ce recueil répondant aux nouvelles du premier tome, Sacra propose quasiment que des textes inédits (nouvelles ou novellas) où fortement remaniés et enrichis de Léa Silhol.
Bien qu'il serait réducteur de ne donner qu'un thème à chaque recueil, il est probablement possible de dire que si le premier tome était sous le signe de l'art, ce second volume est sous celui de l'héritage / la transmission; Héritage/transmission entre générations, mais aussi de l'histoire et du poids des décisions passées (et présentes).
Chaque texte de ce recueil tissent des liens avec le reste de l'oeuvre de Silhol (comme toujours chez elle, mais c'est ici très très présent) et principalement avec celle du premier tome (mais, à l'exception peut-être d'un texte, tous les textes, je le répète, peuvent se lire pour eux même).
Difficile de parler des nouvelles du recueil sans soulever au moins un petit peu la trame, que ceux qui veulent garder une surprise totale sautent directement à la fin de cette chronique.
"Lumière Noire" est une une ré-édition à l'identique (il me semble) d'une nouvelle que je connaissais, elle suit une jeune femme atteinte de syphilis, à une époque où la maladie est incurable, et son petit-ami qui mettent la main sur une lampe Oscuro de Isenne et découvre un autre monde dans les ombres. Une nouvelle qui ouvre en douceur aux mystères de ce recueil.
"Sfrixàda, l'Empreinte, dans la cendre" est un dialogue, en la cité d'Isenne, entre une visiteuse prestigieuse et un artisan qui narre une histoire d'amour et la chute d'un Royaume. Une belle écriture pour une nouvelle faisant le lien entre une du tome précédant et une histoire de tailleur présent dans Les Conte de la Tisseuse.
""D'une étoile à l'autre" est probablement le texte qui pourrait sembler le plus obscure pour les lecteurs peu habitué à la trame "silholienne". C'est une version longue de la nouvelle "L'étoile au matin" qui se déroule, de nos jours, à Istanbul. Elle met en scène Lucifer lui même qui, suite à une visite, décide de se préparer à choisir un camp dans un conflit ancien. La novella voit se succéder une brochette d'immortelles et de factions occultes (Fays, Djinns, Nephilims, etc.) qui tissent entre eux la quasi totalité des textes de la Trame et laisse présager d'un conflit imminent. Un très beau texte qui parlera sans doute le plus aux familiers de l'auteure et surtout de son oeuvre.
"Béni soit l'Exil", version longue et d'un autre point de vue de "La Faveur de la Nuit", narre la grandeur, la chute et l'exil (se terminant à Isenne) d'une nation qui a cherché, obtenu et perdu, les faveurs d'un prince sombre de féerie. Un texte très bien maitrisé et agréable à lire.
"Le Maître de Kodo", une longue novella (probablement mon texte préféré du recueil) se déroulant au Japon et qui voit un groupe de Fay (avant la découverte de Frontière) se rendre au près d'une ancienne famille du pays afin de sauver sa plus jeune membre. Celle ci, Fay, est perdu dans le monde virtuel (le GRID) à la recherche de son âme soeur. Il est question ici de malédiction famille, de flocons, de tatouages, de secrets et de découvertes. Je ne peux qu'adhérer, surtout quand se rencontre la trame de Frontière avec la nouvelle qui m'avait le plus marqué dans Les Conte de la Tisseuse : "la loi du flocon". J'espère pouvoir en lire d'avantage sur la Fay de la famille dans le futur.
"Emblemata" est une courte nouvelle qui narre la rencontre entre un voyageur et un immortelle en 1931 en Orient pour une longue discussion sur les religions et le passage du temps. Si la nouvelle contient d'intéressantes réflexions, elle est pour moi un cran au dessous du reste.
"The Passenger" clôt le recueil et fait écho à la première nouvelle de Sacra I en narrant, à New York alors qu'une ambassade de Frontière est reçu à l'ONU, les retrouvailles entre un traducteur et "son" auteure disparue il y a plus de 20 ans et revenu changée. Une nouvelle qui montre qu'être différent est avant tous un choix et qu'il n'est jamais trop tard ?
Finalement Sacra II est de très très bonne facture et forme un tous avec Sacra I. A noter que l'ordre dans lequel les textes sont présentés n'est pas dû au hasard et forme un voyage très bien pensé.
Lien : https://refletsf.com/sacra-ii/
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Ce recueil de 7 nouvelles est plus un tome compagnon qu'une suite au premier, à l'exception de la dernière histoire, qui fait écho à la première du tome précédent. Ce n'est pas par hasard que j'utilise le terme d'écho. Les nouvelles de ce recueil créent une résonance non seulement avec Aucun Coeur inhumain, mais également avec les autres univers explorés par l'autrice dans l'ensemble de son oeuvre.

Il n'est pas indispensable d'avoir lu les autres séries de Léa Silhol pour comprendre celle-ci, mais je regrette de ne pas avoir lu ses précédents ouvrages, de préférence dans l'ordre, pour avoir le plaisir de voir ses univers se développer et prendre de l'ampleur. Je pense me rattraper dès que possible!

Que dire sur ce recueil que je n'ai pas encore dit sur mes précédentes lectures de Léa Silhol? C'est imaginatif, original, poétique, onirique… La plume a plus que largement les moyens de soutenir les ambitions élevées des récits proposés. C'est ciselé dans le moindre détail, exigeant, mais accessible. Je me suis délectée autant du style que des histoires. C'est à la fois lent et palpitant, sombre et flamboyant.

Un pur délice!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Et voilà donc le volume qui emporte ma préférence sur les deux. Car c'est ce volume qui m'a permis de "voir". de saisir les liens, les échos, les renvois, les références.

Ce volume est complètement lié au premier, du coup je vois vraiment les deux volumes de Sacra comme un tout. Parallélisme de construction, renvois de contes… Ce volume complète le premier sur certains points, et renforce les liens avec le reste de la Trame.

J'ai encore eu quelques trous, notamment devant le texte "Emblemata", qui m'a laissée de marbre, mais ça n'a rien enlevé à mon ravissement devant ce recueil de textes, variés, colorés, parfumés, sonores, Beaux.

Léa Silhol a réalisé là un somptueux travail d'architecture, qui m'a vraiment bluffée. Mais je savais en ouvrant ses oeuvres que j'allais me prendre plein de baffes dans la figure. Ca n'a pas raté.

Et je tiens aussi à préciser que les couvertures et illustrations intérieures de Dorian Machecourt sont magnifiques, et accompagnent à merveille les nouvelles. C'est là une oeuvre d'art complète qui se regarde, autant qu'elle se lit.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/l..
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Je ne critique pas mes propres livres, mais au lecteur, cette recommandation : le duo "Sacra" comporte énormément de liens et pistes vers mes autres univers, et un grand nombre de réponses et révélations. Je vous recommande, surtout, afin de ne pas vous priver de certains coups de théâtre et surprises, de *ne pas lire le volume II avant le volume I* ! Bon voyage aux quatre angles du Grand Compas :-)
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Lorsque l'on personnifie les Muses, Fhaliva, il faut *toujours* courtiser le courroux des dieux. On ne brise de tels interdits qu'en se voulant le disciple — *au moins* — de Prométhée en personne. Isenne aime ses artisans et ses navigateurs, mais ce qu'elle désire, plus que tout, c'est donner naissance à des Titans. Ou gagner le cœur des étoiles elles-mêmes, lorsqu'elles nous font la grâce de tomber à terre, comme vous le fîtes indubitablement."

Sfrixàda (L'Empreinte, dans la Cendre)
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– Dans quel but ? murmura-t-elle en se penchant en avant.
– Aucun but. » répondit-il avec un sourire amusé, et dangereux.
« Pour le *plaisir*. Exclusivement pour le plaisir, adonessa Fhaliva, Muse d’Isenne. Et pour que vous gardiez mémoire du mal que vous nous avez fait : puisque lorsque vous nous aurez quittés, il vous faudra vous souvenir que, d’avoir été contemplés par vos yeux, et de nous en être sentis plus vivants, nous n’existerons plus qu’à moitié lorsque vous prendrez une autre route. Un plaisir en échange de ce plaisir, de la part de ce peuple qui voit des vitraux vivants dans une silhouette de femme, et la beauté même dans une forme censément fracassée. […] »

(Sfrixàda)
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Et dans cette galaxie de lumières éteintes seule brûlait, inlassablement, la lampe noire d'Isenne, nous apprenant pas à pas la valse des pleins et des vides, et la valse des profondeurs.

(Lumière noire)
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Mais elle se souvenait des cordons des ceintures obi glissant, soie contre soie - du son ténu et précis à la fois de l'étoffe, entre le frottement et le sifflement. De leurs gestes, calmes et lents, tandis qu'ils dévoilaient le mariage insensé de la peau et de l'encre.
(Le maître de Kodo)
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La croisée des chemins, que nos peuples ont toujours reconnue comme un lieu de danger et de pouvoir, c'est le point où l'élan de la route manque le pas; où son pied - comme le nôtre - bronche. On s'arrête un instant, on contemple des choix, on conjure des dieux.
(Emblemata)
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Video de Léa Silhol (1) Voir plusAjouter une vidéo
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