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Une mise en abîme géniale. Maigret prend la plume. Ce n'est pas un livre de Simenon, non, c'est un livre de Maigret. Plus précisément Maigret nous livre ici ses mémoires. C'est de bonne guerre que diable. Combien Simenon en a écrit de livres de mémoires lui ? et combien de livres prenant Maigret pour héro ? Et à son corps défendant encore ! Alors maintenant qu'il est retraité Maigret va tout nous dire. Comment il a fait la rencontre de Sim, les imperfections et les petites incohérences de ses livres. Il faut bien qu'il rétablisse la vérité, lui Maigret. Sur sa vie, sur celle de policier, et sur son amitié avec ce Simenon.

Pour qui a dévorer quelques Maigret cette lecture est unique. Pour les autres et bien mieux vaut commencer par d'autres titres et puis venir à celui-ci un peu plus tard. Avec les références, avec les codes. Mais surtout y venir. Parceque là Simenon régale. J'ai dit Simenon ? Je voulais dire Maigret bien sûr.
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Je m'attendais à y trouver une enquête...et j'y ai découvert une espèce de dialogue entre Maigret et Simenon! Fort interessant et qui décrit les origines, la jeunesse et le début de carrière de Maigret .C'est biensur finement écrit et j'ai pris plaisir à découvrir la vie parisienne des années 30 et les conditions de travail de la police à ce moment là! Une belle description qui rend le fameux commissaire encore plus iconique que ce qu 'il était déjà!
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Dans une mise en abyme quasi schizophrène, Jules Maigret rédige ses mémoires et règle ses comptes avec son « biographe », Georges Simenon, à l'occasion de leurs vingt années de collaboration.

Une façon de donner plus de corps et de vécu au commissaire au travers de son enfance, sa carrière, sa rencontre avec Louise qui deviendra Madame Maigret, et sa relation compliquée avec Simenon.

Un exercice amusant – mais un peu lassant – sans meurtre ni enquête. Une occasion aussi pour l'auteur d'excuser les incohérences ou les erreurs chronologiques qui parsèment forcément une aussi longue série
Lien : https://www.noid.ch/les-memo..
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Mettez-vous à ma place, à moi, le vrai Maigret ! Juste cinq minutes ! Cela fait des années qu'un certain Sim s'emploie à me décrire et à me faire vivre des aventures sans que je n'aie mon mot à dire !
Il me fait porter un chapeau-melon que le vrai Maigret ne porte qu'en de très rares occasions : enterrements, cérémonies officielles, …
Et alors, au cinéma, vous avez vu qui m'interprète ? Parfois, c'est un petit type presque aussi large que haut, à d'autres moments un gars plus élancé…
Et puis, qu'a-t-il fait de mes inspecteurs ? Il ne m'en a laissé que trois ? Et les autres ? En plus, il me fait descendre en permanence sur le terrain et papoter avec les gens, comme si avec mes fonctions je n'avais que ça à faire ! Aller sur le terrain ! Je vous jure ! du grand n'importe quoi !
Non ! Non ! Il est temps que je remette les pendules de ce monsieur Sim, devenu Simenon, son vrai nom, depuis que la notoriété l'a rattrapé. Mes mémoires vont faire toute la lumière ! Un peu de vérité vraie ne saurait faire de tort…

Critique :

J'ai passé un excellent moment avec ce Maigret qui se sent dépossédé de sa personnalité par ce qu'en a fait cet écrivain avec la bénédiction des instances supérieures… Pour une fois qu'un auteur met en vedette des policiers et non des gredins, ses supérieurs ont autorisé un jeune homme qui signe ses romans populaires « Sim » à suivre le grand Maigret, à prendre racine dans son bureau. Il suit presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre Maigret pour s'inspirer au mieux du personnage. Quand enfin, il publie ses romans visant une littérature de qualité, monsieur Sim signe de son vrai nom : Simenon !
Simenon devient l'ami de Maigret et de son épouse prétendant, dans ses ouvrages rendre la vérité plus vraie car plus vivante que les faits réels qui, rapportés tels quels, sont le plus souvent, bien barbants. Les deux hommes discutent régulièrement faisant valoir leurs points de vue respectifs. La botte de Jarnac assénée à Maigret lui vient de sa propre épouse qui estime le Maigret de Simenon bien plus intéressant que celui que son mari cherche à réhabiliter dans ses mémoires.
J'ai pris beaucoup de plaisir à cette pseudo-confrontation inventée par Simenon, rendant son héros encore plus vrai.
J'apprécie le rythme des enquêtes de Maigret qui n'a pas besoin de centaines de pages pour installer toute une ambiance. Inutile de recourir aux experts en expertitude pour résoudre les énigmes. Il suffit à Maigret d'observer, d'écouter et de parler à ses protagonistes pour que la lumière se fasse.
Un ami me disait il y a quelques temps : « Tu ne trouves pas que les Maigret, c'est dépassé ? »
« Peut-être », ai-je répondu n'en ayant plus lu aucun depuis quatre décennies. M'ennuyant en lisant quelques grosses briques qui n'en finissent pas de me faire bâiller, j'ai fait des fouilles dans ma bibliothèque, me demandant si j'en avais gardé quelques-uns, et j'ai fini par ressusciter des livres de Simenon et, tant qu'à faire, d'Agatha Christie, dont, soit dit en passant, je déteste que « Dix petits nègres » soit devenu « Ils étaient dix », alors que les « Dix petits nègres » reposent sur une comptine. Marre d'un politiquement correct qui n'a rien de correct. Ce serait plus intelligent d'ajouter une petite note pour expliquer le contexte. Parti comme cela, il faudrait retirer tous les domestiques au service de ces lords car leurs conditions d'existence n'étaient guère enviables au regard de nos standards actuels ! Comment accepter que des domestiques restent sept jours sur sept au service de leurs « maîtres » et travaillent des seize ou dix-huit heures par jour ?
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Maigret coule une retraite bien méritée, au fin fond du Loiret.
Il décide de mettre à profit le temps dont il dispose désormais, pour aller occuper les rond-p...pour écrire ce qui ressemble à des mémoires.
Il revient ainsi sur le Maigret issu de l'imagination de Simenon qui selon lui, ne correspond pas à la réalité, bien plus prosaïque et ennuyeuse. Il reproche ainsi à l'auteur d'avoir enjolivé les enquêtes, tu les planques interminables, les visites de garnis, les dizaines de kilomètres parcourus...bref, le quotidien du flic.

Il nous décrit son parcours : départ de province, études, entrée par hasard dans la police, premières années à arpenter les trottoirs de la capitale...jusqu'au Graal, la nomination comme Inspecteur à la Brigade spéciale.
Maigret récuse le rôle de héros et le roman s'achève sur une ode au métier obscur mais noble, de fonctionnaire.

Les belle-mères ont parfois du bon.
Comme l'indique Simenon dans ses Mémoires intimes, c'est parce que belle-maman (il vient juste de divorcer de Régine puis de se remarier dans la foulée avec Denise) qui passe un peu de temps avec eux, est une bavarde impénitente, que l'auteur, incapable de se concentrer avec ce babillage incessant, décide d'écrire un sujet facile, sans intrigue.
C'est ainsi que naissent ces "Mémoires de Maigret" écrites entre le 19 et le 26 septembre 1950 (oui, vous avez bien lu : 8 jours !) à Lakeville, au Connecticut.

Simenon n'avait guère de considération pour les romans faisant intervenir ce Commissaire qui allait pourtant grandement contribuer à sa gloire (et infliger aux téléspectateurs, de longues séances d'ennui avec un Jean -je ne suis qu'une moue molle-Richard).
Ce roman présente pourtant de l'intérêt.

D'abord, il donne de l'épaisseur au personnage de Maigret en complétant les éléments de la vie du Commissaire, certains entièrement nouveaux, d'autres disséminés çà et là de l'oeuvre.
La rencontre de Maigret et de sa femme, la perte de leur enfant délicatement évoquée...autant de détails qui donnent du corps et humanisent ce personnage fictif.

Ensuite, Simenon utilise assez brillamment et avec beaucoup d'humour, une astuce littéraire consistant à brouiller la frontière entre l'auteur et sa créature. S'exprimant à la première personne, Maigret s'adresse au lecteur pour rétablir certains faits. C'est donc le "vrai" Maigret, qui corrige quelques excès de plume du jeune Sim (pseudonyme utilisé par l'auteur à ses débuts), si sûr de lui-même, si apparemment désinvolte (mais qui deviendra pas moins son ami).

Une oeuvre atypique, mais conduite avec brio. Simenon s'amuse, ce n'est pas si fréquent.
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Pas vraiment une enquête de Simenon, mais un roman avec un effet miroir brillant du reflet de Simenon et de Maigret, du vrai reflété par le faux ou l'inverse, enfin peu importe : entre réalité et fiction.

Zoom sur la fonction de policier et de ses ‘fréquentations' par la force des choses dans tout Paris.

Mémoires étranges et intéressantes.
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Hommage à ceux du quai des Orfèvres.

1950, Meung-sur-Loire. Á la retraite, Maigret entreprend d'écrire ses mémoires... Elles ont ceci de particulier, qu'une partie de sa carrière est connue du public, au travers des romans à succès d'un nommé Simenon.
Il va en profiter pour rectifier les quelques entorses à la réalité que celui-ci à relaté...

"C'est tout". Par ces simples mots se termine cet écrit.

C'est tout !?? mais c'est monumental, cette lecture.
On y apprend énormément de choses, on s'approprie les souvenirs d'un écrivain qui a plaisir à se remémorer ses jeunes années, ses moments passés à la PJ, qui lui ont ouvert les portes du succès au travers de notre estimé commissaire.

Georges se permet quelques petits plaisirs aussi, séance d'auto-flagellation avec Jules, qui reflète l'esprit du roman:
"Sim : j'espère que j'aurai le plaisir de vous rencontrer à nouveau. Maigret : A part moi, je me disais, j'espère bien que non".

Mais le plus formidable, c'est avant tout l'impression d'être auprès d'eux.
Si dans l'inconscient collectif, l'écriture de Simenon est synonyme d'atmosphère, à ce jeu, ce roman surpasse tous les autres.
Il est atmosphère.
(plus d'avis sur PP)
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Quand l'auteur laisse les rênes à sa créature...

Dans cette fiction autobiographique, Jules Maigret, ce "raccommodeur de destinées" passe à table et corrige quelques à-peu-près et approximations de son démiurge Georges Simenon. En 8 courts chapitres, l'homme à la pipe revient sur son enfance, sa vocation, ses premières rencontres avec Madame Maigret, sa carrière et son amitié avec l'auteur. Ce qui surprend le plus dans cet ouroboros littéraire, c'est la légèreté du style, son humour retenu et ses embarras d'amateur. En se glissant dans le pardessus de son illustre commissaire, Simenon sourit soudain et cette feinte désinvolture lui sied.

Cet exercice de style se dévore allégrement et, sous couvert d'un jeu avec son lecteur complice, Simenon distille quelques secrets de fabrication, reconnaît ses "vérités arrangées qui font plus vrai que nature", déplore l'illustration cinématographique de son personnage et, dans son portrait en jeune homme ("le petit Sim"), s'attendrit de ses ridicules juvéniles.

Un incontournable addenda à la fresque maigretienne.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Le modèle du commissaire Maigret se livre : il n'est autre que Maigret lui-même, le vrai. Car l'auteur, un certain Sim, ne s'est pas contenté de l'épier, poursuivre, déformer, caricaturer : il lui a aussi volé son patronyme.

Donc Maigret, enfin retraité, prend la plume pour régler son compte à l'outrecuidant (devenu depuis un ami) : il a à coeur de rectifier les erreurs, corriger les inexactitudes, remettre en perspective.... Il y va de son identité même qu'un plagiaire lui a volée, un plagiaire de vie...

Et finalement, l'image qui se dessine.... mais laissons parler madame Maigret : "En somme, je ne vois pas tellement de différence (...) entre ce que tu racontes de toi et ce que Simenon en a dit."

Tant il est vrai que les inexactitudes rendent la vie plus vraisemblable.
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Ecrit en 1950.
Un Maigret différent. Il n'est pas question d'enquête ici mais de plutôt de confidences. Simenon imagine une rencontre entre le commissaire et le romancier…Maigret tient à préciser certains éléments biographiques, certains traits de caractère…Il insiste beaucoup sur ses années d'apprentissage où il a travaillé dans tous les services de la police, lui permettant de bien connaître Paris et tous les milieux. Il résume sa méthode « Dans tous les cas, ou à peu près, le processus est le même. Il s'agit de connaître. Connaître le milieu où un crime a été commis, connaître le genre de vie, les habitants, les moeurs, les réactions des gens qu'y sont mêlés, victimes, coupables et simples témoins ».
Il nous raconte aussi sa rencontre avec Louise, la future »Mme Maigret »à qui il rend hommage.
Un livre qui m'a beaucoup plu. A réserver aux lecteurs qui désirent en apprendre plus sur le commissaire et sur les rapports entre Simenon et son héros récurent.
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