Control

Les auteurs de « La flotte fantôme » récidivent avec « Control » tout aussi instructif et peu passionnant.

TAMS, robot stagiaire au FBI, et son officier traitant Lara Keegan enquêtent sur un groupe terroriste qui menace les USA avec des attentats inspirées des douze plaies d'Egypte … scénario traité de façon soporifique et peu crédible. Hélas.

Mais l'immense intérêt de cet ouvrage ce sont ses briques documentaires (notamment les notes et liens hypertextes annexés à la fin) et non son architecture et les rédacteurs sont des experts de l'I.A., l'automatisation, le big data et la robotique dont ils montrent l'envers du décor et la menace d'un CONTROL aboutissant à une société totalitaire et concentrationnaire.

Prenons l'exemple de la voiture électrique dont nos parlementaires ont décidé qu'elle remplacerait la voiture thermique dès 2035 afin de « décarboner notre environnement ». Une voiture électrique pourra se piloter de façon autonome permettant ainsi au conducteur ou à la conductrice de vaquer à d'autres occupations et de consacrer davantage de temps à la lecture, à la consultation du site Babelio, à la commande de livres qui seront livrés par drones dans l'heure … et assureront ainsi à l'éditeur du site Babelio une commission substantielle « d'apport d'affaires ». Un monde paradisiaque me direz-vous.

L'envers du décor est qu'une voiture électrique est un « ordinateur à quatre roues » équipé d'une batterie de capteurs (caméras, micros, infrarouges, ultrasons, thermomètres, etc.) et de moyens de communications (Bluetooth, cellulaire, Wi-Fi) transmettant des myriades de données aux autres véhicules, aux services de guidage, à la police et à l'administration. L'état économisera ses voitures radar mobile car chacun de nos véhicules l'informera en temps réel que tel citoyen est mal stationné, roule vite, a un éclairage défectueux … permettant ainsi l'envoi immédiat des contraventions au propriétaire du véhicule concerné. Reste à décider qui touchera (constructeur automobile ou opérateur télécom) une commission sur cette « transaction » ?

Parallèlement ces voitures électriques repéreront tout passant (piéton, cycliste), l'identifieront (reconnaissance faciale), s'assureront qu'il ne traverse pas hors des clous, scanneront ses relations et vérifieront s'il est à jour de ses impôts et contraventions … et permettront ainsi à un policier ou à un robot TAMS de l'interpeller. Un monde totalitaire et concentrationnaire dont le régime chinois semble le modèle.

Un autre intérêt de ce roman est de nous interpeller sur l'essence même d'un humain et d'un robot et sur les relations qui se nouent entre eux. L'évolution des rapports entre TAMS et Lara, entre TAMS et la fille de Lara, n'est pas anecdotique. Remplacer les prostitué.e.s par des robot.e.s n'est pas anodin et le lecteur ne sort pas indemne de la découverte du bordel robotique que décrit CONTROL.

Mais après tout, à une époque où certain.e.s ne savent plus distinguer un homme d'une femme et se noient dans la « théorie du genre », où les publicités mettent systématiquement en scène des modèles androgynes, où les élections affichent des candidats du « parti animaliste », il n'est pas surprenant qu'un doute naisse sur le sexe et la nature des robots !

En conclusion CONTROL est intéressant, inquiétant, mobilisateur, mais que le lecteur ne s'attende pas à découvrir un thriller addictif, n'espère pas des héros attachants (c'est TAMS le plus sympa) et ait la patience de subir une traduction qui s'apparente, quant au style, à un brouillon commis par un automate. Les deux auteurs sont consultants auprès du Pentagone et ceci explique sans doute cela.

Une lecture instructive qui incite à réflexion et dont les auteurs apparaissent être des « lanceurs d'alerte ».

Control : l'ère de l'IA et de l'hypersurveillance a déjà commencé, P. W. Singer et August Cole
Hello mes polardeux, l'an dernier j'ai lu le premier roman de ces deux auteurs, « La flotte fantôme« . Un polar que m'avait recommandé un libraire venu le présenter à mes lecteurices à la bibliothèque. Un bouquin qui ne m'avait pas totalement convaincu. Aussi je ne voulais pas rester sur une note négative.
Aussi quand les auteurs ont récidivé avec Control, j'ai voulu voir si cette fois, je serai plus réceptive à cette nouvelle histoire au sujet très actuel aussi….l'utilisation de l'intelligence artificiel au quotidien…
Voilà donc le départ de l'histoire :
L'agent du FBI Lisa Keegan, accompagnée de Tams, un robot qui combine des capacités physiques exceptionnelles à une puissance de calcul époustouflante, doit mettre fin très rapidement à un complot qui menace les Etats-Unis. Il faut aussi qu'elle arrive à déterminer si son coéquipier IA est capable de l'appuyer intelligemment et humainement.
P.W. Singer et August Cole, tous deux spécialistes reconnus des enjeux militaires contemporains, ont uni leurs talents pour écrire un roman qui, à travers la confrontation homme/ machine, met en scène les technologies les plus modernes.
Le thèmes abordés sont vraiment bien défini, Toutes nos technologies actuelles sont poussée à l'extrême, toutes nous aident mais nous contrôle aussi.
On est là dans un mode déshumanisé. Les robots remplace l'homme ou la femme dans les actes les plus dégradants de la vie.
Et là je crois que je me suis encore plus ennuyée. Alors oui c'est fort instructif mais trop moralisateur. J'ai trouvé que le propos malgré le petit coté futuriste était un poil rétrograde. Peut-être que cela aurait pu être passionnant, mais c'était trop docu-fiction pas assez littéraire pour moi. Un véritable page-turner trop américain qui ne sont plus à mon goût…M^me si j'avoue avoir aimé ça autrefois….
Nous avons là, malgré mes réticence, un bon polar d'anticipation sur les technologies et surtout les intelligences artificielles qui nous vont à terme impacter nos façons de vivre si ce n'est pas déjà fait !
Lien : https://collectifpolar.blog/..

J'avais beaucoup apprécié, en mars, La flotte fantôme, de ces deux mêmes auteurs. Il étai donc logique que je me plonge au plus vite dans Control, de ces mêmes auteurs.

Dans un monde pas si lointain du nôtre, les intelligences artificielles ont généré une horde de nouveaux chômeurs, juristes, fiscalistes, ...  remplacés par ces IA bien moins coûteuses et plus efficaces. 

Une opposition aux machines est en train de fédérer des groupes dans tous les Etats, sous la houlette de populistes d'ultra-droite.

Des sans abris désoeuvrés, anciens cols blancs qui ne peuvent plus rembourser leurs prêts étudiants ni leurs emprunts immobiliers traînent dans un Washington au bord de l'implosion.

Lara Keegan, agent du FBI, se voit adjoindre l'aide d'un robot-partenaire, TAMS, qu'elle doit former  pour qu'il devienne aussi intuitif et sensible qu'un être humain.

Or le mari de Lara, ex juriste de haut niveau passe maintenant ses journées un casque de réalité virtuelle sur son crâne, à accompagner des personnes âgées aux quatre coins du pays, discutant avec eux, leur rappelant de prendre leurs médicaments, ... Et il est fortement opposé à ces machines qui l'ont non seulement privé de son job mais aussi de son train de vie bobo.

Au fil de l'avancée du livre, je me suis prise d'affection pour TAMS :)

Je ne dirai rien d'autre de l'intrigue dont certains pans m'ont fait penser à Noir et à Bleu, deux romans de Koz lus l'été dernier.

Un bon thriller.

Deux auteurs à suivre 

Vivement leur prochain opus 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..

Je crois que c'est le premier roman que je lis avec autant de références en fin d'ouvrage : un peu à la manière d'un essai.
Mais d'ailleurs est-ce vraiment un roman?
Bien sûr que non ! Sinon il ne mériterait pas 4⭐️ pour moi.
C'est plutôt un livre qui invite à la réflexion sur notre futur. Peut-être est-ce même une oeuvre qui nous prépare à ce même futur ?
Il s'agit bien d'un ouvrage à visée prospectiviste qui intéressera toutes les curieuses et tous les curieux de l'exploration des futurs plausibles - la seule question qui vaille étant : sont-ils souhaitables ?

Ce roman, écrit par les deux analystes américains, est plus que réaliste. Je dirai même que c'est notre triste future réalité. L'intrigue est plutôt bien menée, les personnages bien dépeints et intéressants.
Le tout reste une réflexion sur l'IA, les avancées de la technologie et l'impacte qu'elle a déjà sur nos vies et qu'elle aura dans un très proche avenir. Jusqu'où nous mènera la technologie ? Probablement qu'elle nous pousse de plus en plus vers la fin...
L'un des plus grands mathématiciens, Alexandre Grothendieck, militait déjà, dans les années 60-70 contre l'avancée de la technologie, considérant qu'elle prenait un tournant dangereux en devenant l'objet convoité de la défense...
Nous en devenons dépendant en même tems qu'elle nous "détruit" à petit feu, nous éloignant de ce qui constitue notre essentiel ! Nous nous réveillons avec, elle nous accompagne dans nos journée et nous allons nous coucher avec elle... Elle fait partie intégrante de notre vie. Et si, par principe, on veut l'éviter et mener une vie "saine", elle nous rattrape, car, tout de nos jours nécessite cette technologie : administration, achats, documentations actualisées...

Outre le fait que l'intrigue nous mène tout le long du roman, je trouve que le lecteur est malgré tout abreuvé de données techniques qui ont tendances à noyer le poisson. Nous n'apprenons pas grand chose que nous ne savons déjà, à savoir, nous devenons esclave de la technologie qui nous dépasse de plus en plus jusqu'à bientôt nous engloutir...
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